les 57 barrières à la limite, fixée en 1674 et modifiée en 1724, au-delà de laquelle il était interdit de bâtir. Elles correspondaient en partie à la limite fiscale et comprenaient 53 barrières par terre et 4 barrières par eau, ou pataches.
Contrairement à celles du mur des Fermiers généraux, les barrières par terre étaient, pour la plupart de modestes installations en planches, quelques-unes avec des grilles de fer. Elles étaient situées à la limite des dernières constructions des faubourgs, un peu en arrière de la future enceinte des Fermiers généraux[1],[2].
La liste des barrières est présentée dans le tableau ci-après.
Présentation du tableau
Dans la colonne de gauche du tableau, les numéros des barrières correspondent à leur place le long du tracé du mur, en partant du numéro 1 pour la barrière de la Gare[4], en tournant dans le sens E-S-O-N-E, et en arrivant au numéro 55 de la barrière de la Rapée. Cette numérotation est celle donnée par Hillairet, complétée par l'intercalation de numéros bis et ter pour les barrières aménagées après la Révolution : le numéro 32 bis pour une barrière présente sur un plan de 1808, et 8 autres numéros pour des barrières ouvertes entre 1820 et 1854 : 9 bis, 16 bis, 19 bis, 19 ter, 20 bis, 27 bis, 37 bis, 45 bis.
Le nombre de barrières a légèrement évolué entre la construction initiale du mur (achevée en 1788) et sa démolition quasi complète (en 1860), avec des démolitions, des ouvertures et des constructions intermédiaires : 54 barrières furent édifiées en 1784, 8 ont fermé entre 1818 et 1855, 1 fut ouverte en 1790 et 9 entre 1820 et 1854[5]. Trois barrières (numéros 1, 3 et 55) eurent deux positions successives, notées (1) et (2).
47 barrières furent munies de bâtiments construits entre 1784 et 1790 par Claude-Nicolas Ledoux. Ces bâtiments, de formes et de tailles variées, sont souvent désignés sous le terme de pavillons — ou sous celui de propylées, utilisé par Ledoux lui-même —, mais il est usuel d'assimiler ces pavillons aux barrières où ils ont été construits, en les appelant eux-mêmes « barrières ». Dans le tableau, la présence des bâtiments de Ledoux est signalée par ses initiales « CNL ». Il en reste aujourd'hui six, situés aux barrières suivantes :
Type : 2 pavillons « dans le goût de ceux de Ledoux »[11] Nombre d'employés (an VII) : sans objet Dessin Palaiseau ci-contre : no 48/48, 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[11]
Rive gauche Deuxième tracé du mur (à partir de 1819) À l'extrémité du quai d'Austerlitz, au niveau du pont de Bercy À élucider : dessin Palaiseau = gare (1) ou gare (2) ?
Noms successifs : 1. barrière de l'Hôpital, 2. barrière des Deux-Moulins (révolution) Autre nom : b. du chemin de la Voirie, b. de la Voirie[12] et barrière de Clamart[13]. Nombre d'employés (an VII) : 2 Description par Alfred Delvau, 1865[14]
(C) : 1784-85 (S) : 1785 (H) : après 1859 (D) : 1877
Noms successifs : 1. barrière de Fontainebleau, 2. barrière d'Italie (1796-1815), 3. barrière Mouffetard Autres noms : b. des Gobelins, b. de Choisy. CNL (2/47) : deux corps de bâtiment placés en regard et ornés de cinq arcades de face avec colonnes. Nombre d'employés (an VII) : 6 C'est par cette porte que, de retour de son exil à l'île d'Elbe, Napoléon entra dans Paris le . Dessins : Misbach, 1797, Palaiseau (no 47/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[15]
Nombre d'employés (an VII) : 0 Aucun monument (1836) Dessin : Leymonnerye, 1860 Signalée en 1853 comme « ayant été murée »[16] Description par Alfred Delvau, 1865[17]
Noms successifs : 1. barrière de la Glacière 2. barrière de l'Ourcine (révolution) Autre nom : barrière de Gentilly Autre orthographe : Lourcine, Loursine CNL (3/47) : un bâtiment à deux péristyles de quatre colonnes chacun. Nombre d'employés (an VII) : 2 Dessin : Palaiseau (no 46/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[18]
Noms successifs : 1. barrière Saint-Jacques 2. barrière d'Arcueil (révolution) Autre nom : b. de la Fosse-aux-Lions CNL (4/47), bâtiment à huit arcades et à deux frontons. Nombre d'employés (an VII) : 2 Dessin : Palaiseau (no 45/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[20]
Noms successifs 1. barrière d'Enfer 2. barrière de l'Égalité (révolution) Autre nom : b. d'Orléans CNL (5/47) : deux grands pavillons, ornés de frises représentant des danseuses. Nombre d'employés (an VII) : 6 Dessin : Palaiseau (no 44/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[21]
Autre orthographe : Mont-Parnasse CNL (6/47) : deux bâtiments ayant chacun deux péristyles avec colonnes. Nombre d'employés (an VII) : 0 Dessins : Misbach, 1797, Palaiseau (no 43/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[23]
CNL (7/47) : deux bâtiments avec colonnes et sculptures. Nombre d'employés (an VII) : 4 Dessin : Palaiseau (no 42/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[24]
(C) : 1784-85 (S) : 1785 (H) : 1855 (D) : après 1859
Noms successifs : 1. barrière de la Voirie[25] 2. barrière des Fourneaux Autre nom : b. de Vanves. CNL (8/47) : deux bâtiments avec colonnes, et surmontés d'un tambour. Nombre d'employés (an VII) : 0 Dessin : Palaiseau (no 41/48), 1819 Dessin : Leymonnerye, 1860 Description par Alfred Delvau, 1865[26]
Aucun bâtiment en 1836 2 bâtiments (en 1860, un seul subsiste) Type : « 4 faces identiques, un porche formé de 3 arcades sur colonnes géminées, étage en attique éclairé par 3 mezzanines ». Nombre d'employés (an VII) : 3 Dessin : Palaiseau (no 39/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[28]
Autres noms : b. de l'Observatoire, b. Plumet. CNL (10/47) : bâtiment à deux façades avec arcades et colonnes. Nombre d'employés (an VII) : 0 Signalée en 1853 comme « ayant été murée »[16] Dessin : Palaiseau (no 38/48), 1819
CNL (11/47) : deux bâtiments ayant chacun un pavillon. Nombre d'employés (an VII) : 2 Dessin : Palaiseau (no 37/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[29]
Rive gauche 1865 : « Place Cambronne, dans l'axe de l'avenue de Lowendal, à la rencontre des rues de l'École et Croix-Nivert et des bds de Sèvres et de Grenelle ». Auj. : place Cambronne, niveau avenue de Lowendal
Noms successifs : 1. barrière des Ministres (1792) 2. barrière de Grenelle. CNL (12/47) : deux bâtiments avec péristyle à pilastres carrés. Nombre d'employés (an VII) : 0 Dessins : Misbach, 179?, Palaiseau (no 36/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[31]
Autre nom : b. du Bord-de-l'Eau. CNL (13/47) : un bâtiment à deux façades avec arcades, colonnes et fronton. Nombre d'employés (an VII) : 2 Dessin : Palaiseau (no 35/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865 [32]
Rive gauche 1865 : «À l'extrémité du quai de la Grenouillère (transformé depuis en quai d'Orsay)». Auj. : boulevard de Grenelle, niveau Quai Branly
Noms successifs[33] : 1. barrière des Bons-Hommes, 2. barrière de la Conférence, 3. barrière de Passy Autre nom mentionné : b. de Versailles. CNL (14/47) : un bâtiment décoré de douze colonnes, deux arcs, quatre frontons ; et deux statues colossales représentant la Bretagne et la Normandie. Nombre d'employés (an VII) : 6 12 colonnes, 2 arcs et 4 frontons 2 statues : la Normandie et la Bretagne Dessins : Duplessi-Bertaux, 1791, Palaiseau (no 34/48), 1819, Civeton, 1829 Description par Alfred Delvau, 1865 [34]
Autres noms : b. de Chaillot, b. de Marly, b. du haut de Passy CNL (15/47) : deux bâtiments avec façades couronnées d'un cintre. Nombre d'employés (an VII) : 0 Remplacée en 1845 par la barrière d'Iéna Dessin : Palaiseau (no 33/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[37]
Ouverte en 1845 pour remplacer la barrière Sainte-Marie (située plus au sud) 2 petits pavillons de M. Jay Nombre d'employés (an VII) : sans objet Description par Alfred Delvau, 1865[38]
Autre nom : b. de Chaillot CNL (16/47) : un bâtiment à quatre frontons et quatre arcades. Nombre d'employés (an VII) : 2 Dessin : Palaiseau (no 32/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[39]
1810-1836 : rue de Longchamp, boulevard Sainte-Marie[40] 1865 : « À l'extrémité de la rue de Longchamp, à l'endroit où aboutissent l'avenue de Saint-Denis et le boulevard de Passy. » Auj. : avenue Kléber, niveau rue de Longchamp 48° 51′ 54″ N, 2° 17′ 20″ E
Autres noms : b. de la Pompe, b. de la Pompe de Chaillot, b. du haut de Chaillot, b. des Bassins (p-ex. en 1819), b. du Banquet. CNL (17/47), bâtiment composé de quatre frontons surmontés d'un tambour. Nombre d'employés (an VII) : 0 Signalée en 1853 comme « ayant été murée »[16] Dessins : Misbach, 179?, Palaiseau (no 31/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865 [41]
Rive droite Auj. : avenue Kléber, niveau impasse Kléber
Noms successifs : 1. barrière de l'Étoile 2. barrière de Neuilly, Autres noms : b. des Champs-Élysées, b. de Saint-Germain. CNL (18/47) : deux bâtiments carrés ornés de vingt colonnes colossales (alternant cubes et cylindres), d'une corniche, quatre frontons et d'un couronnement circulaire. Nombre d'employés (an VII) : 6 Dessin : Civeton, 1829 Description par Alfred Delvau, 1865[43]
Autre nom : barrière des Ternes CNL (19/47) : un bâtiment orné de quatre avant-corps, un couronnement et un dôme. Nombre d'employés (an VII) : 5 Dessin : Palaiseau (no 29/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[45]
Autre nom : b. du parc Monceau. CNL (21/47) : rotonde surmontée d'un dôme ; ultérieurement, les colonnes ont été cannelées et la hauteur du dôme augmentée Nombre d'employés (an VII) : 0 À ne pas confondre avec la barrière de Monceau (no 27) Dessin : Palaiseau (no 27/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[47]
Noms successifs : 1. barrière de Monceaux 2. barrière de Mousseaux Autres noms : b. de la Petite Pologne, Autres orthographes : b. des Mouceaux (ou de Mouceau) À ne pas confondre avec la barrière de Chartres (no 26), située parc Monceau. CNL (22/47) : bâtiment à deux péristyles avec colonnes en bossage. Nombre d'employés (an VII) : 3 Dessin : Palaiseau (no 26/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[48]
Noms successifs : 1. barrière de la Croix-Blanche 2. barrière de la Chaussée-d'Antin. 3. barrière Blanche CNL (24/47) : un bâtiment avec trois arcades au rez-de-chaussée. Nombre d'employés (an VII) : 0 Dessin : Anonyme, 1797, Leblanc, Palaiseau (no 24/48), 1819, Leymonnerye, 1860, Bourgeois Description par Alfred Delvau, 1865[51]
Autres noms : b. Montmartre, b. Royale, b. de la Rue Royale. CNL (25/47) : bâtiment rectangulaire avec colonnes et massifs vermiculés. Nombre d'employés (an VII) : 0 Dessin : Palaiseau (no 23/48), 1819, Canella, 1823 Description par Alfred Delvau, 1865[52]
Noms successifs[53] : 1. barrière des Porcherons 2. barrière Montmartre 3. barrière des Martyrs (vers 1750) 4. barrière du Champ de Repos (1793) 5. barrière des Martyrs (1806) 6. barrière de Clignancourt Autre nom : barrière de Montmartre. CNL (26/47) : un bâtiment carré présentant à la face occidentale un grand cintre soutenu par des pilastres. Nombre d'employés (an VII) : 2 Dessins : Misbach, 1797, Palaiseau (no 22/48), 1819, Leymonnerye, 1860 Description par Alfred Delvau, 1865[54]
Bâtiment de 1826 Noms successifs : 1. barrière de Rochechouart 2. barrière du Télégraphe. Autre nom : b. de Clignancourt Nombre d'employés (an VII) : 2
Noms successifs : 1. barrière Saint-Denis 2b. de la Franciade (révolution) 3. barrière de la Chapelle CNL (27/47) : un bâtiment à quatre façades, d'un attique et d'un couronnement. Nombre d'employés (an VII) : 6 Dessin : Palaiseau (no 20/48), 1819, Provost, 1848 Description par Alfred Delvau, 1865[59]
CNL (28/47) : un bâtiment avec deux péristyles et un fronton Nombre d'employés (an VII) : 0 Signalée en 1853 comme « ayant été murée »[16] Dessins : Misbach, 1797, Palaiseau (no 19/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[60]
Noms successifs : 1. barrière de Senlis (jusqu'au ) 2. barrière de la Villette CNL (29/47) : deux guérites carrées identiques avec arcades, dont une seule a été terminé en 1820. Nombre d'employés (an VII) : 6 1836 : il ne reste qu'un bâtiment (celui de D. en entrant, appelé « bureau de la Villette »)[61]. Démolie après l'incendie (Commune, 1871)[62] À distinguer de la rotonde de la Villette (no 36) Description par Alfred Delvau, 1865 : page 113
Autre nom : barrière de la Rotonde-Saint-Martin[63] CNL (30/47) : un monument, la Rotonde de la Villette ; ses quatre faces présentent chacune un péristyle en saillie, orné de huit pilastres carrés et isolés d'ordre toscan. L'étage circulaire placé au-dessus du soubassement se compose d'une galerie percée de vingt arcades supportées par quarante colonnes accouplées[53] Dessins : Palaiseau (no 18/48), 1819, Civeton, 1829, Binelli, 1810 Description par Alfred Delvau, 1865[64]
CNL (31/47) : initialement deux guérites monumentales. Pavillon triangulaire avec trois péristyles et un dôme. Nombre d'employés (an VII) : 6 1836 : ne comprend plus qu'un pavillon (celui de G. en entrant) Démolie après l'incendie (Commune, 1871)[62] Dessin : Palaiseau (no 17/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[64]
Autres noms : b. de la Boyauterie, b. de la Butte-Chaumont. un bâtiment surmonté d'un dôme, et une guérite. Nombre d'employés (an VII) : 0 Description par Alfred Delvau, 1865[65]
Noms successifs : 1. barrière (de) Saint-Louis 2. barrière du Combat du Taureau 3. barrière du Taureau Autres noms : barrière de Meaux. Le nom se rapporte à des spectacles de combats d'animaux qu'on y donnait CNL (32/47) : un bâtiment surmonté d'un dome. Nombre d'employés (an VII) : 2 Démolie après les combats de la Commune () Dessin : Palaiseau (n° 16/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[66]
Autre nom : b. Saint-Laurent. CNL (33/47) : un bâtiment avec deux arcades, ornées chacune de six colonnes. Nombre d'employés (an VII) : 0 Dessin : Palaiseau (n° 15/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[67]
Noms successifs : 1b. de la Courtille 2. barrière de Belleville Autres noms : b. du Faubourg-du-Temple CNL (34/47), deux bâtiments avec colonnes et arcades. Nombre d'employés (an VII) : 3 Dessin : Palaiseau (no 14/48), 1819, Civeton, 1829 Description par Alfred Delvau, 1865[68]
Autres noms : b. de Ramponneau (ou Ramponeau), b. de l'Orillon, b. des Moulins Aucun bâtiment Signalée en 1853 comme « ayant été murée »[16] Nombre d'employés (an VII) : 0 Description par Alfred Delvau, 1865[69]
CNL (35/47) : un bâtiment avec arcades et colonnes. Nombre d'employés (an VII) : 0 Dessin : Palaiseau (no 13/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[70]
Autre nom : b. de la Roulette. Autre orthographe : Mesnilmontant CNL (36/47) : deux bâtiments à base rectangulaire et symétriques entr'eux, ornés chacun de trente-deux colonnes avec arcades. Nombre d'employés (an VII) : 3 Dessin : Palaiseau no 12/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[71]
Autre nom : b. des Amandiers-Popincourt (1836) bâtiment rectangulaire surmonté d'un couronnement[53] Nombre d'employés (an VII) : 2 Dessin : Palaiseau (no 11/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865 [72]
Noms successifs : 1. barrière de la Folie-Regnault 2. barrière de Saint-André 3. barrière d'Aulnay Autres orthographes : Aunai, Aulnay CNL (37/47), bâtiment avec deux péristyles et quatre colonnes. Nombre d'employés (an VII) : 2 Dessin : Palaiseau (no 10/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[74]
CNL (38/47) : deux bâtiments avec deux péristyles à quatre colonnes. Nombre d'employés (an VII) : 0 Dessin : Palaiseau (no 9/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[75]
Noms successifs : barrière de la Croix-Faubin barrière de Charonne barrière de Fontarabie (révolution) CNL (39/47) : un bâtiment à trois arcades. Nombre d'employés (an VII) : 3 Dessin : Palaiseau (no 8/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[76]
CNL (40/47) : un bâtiment à deux faces ayant six colonnes à bossage. Nombre d'employés (an VII) : 3 Dessins : Misbach, 1797, Palaiseau (no 7/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[77]
Noms successifs : 1. barrière du Trône 2. barrière du Trône renversé (1793) Autre nom : barrière de Vincennes Autre orthographe : Thrône CNL (41/47) : deux pavillons symétriques à plan carré et porche soutenu par des pilastres, façades terminées par une corniche avec consoles, quatre frontons et un couronnement circulaire ; et deux colonnes sur guérites. Nombre d'employés (an VII) : 6 Sous Louis-Philippe, en 1845 :
les colonnes ont été ornées de bas-reliefs en partie inférieure,
la colonne nord (XIe) a été surmontée d'une statue de Saint-Louis, sculptée par Antoine Étex,
Noms successifs : 1. barrière de Picpus 2. barrière de la Liberté (révolution). Autre nom : barrière des Poules Autre orthographe : b. de Pique-Puce, CNL (43/47) : Bâtiment cubique avec quatre péristyles et attique. Nombre d'employés (an VII) : 3 Dessins : Plan, Misbach, 1797, Palaiseau (no 4/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[80]
Autres noms : b. de Marengo (1800-1815), b. de la Grande-Pinte, b. de Rambouillet. CNL (45/47) : deux bâtiments ayant chacun deux péristyles et six colonnes. Nombre d'employés (an VII) : 3 Dessin : Palaiseau (no 2/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[82]
Rive droite 1865 : « À l'extrémité de la rue de Charenton, au point de jonction du bd de Charenton et du bd de Bercy». Auj. : boulevard de Reuilly, niveau rue de Charenton
Autre nom : b. des Poules Autre orthographe : Berci CNL (46/47) : deux bâtiments à deux péristyles de six colonnes. Nombre d'employés (an VII) : 2 Dessins : Misbach, 1798, Palaiseau (no 1/48), 1819 Description par Alfred Delvau, 1865[83]
Ledoux. Seuls quelques-uns des bureaux et diverses variantes ont été gravés sous la direction de Ledoux pour son ouvrage L'Architecture.
Antoine-Joseph Gaitte[87]. Vignettes de Gaitte, vers 1792 (?), éditeur qui s'est documenté auprès de Ledoux et montre les bureaux tels qu'ils auraient été sans les suppressions.
Au cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale sont entrés, mais n'ont pas été retrouvés :
1°) 63 feuilles de plans et dessins des barrières faisant partie du fonds J.-D. Antoine (Bibliothèque nationale Est Yb3 32)
2°) Un fonds de 66 pièces parmi lesquelles des dessins des barrières, acheté chez le marchand Dacquin le , no 5531 du registre d'entrée.
La Bibliothèque historique de la Ville conserve un album des plans des barrières, auxquels sont adjointes deux élévations de la barrière d'Italie et de celle du Maine (Ms 28300.)
Article « Barrières » de Roquefort, 1836
Texte de l'article Barrières du dictionnaire de B. Roquefort, 1836
BARRIÈRES
Louis XIV pensait que la capitale d'un grand royaume devait être d'un libre accès, et que par conséquent il fallait qu'elle n'eût ni enceinte, ni barrières. Les seules portes que ce prince voulait voir établir, étaient des arcs de triomphe tels que la porte Saint-Denis, la porte Saint-Martin, la porte Saint-Bernard et la porte du Trône. Il paraît que ses successeurs ne partagèrent pas son opinion, car Louis XVI, en 1782, en chargea les fermiers-généraux de faire construire de nouveaux murs de clôture, dans lesquels les faubourgs devaient être compris et les murs percés de distance en distance par des ouvertures exclusivement destinées à l’introduction des marchandises et produits nécessaires à la consommation de la capitale. L'architecte Ledoux, connu par son génie inventif et original, fut choisi par les fermiers-généraux pour les constructions projetées.
Les travaux de Ledoux et les dépenses considérables de la ferme générale ont eu pour résultat la chaîne de monuments imposants et variés qui décorent aujourd'hui le périmètre de Paris.
Amandiers-Popincourt (barrière des). 8e arrondissement, quartier Popincourt. Cette barrière prend son nom de la rue des Amandiers. Elle consiste en un bâtiment rectangulaire surmonté d'un couronnement
Arcueil (barrière d’). 12e arrondissement, quartier d'Arcueil. Tire son nom du village d'Arcueil, si renommé par la bonté de ses eaux, le grandiose de son aqueduc. Cette barrière consiste en un bâtiment à huit arcades et à deux frontons.
Aunay (barrière d’). 8e arrondissement, quartier Popincourt. Se nomma d’abord Folie-Regnauld à cause de la proximité de la rue de ce nom, et ensuite celui de Saint-André. Cette barrière a pris son nom actuel de la ferme d’Aunay, laquelle est située à un quart de lieue environ de Paris. Elle se compose d'un bâtiment avec deux péristyles et quatre colonnes.
Bassins (barrière des). 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées. Cette barrière, qui est fermée aujourd'hui, consiste en un bâtiment composé de quatre frontons surmontés d'un tambour. Elle a pris son nom de la proximité des bassins ou réservoirs de la pompe à feu de Chaillot.
Belleville (barrière de). La partie du nord-ouest est du 5e arrondissement, quartier de la porte Saint-Martin ; l'autre, du 6e arrondissement, quartier du Temple. Elle tire son nom du village de Belleville, dont le territoire s'étend jusqu'aux murs de clôture, et se compose de deux bâtiments avec colonnes et arcades. Elle s'est nommée barrière de la Courtille.
Bercy (barrière de). 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts. Elle tire son nom du village et du château de Bercy. Elle présente deux bâtiments ayant chacun deux péristyles et douze colonnes.
Blanche (barrière de). 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d'Antin. Elle s'appela d'abord barrière de la Croix-Blanche, d'une enseigne qui en était voisine, et de la Chaussée- d'Antin. C'est dans la rue Blanche que le fameux Ramponneau transporta, vers 1760, le cabaret qu'il tenait à la Courtille. Ramponneau se piqua de vendre la pinte de vin à un sou meilleur marché que ses confrères ; cette modération lui attira la foule, et l'on sait que cette foule se composait de toutes les classes de la société, sans exception ; Ramponneau a joui dans son temps des honneurs qui ont été décernés au savant Gall, à Polichinelle-Vampire, à Jocko-Mazurier. On fit des tabatières, des épingles, bagues et éventails à la Ramponneau. La barrière Blanche consiste en un bâtiment avec trois arcades au rez-de-chaussée.
Boyauterie (barrière de la). 5e arrondissement, quartier de la porte Saint-Martin. Doit son nom à la rue de la Boyauterie, rue ainsi appelée à cause d'une filature de boyaux qu'elle renfermait. La barrière consiste en un bâtiment surmonté d'un dôme, et en une guérite.
Charenton (barrière de). 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts. Ainsi dite du village de Charenton, si connu par son temple de Protestants et sa maison d’aliénés. Depuis 1800 à 1815, elle porta le nom de Marengo. Deux bâtiments ayant chacun deux péristyles et six colonnes forment cette barrière. Elle a aussi porté le nom de barrière de la Grand’Pinte.
Chartres (barrière de). 1er arrondissement, quartier du Roule. Fut d’abord ainsi appelée de ce qu’elle est située sur le milieu du parc de Monceau dit les Folies de Chartres, planté en 1778, d'après les dessins de Carmontelle. Elle consiste en une très jolie rotonde surmontée d'un dôme. On la nomme barrière, et cependant on n'y passe pas.
Chopinette (barrière de la). 5e arrondissement, quartier de la porte Saint-Martin. Cette barrière tire son nom de la mesure de capacité (chopine) que le peuple de Paris s'y fait servir en si grande abondance. Elle se compose d'un bâtiment avec deux arcades, ornées chacune de six colonnes.
Clichy (barrière de). La moitié à l'ouest est du 1er arrondissement, quartier du Roule ; l’autre à l'est, du 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d'Antin. Son nom lui vient de ce qu'elle ouvre le chemin du village de Clichy, si renommé pour avoir renfermé le palais des rois de la première race. C'est à Clichy que la reine Clotilde allait se reposer de la fatigue des affaires, et que Dagobert se maria. La barrière se compose d'un bâtiment avec deux péristyles de six colonnes chacun.
Combat (barrière du). 5e arrondissement, quartier de la porte Saint-Martin. Elle a pris sa dénomination du cirque voisin connu pour les combats d'animaux. Le bâtiment offre un propylée surmonté d'un dôme.
Courcelles (barrière de). 1er arrondissement, quartier du Roule. Est ainsi dite de ce qu'elle est sur la route de Courcelles, commune de Clichy-la-Garenne. Le pourtour du bâtiment est orné de vingt-quatre colonnes.
Couronnes (barrière des Trois-). 6e arrondissement, quartier du Temple. Elle tire son nom d'une enseigne de cabaret. Bâtiment avec arcades et colonnes.
Croulebarbe (barrière). 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel. Un moulin qui existait au commencement du treizième siècle, a donné son nom à la rue, au pont et à la barrière Croulebarbe, qui n'est encore décorée par aucun monument.
Cunette (barrière de la). 10e arrondissement, quartier des Invalides. Elle tire son nom d'une sorte dé fortification dite cunette, laquelle consiste en un fossé pratiqué au milieu d'un autre pour la défense d'une place. Cette barrière, située sur la rive gauche de la Seine, en face de la barrière de Passy, est ornée d'un bâtiment à deux façades avec arcades, colonnes et fronton.
Denis (barrière Saint-). La partie occidentale est du 3e arrondissement, quartier du faubourg Poissonnière ; et la partie orientale, du 5e arrondissement, quartier du faubourg Saint-Denis. Elle prend son nom de ce qu'elle est située l'extrémité du faubourg Saint-Denis. On l'appelle aussi barrière de la Chapelle, parce qu'elle conduit au village de ce nom. Cette barrière est ornée d'un bâtiment à quatre faces, d'un attique et d'un couronnement. En 1793, la ville de Saint-Denis ayant changé son nom en celui de Franciade, cette barrière fut appelée barrière de Franciade.
École-Militaire (barrière de l'). 10e arrondissement, quartier des Invalides. Très-rapprochée de l'établissement que Louis XV fonda en faveur de la jeune noblesse française, cette barrière en a tiré son nom. Elle se compose de deux bâtiments ayant chacun un pavillon.
Enfer (barrière d'). 12e arrondissement, quartier de l'Observatoire, a l'extrémité de la rue d'Enfer. Nos pères avaient donné le nom de Via Inferior à la rue d'Enfer, par opposition à la rue du faubourg Saint-Jacques, qui s'appelait Via Superior. Cette porte fut placée d'abord à l'extrémité de la rue de la Harpe, à l'entrée de la place Saint-Michel, dans l'endroit où est aujourd'hui la fontaine ; maintenant elle est reculée au-delà de l'Observatoire. Deux grands pavillons ; celui de droite en sortant sert d'entrée aux Catacombes. La barrière d'Enfer s'appelle aussi barrière d’Orléans.
Fontarabie (barrière de). 8e arrondissement, quartier Popincourt. Cette barrière, qui consiste en un bâtiment à trois arcades fut d'abord appelée barrière de Charonne, parce qu'elle est située à l'extrémité de la rue de ce nom. En 1782, elle était dénommée barrière de la Croix-Faubin, à cause du village où elle conduit. Nous présumons que le surnom de Fontarabie qu'elle porte aujourd'hui, et qui lui a été donné au commencement de la révolution, vient de la victoire de Fontarabie, remportée par les troupes républicaines sur les Espagnols.
Fourneaux (barrière des). 11e arrondissement, quartier du Luxembourg. Elle porta d'abord le nom de barrière de la Voirie, à cause de la voirie qui était dans le voisinage, et prit ensuite le nom de barrière des Fourneaux, des fabriques de fourneaux qui étaient près de là. Elle consiste en deux bâtiments avec colonnes, et surmontés d'un tambour.
Franklin (barrière de). 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées. Le philosophe anglo-américain de ce nom, étant venu à Paris en 1776, choisit Passy pour sa résidence, et la barrière qui conduit à ce village reçut en conséquence le nom de son illustre habitant.
Gare (barrière de la). 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel. Vers 1785, la ville de Paris avait fait établir une gare hors de Paris pour garantir les bateaux des glaces. La barrière, alors assez rapprochée du jardin des Plantes, prit le nom de la Gare. Elle se composait d'un seul bâtiment. En 1819, la barrière fut reculée, la Gare, le village des Deux-Moulins, et tout le terrain compris depuis la rivière jusqu'à la barrière Mouffetard, furent renfermés dans Paris.
Grenelle (barrière de). 10e arrondissement, quartier des Invalides. La rue, la place, l'île et le village de Grenelle ont pris leur nom d'une garenne (garanella) appartenant à l'abbaye de Sainte-Geneviève. Cette barrière, qui se nommait auparavant barrière des Ministres, se compose de deux bâtiments avec péristyle et pilastres carrés.
Ivry (barrière d'). Boulevard de l'Hôpital, no 11, 12e arrondissement, quartier Saint- Marcel. Elle n'est décorée d'aucun monument, et porte ce nom parce que c'est par cette barrière que l'on sort pour aller au petit village d'Ivry.
Longchamp (barrière de). 2e arrondissement, quartier des Champs- Élysées. Elle est décorée d'un bâtiment à quatre frontons et quatre arcades. Elle a pris son nom de la route de Longchamp dans le bois de Bou!ogne, à laquelle elle est adjacente.
Loursine (barrière de). 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel. Ainsi dite du nom du terrain sur lequel a été percée la rue de ce nom, au bout de laquelle elle est située. Elle a aussi été appelée barrière de la Glacière. Deux bâtiments avec deux péristyles chacun de trois colonnes.
Maine (barrière du). 11e arrondissement, quartier du Luxembourg. Son nom lui vient de ce qu'elle ouvre la route qui conduit dans l'ancienne province du même nom. Deux bâtiments avec colonnes et sculptures.
Mandé (barrière de Saint-). 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts. Ainsi dite de ce qu'elle conduit au village de Saint- Mandé. Un bâtiment avec deux façades.
Marie (barrière Sainte-) 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées. Cette barrière, qui a pris son nom de la proximité de l'ancien monastère des religieuses de la Visitation de Sainte-Marie, se compose de deux bâtiments avec façades couronnées d'un cintre.
Martin (barrière Saint-). 6e arrondissement, quartier de la porte Saint-Martin. Cet édifice imposant, placé entre deux routes, n'est point une barrière, mais un très-beau monument d'architecture, élevé sur les dessins de Zedoux. Ses quatre faces présentent chacune un péristyle en saillie, orné de huit pilastres carrés et isolés d'ordre toscan. L'étage circulaire placé au-dessus du soubassement se compose d'une galerie percée de vingt arcades supportées par quarante colonnes accouplées, dont les proportions n'appartiennent à aucun ordre ancien. La barrière Saint-Martin est d'un effet très-pittoresque, vue des bords du bassin de la Villette. C'est par cette barrière que l'armée combinée fit son entrée dans Paris le .
Martyrs (barrière des). 2e arrondissement, quartier du faubourg Montmartre et quartier de la Chaussée-d'Antin. Après avoir été longtemps appelée barrière des Porcherons et barrière Montmartre, on lui donna, vers 1750, le nom de barrière des Martyrs, en mémoire du supplice de saint Denis et de ses compagnons, qui auraient été décapités à Montmartre. En 1793, on la nomma barrière du Champ du Repos, parce qu'elle conduit au cimetière Montmartre. En 1806 son premier nom lui fut restitué. Elle se compose d'un bâtiment carré présentant à la face occidentale un grand cintre soutenu par des pilastres.
Ménilmontant (barrière de). Au sud, 9e arrondissement, quartier Popincourt ; au nord-ouest, 6e arrondissement, quartier du Temple. Le village de Ménilmontant lui a donné son nom. Dans notre ancien langage le mot Mesnil signifie habitation, ferme ou métairie. La barrière en question fut aussi nommée barrière de la Roulette par la raison que les bureaux des commis étaient, avant la construction des nouvelles barrières, construits en bois et portés sur des roues. Elle se distingue par deux bâtiments à base rectangulaire et symétriques entre eux. De plus, les bâtiments sont ornés chacun de trente-deux colonnes avec arcades.
Monceau (barrière de). 1er arrondissement, quartier du Roule. Elle prend son nom du village de Monceau, appelé Mouceau par corruption : monceau signifie terrain un peu élevé. Bâtiment à deux péristyles avec colonnes en bossage. Avant la création du jardin dit les Folies de Chartres, elle portait le nom de barrière de la Petite-Pologne.
Montmartre (barrière de). 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d'Antin. Les étymologistes sont encore partagés sur l'origine de ce nom. Les uns veulent qu'il vienne de mons Martis, à cause d'un temple dédié au dieu de la guerre par les Romains ; d'autres le dérivent de mons Martyrum, mont des Martyrs, parce que la tradition rapporte que saint Denis et ses deux compagnons auraient été décapités sur la montagne-Montmartre. D'autres ont adopté une troisième opinion c'est que le nom Montmartre seroit la corruption de Mont-Martrois, lieu de supplice, attendu que chez les Romains on exécutait les criminels sur les hauteurs près des grands villes. Cette barrière s'est nommée barrière de la rue Royale, à cause de la rue Royale, nommée depuis 1792 rue Pigale [sic]. Bâtiment rectangulaire avec colonnes et massifs vermiculés. Voy. MARTYRS (barrière des).
Mont-Parnasse (barrière du). 11e arrondisaement, quartier du Luxembourg. Ainsi dite d'une butte sur laquelle les écoliers des différents collèges de Paris s'assemblaient les jours de congé pour lire leurs poésies et s'amuser à divers jeux d'adresse. Cette barrière se compose de deux bâtiments ayant chacun deux péristyles avec colonnes.
Montreuil (barrière de). 8e arrondissement, quartier du faubourg Saint-Autoine. Elle tire son nom de ce qu'elle conduit au village de Montreuil si renommé pour ses beaux fruits. Elle consiste en un bâtiment à deux faces ayant six colonnes à bossage.
Mouffetard (barrière). 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel. Elle prend son nom d'un terrain qui en 1230 était appelé Mont-Cetard, en latin Mons-Cetarius. Elle eut longtemps le nom de barrière de Fontainebleau, parce qu'on sort par cette barrière pour aller dans cette ville. Les rapports de la France avec l’Italie lui valurent aussi la dénomination de barrière d'Italie, qu'elle a portée depuis 1796 jusqu'en 1815. Deux corps distincts de bâtiment, d'une forme élégante, placés en regard et ornés de cinq arcades de face avec colonnes.
Moulins (barrière des Deux-). 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel. Jusqu'en 1818, cette barrière était située sur le boulevard Neuf, en face du marché aux chevaux et près du dépôt des poudres de l'arsenal. Elle avait pris son nom de deux moulins à vent qui étaient très-rapprochés des anciens murs d'enceinte. Lors de la nouvelle clôture de Paris, elle fut portée au-delà du village d'Austerlitz. Deux bâtiments symétriques d'une architecture très-simple.
Neuilly (barrière de). 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées. Elle a été construite en 1786. Elle porta d'abord le nom de barrière de l’Étoile, parce qu'elle est située à l'entrée d'une grande place circulaire où aboutissent quatre routes. Sur le terrain de l'étoile on a élevé un arc de triomphe, dont la première pierre fut posée le , et qui n'est pas encore achevé. Consacré dans le principe à perpétuer la mémoire des victoires des armées impériales, ce monument doit maintenant être modifié de manière à rappeler les succès de Monseigneur le Dauphin et de nos troupes en Espagne. La décoration de la barrière consiste en deux bâtiments carrés ornés de vingt colonnes colossales, d'une corniche, quatre frontons et d'un couronnement circulaire c'est la plus remarquable des entrées de Paris.
Paillassons (barrière des). 10e arrondissement, quartier des Invalides. On présume qu'elle a été ainsi nommée d'une manufacture d'ouvrages en paille qui était établie dans la rue qui y conduit. Bâtiment à deux façades avec arcades et colonnes.
Pantin (barrière de). 5e arrondissement, quartier de la porte Saint-Martin. Elle est ainsi nommée parce qu'elle conduit au village de Pantin. Pavillon triangulaire avec trois péristyles et un dôme.
Passy (barrière de). 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées. Elle prit d'abord le nom de barrière de la Conférence : elle était alors située près de la pompe à feu de Chaillot. Reculée à l'entrée du village de Passy, près du couvent des religieux Minimes dits Bons-Hommes, elle en retint le nom. Depuis la destruction de ce couvent elle a été appelée barrière de Passy. Le bâtiment est décoré de douze colonnes, deux arcs, quatre frontons et deux statues colossales représentant la Bretagne et la Normandie.
Picpus (barrière de). 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts. Un vignoble appelé Piquepuce donna son nom à la rue, à la barrière et au couvent voisin. Bâtiment avec quatre péristyles et attique. Le peuple la nomme encore barrière des Poules.
Ramponneau (barrière de). 6e arrondissement, quartier du Temple. Elle porta d'abord le nom de Riom, parce qu'elle était à l'extrémité de la rue de Riom, dite aujourd'hui de l’Orillon. Le fameux Jean Ramponeau y ayant établi une guinguette et commencé sa réputation, le peuple donna à la barrière le nom du marchand de vin. Aucun monument ne décore cette barrière.
Râpée (barrière de la). 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts. Un sieur de la Râpée, commissaire-général des troupes, ayant fait construire une maison au-dessus de l'arsenal, donna son nom au quai et à la barrière, laquelle n'est encore ornée par aucun bâtiment.
Rats (barrière des). 8e arrondissement, quartier de Popincourt. Composée de deux bâtiments avec deux péristyles de quatre colonnes. Cette barrière a emprunté son nom de la rue des Rats qui y conduit.
Reuilly (barrière de). 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts. Ce nom vient de Romiliacum, château des rois de la première race, qui existait encore en 1352, sous le roi Jean. Dagobert s'y plaisait beaucoup. C'est dans ce château qu'il répudia sa femme Gomatrude en 629. Cette barrière, qui se trouve au bout de la rue de Reuilly, est ornée d'une très-jolie rotonde.
Rochechouart (barrière de). 2e arrondissement, quartier du faubourg Montmartre. La rue et la barrière de Rochechouart ont pris leur nom de Marguerite de Rochechouart, de Montpipeau, abbesse de Montmartre, décédée en 1727. La barrière n'est décorée par aucun monument d'architecture.
Roule (barrière du). 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysees et du Roule. Tire son nom de l'ancien village du Roule, érigé en faubourg en 1722, et enclos dans la capitale 1786. Bâtiment orné de quatre avant-corps, un couronnement et un dôme.
Santé (barrière de la). Boulevard Saint-Jacques, 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel et de l'Observatoire. Se compose d'un petit bâtiment fort simple, et prend son nom de la maison de santé ou hôpital Sainte-Anne, fondé par la reine Anne d'Autriche, aujourd'hui Ferme des Hôpitaux.
Sèvres (barrière de). 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d'Aquin et des Invalides. Ainsi dite de ce qu'elle conduit au village de Sèvres, situé à deux lieues de la capitale. Elle n'est décorée d'aucun monument d'architecture.
Télégraphe (barrière du). À l'ouest du 2e arrondissement et à l'est du 3e. Jusqu'en 1815 elle porta le nom de barrière Poissonière ; à cette époque elle prit celui de Télégraphe, parce qu'on sort par celte barrière pour se rendre au télégraphe de Montmartre. Elle n'est décorée d'aucun monument d'architecture.
Vaugirard (barrière de). Au nord du 10e arrondissement et au sud du 11e. Elle se compose de deux bâtiments carrés et prend son nom du village de Vaugirard.
Vertus (barrière des). 5e arrondissement, quartier du faubourg Saint-Denis. Ornée d'un bâtiment avec deux péristyles et un fronton, elle tire son nom du village d'Aubervilliers ou Notre-Dame-des-Vertus.
Villette (barrière de la). 5e arrondissement, quartier du faubourg Saint-Denis et de la porte Saint-Martin. Cette barrière touche au grand bassin du canal de l'Ourcq et prend son nom du village de la Villette. Elle se compose de deux bâtiments avec arcades, dont un seul a été terminé en 1820.
Vincennes (barrière de). 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts et du faubourg Saint-Antoine. Elle s'appela d'abord barrière du Trône, parce qu'on y dressa un trône magnifique pour Louis XIV et Marie-Thérèse d'Autriche, lorsqu'ils firent leur entrée dans la capitale, le . Dix ans après, la ville de Paris résolut de faire élever un arc de triomphe à la gloire du monarque. Claude Perrault en donna les dessins. La première pierre en fut posée le . L'arc fut élevé jusqu'à la hauteur des piédestaux des colonnes, puis achevé en plâtre pour former un modèle de ce qu'il devait être. Le monument aurait été surmonté d'un piédestal, où l'on devait poser la statue de Louis XIV. Ce modèle, menaçant ruine, fut démoli en 1716, par ordre du régent ; il n'en reste plus que la gravure, d'après le dessin de Sébastien Leclerc. La nouvelle barrière, construite vers 1788, présente deux corps de bâtiments carrés, de sept toises de face, élevés de cinquante pieds, et distants l'un de l'autre de cinquante toises. On entre dans ces bâtiments par un porche dont l'arc est soutenu par des pilastres. Les façades sont terminées par une corniche avec consoles, quatre frontons et un couronnement circulaire. Dans l'intervalle des deux monuments s'élèvent deux superbes colonnes d'ordre dorique, de soixante-quinze pieds de hauteur, sur un soubassement qui leur sert de piédestal. Placée sur la route qui conduit à Vincennes, cette barrière en a pris le nom.
Barrières de l'enceinte de Thiers
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Parmi les 52 entrées routières ménagées dans l'enceinte de Thiers, 23 portaient le nom de « barrières », celles qui permettaient le passage des routes départementales. Les autres entrées étaient les 17 « portes » pour le passage des grandes routes et les 12 « poternes » pour le passage des chemins vicinaux. La liste des barrières de l'enceinte de Thiers est la suivante, en les rangeant selon leur place le long du tracé de l'enceinte (rive gauche, d'est en ouest : barrières 1 à 7 ; rive droite, d'ouest en est : barrières 8 à 23) :
Renaud Gagneux et Denis Prouvost, Sur les traces des enceintes de Paris. Promenades au long des murs disparus, Paris, Éditions Parigramme / Compagnie parisienne du livre, (ISBN2-84096-322-1).
Yvan Christ et Ionel Schein, L’Œuvre et les rêves de Claude-Nicolas Ledoux, Éd. du Minotaure, 1961 ; Chêne, 1971.
Jean Valmy-Baysse, La curieuse aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950.
Guy Le Hallé, Histoire des fortifications de Paris et leur extension en Île-de-France, Éditions Horvath, (ISBN2717109250).
Marcel Raval, Claude-Nicolas Ledoux 1756-1806, commentaires, cartes et croquis de J.-Ch. Moreux, Arts et Métiers graphiques, 1945.
J.A. Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris, nouvelle édition, en quatre tomes, chez Dutertre, 1853. Tome quatrième, p. 54-56 et 236-241.
Cointeraux, Paris tel qu'il étoit à son origine, Paris tel qu'il est aujourd'hui, an VII. Voir le plan de Paris en 1798 : plan p. 122-128.
Guy Arbellot, « Les barrières de l'an VII », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, vol. 30, no 4, , p.745-772 (lire en ligne).
B. de Roquefort, Dictionnaire historique et descriptif des monuments religieux, civils et militaires de la ville de Paris où l’on trouve l’indication des objets d’art qu’ils renferment, avec des remarques sur les embellissements faits ou projetés, orné de dix gravures, chez Ferra jeune, 1836 ; article BARRIÈRES, p. 45-64. En ligne sur gallica.fr.
Michel Gallet, « Ledoux et Paris », Cahiers de La Rotonde, no 3, (ISBN2-85738-001-1).
Dessins des propylées de Paris, par Claude Nicolas Ledoux : 30 planches
↑Le nom de cette barrière de la Gare ne vient pas de la gare d'Austerlitz mais du quartier de la Gare, dont le nom provenait lui-même d'un projet grandiose de gare à bateaux, conçu sous Louis XV, qui ne vit finalement pas le jour, mais qui est évidemment bien antérieur au chemin de fer : le premier embarcadère de la gare d'Austerlitz a été inauguré en 1843.
↑Source : Marcel Raval, p. 208-209. Par rapport au plan de Raval, on distingue ici la barrière de la Villette (no 35) et la barrière Saint-Martin (no 36) ; et on ajoute la barrière du Combat (no 38) non mentionnée par Raval.
↑Guy Arbellot explique : « L'architecte Poyet, que le ministre avait chargé le 16 pluviôse an VI de visiter les installations existantes, nous a laissé un rapport du 27 pluviôse. D'après lui, une grande partie des bâtiments sont alors assez spacieux et peuvent convenir pour les besoins de la perception, mais ils doivent être remis en état et libérés des locataires qui les occupent depuis la suppression de l'octroi. Ainsi, pour les percepteurs des barrières de l'Étoile, Denis (Saint-Denis), Martin (Saint-Martin) et de Charenton, on devra louer des appartements à proximité. Pour les barrières de Rochechouart, des Amandiers et de la Rapée, dont les bâtiments n'ont jamais été construits ou ont été détruits, il faudra même bâtir les loges nécessaires. Poyet nous donne au passage l'effectif des employés prévus pour le service des 37 barrières, soit 124 au total. » Arbellot 1975, p. 763
↑Contrairement aux autres barrières, celle de la Révolte est étrangement située, car trop proche d'autres; il semblerait que la cause en est que la voie de sortie de cette barrière se dirigeait Nord-Est vers le Pont de la Liberté (actuel quartier du Carrefour de Pleyel à Saint-Denis), en empruntant l'actuel Boulevard Anatole France de la ville de Saint-Denis. [Source: www.ville-saint-denis.fr]