Après son croisement avec le boulevard Diderot, elle comporte de nombreuses boutiques spécialisées en informatique, tout comme la rue Montgallet qui est située à un de ses embranchements. Ces boutiques ont pris à partir des années 1990 la place des nombreuses boutiques d'électronique qui s'y trouvaient dans les années 1980. À partir des années 2010, une partie de ces boutiques a fermé à cause de la baisse de la demande et les magasins se sont davantage diversifiés, tout en conservant une quantité importante de magasins de pièces détachées informatiques.
Avec plus de 3 km, la rue de Charenton est l'une des plus longues de Paris, après l'avenue Daumesnil, la rue de Vaugirard et la rue des Pyrénées.
La rue de Charenton a la particularité de ne pas suivre la convention habituelle de numérotation des rues parisiennes : bien qu'elle soit parfaitement parallèle à la Seine, les numéros croissent en sens inverse du courant. Cette particularité est partagée par d'autres rues du 12e arrondissement, comme la rue de Reuilly et la rue de Picpus.
Voies rencontrées
D'ouest en est, la rue de Charenton est rejointe ou traversée par les voies suivantes :
Cette voie se dirigeait originellement vers le village de Charenton dont elle a pris le nom et qui était distant en 1817 de 1 500 toises[1].
Historique
La rue de Charenton existe depuis l'époque romaine ; elle est à cette époque en dehors de la cité de Lutèce. Elle est tracée sur la rive du lit supérieur de la Seine, ce qui signifie que toutes les constructions bâties entre la rue de Charenton et la Seine sont en zone inondable (ce qui s'est d'ailleurs produit pendant la crue de 1910).
De la petite rue de Reuilly à celle de Montgallet, on la trouve désignée sous le nom de « rue de la Planchelle », et de la rue Montgallet jusqu'à la barrière de Charenton, elle se nommait « rue de la Vallée-de-Fécamp » car elle avait été bâtie sur un terrain appelé au XVe siècle « le Bas-Fécamp[2],[3]
En 1720, compromis dans l'assassinat d'un garçon tanneur tué au « cabaret de la Grande Pinte » (qui serait situé de nos jours au 302 rue de Charenton) Cartouche est enfermé à For-l'Évêque[4],[5].
De 1800 à 1815, cette rue a été appelée « rue de Marengo » en mémoire de la bataille de Marengo.
Avant son annexion en 1860, la portion de la rue située actuellement après le boulevard de Reuilly fait partie du territoire de l'ancienne commune de Bercy. Elle constitue également alors une partie de la route nationale 5[6].
No 26 : ancienne caserne des Mousquetaires-Noirs, dans l'hôpital des Quinze-Vingts[8]. Désaffectée par Louis XVI pour raison économique. Portail conservé.
Nos 59-61 : immeuble du XIXe siècle, ancienne manufacture Krieger[11].
No 74 bis : passage P/12 avec ses anciens pavés et sa rigole centrale.
Passage P/12, encore pavé en 2012.
Nos 85 bis et 2, rue Émilio-Castelar : immeuble d'angle de 1906, dont le rez-de-chaussée comporte la devanture d'une ancienne boulangerie inscrite depuis 1984 aux monuments historiques[12]. La devanture possède des panneaux peints fixés sous verre églomisé de T. Luc, représentant des scènes de moisson et les murs intérieurs sont recouverts de carreaux de céramique ornés d'une frise de fleurs stylisées.
No 89 : au XIXe siècle, se trouvait l'hôpital pédiatrique Trousseau.
No 100 : Le 100, rue de Charenton, en face du bout de la rue d'Aligre, ancien squat d'ateliers d'EDF racheté par la Mairie de Paris et devenu un ensemble d'ateliers partagés aux artistes désireux de pratique de leurs arts.
Nos 163 : Maison des femmes de Paris. Elle accueille deux bibliothèques et des fonds d'archives liées à l'histoire du féminisme[13].
Nos 199-201 : immeuble de six étages construit en 1911 selon les plans de l'architecte Raoul Brandon (1878-1941), avec des sculptures de Pierre-Alexandre Morlon. La façade remporte le concours des façades de la ville de Paris, le jury estimant que celle-ci « attirait les regards par le recherche des motifs variés et aussi par la finesse et la belle venue de sa décoration sculpturale ». La façade est surtout remarquable par deux de ses fenêtres du premier étage entourées chacune de deux atlantes représentant le monde du travail : un mineur, reconnaissable avec son casque et sa lampe, un paysan avec sa serpette, un ouvrier avec sa clef et un marin avec son chapeau et des cordages. Le cinquième étage, l'étage « noble », est agrémenté d'une loggia soutenue par quatre fortes consoles encadrées par des guirlandes de feuilles et de fleurs. Les ferronneries ont été réalisées par le ferronnier d'art Edgar Brandt (immeuble inscrit sur la liste des protections patrimoniales du 12e arrondissement[14]).
No 302 : emplacement du « cabaret de la Grande-Pinte » ou Cartouche est compromis dans l'assassinat d'un garçon tanneur[4]
No 304 : borne murale datant de 1726, sous le règne de Louis XV, interdisant de construire au-delà de cette limite jusqu'au village suivant. Son emplacement originel était situé à l’angle de la rue de Picpus et de la rue Lamblardie[15].
Après le no 304, sur le côté sud de la rue : mur aveugle séparant la rue des voies provenant de la gare de Lyon, en contrebas.