La section de la rue entre l'actuelle place du Colonel-Fabien et la rue du Faubourg-Saint-Martin est indiquée sur le plan de Delagrive de 1728 sous le nom de « chemin de la Voirie », puis sur le plan de Verniquet de 1790, sous le nom de « rue de la Voirie » car elle était située en bordure de la première voirie de Montfaucon elle-même proche de la butte de Montfaucon où se dressait le gibet supprimé en 1760. Cette voirie où l'on déchargeait les vidanges de Paris s'étendait à l'angle de la rue de Meaux à l'emplacement de l'actuelle place du Colonel-Fabien et sur un tronçon de l'actuel boulevard de la Villette fut transférée en 1772 environ 300 mètres au nord-est en contrebas de la Butte-Chaumont. Le mur des Fermiers généraux et la barrière du Combat furent établis en 1789 à l'emplacement de l'ancienne voirie[1].
Des fabriques de cordes à boyaux étaient établies aux abords de ce dépôt d'immondices, c'est pourquoi la rue fut nommée « rue de la Boyauterie » ou « rue de la Boyauderie ».
Le préfet de police de Paris, Louis Nicolas Dubois, ayant pris un arrêté qui défendait de travailler les boyaux dans Paris, les propriétaires de cette rue, pour témoigner leur reconnaissance à ce magistrat, enlevèrent les inscriptions de rue de la Boyauderie, et les remplacèrent par de nouvelles plaques portant le nom de « rue Dubois ». Cette dénomination resta pendant cinq ans[2] avant que celle-ci reprenne le nom de « rue de la Boyauderie ».
En vertu d'une décision ministérielle du , elle reçut la dénomination de « rue de la Butte-Chaumont ». À cette époque, elle s'arrêtait à la rue du Faubourg-Saint-Martin. Elle fut alors prolongée sur les terrains appartenant à MM. André et Collier par ordonnance royale du , entre les rues du Faubourg-Saint-Martin et du Château-Landon.
↑Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décret du 21 avril 1866 », p. 366-367.