Ses habitants sont appelés les Mesnilois et les Mesniloises.
Géographie
Le remembrement de 2005 a permis de recenser l'affectation des surfaces suivant leurs types d'utilisation. La commune comptait un territoire de 435 hectares dont :
414 hectares de foncier non bâti réparti en :
325 hectares de terres cultivables ;
89 hectares de terrains boisés.
Le solde des 21 hectares est réparti en :
18,5 hectares de terrains constructibles ;
1,5 hectare de chemins empierrés ;
1 hectare de routes goudronnées.
La commune est située, en moyenne à l'altitude de 142 m. Le point le plus élevé culmine à 158 m.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 711 mm, avec 11,6 jours de précipitations en janvier et 8,2 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rouvroy-les-Merles à 4 km à vol d'oiseau[3], est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 647,9 mm[4],[5]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[6].
Statistiques 1991-2020 et records ROUVROY-LES-MERLES (60) - alt : 94m, lat : 49°39'01"N, lon : 2°22'14"E Records établis sur la période du 01-04-1989 au 03-12-2023
Source : « Fiche 60555002 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/12/2023 dans l'état de la base
Urbanisme
Typologie
Au , Le Mesnil-Saint-Firmin est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[7].
Elle est située hors unité urbaine[8] et hors attraction des villes[9],[10].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (71,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (71 %), forêts (19,8 %), zones agricoles hétérogènes (9,2 %)[11]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le Mesnil-Saint-Firmin s'est appelée successivement Maisnilium en 1157, Mansionile sancti Firmini vers 1165, du Maisnil en 1280[13].
Le terme de Mesnil vient du latin Mansionile voulant dire « maison de paysan », soit une habitation avec une portion de terre[14].
L'occupation du village remonte à l'époque gauloise (Le Maisnil). L'époque gallo-romaine verra son nom s'associer au premier évêque d'Amiens, Saint-Firmin (Mansionile Sancti Fimini). Il n'existe que peu de renseignements d'archives sur l'historique des lieux avant le XVIe siècle.
Le village comportait un imposant château fortifié qui fut remanié sous la Renaissance. Cette construction, faite de bloc de craie, devait vraisemblablement faire partie d'un ensemble de défenses construites au XIVe siècle, durant la guerre de Cent Ans. Ces défenses étaient situées sur les crêtes : Le Mesnil-Saint-Firmin (altitude 152 m), Beauvoir altitude 152 m), Warmaise (Chepoix) (altitude 144 m) et Folleville (altitude 148 m) seule trace probante encore visible. Comme souvent, elles étaient reliées entre elles par des souterrains.
Le Mesnil-Saint-Firmin fut jusqu'au début du XVIe siècle, une dépendance de Chepoix. Puis, à la nomination de l'évêque d'Amiens, on l'érigea en cure rattachée à l'élection de Montdidier.
Jusqu'au XVIIe siècle, le village fut le fief de la maison d'Estourmel, puis au XVIIIe siècle, il vint à François d'Hautefort originaire du Périgord, de sa mère née Marthe d'Estourmel.
Le château, fait de craie peu solide, fut en grande partie détruit lors du tremblement de terre de . Emmanuel Dieudonné d'Hautefort (1700-1777), seigneur des lieux de l'époque, fit détruire ce qui restait. Il fit reconstruire, sur la partie noble de l'ancien château, une demeure plus moderne mais beaucoup plus modeste (à peine le douzième des édifices initiaux). Les autres parties furent remplacées par les bâtiments d'une ferme. Une petite partie du château originel est restée visible jusqu'en , c'est une tourelle d'angle qui se trouvait dans une propriété privée. Seules subsiste maintenant quelques pierres dans le mur d'une grange.
En 1746, l'église fut rebâtie sur l'emplacement de celle qui avait été détruite dans un incendie et dont on ignore tout. Elle souffrit à nouveau énormément lors du tremblement de terre de 1756 et fut reconstruite dans son état actuel, financée par Gabriel Boniface Bazin de 1866 à 1879. La façade en brique fut rebâtie, à la suite des dégâts de la Première Guerre mondiale, avec les dommages de guerre en 1919.
Le , le marquis d'Hautefort vend à Nicolas Antoine Boullenger, le fief et la seigneurie du Mesnil-Saint-Firmin. Sa fille, Henriette Cecile Boullenger (1767-1798), se marie en 1791 à Gabriel Bazin (1761-1797), né à Grandvillers.
Le domaine reviendra à leur fils Gabriel Boniface (1791-1862), humaniste qui consacra sa fortune à des œuvres dont certaines lui ont survécu (voir personnalités).
La commune de Sérévillers a été réunie au Mesnil-Saint-Firmin, par ordonnance royale du et en a été séparée de nouveau en 1833[15].
Le village connut son apogée durant le XIXe siècle et perdura jusqu'au début du XXe. On dénombrait à l'époque, deux moulins à vent, près de la route royale de Rouen à La Capelle (départementale 930), une distillerie d'alcool de grain, une vinaigrerie, une fabrique de tuiles pannes, une brasserie, une fabrique de sucre et une fabrique de vitraux peints.
En plus de petites exploitations agricoles, l'ancien fief des Boullenger, domaine de Gabriel Boniface Bazin, comptait également une ferme école et un orphelinat au Mesnil-Saint-Firmin. De plus faisait partie des propriétés de la famille une importante ferme dans la commune de Rouvroy-les-Merles.
En 1936 Le Mesnil-Saint-Firmin comptait encore plus de 320 habitants, pour 184 de nos jours.
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Loi NOTRe) du , qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants[16], le préfet de l'Oise a publié en un projet de nouveau schéma départemental de coopération intercommunale, qui prévoit la fusion de plusieurs intercommunalités[17], et notamment celle de Crèvecœur-le-Grand (CCC) et celle des Vallées de la Brèche et de la Noye (CCVBN), soit une intercommunalité de 61 communes pour une population totale de 27 196 habitants[18].
Après avis favorable de la majorité des conseils communautaires et municipaux concernés[19], cette intercommunalité dénommée communauté de communes de l'Oise picarde et dont la commune est désormais membre, est créée au [20].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[26].
En 2021, la commune comptait 251 habitants[Note 2], en évolution de +30,05 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 43,3 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 23,2 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 110 hommes pour 117 femmes, soit un taux de 51,54 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,11 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[28]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
0,0
3,8
75-89 ans
7,6
16,2
60-74 ans
18,6
16,2
45-59 ans
16,0
16,2
30-44 ans
18,6
18,8
15-29 ans
18,4
28,9
0-14 ans
20,7
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[29]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,4
5,5
75-89 ans
7,6
15,6
60-74 ans
16,3
20,8
45-59 ans
20
19,4
30-44 ans
19,4
17,6
15-29 ans
16,2
20,6
0-14 ans
19,1
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Firmin (XVIIIe siècle) : elle comporte, au-dessus du portail, une rosace en vitraux anciens. Ces derniers ont été offerts par Gabriel Boniface Bazin, et fabriqués dans la fabrique de vitraux locale du village. S'agissant d'un don, ceux-ci n'étaient pas signés à cette époque. Les autres vitraux, également de la même fabrique sont cependant caractéristiques du style néo-gothique du XIXe siècle.
Verrerie : la fabrique de vitraux peints est née de la passion de Jules Leclercq. Gabriel Boniface Bazin lui offrira des cours de perfectionnement en dessin à l'atelier Ingre. Il construira de 1845 à 1846 l'atelier de verrerie en bordure de la route départementale 930. Ces bâtiments existent toujours et sont occupés encore maintenant par un brocanteur (brocante de la verrerie).
Ancienne pompe des sapeurs-pompiers, utilisée maintenant comme objet décoratif.
Calvaire situé dans le cimetière.
Calvaire.
Calvaire.
Détail du calvaire.
Calvaire avec un repère de nivellement sur son socle.
Personnalités liées à la commune
Gabriel Boniface Bazin[30] : né le à Grandvillers, de Gabriel Bazin (1761-1797) et de Henriette Cécile Boullenger (1767-1798) est mort le en son château du Mesnil, Gabriel Boniface malheureusement orphelin trop tôt, à l'âge de 6 ans fut élevé, dans le domaine familial qui lui reviendra, par sa grand-mère maternelle, Sophie Boullenger, née Ménart.
Cette situation est vraisemblablement à l'origine de son ardeur à s'occuper des orphelins tout en dynamisant l'emploi et le village. Cet humaniste sut être un pionnier dans l'industrialisation de l'agriculture et dans la création d'activités connexes qui maintenaient la population au village.
Les réalisations qui lui sont dues, pour certaines encore visibles de nos jours, ne manquent pas :
1821 Création d'une distillerie d'alcool de grain et d'une vinaigrerie.
1822 Création de la première fabrique de « tuiles pannes » dans l'Oise.
1828 Création de la colonie agricole qui a pour but l'accueil des orphelins et leur formation aux métiers agricoles.
1828 Création d'une brasserie et d'une fabrique de sucre de betteraves. La colonie agricole s'installe pour partie à Rouvroy-les-Merles. L'activité de la « ferme école » ouvrait aux orphelins ouvriers de nombreux débouchés dans plusieurs domaines. Une machine à battre, animée par un moteur à vapeur fut construite, par les ouvriers du Mesnil, sous les yeux de ses habitants. L'innovation, dans le domaine du machinisme agricole amènera même la ferme école à déposer des brevets pour ses réalisations, comme celui du fouisseur. Aujourd'hui centre CFPA agricole.
1843 Création de la société d'adoption pour les orphelins, sous la responsabilité des sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Aujourd'hui maison d'enfants.
1846 Création de la fabrique de vitraux peints, née de la passion du dessin de Jules Leclercq, originaire de Broye. Ludovic Latteux, neveu de Gabriel Boniface Bazin reprend et développe l'activité de 1862 à 1890. Spécialisée dans les vitraux d'église, elle comptera 60 salariés en 1878, avec une clientèle s'étendant d'Amiens à Alençon. Mais, faute de commandes, la verrerie fermera en 1906. Aujourd'hui devenue brocante.
De tout cette énergie, déployée par Gabriel Boniface Bazin, il reste :
À Rouvroy-les-Merles les bâtiments de la colonie agricole, dont il fit don en 1853 à la société des frères de Marie, (Marianistes), devint la ferme école transférée au département à la suite des lois anticléricales « Waldeck-Rousseau » de 1901 et « Combes » de 1904. La colonie agricole deviendra après la guerre 1939-1945, à l'initiative du conseil général, le CFPA qui cessera de fonctionner en 2009. Le site est actuellement en étude ou de reprise ou de démolition.
Au Mesnil-Saint-Firmin, l'orphelinat, dont il fit don en 1854 à l'association Saint-Joseph, aujourd'hui propriétaire gestionnaire. L'orphelinat est maintenant une « maison d'enfants », véritable entreprise occupant 40 salariés responsables de 68 enfants en difficulté sociale.
Héraldique
Les armes de Le Mesnil-Saint-Firmin se blasonnent ainsi : 'écartelé en 1) taillé : au premier d'or aux trois bandes d'azur, au second aussi d'azur semé de fleurs de lys d'or ; à la barre d'argent brochant sur la partition, en 2) d'or aux trois forces de sable posées 2 et 1, en 3) d'argent aux trois lionceaux de gueules et en 4) d'azur aux trois fleurs de lys d'or posées 2 et 1.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑« La nouvelle carte intercommunale de l'oise : intercommunalité à fiscalité propre au », Le Bonhomme picard, édition de Grandvilliers, , p. 15.
↑R. Th., « La fusion des communautés de communes est définitive », Le Bonhomme picard, édition de Grandvilliers, no 3417, , p. 6« Les 6 projets de fusion de communautés de communes ou d'agglomération ont tous recueilli une majorité favorable ; ils pourront ainsi tous être conduits à leur terme ».