Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Lauragais, l'ancien « Pays de Cocagne », lié à la fois à la culture du pastel et à l’abondance des productions, et de « grenier à blé du Languedoc ». Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par l'Hers-Mort, le ruisseau de Mairevieille, le ruisseau de Rivaillère, le ruisseau des Canonges et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (le « piège et collines du Lauragais ») et deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Laurac est une commune rurale qui compte 181 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 732 habitants en 1851. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Castelnaudary. Ses habitants sont appelés les Lauracois ou Lauracoises.
Le village, établi sur une petite colline, est un castrum médiéval dont les ruelles entourent le sommet sur lequel se situe l'église fortifiée édifiée à proximité de l'ancien château qui a donné son nom au Lauragais. Il se situe sur un relief surplombant la plaine du Lauragais et est inscrit à l'inventaire des sites pittoresques de l'Aude depuis le [1]. Laurac est située à 10 km de Fanjeaux, à 12 km de Castelnaudary, à 24 km de Belpech et à 25 km de Mirepoix en Pays Lauragais.
La commune est pour partie dans le bassin de la Garonne, au sein du bassin hydrographiqueAdour-Garonne[3], et pour partie dans la région hydrographique « Côtiers méditerranéens », au sein du bassin hydrographique Rhône-Méditerranée-Corse[4]. Elle est drainée par l'Hers Mort, le ruisseau de Mairevieille, le ruisseau de Rivaillère, le ruisseau des Canonges, le ruisseau de Bitrac, le ruisseau de la Peyrote, le ruisseau de Lauzil, le ruisseau de Malassan, le ruisseau de Releytou et le ruisseau de Saint-Jean de Laval, qui constituent un réseau hydrographique de 16 km de longueur totale[5],[Carte 1].
L'Hers-Mort, d'une longueur totale de 89,3 km, prend sa source dans la commune et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans la Garonne à Grenade, après avoir traversé 40 communes[6].
En 2010, le climat de la commune est de type climat du Bassin du Sud-Ouest, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[7]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 779 mm, avec 9,8 jours de précipitations en janvier et 5,5 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Fanjeaux à 7 km à vol d'oiseau[9], est de 14,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 625,0 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Milieux naturels et biodiversité
Réseau Natura 2000
Sites Natura 2000 sur le territoire communal.
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directiveshabitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 1]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive oiseaux : le « piège et collines du Lauragais »[14], d'une superficie de 31 216 ha, ayant une position de transition entre la Montagne noire et les premiers contreforts pyrénéens et on y voir donc régulièrement des espèces à grand domaine vital soit en chasse, soit à la recherche soit de sites de nidification : le Vautour fauve, l'Aigle royal, le Faucon pèlerin sont ainsi plus ou moins régulièrement observés sur le territoire concerné[15].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
Carte des ZNIEFF de type 2 localisées sur la commune.
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 2[Note 2] sont recensées sur la commune[16] :
la « bordure orientale de la Piège » (11 102 ha), couvrant 22 communes du département[17] ;
les « collines de la Piège » (27 918 ha), couvrant 40 communes dont 38 dans l'Aude et 2 dans la Haute-Garonne[18].
Urbanisme
Typologie
Au , Laurac est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[19].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Castelnaudary, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[20],[21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,8 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (72,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (66,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (26,3 %), terres arables (4,2 %), forêts (2,8 %)[22]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Laurac est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse) et séisme (sismicité très faible)[23]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[24].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Laurac.
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 128 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 128 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[25],[Carte 3].
Toponymie
La carte de Cassini mentionne « Laurac le grand », cependant, administrativement parlant, le village s'appelle toujours Laurac. Ce nom est peut-être utilisé pour le différencier de Laurac-en-Vivarais en Ardèche.
Histoire
Autrefois fortifié et doté de chevaliers, il a donné son nom au Lauragais. C'était une ancienne forteresse, datant du VIIIe siècle dont les seuls restes sont la porte Saliége et quelques bouts de remparts.
Comme dans beaucoup d'autres villages français, on constate que les symboles de la royauté (fleur de lys notamment) qui ornaient les édifices et les registres administratifs ont été détruits lors de la Révolution.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[29].
En 2021, la commune comptait 181 habitants[Note 4], en augmentation de 5,85 % par rapport à 2015 (Aude : +2,47 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 113 personnes, parmi lesquelles on compte 65,2 % d'actifs (58,3 % ayant un emploi et 7 % de chômeurs) et 34,8 % d'inactifs[Note 6],[I 4]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Castelnaudary, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 4],[I 7]. Elle compte 15 emplois en 2018, contre 21 en 2013 et 19 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 67, soit un indicateur de concentration d'emploi de 22,2 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 48,7 %[I 8].
Sur ces 67 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 12 travaillent dans la commune, soit 18 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 79,4 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 7,4 % les transports en commun, 2,9 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 10,3 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
Activités hors agriculture
Neuf établissements[Note 7] sont implantés à Laurac au [I 11]. Le secteur de l'administration publique, l'enseignement, la santé humaine et l'action sociale est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 22,2 % du nombre total d'établissements de la commune (2 sur les 9 entreprises implantées à Laurac), contre 13,2 % au niveau départemental[I 12].
Agriculture
La commune est dans le Razès, une petite région agricole occupant l'ouest du département de l'Aude[36], également dénommée localement « Volvestre et Razès »[Carte 5]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 8] sur la commune est la polyculture et/ou le polyélevage[Carte 6].
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 15 lors du recensement agricole de 1988[Note 10] à 11 en 2000 puis à 11 en 2010[38] et enfin à 13 en 2020[Carte 7], soit une baisse de 13 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 60 % de ses exploitations[39],[Carte 8]. La surface agricole utilisée sur la commune a quant à elle augmenté, passant de 535 ha en 1988 à 909 ha en 2020Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 36 à 70 ha[38].
Laurac a subi un réaménagement foncier agricole et forestier important dans les années 2020[41].
La collecte et le traitement des déchets des ménages et des déchets assimilés ainsi que la protection et la mise en valeur de l'environnement se font dans le cadre du SMICTOM (Syndicat mixte intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères)[42].
Église Saint-Laurent de Laura.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Restes de remparts de l'enceinte médiévale.
Église castrale Saint-Laurent. L'église (à l'exception de la chapelle Sud, de la partie reconstruite du mur Sud et de l'étage supérieur du clocher) a été inscrit au titre des monuments historiques en 1948[43]. L'église date du XIIIe siècle possédant un arc triomphal roman, des sculptures datant de la Renaissance, un maître-autel en marbre, un chemin de croix et un tableau bois sculpté. Sur son porche est sculpté les armoiries sur le frontispice du portail d'entrée dont l'arbre de l'écusson est un laurier, emblème de la gloire et du succès. L'église de Laurac, si elle est encore en travaux est caractérisée par son porche, qui lorsqu'on le traverse du regard, laisse entrevoir à mi-vision le Christ sur sa croix, ce qui représente une scène remarquable. En effet, regarder au travers du porche permet de voir la lumière jusqu'au lointain, et en plein milieu de cette clarté qui jaillit de l'ombre, apparaît le Christ.
Porte Saliège du VIIIe siècle gardait l'entrée du village. Elle était constituée par des panneaux de bois épais garnis de plaques de fer.
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[13].
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[37].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )