Algérie : une sécheresse inhabituelle aggravée par une invasion de sauterelles cause la crise du blé. La métropole organise une aide humanitaire envers les départements français d'Algérie[1].
5 juin : Conférence alliée à Berlin au quartier général de la délégation soviétique entre Joukov, De Lattre, Montgomery et Eisenhower. La commission de contrôle alliée est officiellement créée. Déclaration de Berlin sur le statut de l’Allemagne occupée. Elle sera divisée en zones confiées aux États-Unis, à l’Union soviétique, à la Grande-Bretagne et à la France, qui exercent l’autorité complète sur tous les aspects de la vie dans chacune de leur zone respective. La région de Berlin est également découpée en quatre zones. Chaque zone est administrée par un gouverneur militaire. Les décisions concernant l’Allemagne entière seront prises à l’unanimité des quatre puissances. Les frontières de l'Allemagne sont fixées à celles qui existaient au 31 décembre 1937.
5 - 26 juin : écrasante défaite de Winston Churchill aux élections législatives britanniques. Les travaillistes remportent 393 sièges contre 213 aux conservateurs. Clement Attlee entre au cabinet.
9 juin, France : épuration monétaire par échange nominatif des billets de banque et le recensement des bons du trésor en circulation. Le but premier est d'enlever toute valeur aux milliards emportés par les Allemands et placés dans certains pays neutres comme l'Espagne, le Portugal et la Suisse. Le deuxième but est d'évaluer la fortune des Français afin d'établir l'assiette fiscale du futur impôt de péréquation nationale. Le troisième but est d'obliger les Français à déposer leur argent liquide sur les comptes bancaires. Au bilan, une partie importante des billets ne remonteront pas à la Banque de France (destruction, argent du crime, marché noir).
Trieste. Selon l'accord signé à Duino le 10 juin, le XIIIe corps britannique se déploya à l'Ouest d'une ligne de démarcation appelée « ligne Morgan(en) ». Les soldats yougoslaves se retireront à l'est de cette ligne.
La Diète impériale japonaise accorde les pleins pouvoirs au Premier Ministre Kantarō Suzuki.
Inculpation à Londres du fasciste britannique William Joyce, surnommé Lord Haw-Haw, propagandiste à la radio nazie, pour trahison.
Staline avait nié le 19 mai, que les seize leaders politiques et militaires de la Résistance polonaise contre les nazis qui avaient été arrêtés, par le NKVD et emprisonnés à Moscou, le , l'avaient été pour des raisons politiques. Le Procès des seize débute le 18 juin à Moscou et se déroulera jusqu'au 21 juin. Ils sont jugés sous le motif fallacieux d'avoir combattu les troupes soviétiques.
la Syrie et le Liban relèvent tous les Français de leurs services.
A Moscou, lors du procès des Seize dirigeants politiques et militaires de la Résistance intérieure polonaise; 12 des 16 membres sont déclarés coupables "d'action de diversion derrière le front soviétique"; c'est-à-dire dans les territoires polonais libérés par l'Armée Rouge qui devaient, selon les accords de Yalta, être annexés à l' URSS à la fin de la guerre. Après trois jours du procès, les sentences prononcées furent les suivantes :
Leopold Okulicki (dernier commandant de l'Armia Krajowa et de forces armées de l'intérieur) : dix ans de réclusion (exécuté en prison
en ).
Jan Stanisław Jankowski (vice-président du conseil des ministres du gouvernement polonais en exil) : huit ans, mort en prison à Vladimir le .
Adam Bień (vice-président du SN) : cinq ans .
Stanisław Jasiukowicz (vice-président du SN) : cinq ans (mort en prison à Boutyrka quelques jours avant la fin de sa détention, probablement assassiné) .
Kazimierz Pużak (président du Conseil d'Union nationale) : un an et demi ; libéré en , en 1947 arrêté par l'UB et condamné à dix ans de réclusion, mort à la prison de Rawicz en 1950 .
Kazimierz Bagiński (vice-président du SL) : un an ; libéré et contraint d'émigrer aux États-Unis .
Aleksander Zwierzyński (président de l'Union démocratique) : huit mois .
Eugeniusz Czarnowski (vice-président de l'Union démocratique) : six mois .
Józef Chaciński (président de l'Union du travail) : quatre mois .
Stanisław Mierzwa (représentant du SL) : quatre mois, arrêté de nouveau en Pologne et condamné à sept ans de prison pour son activité au sein du Parti populaire polonais (PSL) .
Zbigniew Stypułkowski (secrétaire général du Conseil national politique provisoire) : quatre mois, après le retour en Pologne, contraint à l'émigration vers la Grande-Bretagne .
Stanisław Mierzwa (représentant de l'Union de travail) : quatre mois .
Stanisław Michałowski (polityk) (vice-président de l'Union démocratique) : relaxé .
Kazimierz Kobylański (représentant du SN) : relaxé .
Józef Stemler (vice-ministre du département de l'information du gouvernement clandestin polonais) : relaxé.
Un Défilé du Jour de la Victoire 1945 est organisé par Staline et les membres du Politburo sur la place Rouge à Moscou. 40.000 soldats y participent. La parade est conduite par le maréchal Joukov monté sur un cheval blanc. Tous les drapeaux nazis capturés, plus de 200, sont jetés au sol devant le mausolée de Lénine.
Décès de l'ancien président de la République Tchécoslovaque Emil Hácha dans un hôpital de Prague. Il avait été arrêté par les autorités tchèques, le 14 mai, sous le motif de collaboration avec les nazis.
Pologne : Après la défaite allemande, une coalition de partis organise un Gouvernement provisoire d'unité nationale ( - début 1947), fusion des gouvernements de Londres et de Lublin, présidé par le socialiste Edward Osóbka-Morawski. Il est constitué de 21 ministres dont 14 sont issus du Comité polonais de libération nationale, souvent nommé comité de Lublin, dont les membres sont, en très grande majorité, des communistes et des sympathisants communistes. Ce gouvernement est officiellement reconnu le mois suivant par les États-Unis et la Grande-Bretagne, qui ont obtenu des Soviétiques la promesse d’élections libres lors de la conférence de Yalta.