Joseph-Nicolas Robert-Fleury est le fils de Nicolas Fleury et de Joséphine Wasmerbarnar.
Envoyé par sa famille à Paris, il devient l’élève de Gros et, après s’être perfectionné en Italie, retourne en France et débute au Salon de Paris en 1824. Sa réputation ne s'établit cependant que trois ans plus tard lorsqu’il expose Le Tasse au couvent de Saint-Onophrius.
Peintre d'histoire doté d’un talent original vigoureux et d’une imagination vive, particulièrement pour les incidents tragiques de l’histoire, il acquiert bientôt la célébrité et, en 1850, succède à François Marius Granet à l’Académie des beaux-arts. En 1855, il est nommé professeur et, en 1863, directeur de l’École des beaux-arts de Paris. L’année suivante, il se rend à Rome, où, entre les directorats de Jean Alaux et d'Ernest Hébert, il sera directeur de l'Académie des beaux-arts pendant six mois, en 1866 et 1867[1]. Il est élevé au rang de commandeur de la Légion d'honneur en 1867.
Il épousa vers 1835 Aimée Adélaïde Prévost dont il eut deux enfants : une fille, Louise-Joséphine, et un fils, Tony Robert-Fleury, qui fut également peintre et professeur de peinture[2].
Nicolas de Neufville, duc de Villeroy, maréchal de France (1598-1685), musée du château de Versailles.
Philippe VI de Valois, roi de France (1293-1350), musée du château de Versailles (tableau interprété en gravure par Émile Giroux pour les Galeries historiques de Versailles de Charles Gavard).
Charles V au monastère San Jeronimo de Yuste, 1856, Londres, Wallace Collection. Au Salon de 1857, le tableau est ainsi commenté par Joseph-Nicolas Robert-Fleury : « Philippe II envoie à Charles Quint Ruy Gomez de Sylva, comte de Melio, pour le supplier de quitter la solitude du monastère, et réclame de lui des conseils dans la complication critique des affaires d'Espagne en 1587 »[20].
Collections privées
Une lecture chez Madame de Sévigné, 1833, New York, Sotheby's[21].
Les enfants de Louis XVI au Temple en 1793, gravure de Hippolyte Prudhomme (1793-1839).
Réception critique
« On remarque avec justice que les toiles de Joseph-Nicolas Robert-Fleury, que tout le monde rangeait, il y a vingt ans, dans la peinture de genre, ont aujourd'hui dans nos expositions l'importance de tableaux d'histoire. Cependant, leurs dimensions sont toujours les mêmes ; mais le milieu où nous les voyons a changé. Elles disparaissaient autrefois parmi les grandes pages de figures historiques. Elles ressortent aujourd'hui dans cette foule de petits tableaux dont nous sonnes inondés. »
« L'art de Joseph-Nicolas Robert-Fleury ressortit plus à la peinture de légende qu'à la peinture d'histoire. Nous rencontrons ici le style troubadour : le sombre Moyen Âge, l'Inquisition, les fastes de la Renaissance, Montaigne et Charles Quint se retrouvent pêle-mêle dans son œuvre d'une authenticité historique douteuse. Mais cette inspiration fidèle au mythe médiéval, alors en grande vogue, répertoire archéologique des plus fantaisistes, nous vaut des compositions bien échafaudées dans des gammes de tons chaleureuses. »
« Il fit partie du groupe romantique, mais son romantisme fut toujours d'une sagesse incapable d'effrayer le classicisme bourgeois. Il peignit des tableaux d'histoire comme Alexandre Dumas ou Victor Hugo faisaient des drames historiques, peinture et littérature toute de convention. »
↑ François Fossier, Les directeurs de la villa Médicis au XIXe siècle - Correspondance des deuxième et troisième directorats de Jean-Victor Schnetz et directorat de Joseph-Nicolas Robert-Fleury, Éditions L'Harmattan, 2018.
Gérald Schurr, Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, Les Éditions de l'Amateur, vol. 1, 1975.
Geraldine Norman, Nineteenth-century painters and painting - A dictionary, University of California Press, Berkeley et Los Angeles, 1977 (lire en ligne).
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
Catherine Granger (préface de Jean-Michel Leniaud), L'Empereur et les arts - la liste civile de Napoléon III, École des chartes, Paris, 2005.
Sous la direction de France Nerlich et Alain Bonnet (préface de Sébastien Allard), Apprendre à peindre - Les ateliers privés à Paris, 1780-1863, Presses universitaires François-Rabelais, 2013.
François Fossier, Les directeurs de la villa Médicis au XIXe siècle - Correspondance des deuxième et troisième directorats de Jean-Victor Schnetz et directorat de Joseph-Nicolas Robert-Fleury, Éditions L'Harmattan, 2018.