Le fils de Jean et Noémi, Michel Psichari, qui mourut le dans les combats du Mont Cornillet, avait épousé, très jeune, au printemps 1908, Suzanne, la fille d'Anatole France. Elle-même mourut en 1918, en laissant un fils orphelin.
Jean Psichari meurt le 29 septembre 1929, où ont lieu ses obsèques. Il est ensuite enterré sur l'île de Chios[4].
Carrière
Jean Psichari a d'abord été attiré par des études en littérature (en particulier le XVIIe siècle), mais il suit bientôt le conseil de Renan de s'intéresser à l'Orient. Il se lance dans une discipline encore nouvelle à cette époque, l'histoire du grec moderne, et décide aussi d'écrire des romans en langue grecque populaire, qui à ce moment n'est pas encore fixée sous une forme littéraire[5]. Dès lors sa vie et son œuvre se sont concentrées sur la question linguistique en Grèce[2].
Il effectue quelques voyages dans ce pays, après quoi il devient directeur d'études à l'École pratique des hautes études (en 1885) dans une chaire nouvellement créée de philologie byzantine et néo-grecque; il est ensuite professeur à la Sorbonne[2],
Durant l'été 1886, il participe à un congrès philologique à Constantinople, ce qui sera l'occasion d'étudier certains dialectes néo-grecs des environs et de Smyrne. Il se rend ensuite à Athènes et à Chios, toujours pour y étudier les dialectes[4].
En 1887, il entre à l'École des langues orientales comme répétiteur de grec moderne. Il est bientôt nommé directeur d'études de la Section des sciences historiques et philologiques (1896) et devient professeur titulaire de grec moderne en 1904, succédant à Émile Legrand[4],[2]. C'est là qu'il développe une doctrine sur l'emploi du grec moderne démotique, et qu'il publie des essais de philologie et de linguistique qui vont contribuer à la promotion du grec moderne, parmi lesquels Essais de grammaire historique néo-grecque, (1884) qui cherchent à établir les lois de cette langue, puis Études de philologie néo-grecque (1892), dans lesquels il étudie son évolution[2].
Il avait d'ailleurs effectué en 1886 un voyage en Grèce qui lui avait inspiré Mon Voyage (1888), plaidoyer en faveur de la langue démotique. Cet ouvrage est une des premières œuvres littéraires grecques rédigée en langue populaire[2]. Il devint alors le maître à penser des démoticistes dans la question linguistique grecque.
Par ailleurs, il est écrivain et produit des romans et des nouvelles, en grec et en français. De 1902 à 1909, il réunit et publie en grec ses travaux littéraires et philologiques en cinq volumes. Il donna à l'ensemble le titre Roses et pommes (Rhoda kai mila)[4][2].
↑Erato Paris, « Les Grecs de Marseille dans la deuxième moitié du XIXe siècle : une perspective nationale et transnationale », Revue Européenne des Migrations Internationales, vol. 17, no 3, , p. 23–42 (DOI10.3406/remi.2001.1793, lire en ligne, consulté le )
Marc Décimo, Sciences et pataphysique, t. 2, Comment la linguistique vint à Paris. De Michel Bréal à Ferdinand de Saussure, Dijon, Les presses du réel, 2014, p. 324-327.
Collectif, Hommage à Jean Psichari, 1854-1929. À l'occasion du vingtième anniversaire de sa mort (29 septembre 1929), Paris, Klincksieck, 1950 (Réunit les allocutions de Henri Massé, André Mirambel, le Dr S. G. Mazarakis, Thrasso Castanakis et Stamatis C. Caratzas).
Diane Orgeolet, « Évocation de Jean Psichari vivant », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, no 2, , p. 180-197 (lire en ligne).
Germaine Rouillard, « Jean Psichari », École pratique des hautes études, Section des sciences historiques et philologiques. Annuaire 1930-1931, , p. 3-11 (lire en ligne).