Après la mort de Mathias Corvin sans héritier légitime en 1490, cinq candidats se disputent la couronne, parmi lesquels Maximilien de Habsbourg et Ladislas Jagellon, roi de Bohême. Ce dernier est élu, puis couronné roi de Hongrie à Albe Royale. Surnommé « Dobrze », « béni-oui-oui », il est indifférent aux affaires de l’État, qu’il laisse s’appauvrir au profit des barons et des prélats qui l’ont mis sur le trône. Les impôts et les revenus régaliens tombent au quart de ce que percevait Mathias Corvin. L’Armée noire, qui s’est d’abord mise au service du roi, se livre à des exactions faute d’être payée et sera dissoute par le capitaine Pál Kinizsi. Les barons féodaux retrouvent leur ancien statut. En 1511 János Szapolyai devient voïvode de Transylvanie, où il est célèbre pour y avoir maté la révolte conduite par György Dózsa en 1514.
Jean Szapolyai se fait élire roi de Hongrie avec l'appui de la majorité des grands du pays et de la petite noblesse, par une diète réunie à Székesfehérvár le . Il est couronné le lendemain sous le nom de Jean Ier de Hongrie.
Le , Ferdinand de Habsbourg déclare la guerre à son compétiteur Jean Szapolyai[1]. Il rentre dans Buda le [2], puis l'armée de mercenaires de l'empereur écrase celle de Jean Ier près de Tokaj le . Une partie des nobles, dont Peter Perényi, le nouveau voïvode de Transylvanie nommé par Jean Ier, se soumettent à l'empereur. Szapolyai doit de se réfugier en Transylvanie[3].
Ferdinand, époux de la sœur de Louis Jagellon, qui se considère comme l'héritier naturel du trône du fait de conventions entre les deux familles, se fait élire roi lors d'une diète réunie à Pozsony (Presbourg) le . Il est couronné roi de Hongrie le [4].
Après une nouvelle défaite près de Kassa en 1528, Jean Ier Szapolyai accepte les propositions d'aide des Turcs qui lui permettent de reconquérir, en , la plaine hongroise et la Transylvanie qui devient alors la base de sa puissance et qu'il confiera aux voïvodes István Báthory (1530 – 1534), István Maylad (1534 – 1540) et Imre Balassa(hu) (1536 – 1540).
Alliances avec la France et l'Empire ottoman
Traité d'alliance franco-hongrois
En 1528, Jean Ier est dans une position très difficile.
En plus de l'alliance française, Jean Ier choisit également de devenir vassal de l'Empire ottoman en , à la suite des négociations conduites par Jérôme Laski(en)[6]. Antonio Rincon se rend à Istanbul pour apporter le document[7]. Cet événement amorce le développement des relations entre la France et l'Empire ottoman.
L'indignation provoquée par l'alliance de Jean Ier Szapolyai avec les Turcs favorise les Habsbourg. Ils repoussent une première attaque des armées turques contre Vienne en 1529 puis, après avoir arrêté une nouvelle marche sur Vienne à Kőszeg en août 1532, Ferdinand Ier doit lui aussi négocier avec eux.
En Transylvanie, une paix est signée entre les deux parties le à Nagyvárad, aux termes de laquelle les deux souverains conservent leur titre de roi de Hongrie en gardant les territoires qu'ils possèdent. Jean Szapolyai s'engage en outre à ce que la partie du pays qu'il contrôle passe à l'empereur après sa mort.
Jean Bérenger avec préface de Sándor CsernusLa Hongrie des Habsbourg: Tome I de 1526 à 1790. Presses Universitaires de Rennes, Rennes (2010) (ISBN978-2753509870) p. 401.