Jean Brérault est un instituteur issu d'une famille de cheminots[1].
Au début du XXe siècle, pour lutter contre la tuberculose des projections cinématographiques sont réalisées avec des cinémas mobiles par la fondation Rockefeller[2]. Les politiques réalisent l'importance que peut représenter cet outil d’enseignement, d’éducation ou de propagande.
Le , un décret institue une commission extraparlementaire dont la mission est de rechercher les meilleurs moyens de généraliser l’utilisation du cinématographe dans l’enseignement ou l’éducation populaire[2].
Le , l'historien de l'art Pierre-Marcel Lévi qui participera à la création des Presses universitaires de France (Puf) deux années plus tard, fonde la Compagnie Universelle Cinématographique (CUC)[3]. Son rôle est de produire des documentaires utiles à l'enseignement et à l'éducation du peuple. Jean Brérault, instituteur syndiqué, devient conseillé pour cette production[2].
En 1920, à la suite du rapport publié par Auguste Besson, il est créé un service des films au Musée pédagogique, des cinémathèques, l'équipement des écoles normales en matériel cinématographique et des subventions pour l’achat de projecteurs 35 mm par les écoles[2].
Produits par la Compagnie Universelle Cinématographique (CUC), Jean Brérault participe à la conception et la réalisation de 25 documentaires muets, d'une dizaine de minutes chacun, avant de réaliser, pendant ses vacances d'été 1929, son premier film muet d'enseignement intitulé La mer avec l'aide de son ancien professeur Auguste Bessou[2],[4].
Il est détaché de l’enseignement en 1935 afin de travailler pour la société Pathé : il y tourne 32 films. En 1937, il fonde la Fédération nationale du cinéma éducatif (FNCE) qui est agréée par le ministère de l’éducation nationale et sera reconnue d’utilité publique en 1965[1].
Il a réalisé plusieurs dizaines de films, muets et sonores, y compris - encouragé par Marceau Pivert[Note 1], alors responsable du contrôle politique de la presse, de la radio et du cinéma au secrétariat général dans le gouvernement Blum -, à la fin des années 1930, des films de propagande pour la SFIO. « Franc-maçon, socialiste, syndicaliste, il fait partie de ces militants qui attachent un grand prix à cette production d’images animées qui se développe en France et dans le monde », note l'historien Jacques Girault[5].
Jean Brérault (Photographies de Génia Reinberg, Marius Gravot, Georges Tairraz, Chevojon, Frédéric Boissonnas, Paul E. Guillot), Images : Cinquante-quatre photographies, recueillies et présentées, Paris, A. Calavas, , 54 planches de photographies en noir tirées en héliogravure, 33,5 × 26 cm (présentation en ligne)
↑Auprès duquel il occupe à partir de 1936 les fonctions de chargé de mission au secrétariat de la présidence du conseil.
Références
↑ ab et cSerge Moroy, « Jean Brérault, l’instituteur cinéaste (1898-1973) », Infos-Ciné, Meudon, A.L.I.C.C., no 68, , p. 1 (ISSN0991-9910, lire en ligne [PDF], consulté le ) (consulté le 24 juillet 2018)