Il part très tôt dans le sud du Cameroun où il réside avant d'être choisi comme chef. Il apprend le Bulu dans sa famille d'adoption, famille dont le patriarche lui confie la succession[4].
Il est un chef traditionnel Bamiléké à l'Ouest du Cameroun atypique car il est aussi patriarche au sud du Cameroun en pays Bulu[5],[6],[7], sa terre d'adoption.
Il passe par la prison de Bafoussam, Dschang, Bafia, Yoko, Nanga Eboko, Tcholirré et il reçoit l'amnistie lors de son séjour à la prison de Yaoundé au bout de 2 ans d'incarcération, de 1959 à 1961.
Le 13 août 1975, il est reçu par le pape Paul VI[à vérifier][8] à Rome ; il plaide alors pour la canonisation d'un Africain ayant payé de sa vie pour sauver un membre du clergé catholique[9].
Il a refusé de faire de sa chefferie un bastion et un relais de l'administration camerounaise durant la guerre du maquis dans le Pays Bamiléké[16].
Maurice Delauney, futur maire de Cannes, supervise la sécurité dans la région de l'Ouest après Jean Lamberton. Il construit le camp d'internement de Bangou ou il met Samuel Tanga Fouotsop, chef supérieur Balatchi avec sa cour et les 9 notables aux arrêts. Avec moins de moyens que Jean Lamberton, il délègue une partie du travail contre les maquisards aux chefs traditionnels du Pays Bamiléké et à leurs serviteurs qui veulent coopérer et peuvent régler leurs comptes avec leurs adversaires. Dans ce contexte, Joseph Kamga, chef de Bandjoun, est loyaliste et lie comme certains autres chefs son destin à celui de l'administration[17].
Jean Rameau Sokoudjou, réputé chef nationaliste, voit sa chefferie occupée entre novembre 1957 et juin 1958, ses femmes violées sous ses yeux par des soldats sous commandement français [18].
Post indépendance et sous le régime de Biya
Il reçoit en 2020 des hommes politiques camerounais et est mis en garde par le préfet de son département[19],[20],[21],[22],[23],[24].
Il laisse aux hommes du maquis l'accès à son territoire, ce qui lui vaut de la méfiance des autorités de Yaoundé qu'il critique librement. Il est un avocat de l'antitribalisme au Cameroun et lutte en particulier contre la Bamiphobie[25].
Il donne librement ses opinions [26]sur la gestion des affaires du Cameroun[27],[16] et se qualifie de réformateur[28].
Il a fait partie, comme plusieurs chefs traditionnels du pays Bamiléké, du conseil d'administration de plusieurs sociétés coopératives locales dans l'agrobusiness[29].
Sujets de société
Il se prononce pour la restitution des œuvres d'art[30],[31], objets du patrimoine - tels le tangué, la reine porteuse de coupe - et plusieurs autres œuvres pillées dans son palais pendant la colonisation[32]. Il évoque aussi l'incendie de son palais, phénomène commun aux chefferies Bamiléké, presque toutes brulées durant le maquis du Cameroun et qu'il a reconstruit[16]. Il exprime sa tristesse à voir les héritiers se déchirer après le décès de Victor Fotso[33].
Œuvre
Il est régulièrement consulté pour ses opinions et son expérience[34],[35],[36],[37].
Fotué et Perrois le consultent pour leur travail sur les sociétés secrètes des royaumes Bamiléké[40],[41]. D'autres chercheurs et thésards font appel à ses souvenirs[42].
↑Patrice Kayo, Fables de toutes saisons: suivi de, Fables et devinettes de mon enfance (nouvelle édition ), Éditions CLE, (ISBN978-9956-0-9062-4, lire en ligne)
↑Reto Gmünder, Pour vaincre le tribalisme: principes, réflexions et perspectives; Préface de Kä Mana, CIPCRE-Edition, (ISBN978-2-911882-05-0, lire en ligne)
↑Philippe Niorthe, « Cameroun, images d’une histoire sans images », Écrire l'histoire. Histoire, Littérature, Esthétique, no 9, , p. 97–109 (ISSN1967-7499, DOI10.4000/elh.250, lire en ligne, consulté le )