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L'œuvre de Jean-Claude Correia est aujourd'hui présente dans des collections privées à Paris, Sao Paulo, Strasbourg, Saint-Germain-en-Laye, Fort de Brégançon. Il a présenté de son vivant en Europe et en Asie des œuvres en papier plié, de petites tailles et des œuvres monumentales, dans une soixantaine d'expositions en galeries, foires, salons et musées.
De son œuvre, nous retenons surtout son travail de papier plié qu'il développera tout au long de sa vie comme une pratique de vie, un art et une vision philosophique. Son exploration interrogeait la pratique du pli comme geste artistique capable d'éloigner l'œil de la forme pour explorer l'inconscient, par comparaison avec le geste de l'artisan "À partir du moment où la représentation s'efface, la perception apparaît quasiment pure, comme une pensée en acte et l'artisan se confond avec l'artiste. Il vaut mieux alors parler "d'universel" plutôt que de "beau" car nous accédons aux limites de l'imaginaire dans un registre que certains dénomment le symbolique." Plus tôt dans le recueil "L'art en pli" édité par le Centre de Congres d'Angers[4], l'artiste évoque le rapport qu'entretiennent le symbolique et le réel, exploration constante dans la démarche de l'artiste " Le symbolique s'organise sur la surface orientée, quand le réel reste de l'ordre de la surface non orientable, car c'est la détermination de la feuille qui en permet le pliage."
Jean-Claude Correia fixe la raison par le pli, qu'il voit comme une discipline qui réconcilie l'intellectuel et le manuel, la raison et l'instinct, l'homme et l'animal enfin ; "Le pli du papier fixe la raison en lui laissant une certaine mobilité. Là où la coupure radicalise la fixation en en faisant un quasi-instinct, le pliage de papier, comme la raison ménage la mobilité. Ainsi le pliage de papier rapproche les prétendus opposés et réfute les oppositions de classes : l'intellectuel ne s'oppose plus au manuel, la raison ne s'oppose plus à l'instinct, l'homme ne s'oppose plus à l'animal."
Le pli, le plein et le vide
Le pliage tel que pratiqué par l'artiste s'inscrit dans la tradition de l'Origami, Ori/plier - Gami/papier, pratique apparue au Ve siècle apr. J.-C. en Chine et au Japon comme rituel dans les cérémonies religieuses shintoïstes.
Jean-Claude Correia est le premier artiste plieur de papier[5] selon la définition donnée par le Mouvement français des plieurs de papier, sans découpe ni collage, en partant d’un simple carré ou d’un rectangle.
Cité par Michel Ellenberger[6] dans son texte critique sur l'Œuvre de Jean-Claude Correia, Gilles Deleuze[7] fait référence au travail de Jean-Claude Correia et traduit l'idée que l'artiste se faisait du pli lorsqu'il médite sur l'œuvre du philosophe Leibniz[8], une pratique artistique de l'âme, un mode de pensée pour voir et dire le monde qui l'entourait "La division du continu ne doit pas être considérée comme celle du sable en grains, mais comme celle d'une feuille de papier ou d'une tunique en plis, de telle façon qu'il puisse y avoir une infinité de plis, les uns plus petits que les autres, sans que le corps se dissolve jamais en points ou minima".
Michel Ellenberger écrivait ensuite "La continuité exige ces replis et déplis, de plus en plus subtils, qui enveloppent et mettent à nu les secrets de la matière continue et de la vie".
Jean-Claude Correia réfute l'atomisme, considérant le vivant comme une continuité, dont l'art du pli permettrait de rendre compte.
Biographie
Né en 1945, Jean-Claude Correia intègre en 1959 le Collège Ibn Toumert puis le Lycée Lyautey à Casablanca et rentre en France en 1961.
Rapidement il enregistre un disque à Genève avec le N’H Quintet dans lequel il est contrebassiste. En 1962, il entre au Lycée technique National d’Horlogerie à Cluses en Haute Savoie. Il fréquente le théâtre de l’Est à Strasbourg et travaille dans Roses Rouges pour moi de S. O’Casey, pièce qui sera censurée par la suite. À Colmar, il joue deux années de suite dans la pièce Peinture sur bois de Bergman(développée dans le 7esceaux) dans les châteaux de Kaisersberg à Andlau. En 1964, il est diplômé du Lycée technique de Colmar en comptabilité. Il séjourne à Madrid puis revient en France en 1965 à Saint Germain en Laye où il travaille dans une banque (BNP Vésinet).
Il participe à des expositions de groupe dès 1966 et expose dès 1971 au "Salon de mai", à "Grands et Jeunes d'Aujourd'hui" et a la "FIAC" avec la Galerie Jacomo-Santiveri. À l'occasion d'un voyage au Japon dans le cadre d'une exposition , JC CORREIA découvre l'origami. C'est en 1973 à la mort de Pablo Picasso qu'il s'en inspire pour la première fois en pliant des cocottes en papier à partir de coupures de journaux pour lui rendre hommage.
Il fonde le Mouvement Français des Plieurs de Papier en 1978 et crée la revue trimestrielle « Le Pli ». En 1982, il organise le 1er festival international de Pliage de Papier à Mirepoix sur Tarn, et la seconde édition en 1983 à Grenoble.
L'œuvre de Jean-Claude Correia est aujourd'hui présente dans des collections privées à Paris, Francfort, Boston, New York, Genève, Sao Paulo, Strasbourg, Saint-Germain-en-Laye, Fort de Brégançon. Il a présenté de son vivant en Europe et en Asie des œuvres en papier plié, de petites tailles et des œuvres monumentales, dans une soixantaine d'expositions en galeries, foires, salons et musées.
Expositions majeures
1966 : Première exposition de groupe à Saint Germain en Laye
1973 : Hommage suite Décès de P. Picasso – Plie une série de cocottes en papiers avec les coupures de presse, Salon de mai - Paris, FranceGrands et jeunes d’Aujourd’hui - Paris, France
1990 : «J.C. Correia, Sélection de pliages récents » Galerie Varnier, Paris
1990 : Galerie Woeller-Paquet - Francfort
1991 : « Bronzes animaliers et Pliages » Galerie Hartbye’s, Paris
1991 : « J.C. Correia et R. Graham, Papier et Granit », Galerie C.N. Voutat, Genève
1991 : « À partir du travail de J.C. Correia… », Musée de la Villette, Mission Expérimentale Ministère de l’éducation Nationale, Enseignement professionnel - Paris
1991 : « Configura » avec le Gouvernement Allemand et le Ministère de la Culture en France[12]. Chargé de mission et organisateur : Le Musée National des Arts Décoratifs - Erfurt, Allemagne
1991 : Galerie Hartbye’s - Paris
1993 : Château de Val - Bar/Seine
1994 : Silos - Chaumont
1995 : Galerie Voutat - Genève
1996 : « Flirt sur le toit » (groupe) Galerie Voutat - Genève
1996 : Galerie Arlette Gimaray (groupe) - Paris
1997 : ST’ART, Salon International d’Art Contemporain de Strasbourg (avec la Galerie A. Gimaray Paris) - Strasbourg
1997 : Foire de Francfort - Francfort
1998 : Galerie Arlette Gimaray - Paris
1999 : "Paris Origami[13]" Festival International de pliage de papier de Paris, Carrousel du Louvre - Paris
1999 : Galerie Voutat - Genève
2000 : Space 3A Gallery - Boston
2000 : Galerie Dodécore - Bruxelles
2001 : Galerie Voutat - Genève
2001 : Craft Council Gallery - Londres
2001 : Galerie A. Gimaray - Paris
2003 : “Art Paris” Galerie Arlette Gimaray - Paris
↑Le vivant et l'artificiel : exposition collective, festival d'Avignon, Hospice St-Louis, 10 juillet-4 août 1984. T 2, recueil
↑L'Art en pli [Texte imprimé] / Jean-Claude Correia ; [avec la collab. de Philippe Rappard, J-P Marchand], L'art en pli, Angers, Angers (33 Bd Carnot, 49000) : Centre des congrès d'Angers, 1985,
↑Möller, Peter, Hrsg., Configura 1 : Kunst in Europa, Erfurt '91 ; Ausstellung 22.6.-4.8.1991, Gelände IGA, Erfurt, Galerie am Fischmarkt, (OCLC886709297, lire en ligne)
↑Philippe Albèra, « Pli selon pli de Pierre Boulez », dans Le Son et le sens, Éditions Contrechamps (ISBN978-2-940068-31-9, lire en ligne), p. 469–474
↑ a et b(sources : archives de Jean Claude Correia, ayants droit : Julien et Justine Correia)