Jacques Chastan est né le (13 vendémiaire an XII), aîné de huit enfants, à Marcoux dans les Alpes-de-Haute-Provence, de parents agriculteurs.
Il fit ses études à Digne avant d'entrer en 1820 au petit séminaire d'Embrun. Il revint au collège de Digne pour y terminer ses études en 1822.
En 1823 il entra au grand séminaire, et fut ordonné prêtre le et célébra sa première messe à Marcoux.
Il entra le au séminaire des Missions étrangères à Paris, d'où il partit le pour rejoindre Bordeaux et s'embarquer à destination de Macao.
Mission et martyre
Quinze mois plus tard, après de nombreuses péripéties, Jacques Chastan parvint à Macao qu'il quitta pour rejoindre Shanghai qu'il atteignit en février 1834.
Il eut beaucoup de difficultés à entrer en Corée, but de sa mission, et ne put y parvenir que le , après avoir traversé le fleuve frontière Yalou et marché une dizaine de jours. Le , il parvenait à Séoul. Il y étudia d'abord la langue, et accomplit sa mission malgré les grandes difficultés rencontrées.
Les conversions se multipliaient ce qui entraîna une nouvelle persécution, pendant laquelle de nombreux chrétiens furent arrêtés et sommés d'apostasier et de dénoncer les prêtres missionnaires. Ces derniers choisirent de se livrer aux autorités afin que les nouveaux chrétiens soient épargnés[1].
Ils furent donc arrêtés, incarcérés, mis au pilori[2] et torturés.
La dépouille de Jacques Chastan, ainsi que celle de deux autres martyrs, restèrent exposées pendant trois jours avant d'être inhumées sur les lieux de l'exécution. Puis, elles furent transférées en 1843 dans la montagne Sam Syeng San, et, depuis 1903, reposent dans la cathédrale de Séoul.
Citation
« Si quelque chose pouvait diminuer la joie que nous éprouvons en ce moment de départ, ce serait de quitter ces fervents néophytes que nous avons eu le bonheur d'administrer pendant trois ans et qui nous aiment comme les Galates aimaient saint Paul, mais nous allons à une trop grande fête pour qu'il soit permis de laisser entrer des sentiments de tristesse dans son cœur. Nous avons l'honneur de recommander ces chers néophytes à votre ardente charité »[4].
Béatification - Canonisation
La cause en béatification de Jacques Chassan a été introduite par un décret en date du .
Le , le Pape Pie XI béatifia 79 martyrs morts pour la foi en Corée entre 1838 et 1846 (dont jacques Chastan)[5].
Le Pape Paul VI béatifia 24 autres martyrs du même pays le .
Une première mission navale destinée à exiger des Coréens des explications sur le meurtre des trois missionnaires fut montée en 1845, puis une deuxième en 1847, laquelle échoua assez piteusement.
En 1866, le massacre à Séoul de neuf autres missionnaires donna lieu à une expédition punitive contre le Régent de Corée par une force navale française placée sous le commandement du contre-amiral Pierre-Gustave Roze qui eut lieu du au .
Notes et références
↑ a et b« Le martyrologe romain fait mémoire de Saints Laurent Imbert, Pierre Maubant, Jacques Chastan », Magnificat, no 238, , p. 302.
↑Le supplicié à la tête et le cou coincés dans une cangue, planche percée de trois trous, de manière à pouvoir le promener.
Documentation Catholique : 1925 col.1186-89 - 1968 col.1743-50 - 1984 p. 615-618 et 1156-7
Françoise Fauconnet-Buzelin, Mourir pour la Corée. Jacques Chastan, missionnaire apostolique du diocèse de Digne, Éditeur L'Harmattan, 1996 (ISBN2-7384-4832-1)
Françoise Fauconnet-Buzelin, Le Berger du Royaume ermite. Saint Jacques Chastan, missionnaire en Corée, Éditeur Digne, 1997 (ISBN2-9511818-0-9)
Jean-Marie Thiébaut, La Présence française de la fin du XVIIIe siècle à nos jours, Gallica