Isuzu Yamada(山田五十鈴, Yamada Isuzu?), née à Osaka le et morte le à Tokyo[1], est une actrice japonaise.
Biographie
Mitsu Yamada est née le à Osaka d'un père acteur, spécialisé dans les rôles d'onnagata et d'une mère geisha[2].
Entrée à la Nikkatsu, dès la prime adolescence comme joueuse de shamisen, elle débute à l'écran en 1930 à l'âge de 13 ans dans Ken o koete de Kunio Watanabe[3] et tourne principalement dans des films historiques dirigés notamment par Tomu Uchida.
Sa rencontre avec Kenji Mizoguchi est décisive : en 1934, alors âgée de dix-sept ans, elle supplante dans le cœur du réalisateur la mémorable Takako Irie. Lorsque Mizoguchi fonde avec le producteur Masaichi Nagata la société de production Daiichi Eiga, il demande à Isuzu Yamada de les rejoindre. Celle-ci accepte et devient l'actrice la mieux payée dans les années trente avec un salaire mensuel de 1000 yens soit dix fois plus que ce qu'elle gagnait à la Nikkatsu[4]. Et c'est avec L'Élégie d'Osaka et Les Sœurs de Gion (1936), dans des rôles d'héroïne révoltée contre sa condition, qu'elle s'impose définitivement.
Elle défraiera plus tard la chronique en devenant l'amante du réalisateur Teinosuke Kinugasa avec qui elle tourne La Bataille d'été à Osaka (1937) et La Princesse-serpent (1940). Au cours des années 1940, elle se fait plutôt discrète et se produit plus souvent au théâtre. Toutefois, on retiendra - fait rare pour l'époque - son interprétation de sabreuse dans L'Épée Bijomaru de Kenji Mizoguchi en 1945.
Dans les années soixante, Isuzu Yamada se détourne du cinéma pour se consacrer au théâtre et à la télévision où son rôle le plus connu est dans la série Hissatsu[1].
Isuzu Yamada s'est mariée quatre fois et a eu une fille, l'actrice Michiko Saga (1935–1992) avec son premier mari Ichiro Tsukida. Son dernier mari, Tsutomu Shimomoto est mort en 2000[1].
En 2000, elle est la première actrice à recevoir l'Ordre de la Culture[2] puis en 2002, elle fait ses adieux à la scène à l'âge de 85 ans[4].
Isuzu Yamada a tourné dans plus de 250 films entre 1930 et 1985[5].
Appréciation
« On parle souvent de l'abnégation de la femme mizoguchienne, mais on oublie l'autre dimension, apportée par Isuzu Yamada, celle d'une femme qui bascule dans la révolte, l'insoumission radicale aux règles de la société », écrit, à son sujet, Charles Tesson[6].
↑ ab et c(en) Dennis Lim, « Isuzu Yamada, Actress Who Worked With Kurosawa, Dies at 95 », The New York Times, (lire en ligne)
↑ a et b(en) « Isuzu Yamada », The Telegraph, (lire en ligne)
↑(en) Alexander Jacoby, A Critical Handbook of Japanese Film Directors: From the Silent Era to the Present Day, Stone Bridge Press, , 432 p. (ISBN9781611725315, lire en ligne)
↑ ab et cDocumentaire Isuzu Yamada, une vie d'actrice, Allerton Films, Carlotta, bonus de DVD.
↑ a et b(en) Stuart Galbraith, Japanese Filmography: A Complete Reference to 209 Filmmakers and the Over 1250 Films Released in the United States, 1900 Through 1994, Mcfarland, , 509 p. (ISBN9-780786-400324), p. 475