Henry Pottinger est né dans le comté de Down, en Irlande (actuellement en Irlande du Nord), le . Il est le cinquième fils d'Eldred Curwen Pottinger, de Mount Pottinger, dans le comté de Down, et de sa femme, Anne, de Florida House, dans le même comté. Ils eurent trois filles et huit garçons[1],[2],[3]. Eldred Pottinger était son neveu[4]. Henry a étudié à l'académie de Belfast jusqu'à l'âge de douze ans. Il prend alors la mer[5].
La même année, avec son ami le capitaineCharles Christie, il propose à sir John Malcolm (alors représentant en Perse de la Compagnie des Indes orientales) d'explorer les territoires inconnus entre la Perse et l'Inde, afin d'évaluer les risques d'une invasion de l'Inde par la France, qui tentait alors de s'allier au chah. Sir Malcolm ayant accepté, les deux hommes quittent Bombay le , prétendant être deux frères tatars chargés par leur riche maître hindou d'acheter des chevaux pour lui. Ils prennent la mer jusqu'à la côte du Baloutchistan, d'où ils rejoignent par voie de terre Kalat, puis Nushki, à la frontière avec l'Afghanistan. Là, Christie continue vers le nord, et parvient à Yazd, puis Hérat. Pottinger quitte à son tour Nushki le vers l'ouest. Après avoir bravé les dangers des déserts, des pillards et des dirigeants locaux hostiles aux Occidentaux, il parvient à Kerman, où il reste trois semaines, car c'est là que Christie et lui avaient convenu de se retrouver. Sans nouvelles de son compagnon, il reprend la route jusqu'à Chiraz, puis Ispahan, où il retrouve Christie le , après avoir parcouru plus de 3 800 kilomètres dans une des régions les plus inconnues et les plus hostiles du monde d'alors. Il faudra attendre un siècle avant qu'un autre Européen emprunte la même route. Les nombreuses informations qu'ils rapportèrent valurent aux deux hommes l'attention de leurs supérieurs. Pottinger repartit pour l'Inde par Bagdad et Bassorah, et revint à Bombay en . Il tira de son voyage un ouvrage, Travels in Beloochistan and Sinde (Londres, 1816)[6],[5].
Henry Pottinger reçoit le titre de baronnet le , alors qu'il est rentré en Angleterre, officiellement pour raison de santé, mais en réalité du fait de son désaccord avec la politique trop coercitive à ses yeux menée par lord Auckland[5].
Gouverneur de Hong Kong
En mai 1841, Pottinger accepte l'offre du ministre des affaires étrangères, lord Palmerston, qui lui propose le poste d'envoyé spécial et plénipotentiaire en Chine et de surintendant du commerce britannique, en remplacement de Charles Elliot[8]. Lors de son départ pour la Chine, Palmerston lui ordonne « d'examiner avec soin les capacités naturelles de Hong Kong, et (de refuser) de céder cette île, sauf en cas d'échange avec une autre à proximité de Canton, mieux adaptée, tout aussi défendable et capable d'abriter suffisamment de navires de guerre et de commerce ». Le , lord Aberdeen, successeur de Palmerston, écrit à Pottinger qu'il a des doutes sur l'acquisition de Hong Kong, car elle nécessite d'importants frais administratifs, et elle compliquera les relations avec la Chine et d'autres nations.
Pottinger rejoint le corps expéditionnaire britannique dans le nord de la Chine, et, après avoir vaincu Yishan à Humen(en), il négocie les termes du traité de Nankin (1842) qui met fin à la première guerre de l'opium, et qui cède l'île de Hong Kong au Royaume-Uni. Pottinger en devient le deuxième administrateur (1841-1843) et le premier gouverneur (1843-1844). Quand il transmet le traité à lord Aberdeen, Pottinger lui précise que « la conservation de Hong Kong est le seul point pour lequel j'ai volontairement dépassé mes instructions modifiées, mais chaque heure que j'ai passé dans ce magnifique pays m'a convaincu de la nécessité et de l'opportunité pour nous de posséder un tel emplacement, pour y faire du commerce et à partir duquel les sujets de Sa Majesté en Chine peuvent être à la fois protégés et contrôlés ».
Le , la résidence du gouverneur (l'ancienne mission française) est cambriolée.
Le , Pottinger est nommé commandant en chef des troupes britanniques en garnison à Hong Kong.
Durant son mandat fort bref, Pottinger a créé des chambres exécutives et législatives, l'une traitant des affaires politiques et l'autre de la conception de textes juridiques. Cependant, elles ne furent pas convoquées souvent, ce qui donna à Pottinger les pouvoirs de décision les plus larges.
C'est pendant son mandat que Hong Kong est devenu le port le plus important du commerce de l'opium en Chine.
Vers la fin de son mandat, Pottinger perd le soutien des marchands britanniques locaux et est de plus en plus isolé. Il quitte Hong Kong le .
En 1820, Henry Pottinger épouse Susanna Maria Cooke. Ils ont une fille, puis trois fils. L'aîné meurt en bas âge. En 1831, nait leur deuxième fils, Frederick (Inde, – Sydney, (à 33 ans), qui deviendra plus tard célèbre comme inspecteur de la police de la Nouvelle-Galles du Sud (Australie) pour ses démêlés avec les bushrangers), puis leur troisième, Henry (Inde, – (à 70 ans)).
Bibliographie
[Le Grand Jeu, P. HOPKIRK, 2011] Peter Hopkirk (trad. de l'anglais par Gerald de Hemptinne, préf. Olivier Weber), Le Grand Jeu : Officiers et espions en Asie Centrale [« The great game: On secret service in high Asia »], Bruxelles, Nevicata, (réimpr. 2013), 3e éd. (1re éd. 2011), 569 p. (ISBN978-2-87523-096-6).
↑Broadfoot, William. "Pottinger, Sir Henry, first baronet (1789–1856)". Oxford Dictionary of National Biography (2004 ed.). Oxford University Press. DOI10.1093/ref:odnb/22626. Consulté le 20 juillet 2010.