Henri René Marie Augustin de La Croix de Castries naît le à Bayonne[2], fils du comte François de La Croix de Castries, directeur de banque, et Gisèle de Chevigné.
Il est issu d'une famille de la noblesse de robe française (cour des aides de Montpellier, 1487), dont les lointains ancêtres ont été de riches marchands de poissons et changeurs (La Cros alias Lacroux).
Il épouse le , Anne Millin de Grandmaison, née le , fille d'un cousin issu de germain[4] et petite-fille de René de La Croix de Castries, dit duc de Castries[5].
C’est un ami d’enfance du paysagiste Louis Benech.
De 1980 à 1984, il commence sa carrière en faisant des missions d'audit pour l'Inspection générale des Finances dans différentes administrations françaises[10]. En 1984, il devient membre de la direction générale du Trésor. En 1986 il participe à la privatisation d'entreprises, puis prend la responsabilité du marché des changes et de la balance des paiements.
Carrière au sein d'Axa
Il rejoint en 1989 la direction centrale des finances du groupe Axa[11]. En 1991, il est nommé secrétaire général d'Axa, responsable des restructurations juridiques et des fusions liées à l'intégration des sociétés de la Compagnie du Midi[12]. Deux ans plus tard il est nommé directeur général d'Axa et prend en charge la gestion des actifs, les sociétés financières et immobilières. En 1994, il prend en charge la responsabilité de l'Amérique du Nord et de la Grande-Bretagne et, en 1996 la fusion avec l'Union des assurances de Paris. En 1997, il devient président du conseil d'administration d’équitable (future Axa Financial) puis succède à Claude Bébéar en tant que président du directoire d'Axa de 2000 à 2010. Il a été élu manager de l'année en 2008 par La Tribune[13].
De 2010 à 2016, il devient président-directeur général de l'entreprise. Il quitte ses fonctions et renonce à son mandat d'administrateur le , deux ans avant la fin de son mandat[14],[15]. À son départ, les fonctions de Président et Directeur général d'AXA sont séparées et respectivement confiées à Denis Duverne et Thomas Buberl.
En , Henri de Castries a annoncé qu’il renonçait à ses stock-options sur les titres Axa pour 2007. « J’estime, avec le conseil de surveillance, que j’en ai déjà reçu un nombre suffisant et que cette distribution annuelle de stock-options pour les dirigeants ne doit pas être systématique », a-t-il expliqué[17].
En 2008, il était le 10e patron français le plus payé avec 2,5 millions d’euros. En 2012, Henri de Castries a perçu 3 220 153 d'euros de rémunération pour ses fonctions au sein d'Axa (+8 % vs 2011)[18]. En 2014, sa rémunération totale a été supérieure à 5,3 millions d'euros[19].
Autres mandats
Mandats en cours
Président de l'Institut Montaigne de [20] à , date à laquelle il se met en congés de sa fonction pour soutenir François Fillon en vue de l'élection présidentielle de 2017[21] après avoir participé à la rédaction de son programme[20]. Après la défaite de ce dernier lors de la campagne présidentielle, il en reprend la direction[22].
Administrateur de l'Association pour l'aide aux jeunes infirmes
Engagements politiques et associatifs
Il fait partie des grands patrons français affirmant ouvertement leur foi catholique et est l'un des mécènes des Scouts et Guides de France. Il est également membre du comité de parrainage du Collège des Bernardins[27]. Selon le Bottin mondain, il est membre du Jockey Club et de l'Académie des psychologues du goût.
Il a été adjoint au maire d'Abitain et membre du conseil municipal jusqu'en 2001[28],[29].
Au début de la présidence de Nicolas Sarkozy en 2007, il décline la proposition de devenir ministre de l’Économie devant les réticences du conseil d'administration d'Axa et de sa famille[8]. Il est régulièrement reçu par François Hollande durant les premières semaines de sa présidence, en 2012, mais estime ne pas être écouté, en particulier concernant l'exploration du gaz de schiste, à laquelle il est favorable[8].
Ce libéral assumé est décrit comme proche du monde politique (et notamment de François Hollande, Ségolène Royal et Dominique de Villepin[30], avec lesquels il était élève de la promotion Voltaire à l'ENA en 1980) mais c'est de François Fillon, un voisin sarthois, qu’il est le plus proche. Lorsque celui-ci est nommé premier ministre, il soutient Castries face à la Commission européenne concernant la réforme des normes comptables. Castries a travaillé dès 2013 sur le programme du vainqueur de la primaire de la droite et du centre et l'a aidé à lever de l’argent pour sa campagne présidentielle. Il était également pressenti pour devenir un membre important du gouvernement de Fillon si celui-ci avait remporté l'élection présidentielle de 2017. Selon la presse, il aurait pu être nommé conseiller économique à l’Élysée, ministre de l'Économie et des Finances, ministre des Affaires étrangères ou même Premier ministre[31]. En , il annonce officiellement son soutien à François Fillon[32]. Pilier de sa campagne, il vote, après la défaite de ce dernier, pour Emmanuel Macron lors du second tour[33]. Quelques mois après sa victoire, s'il reste partagé sur la situation budgétaire de la France, il salue la vision européenne du chef de l'État[22].
En 2024, il est cité dans l'enquête de Éric Mension-Rigau "Rester noble dans le sens des affaires. De l'utilité des anciennes élites" comme l'archétype de réussite dans le monde des affaires pour un membre de l'ancienne noblesse française.
Controverse
Le , Henri de Castries est mis en examen avec Claude Bébéar pour « blanchiment de capitaux aggravé » dans l’affaire Paneurolife. Cette affaire se solde par un non-lieu général[35].
En 2012, François Fillon s'appuie sur Axa pour créer sa société de conseil 2F Conseil, quelques jours avant son élection en tant que député - ceux-ci étant interdits de pratiquer une activité de conseil une fois élus, sauf si l'activité a débuté avant leur élection. Si les juristes de la compagnie d'assurances évoquent des problèmes de « compatibilité du statut de député de François Fillon avec l’exercice d’une activité de conseil pour Axa, évoquant un risque juridique, mais aussi un risque pour l’image de la société d’assurance comme de l’homme politique », le groupe est le premier client de la structure créée, Henri de Castries fixant lui-même la rémunération prévue. Entre 2012 et 2014, la société 2F Conseil reçoit une rémunération de 250 000 euros de la part d'Axa[36].
↑Anne-Charlotte Dusseaulx, « ENA : découvrez le classement de la promo Voltaire de François Hollande », Le Journal du dimanche, (lire en ligne, consulté le )
↑Le président d'Axa renonce à ses stocks options, Le Figaro, . Responsabilité et confiance, 12 dirigeants témoignent, par Patrick de Cambourg et Jean-Philippe Daniel, 2006, Édition Economica, (ISBN2-7178-5313-8).