Hannes Germann naît le à Schaffhouse. Il est originaire de Merishausen[1]. Troisième d'une fratrie de quatre enfants, il perd son père, un paysan, à l'âge de 6 ans ; sa mère reprend un temps l'exploitation agricole avant de travailler comme concierge dans une école[2].
Il est le seul des quatre enfants à pouvoir faire des études : d'abord le gymnase à Schaffhouse, puis l'école normale, où il obtient un diplôme d'instituteur. Il exerce ce métier dans la commune schaffhousoise d'Oberhallau. Il devient ensuite journaliste aux Schaffhauser Nachrichten(de), d'abord à la section locale, puis à la section économique après son élection à la présidence de la commune d'Opfertshofen, afin d'éviter tout conflit d'intérêts. Il suit à cet effet des cours d'économie parallèlement à ses activités professionnelles. Il abandonne le journalisme en 2002, après son élection au Conseil des États[2].
Il a le grade de major au sein de l'Armée suisse[1]. Il accomplit son service militaire au sein de l'état-major de la brigade blindée 3, du régiment territorial schaffhousois 42 et en tant que commandant d'une compagnie d'engins guidés antichars[3].
Il rejoint l'UDC un peu par hasard, étant approché par la section locale du parti qui cherchait un secrétaire[2].
De janvier 1993 à décembre 1996, il est conseiller d'éducation et préside la commission de l'examen de maturité. De janvier 1997 à décembre 2008, il est président de la commune d'Opfertshofen. En parallèle, de janvier 1997 à décembre 2001, il siège au Conseil cantonal de Schaffhouse[1]. Il y est élu à sa première tentative et avec le meilleur résultat du canton[2]. Il est candidat au Conseil d'État du canton de Schaffhouse en été 2000, échouant à décrocher un siège pour seulement 500 voix[4].
Il accède au Conseil des États le [1], à la suite du décès en fonction de Rico Wenger(de)[4]. Après s'être imposé à l'interne de son parti, notamment face à la présidente cantonale de son parti, il l'emporte largement lors de l'élection complémentaire qui l'oppose au conseiller d'État socialisteHermann Keller(de)[4].
Il est brillamment réélu à six reprises (la dernière au premier tour en 2023[5]), bénéficiant de soutiens jusqu'au sein de la gauche[2] et obtenant même le record de voix du canton en 2015[4]. Il préside le Conseil des États de fin 2013 à fin 2014[1].
Il se présente vainement à plusieurs reprises à l'interne de son parti pour être candidat au Conseil fédéral[6], notamment en 2008, 2011[7] et 2015[8].
Profil
Il est un représentant modéré[7] de l'UDC, à laquelle il n'est pas rare qu'il s'oppose[6]. Il soutient ainsi en 2003 la venue de réfugiés syriens supplémentaires et la sortie sans conditions du nucléaire[7]. Il se qualifie lui-même en 2015 de fédéraliste pur et dur recherchant l'équilibre[n 1],[8].
Ses sujets de prédilection sont le fédéralisme, la politique étrangère et la politique économique[6].