Avec une longueur de 474 mètres et deux stations, elle était l'une des plus courtes lignes du réseau. Construite durant les années 1890, elle fut fermée au début des années 1970 et transformée pour devenir la ligne C du métro de Lyon.
Histoire
Le projet
Le Gros Caillou, découvert durant la construction de la ligne.
Ouvert en 1862, le funiculaire de la rue Terme permet de faciliter les liaisons entre le bas des pentes et le plateau mais son terminus inférieur est situé au sommet d'une côte à plus d'une centaine de mètres du bas des pentes situé à hauteur de l'actuelle place Tobie Robatel. Vingt ans plus tard émerge l'idée de construire une seconde ligne partant de plus bas et donc plus facile d'accès, aussi bien pour les hommes que les marchandises et qui favoriserait l'accès des habitants côté Rhône[2],[3]. Malgré les tentatives de la compagnie exploitant le funiculaire existant de faire capoter le projet, six projets sont présentés au conseil municipal de Lyon le qui retiendra celui de l'ingénieur Augustin Oisan-Chapon, soutenu financièrement par l'investisseur Antonin Poy et qui validera la concession, qui court jusqu'au , le 27 octobre suivant[2].
La ligne est déclarée d'utilité publique le [4] et le projet final est approuvé le [2] : les travaux débutent dans la foulée et sont rendus difficiles par la composition géologique du sol et la découverte du fameux Gros Caillou, bloc erratique devenu symbole du quartier.
Pour exploiter la ligne, la Compagnie du chemin de fer de Lyon-Croix-Paquet à Lyon-Croix-Rousse est créée le et après plusieurs années de problèmes judiciaires, la substitution a finalement lieu le [5],[6].
La ligne
La ligne est mise en service le le lendemain de son inauguration[5]. Elle concurrence directement le funiculaire de la rue Terme grâce à son tarif de cinq centimes de Francs (un sou) au lieu de dix centimes (deux sous)[7].
La machinerie d'origine, à vapeur, est remplacée en 1904 par une machinerie électrique plus moderne et plus puissante permettant d'atteindre une vitesse de 4,6 m/s soit 16 km/h[5]. Un incident a conduit, entre 1905 et 1906, à la remise en service de l'ancienne machinerie qui avait été conservée en secours[5]. Les voies centrales de la station Croix-Paquet sont abandonnées en 1908 à la suite du changement d'organisation des rames et leurs aiguilles d'accès sont supprimées[8],[9].
Le , après deux ans de négociations, l'OTL rachète la compagnie, ainsi que la ligne de tramway Croix-Rousse - Marronniers (Caluire-et-Cuire) appartenant à la Compagnie du tramway de Caluire qui partage les mêmes actionnaires, et qui aboutit le [10],[11]. Le décret approuvant le rachat inclus aussi le prolongement de la concession jusqu'au [5].
En juin 1943, Jean Moulin emprunte le funiculaire avant de se rendre dans la maison où il est capturé par la Gestapo. Une plaque à l'emplacement de l'arrivée du funiculaire d'alors commémore l'événement.
La ligne, majoritairement souterraine et à double voie à écartement standard, sauf à Croix-Paquet où elles se dédoublaient, et mesurait 474 mètres de long pour un dénivelé de 17,3 %[8],[9].
La ligne a été équipée de quatre rames de deux voitures, construites par la Société Nouvelle des Établissements de l'Horme et de la Buire[12]. Deux rames circulaient en permanence, les deux autres n'étaient utilisées que les dimanches et jours fériés, afin de pouvoir constituer des rames composés d'une voiture et d'un truck pour le transport de marchandises[12].
Ce fonctionnement a été modifié en 1908, les rames sont depuis cette date composées d'une voiture et d'un truck accessible aux voyageurs en l'absence de marchandise transportée[12]. Le matériel inutilisé est stocké et abandonné sur les voies centrales de la station Croix-Paquet[12].
En dehors du tunnel réutilisé par la ligne C du métro, seuls les murs de soutènement et l'entrée du tunnel côté Croix-Paquet sont toujours visibles, la station de métro ayant été construite au même endroit. La station côté Croix-Rousse a été entièrement détruite et remplacée par un terrain de jeu, l'actuelle station de métro Croix-Rousse étant située plus à l'ouest et en souterrain à hauteur de la place de la Croix-Rousse[13].
Le musée Ampère de Poleymieux-au-Mont-d'Or (Métropole de Lyon) a récupéré une partie de la machinerie électrique et une cabine avait été préservée par le Chemin de fer touristique du Bréda (devenu Grésivaudan Vapeur club en 2013) et entreposée à Pontcharra (Isère) mais l'association n'en n'ayant pas l'utilité et faute d'acquéreurs elle fut mise à la ferraille en 2006[13],[14].
↑« N° 18864 – Loi qui déclare d’utilité publique l’établissement d’un Chemin de fer d’intérêt local à traction funiculaire entre la place Croix-Paquet et le boulevard de la Croix-Rousse à Lyon », Bulletin des lois de la République Française - Série XII, vol. 35, no 1145, , p. 1473-1483.
↑« N° 31125 – Décret qui approuve la substitution à M. Antonin Poy de la Compagnie du chemin de fer de Lyon-Croix-Paquet à Lyon-Croix-Rousse, comme concessionnaire du chemin de fer d’intérêt local de ce nom », Bulletin des lois de la République Française - Série XII, vol. 52, no 1780, , p. 1382.
↑« Décret approuvant la substitution de la compagnie des omnibus et tramways de Lyon à la compagnie du tramway de Lyon-Croix-Rousse à Caluire et à la compagnie du chemin de fer de Lyon-Croix-Paquet à Lyon-Croix-Rousse », Journal officiel de la République Française, no 174, , p. 5498-5500.