jointe à la formule classique de l'aire du triangle donnée par cet angle et les côtés adjacents :
Puis, en notant, p = a + b + c/2 le demi-périmètre, on conclut :
Il existe beaucoup d'autres démonstrations : voir notamment l'article « Loi des cotangentes ».
Il existe également un moyen simple de retrouver la formule de Héron par des considérations sur la forme que doit prendre le polynôme S2 en exploitant les propriétés des triangles plats, les propriétés d'homogénéité et de symétrie[4],[5].
L'aire du triangle dépend de la longueur des 3 côtés : S(a,b,c), et ces trois variables ont exactement la même importance (il y a symétrie).
Si on suppose comme acquis que le carré de l'aire est un polynôme en (a,b,c), ce polynôme est symétrique. Par analyse dimensionnelle, on sait que ce polynôme est de degré 4 car c'est le carré d'une aire, et que le polynôme est homogène.
De plus l'aire s'annule seulement quand le triangle est plat, c'est-à-dire quand la somme des longueurs de deux des côtés égale la longueur du troisième. Il y a donc trois façons d'annuler le polynôme.
Le polynôme S2 est alors de la forme
Or comme S2 est symétrique homogène de degré 4, k est un polynôme symétrique et homogène de degré 1 de la forme k = C(a+b+c) avec C une constante réelle à déterminer.
Pour trouver C, on regarde un cas particulier qui est celui du triangle rectangle isocèle. On a alors S = a2/2, a = b et , ce qui donne
donc C = 1/16.
On a donc .
On retrouve alors la formule démontrée par trigonométrie plus haut en remplaçant p par .
Autres écritures de la formule
En remplaçant par on a :
,qui peut s'écrire :
.On retrouve sous cette forme que le triangle est aplati ssi ou .
En développant et regroupant, on obtient :
, ce qui redonne la formule de l'aire dans le cas rectangle.
La formule de Héron présente une instabilité lors du calcul numérique, qui se manifeste pour les triangles en épingle, c'est-à-dire dont un côté est de dimension très petite par rapport aux autres (confrontation de petites et grandes valeurs).
En choisissant les noms de côtés de telle sorte que , et en réorganisant les termes de façon à optimiser les grandeurs ajoutées ou soustraites, William Kahan propose une formule plus stable[6] :
Application à l'inégalité isopérimétrique pour le triangle
Il y a égalité ssi , autrement dit ssi le triangle est équilatéral.
Généralisations
En géométrie sphérique
En trigonométrie sphérique, il existe une formule analogue à la formule de Héron qui permet de déduire l'aire d'un triangle sphérique à partir de ses côtés : elle est donnée par le théorème de l'Huilier.
↑(en) Roger C. Alperin, « Heron's Area Formula », The College Mathematics Journal, San Jose State University, vol. 18, no 2, , p. 137 (DOI10.2307/2686503)