Les forces armées grecques bénéficient depuis toujours d’une forte attention politique accordée aux questions de sécurité et ont bénéficié d’un important programme de modernisation qualitative et quantitative entamée dans les années 1990. Mais la majorité de son parc blindé est en 2012 encore vétuste[6] et le matériel léger (fusils d'assaut, brelage de combat) date des années 1970.
L'armée régulière grecque fut créée le (calendrier julien) par une loi. Il fut décidé que l'armée serait composée d'une infanterie lourde, d'une infanterie légère, d'une artillerie de siège, d'une artillerie de campagne, d'une cavalerie lourde, d'une cavalerie légère et d'un corps du génie ; elle ne vit cependant pas le jour, la grande majorité des forces armées restant composées de fantassins irréguliers.
Au début de la Première Guerre mondiale, la Grèce, neutre, est divisée sur la position à tenir. L'armée était fidèle au gouvernement de défense nationale de Vénizelos qui voulait rejoindre les Alliés et finit par y parvenir de facto en août 1916. Il y avait alors à Salonique 1 300 hommes sous les ordres du gouvernement de Défense nationale des colonels Zymvrakakis et Mazarakis : ces troupes grossirent par l'engagement de volontaires et des gendarmes crétois, pour parvenir à regrouper 10 000 hommes le 25 septembre 1916 lorsqu'arrivèrent à Salonique les troupes qui avaient du abandonner le Fort Rupel sur le front bulgare.
En janvier 1918, les Grecs regroupés à Salonique sont 204 000 répartis dans les 1er, 2e, 5e corps d'armées gouvernement de la Défense nationale plus deux divisions isolées[7] commandées par le général Danglis.
De jure, soit officiellement, la Grèce ne rejoignit qu'en 1918 Alliés, alors que leurs forces et celles du gouvernement grec de Défense nationale combattaient déjà ensemble durant l’expédition de Salonique depuis 1915. Cela permit aux troupes grecques d'entrer aux côtés des armées françaises dans Constantinople et de faire sonner les cloches des églises de la ville, ce qui n'était plus arrivé depuis la prise de cette ville par les Turcs ottomans en 1453, et n'est plus arrivé depuis (la Grèce ayant été vaincue de façon désastreuse à l'issue de la guerre gréco-turque de 1920-1921 et la plupart des cloches subsistantes ayant été ensuite fondues par les Turcs vainqueurs). L'armée grecque fit aussi partie du défilé de la victoire sur les Champs-Élysées à Paris le 14 juillet 1919.
L'influence de l'état-major grec sur la vie politique du pays devient de plus en plus forte à partir des années 1930.
En juillet 1974, à la suite d'une tentative de la Grèce de renverser par un coup d’État le gouvernement de Chypre, la Turquie envahit celle-ci, ce qui conduit à des affrontements militaires avec les forces grecques envoyées d’urgence sur l’île pour contrer cette invasion. On est alors très proche d’une guerre ouverte entre ces deux alliés des États-Unis, qui parviennent à éviter l’escalade. Les militaires grecs se retirent alors de la vie politique après cette crise.
Membre de l’OTAN depuis 1952 et l’Union européenne depuis 1981, la stratégie des forces armées grecques repose sur trois éléments : la suffisance défensive qui vise l’introduction de nouvelles technologies comme alternative à la course aux armements avec la Turquie, la riposte graduée selon laquelle chaque situation de crise doit être traitée de façon appropriée, prompte, sélective et effective et la zone de défense combinée entre la Grèce et Chypre, face à la Turquie.
À la différence des autres pays européens, la fin de la guerre froide n’a pas réduit le danger de conflit pour la Grèce. Depuis la seconde moitié des années 1960, la menace turque s’est progressivement substituée à toute autre menace. Ainsi, alors que le Pacte de Varsovie disparaissait, l’ennemi de l’Est est toujours présent dans la pensée des Grecs.
Les procès entamés en Turquie par le gouvernement Erdogan à la fin des années 2000 ont révélé des plans susceptibles de menacer la Grèce (plan Balyoz, plan Suga).
Ces deux pays se sont trouvés à sept reprises dans une situation de crise grave ou au bord du conflit armé depuis la Seconde Guerre mondiale (1955, 1963-1964, 1967, 1974, 1976, 1987, 1996), depuis le pogrom contre les habitants grecs d’Istanbul en septembre 1955 jusqu’à la crise des îlots Imia (ou Kardak en turc) en 1996.
Les problèmes bilatéraux non résolus concernent principalement la démilitarisation des îles grecques de la mer Égée proche de la Turquie, la question du plateau continental de la mer Égée, la question des eaux territoriales et de l’espace aérien et enfin le contrôle opérationnel de la mer Égée dans le cadre des exercices militaires de l’OTAN.
La diplomatie grecque à tente depuis le début du XXIe siècle de résoudre ces problèmes en aidant la Turquie à intégrer l’Union européenne pour diminuer la tension bilatérale. Mais la très forte tension en 2020 entre les deux pays font que la Grèce se réarme après la forte baisse des effectifs des années 2010 (environ 100.000 en 2021 devant remonter a 133.000) et refait passer son service militaire a 12 mois au lieu de 9 en mai 2021[8] hors exception et tente d'avoir un plafond maximum de 68 300 officiers et 93 500 soldats[9].
La course aux armements que se livrent la Grèce et la Turquie[10] implique pour Athènes l’obligation de suivre le rythme des dépenses militaires d’Ankara, mais les changements diplomatiques et les réalités budgétaires conduisent à une politique systématique et graduelle de désescalade, avec comme objectif de les stabiliser à en dessous de 3 % du PNB. Ces dernières années, la course aux armements a repris, et l'armée grecque acheta en 2009 pour 1 269 000 000 € (soit 4 % du PIB grec) d'armes à la France, aux États-Unis et à l'Allemagne, occupant ainsi la 4e place des importateurs d'armes dans le monde[11].
Voici les effectifs du personnel militaire et le pourcentage de la population active du personnels civil et militaire de la Défense, celui-ci étant le plus élevé des membres de l’OTAN :
1990 : 201 000 : 5,7 %
1995 : 213 000 : 5,6 %
2000 : 205 000 : 4,9 %
2005 : 135 000 : 3,1 %
2006 : 139 000 : 3,1 %
2007 : 134 000 : 3,0 %
2008 : 134 000 : 3,0 %
2009 : 133 000 : 2,9 %
2010 : 128 000 : 2,8 %
2011 : 124 000 : 2,7 %
2018 : 108 000
2022 : 143 300
Bureau général de la défense grecque
L'état major des forces grecques est le Bureau général de la défense grecque — Γενικό Ἐπιτελεῖο Ἐθνικῆς Ἄμυνας.
Les forces terrestres sont relativement mobiles mais les véhicules de transport de troupe sont faiblement blindés. Les forces spéciales sont de bonne qualité.
L’armée de terre manque d’aéromobilité et de capacité de projection des forces à longue distance du fait d’une focalisation sur la menace turque. La prolifération de types disparates de matériels entraîne une lourdeur logistique.
Organisation
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Principaux matériels actuellement en service
Certains sont produits localement sous licence.
Les chiffres donnés dans cette rubrique ainsi que pour l'armée de l'air et la marine sont, sauf indication contraire, de 2005.
La force aérienne est équipée de matériels ayant de très hautes performances depuis la fin des années 1980, incluant des missiles de croisière, elle a un haut degré d’interopérabilité avec l’OTAN.
L’armée de l’air grecque a possession de plusieurs Rafale de fabrication française considéré comme l’un des avions les plus haut de gamme avec l’Eurofighter en Europe.
Cependant, elle manque d’aptitude à opérer depuis des bases dispersées, rendant les forces vulnérables à une éventuelle attaque. Elle n’a pas de moyens de ravitaillement aérien.
Organisation
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La marine grecque est dans les années 2000 moderne, bien équipée, et s’appuie sur une forte expérience navale mais a un manque, relatif, de capacité de frappe terrestre.
Historique
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La marine militaire commença la Seconde Guerre mondiale en 1940 avec 34 navires de guerre et 6 500 hommes, perdit 28 navires et 800 hommes et avait 43 navires et 8 500 hommes fin 1944. L'immense majorité de la flotte étant alors des unités d'origine américaine et britannique données grâce au lend-lease[15].
Durant la guerre froide, la marine grecque reçut de nombreux bâtiments de seconde main de ses alliés de l'OTAN.
En cas de guerre contre les marines du Pacte de Varsovie, la marine hellène aurait eu pour mission avec son meilleur ennemi, la marine turque, de bloquer les détroits du Bosphore et des Dardanelles et de détruire avec l'aide de la Sixième flotte américaine l'escadre de la marine soviétique présente en Méditerranée.
Cette arme grecque fut créée en 1919. Son chef a le grade de vice-amiral. Pour assurer leurs missions de défense et de police maritime, la Garde côtière hellénique dispose des moyens suivants :