La famille du Chastel était une des familles nobles importantes du diocèse de Léon, dans le nord-ouest de la Bretagne, dont la seigneurie principale avait au XIVe siècle son siège au château de Trémazan, à Landunvez dans le Finistère et qui a donné plusieurs personnalités importantes qui ont servi les ducs de Bretagne et les rois de France.
Sa généalogie suivie commence avec Bernard de Castro, auteur d'un acte de 1274. Elle s'est éteinte avec la mort en 1865 de Gabriel-Victor du Chastel marié à la Martinique avec Marie d'Anglars de Bassignac.
Origine
Les du Chastel appartenaient à la haute noblesse bretonne du Moyen Âge et de la Renaissance, et comptaient parmi les quatre familles les plus importantes du Léon, qu'un ancien dicton caractérise en ces termes : « antiquité de Penhoët, vaillance du Chastel, richesse de Kermavan et chevalerie de Kergounadeac'h ».[réf. nécessaire]
Les fiefs du Chastel s'étendaient sur une grande partie du Léon. Landunvez est au cœur d'un territoire s'étendant sur 25 paroisses avec des juridictions à Brest, Lannilis et Cléder.[réf. nécessaire]
À la réformation de 1491, la famille du Chastel aurait justifié d'une ancienneté de quatorze générations; dans l'hypothèse d'une continuité des générations, ceci permettrait de situer les premiers degrés au XIe siècle ou avant dans le cas d'une discontinuité. Attester de quatorze générations devait être assez singulier et manifeste d'une certaine ancienneté du lignage car au début du XVIe siècle les familles nobles étaient en mesure de prouver leur ascendance avec des actes mais sur trois à cinq générations en général[1]. La vita de Saint-Tanguy aurait fait remonter ce lignage jusqu'à l'époque de Saint Tanguy de Locmazhé[2] qui aurait vécu au VIe siècle, et, bien que cette vita fut établie dans le cadre de l’élaboration d’une idéologie nobiliaire à l’usage d’un véritable « clan » léonard, André-Yves Bourgès, historien spécialisé dans l'hagio-historiographie médiévale, évoque la possibilité selon laquelle la réalité ait rejoint la fiction[3].
Les documents sur la montre de 1491 et la vita de Saint-Tanguy[3] ayant disparu, le Bulletin de la Société académique de Brest, tome XIX, 1894, observant la récurrence du prénom Tanguy au sein du lignage, indique que pour nouer un lien avec le passé des du Chastel dont la légende de Saint Tanguy de Locmazhé[4] qui serait mort en 592 fait partie, il a existé un ancien comte "Tanguy". Celui-ci apparait dans un acte du 27 novembre 910[5], d'après le cartulaire de Redon charte no 279, où il fit avec son filleul Derrien, fils d'Alain le Grandroi de Bretagne de 890 à 907, donation aux moines de Saint-Sauveur d'une terre à Elven. Le comte Tanguy est le gendre du roi de BretagneAlain Ier qui s'est notamment illustré à la bataille de Questembert vers 888-890 où il défait les vikings après sa réconciliation avec Judicaël prince de Poher[6](mort vers 888-890 et laissant donc le champ libre à Alain Ier, désormais sans concurrent, pour parvenir à la tête du royaume de Bretagne avec la reconnaissance de Charles le simple) et l'aide de Bérenger II de Neustrie (à la tête de la marche de Neustrie contre les normands d'une famille de la noblesse carolingienne, tandis que la marche de Neustrie contre les bretons était tenue par les Robertiens), où Alain Ier "fit un si grand carnage des ennemis que quinze mille qu’ils étaient auparavant à peine 4 000 regagnèrent-ils la flotte"[6]. Le comte "Tanguy" est donc un comte de l'époque carolingienne, beau-frère de Mathuedoï comte de Poher, père d'Alain II de Bretagne, dit « Barbetorte » (signifiant à la barbe mal plantée ou hirsute[7]), ces derniers se sont exilés comme les principaux membres de l'aristocratie bretonne depuis 919 à la suite des invasions normandes en Bretagne insulaire notamment Alain II qui trouve refuge avec son père Mathuedoï à la cour de son parrain[8]Æthelstanroi des Anglo-Saxons et premier roi d'Angleterre à la suite de son unification, ou chez les francs; avant de revenir en Bretagne armoricaine vers 935.
En 1231, Tanguy, fils Alterius, pourrait être le père de Bernard du Chastel (de Castro). Frédéric Morvan fait remarquer que "cette succession Tanguy-Bernard n’est pas sans rappeler celle de la maison vicomtale de Poher, région où les Chastel disposaient d’importants biens[9]"[10]. André-Yves Bourgés note que "...Quant à Bernard, il s’agit d’un nom qui se retrouve en alternance avec celui de Tanguy chez les vicomtes de Poher aux XIe – XIIe siècles"[3].
Francis Favereau, professeur des universités, CRBC Université Européenne de Bretagne, indique à l'article "vouloir" de son dictionnaire français-breton, que "mar car Doe" est la devise du comte du Poher qui signifie "Dieuleveult"; or Mar Car Doe, est la devise des "du chastel" telle qu'elle apparaît à de multiples reprises au sein du lignage[11].
En 1248, Bernard du Chastel (nobili viro domino Bernardo de Castro) se serait croisé aux côtés du duc Pierre de Dreux et du roi Saint Louis[12], ses armoiries ont été placées vers 1671 au pignon oriental de la chapelle du Crann à Spézet après une querelle de prééminence, afin de rappeler le rôle qu’il joua comme fondateur de la première chapelle après avoir échappé à la peste[13]. Différents ouvrages font référence à Bernard du Chastel comme batisseur du château de Trémazan à son retour de la septième croisade[14], l'analyse récente du bois dans la structure (datation dendrochronologique) du château indique une mise en œuvre vers 1330-1350, il s'agirait alors sinon d'une construction plutôt d'une reconstruction au XIVe s; cette datation scientifique est certainement à mettre en correspondance avec le fait que Raoul Caours, mercenaire au service du roi de France, s’empara de Trémazan en (ou vers) 1351 et saccagea les châteaux et les biens des Sires du Châtel[15], ce qui accréditerait la thèse d'une reconstruction.
En 1274, le 6 juin, Bernard du Chastel apparaît dans un acte comme témoin garantissant la cession au duc Jean Ier de Bretagne d'un emplacement à Penfeld[16],[17] près de Brest ; sous la forme « nobili viro domino Bernardo de Castro » (noble homme le seigneur Bernard du Chastel), acte auquel était appendu le sceau équestre reproduit par Dom Morice. En 1276, le 26 octobre, est cité « Monsour Bernart dou Chastel, chevaler »[18] dans un acte où Hervé, vicomte de Léon vend au duc de Bretagne Jean Ier de la maison de Dreux, tout ce qu'il lui reste de son patrimoine[19].
En l'absence des documents anciens précités, l'origine du nom "du Chastel" fait l'objet de plusieurs hypothèses. Il pourrait être lié à la seigneurie du Chastel en Plouarzel, non loin de Saint-Renan. L’armorial et nobiliaire de l’évêché de Léon, par le marquis de Refuge[20], les mentionnent comme "Sr dudit lieu, Par. De Ploëarzmel" (Plouarzel). Il ajoute : "La seigneurie du Chastel est une ancienne bachelerie relevant de la vicomté de Léon". Frédéric Morvan, historien spécialiste de la Bretagne, dans son étude sur le Livre des Ostz indique, parmi les noms cités en 1294, celui d’Hervé du Chastel, et précise : "Les Du Chastel tirent, semble-t-il, leur nom de la seigneurie du Chastel, en Plouarzel, qui contenait le château de Pont-ar-C'hastel, relevant du duc depuis 1274."[21]. Toutefois, le château de Pont-ar-C'hastel a été acquis le 4 février 1343 par Tanguy du Chastel et Bernard du Chastel est déjà cité en 1274 sans titre de "seigneur du chastel". André-Yves Bourgés note que « Bernard du Chastel » ne peut-être considéré comme un « homo novus », qu’il ne porte pas le titre de « seigneur du Chastel »[22] et que son nom « doit donc être considéré comme un surnom d’origine toponymique, un véritable patronyme. Il reste à déterminer à quel « château » ce surnom avait été emprunté : monument assez remarquable pour mériter d’être ainsi appelé ; mais la forteresse dont il s’agit n’avait pas pris le nom de son détenteur ».[3],[23].
En 1342 (ou 1343 cf acte avec Guillaume de Bohun), le 4 février, Tanguy Ier du Chastel reçut par lettres patentes les fiefs, seigneuries, domaines et justices situés dans la paroisse de Saint-Pierre Quilbignon, et fut nommé la même année capitaine de Brest[24].
En 1342, le 1er mars: Lors de la guerre de Succession de Bretagne ou guerre des deux Jeanne, qui dura de 1341 à 1364, déclenchée en 1341 à la mort du duc Jean III de Bretagne ; Jeanne de Penthièvre et son oncle Jean de Montfort-l'Amaury (hérite de sa mère le titre de comte de Montfort-l'Amaury et descendant de Jean Ier de Bretagne de la maison de Dreux cf actes avec Bernard du Chastel), deux prétendants au duché se disputent l'héritage et impliquent leurs conjoints respectifs Charles de Châtillon-Blois et Jeanne de Flandre (Flandre-Rethel) dite Jeanne la Flamme dans le différend. Lorsque Jean de Montfort est fait prisonnier, Jeanne de Flandre prend la direction de ses armées et continue la lutte. Une trêve est conclue depuis Brest entre Jeanne et Charles de Blois selon un acte daté du 1er mars 1342 où est cité Tanguy Ier du Chastel :
« Nous Jehane de Flandres, duchesse de Bretaingne, comtesse de Richemond, de Monffort et vicomtesse de Limoges, faisons savoir à touz que, oie la requête que nous a faite maestre Henri de Malestret de par nostre sire le roi de France...Donné tesmoen nostre grant sael et ensamble o le sael nostre très cher et très aemé et féal bachelier monseigneur Tengui dou Chatel nostre cappitaine de Brest, tant pour li que pour ceulx de la ville de Brest, et le sael nostre aemé et féal bachelier monseigneur Henri de Kaer, le vendredi amprès Reminiscere l'an mil trois cens quarante et un »
En 1343, Edouard III institue John de Gastedene (John de Castidele selon les Calendars of the close Rolls) comme capitaine de Brest et gardien de la vicomté de Léon. Quelques années plus tard, Guillaume de Bohun, lieutenant général du roi d'Angleterre en Bretagne, récompense le chef de guerre anglais Thomas Dagworth (mari d'Eléonore de Bohun sœur de de Guillaume) avec des terres confisquées à Hervé VII de Léon. Il en fait de même au profit d'Henri de Kaer en 1350[27].
En 1343, le 4 février, Tanguy du Chastel (Tanguino de Castello de Britannia) reçoit le château de Coëtgarz (château de Pont-ar-C'hastel paroisse de Plouarzel, cité en 1275 comme maison de Quoitgarz vendu par Hervé IV de Léon au duc Jean Ier de Bretagne, il s'agissait donc probablement d'une résidence peu ou guère fortifiée[28]) de Guillaume de Bohun comte de Northampton (petit-fils de Humphrey de Bohun[29]- Maud de Fiennes[29] et Édouard Ier d'Angleterre - Éléonore de Castille), lieutenant-général en Bretagne du roi Édouard III et par la suite gouverneur de Bretagne ; don confirmé par le roi Édouard III « roi de Englelerre et de France » en 1351, le 9 mars[30]. Ultérieurement sera cité Guillaume sire du Chastel et de Coëtangars (sire du Chastel et de Pont-ar-C'hastel)[31].
L'acquisition du château de Coëtangars/Coëtgarz ou Pont-ar-C'hastel à Plouarzel faisant partie de la seigneurie du Chastel est daté du 4 février 1343. D'après une datation dendrochronologique des éléments de bois conservés dans la structure, la construction, ou reconstruction du château de Trémazan, est estimée vers 1330-1350. Raoul Caours, mercenaire au service du roi de France, s’empara de Trémazan en 1351 et saccagea les châteaux et les biens des Sires du Châtel[15]. La tour Tanguy, fondée selon la tradition par Tanguy Ier du Chastel date également du XIVe siècle.
Fiefs, châteaux, possessions
Fief du Chastel, ensemble de fiefs comprenant les châteaux de Coëtangarz, Coëtgarz, ou Coëtangars appelé "Pont-ar-C'hastel", acquisition en 1343) et de Lezirivy paroisse de Plouarzel. Ce fief a reçu le nom de la famille de son possesseur et non l'inverse.[réf. nécessaire]
Dans son étude sur Les châteaux du Léon au XIIIe siècle, Patrick Kernévez indique que Coëtgarz était le dernier des châteaux de la branche aînée des vicomtes de Léon, situé à deux kilomètres au sud-ouest de Saint-Renan, chef lieu de la chatellenie de ce nom. En 1275, Hervé IV de Léon vendit les deux paroisses de Plougonvelin et de Plouarzel avec la maison de Quoitgarz au duc Jean Ier de Bretagne (Dreux). Le terme maison employé dans l’acte de 1275 paraît indiquer que cette résidence était peu ou guère fortifiée. En 1343 Guillaume de Bohun le remit à Tanguy du Chastel, par ailleurs des précisions quant à l'acte du 4 février 1343 indiquent que le château se nommait Coëtgarz, qu'il disposait d'un moulin nommé "Pont-ar-C'hastel" et qu'en raison de la position du château au milieu d'un étang, celui-ci était appelé "Pont-ar-C'hastel"[30]; le château est nommé Quoitgarz en 1275, Coëtgarz en 1680 et actuellement Pont-ar-C'hastel et font partie de la toponymie forestière[32]. En 1355, le roi d’Angleterre Edouard III ordonna à Bernard du Chastel, fils de Tanguy, de remettre tous ses châteaux au duc de Lancastre Henri de Grosmont (fils d'Henri de Lancastre et de Maud Chaworth). Les anglais utilisèrent sans doute Coëtgarz pour contrôler le Léon occidental entre Brest et le Conquet. Les du Chastel furent ensuite indemnisés par les rois de France pour les pertes subies et conservèrent ce petit château, moins excentré que celui de Trémazan, leur forteresse ancestrale, par rapport à leurs fiefs[28].
Note-2[15]: Suivant le compte rendu daté du 11 novembre 1969, au sujet des sondages effectuées sur les ruines du château de Pont-ar-C’hastel, ainsi que d’une communication des propriétaires des lieux en 1969, apparaissent les informations suivantes : - Ruines qui couvrent une superficie de 43 x 33 m. - Château qui était le chef lieu d’une ancienne bannière. - Existence probable d’un seigneur de ce lieu (ou confusion) nommé Thibaut du Pont-l'Abbé, il se signale en 1364 à la bataille de Cocherel sous du Guesclin. - Existence d’histoires mêlées de légendes au sujet d’un seigneur bâtisseur du château et ses occupants. - Le château fort qui fût construit sur ce qui est maintenant l’îlot de l’étang de Pont-ar-C’hastel était nommé château de « Coêtgars ». Il fut donné à Tanguy du Châtel le 4 février 1343. - Un mandement du roi de France Louis XII en date du 6 mars 1510 confirma ce fief aux descendants de Tanguy du Châtel. - Le nom « Coëtgars » plus tard écrit « Co’hars », est sans doute à l’origine du nom de « Co’harchon », encore en usage, qui désigne les garennes boisées entre Kerbescat et Corucoat, lesquelles garennes et landes faisaient partie de la « terre noble » de Pont-ar-C’hastel. Ne pas confondre avec Cohars, en Ploumoguer, qui appartint aux seigneurs de Keroulas et fut de construction beaucoup plus récente. - « Coët gars » fut détruit au XIVe siècle, probablement par Raoul Caours, mercenaire au service du roi de France, qui en 1351 s’empara de Trémazan et saccagea les châteaux et les biens des Sires du Châtel, partisans de Jean de Montfort. Il semble que depuis lors Coëtgars demeura à l’état de ruines.
Baron de Trémazan, paroisse de Landunvez. Note: Raoul Caours, mercenaire au service du roi de France, qui en 1351 s’empara de Trémazan, saccagea les châteaux et les biens des Sires du Châtel.
Seigneur de Bruilhac [Bruliec], paroisse de Plounérin.
Seigneur de Coëtangarz, Coëtgarz ou Coëtangars (dont la seigneurie du Chastel qui contenait le château Coëtgarz appelé "Pont-ar-C’hastel" acquis en 1343) paroisse de Plouzévédé (? selon Potier De Courcy) ou Plouarzel semble-t-il (cf acte 4 février 1343).
Seigneur de Cran-huel, Cranhuel, Crannuhel (?) paroisse de Spézet[36]. Note: Bernard du Chastel, croisé en 1248 (souvent cité comme « compagnon de Saint Louis »), réchappé de la peste, bâtit un modeste oratoire sur le site de l’actuelle chapelle Notre-Dame du Crann à Spézet. Les fasces d’or et de gueules alliées aux billettes (Du Perrier) sgrs du Bois-Garin placées vers 1671 au pignon oriental de l’édifice après une querelle de prééminence, rappellent le rôle qu’il joua comme fondateur de la première chapelle[13]. La Chapelle a été réédifiée en 1535 comme en témoigne l'inscription du contrefort nord-ouest[13] par les Vieux-Châtel seigneur du Cranhuel[37] paroisse de Spézet ou les du Glas[38].
Vicomte de Pommerit, paroisse de Pommerit le vicomte. Note: Existent aussi les seigneuries de Pommerit et Leslach situés à Spézet comme Cran-huel précité.
Marquis de Mezle, paroisse de Maël-Carhaix, évêché de Cornouaille. Note: Les droits honorifiques de la seigneurie de Mezle dont les propriétaires sont fondateurs et patrons de l'église paroissiale de Maël Carhaix où l'on remarque dans la maîtresse vitre les écussons suivants: un écartelé aux 1er et 4 facé d'or et de gueulle de six pièces qui est Du Chastel, et aux 2 et 3 de gueulle à trois gantelets chargés d'ermines qui est Mezle; un party d'azur à neuf macles d'or et de Mezle en chef et facé d'argent et d'azur; un party Du Chastel et de Rohan, etc. une arcade de pierre de taille dans le pignon septentrional où sont sculptées les armes de Du Chastel supportées par deux lions avec le casque en front un banc à queue avec son accoudoir armorié l'écusson entouré du collier de l ordre du Roi[35].
Principales personnalités
Des membres de la famille du Chastel ont joué un rôle de premier plan en Bretagne et en France.
Tanguy Ier du Chastel
Tanguy (ou Tanneguy) Ier du Chastel, lieutenant général des armées anglo-bretonne de Jean de Montfort (cité dans l'acte de 1274 avec Bernard du Chastel) lors de la guerre de Succession de Bretagne, à ce sujet, il écrivit au roi: "Sire, je n'ai certes jamais eu dessein de porter les armes contre votre Majesté. Je me suis seulement mis en défense contre Charles de Blois qui veut ma ruine parce que je soutiens le parti de mon seigneur lige et issu du vrai sang de Bretagne et je continuerai, Sire, de me défendre si votre Majesté ne m'ordonne le contraire, la suppliant de m'accorder l'honneur de sa protection"[24].
En 1341, Hervé VII de Léon[39] embrasse d’abord le parti du comte de Montfort, et défendit en 1341 la ville de Nantes, assiégée par les Français et les Génois; mais, piqué de quelques observations qui lui avaient été adressées par ce prince, il alla trouver Charles de Blois qui lui donna le commandement du premier corps de son armée ainsi qu’à Louis d’Espagne et au vicomte de Rohan. Ils assiégèrent Hennebont et Carhaix dont ils s’emparèrent. Après la prise de cette ville, Hervé de Léon se retira au château de Porléach en Trégarantec pour y prendre du repos, mais il y fut surpris par Gautier de Mauny (1) chevalier du comté de Flandres[40]. Auberchicourt et Mauny sont deux anciens villages voisins où se trouvait en 1337 la Tour de Masny, reste du château de Wauthier de Masny ayant brûlé Mortagne. Il est cité dans le petit poème du « Vœu du Héron » et dans les chroniques de Froissart.↵↵Source: Trouvères, jongleurs et ménestrels du nord de la France et du midi de la Belgique - Tome IV - Arthur Dinaux, Paris - Bruxelles 1863, p. 530.
« La terre de Masny est située près de Douay. Dans les chartes, on lit toujours Mauny. Telle est l'orthographe du nom de Mauny dans une charte conservée à Paris aux Archives impériales, où Olivier de Mauny se porte plėge pour le sire de Lascours, chevalier breton, et dans un document de 1353 relatif à Isabeau de Mauny, veuve de Jean de Barbançon. Enfin, c'est ainsi que l'écrit Gauthier de Mauny dans une quittance du 12 mai 1362, par laquelle il renonce, moyennant 19,000 florins d'or, à toutes ses prétentions contre Marguerite de Hainaut et Aubert de Bavière. »
— Le Premier livre des chroniques de Jehan Froissart : texte inédit publié d'après un manuscrit de la bibliothèque du Vatican. Par Kervyn de Lettenhove, Tome Ier, Bruxelles, 1863, p. 25.
— Œuvres de Froissart: publiées avec les variantes des divers manuscrits. Kervyn de Lettenhove - Chroniques - Tome Vingt-deuxième, Imprimerie et Librairie Mathieu Closson et cie, Bruxelles, 1875, p. 184.
« Gauthier de Mauny gentilhomme du Hainaut. »
— Revue des questions historiques, vingt-septième année, Tome IX (LIIIe de la collection), Paris, Bureaux de la Revue, 1893, p. 388.
Garsis[41] (alias Garsiot[42], Gracien[43], Garsin[44],[41])[45] du Chastel, aurait été seigneur de la terre « du Bois » qui fut appelée à cause de lui en français « le bois de Garsis » soit « Coëtengars » en Breton[44],[46], frère de Tanguy II du Chastel seigneur de la Roche-Droniou[47] compagnon de Bertrand du Guesclin; Garsis servit le roi d’Angleterre Edouard III en 1366, contribua à la victoire de la bataille de Nájera (Navarette) en 1367 aux côtés d'Hugues de Calveley. Il fut commandant d’une compagnie libre qui servit le prince de Galles Edouard Woodstock connu sous le nom de «Prince Noir »; il servit également Louis Ier d’Anjou qui le fit son maréchal (« maréchal de l’ost »[48]) et général d’armée[41], deuxième fils du roi de France Jean le Bon (Valois) (1) et de Bonne de Luxembourg, Louis fut marié à Marie de Blois (fille de Charles de Blois et Jeanne de Penthièvre : protagonistes de la guerre des deux Jeanne avec Jean de Montfort et Jeanne de Flandres). Dans le cadre d’une vaste reconquête de la Bretagne sous le roi Charles V, il participa au siège de Derval en 1373 avec Bertrand du Guesclin et Louis Ier d’Anjou, le château appartenait alors à Robert Knolles (faits d'armes Combat des Trente, Bataille d'Auray, Bataille de Nájera) (2). [(1) Jean le Bon fut battu et fait prisonnier à la bataille de Poitiers en 1356, libéré en 1360 après la signature du traité de Brétigny. (2) Après le traité de Brétigny, ce capitaine avait notamment été envoyé par Edouard III avec 25 000 hommes pour saisir le château du connétable Robert de Fiennes qui avait refusé l’hommage au roi étranger, où après quelques jours de siège, les Anglais se retirèrent, découragés].
Gassion ou Gassin du Chastel
Gassion[49] ou Gacien du Chastel (Cf liste des sceaux par Martine Fabre), chevalier attesté en 1369, probable sénéchal d’Agenais, gouverneur de Marmande[50], Caumont, Montpouillan, Samazan, Bouglon en 1372 et 1374, Le Puech, Villefranche, Gontaut, Damazan et Faolhec.
Guillaume II du Chastel
Guillaume II du Chastel, né à Trémazan vers 1364, élevé avec son frère Tanguy III dans la maison de Louis d’Orléans[51],[52](Louis d'Orléans est l'arrière-grand-père du roi François Ier), chambellan du Roi Charles VI et du duc d’Orléans, il est capitaine des châteaux de Guérande et de Saint-Nazaire. En juin 1380 le duc dépêche Guillaume du Chastel face à une flotte espagnole composée de 21 navires dont 19 galères qui tentent de débarquer sur le littoral, les espagnols n’osent pas débarquer et sont repoussés avant de regagner l’Espagne. Le 17 ou 19 mai 1402 à Montendre, il fait partie des 7 chevaliers français vainqueurs contre 7 anglais lors du combat des sept; ...(le) "bon seigneur du Chastel qui amez este de ceulx qui ont tout bien empris" est cité par Christine de Pizan dans sa composition de trois ballades relatant l'évènement[53]. En juin 1403, Jean de Penhoët, amiral de Bretagne et capitaine de Morlaix, en compagnie de Guillaume II du Chastel, battit les Anglais en juin « à la hauteur de Saint-Mahé (Pointe Saint-Mathieu) dans une grande bataille navale où l'ennemi perdit mille prisonniers, quarante navires et une caraque lourdement chargée. En 1404 selon la chronique du Religieux de Saint-Denis, Guillaume du Chastel mène deux expéditions punitives contre les anglais qui se livrent au pillage sur les côtes de France. Fin 1404 les anglais s’emparent d’une dizaine de bâtiments ; Guillaume du Chastel, le sire de Penhoët et son fils Jean amiral de Bretagne arment 30 vaisseaux à Roscoff sur lesquels embarquent 1200 hommes d’armes ; arbalétriers et troupes légères envoyées par Olivier de Clisson ; les anglais tentent de s’enfuir, puis se rendent au bout de 6 heures de combat avec la perte de 1000 hommes et 1000 prisonniers. Il attaque et ravage ensuite Jersey, Guernesey et Plymouth. Il arme ensuite une flotte de 300 voiles à Saint-Malo chargée de 2000 écuyers et chevaliers, le commandement partagé entre les sires de Chateaubriant, de la Jaille et du Chastel provoque l'échec de l'expédition, il tombe alors à Darthmouth en 1404 défendue par 6000 soldats[54]. La Chronique du religieux de Saint-Denis le décrit comme représentant la fleur de la chevalerie, d'un caractère bouillant, impétueux et fier. Lors de l'expédition contre Darthmouth, il se fit remarquer dans cette sanglante mêlée où "il brandissait vigoureusement une lourde hache d'armes, et comme il était d'une haute stature et d'une force prodigieuse, tous ceux qu'il atteignait étaient frappés à mort ou dangereusement blessés. A la fin épuisé de fatigue et ne pouvant plus combattre, mais ne voulant pas se rendre, il tomba lui-même percé de coups"[55]; Michel Pintoin, considéré comme l'auteur principal de ladite chronique fait un éloge appuyé du connétable Louis de Sancerre et de Bertrand du Guesclin, ainsi rares sont les hommes qualifiés de "Milicie gallicane splendor inextinguibilis probatis...", l'expression est en partie reprise à propos de l’amiral Jean de Vienne, en 1396, et de Guillaume du Châtel, tous deux morts au combat[56]. Guillaume II du Chastel avait épousé Marie du Pont-l'Abbé vers 1400[57], dame de Gournoise en Guiscriff († 1421); veuve depuis 1404 du sire du Chastel, elle épousa en secondes noces Olivier de Mauny[24](cousin de Du Guesclin), lui-même marié au préalable à Ade de Roye.
Tanneguy III du Chastel, né à Trémazan vers 1368-1369 et mort à Beaucaire en 1458, élevé avec son frère Guillaume II dans la maison de Louis d’Orléans[51](Louis d'Orléans est l'arrière-grand-père du roi François Ier), il fait ses premières armes en 1399 en Guyenne contre les anglais. Il aurait été envoyé dans le Milanais par le duc d’Orléans. En 1404 pour venger son frère Guillaume, il passe en Angleterre avec 400 hommes, ravage Saint-Hélier à Jersey, débarque à l’embouchure de la Tamise et sème la terreur sur les côtes anglaises pendant 8 semaines et saccage Darthmouth. En 1405 à Penmac’h, il s’oppose à une descente des anglais qui veulent brûler la flotte du comte de la Marche (Jacques II de Bourbon.
Tanguy IV du Chastel
Tanneguy IV du Chastel, est vicomte de la Bellière, gouverneur du Lyonnais, du Roussillon et de Cerdagne, sénéchal de Provence. Réfugié en Bretagne, il devient grand maître d'hôtel du duc François II, puis chambellan du roi de France Charles VII. Il est un fidèle du duc de Bretagne François II qui le nomme grand maître d'hôtel et capitaine de Nantes. Grand sénéchal de Provence, il fut un proche du roi René d'Anjou, comte de Provence, qu'il soutient financièrement dans les moments difficiles. Il passe ensuite au service du roi Louis XI en 1468, et en devient le principal conseiller. Tanguy IV était un fin lettré, dont on a conservé plusieurs manuscrits et rondeaux[58], avec son épouse Jeanne Raguenel de Malestroit, ils forment l’un des premiers grands couples de bibliophiles connus. Catherine de Coëtivy parente de Tanguy (petite fille de Catherine du Chastel) apprend à lire avec sa mère Marie de Valois (fille de Charles VII et d’Agnes Sorel, élevée au château de Taillebourg par Catherine du Chastel[59]) dans des livres d’heures, elle est confiée par Louis XI à Jeanne Raguenel de Malestroit pour parfaire son éducation[60]; Catherine de Coëtivy se maria à Antoine de Chourses (la famille Chourses compte notamment Maud Chaworth épouse d'Henri de Lancastre, le beau-fils Thomas Wake a pour mère Jeanne de Fiennes (famille du connétable), le beau-fils Jean de Beaumont appartient à la branche anglaise de la maison de Brienne, le beau-fils Henry de Percy père de Thomas Percy est cité à côté du gouverneur de Brest après Tanguy Ier du Chastel) chambellan de Louis XI, gouverneur de Béthune, bibliophile, il commanda le manuscrit "Somme abregiet de theologie" réalisé à Hesdin. Tanguy IV du Chastel perd la vie au siège de Bouchain (Nord) en Picardie, où Il fut tué d'un coup de fauconneau le au cours d'une guerre contre la Bourgogne, après la mort de Charles le Téméraire. Louis XI le fit inhumer à Notre-Dame de Cléry, où lui-même se fera enterrer en 1483.
Guillaume III du Chastel, frère de Tanguy IV, Grand panetier de Charles VII, écuyer du dauphin, le futur Louis XI. Il fut tué le 20 juillet 1441, en défendant le passage de l'Oise contre les Anglais, pendant le siège de-Pontoise. En récompense de ses services, le roi ordonna qu'il fût « ensépulturé à Saint-Denis ».
Jehanne du Chastel
Jehanne du Chastel (+ en 1479), sœur de Tanguy IV, mariée vers 1444 avec Yvon IV de Quelen et Vieuxchastel né avant 1420, mort en janvier 1476[24].
Jean du Chastel
Jean du Chastel, frère de Tanguy IV, protonotaire apostolique, archevêque de Vienne (nommé en 1446), administrateur de l’évêché de Nîmes (21 novembre 1453), abbé de Saint-Léonard de Ferrières (ancien diocèse de Poitiers) (1454). Après la mort en 1455 de Jean d'Étampes, évêque de Carcassonne, les chanoines de la cathédrale élisent Geoffroy de Basilhac leur confrère, mais Jean du Chastel est nommé par le Pape; le lui ayant disputé, Geoffroy le cède à Jean, et est fait évêque de Rieux; il est évêque de Carcassonne en juillet 1456. Jean du Chastel décède le 15 septembre 1475 dans sa maison prévôtale de la cathédrale de Toulouse, et est inhumé le 26 septembre suivant, en la cathédrale Saint-Michel de Carcassonne[63].
Supports divers portant marques de la famille du Chastel
Manuscrits
Roseline Claerr, archiviste paléographe, ingénieur de recherche CNRS en analyse de sources anciennes, a réalisé une étude sur l’un des premiers grands couples de bibliophiles connus que furent Tanguy (IV) du Chastel et Jeanne Raguenel-Malestroit en relevant la composition de leur « librairie » :
Chantilly musée Condé 722 (+ Paris BnF Fr. 50 et 51). Vincent de Beauvais, Miroir historial [voir description sur le site Calames]
Chantilly musée Condé 882. Chartier A., Le Quadrilogue invectif [ibid.]
La Haye Museum Meermanno-Westreenianum 10 A 17. Jehan de Courcy, La Bouquechardière
Oxford Bodleian Library Douce 352. Boece, Livre de Consolacion
Oxford Bodleian Library Rawlinson D 876-877. Valère Maxime, Facta et dicta memorabilia, trad. Simon de Hesdin & Nicolas de Gonesse
Paris Arsenal 3514. Jehan de Courcy, La Bouquechardière
Paris BnF Fr. 25. Saint Augustin, La cité de Dieu, Raoul de presles (trad.)
Paris BnF Fr. 569. Brunetto Latini, Le Trésor
Paris BnF Fr. 723. Leonardo Bruni, Première guerre punique, Jean Le Bègue (trad.)
Paris BnF Fr. 738. Valère Maxime, Facta et dicta memorabilia, Simon de Hesdin & Nicolas de Gonesse (trad.)
Paris BnF Fr. 1276. Honoré Bovet, L’Arbre des batailles
Paris BnF Fr. 2663-2664. Froissart, Chroniques
Paris BnF Fr. 6354-6359. Vincent de Beauvais, Miroir historial, Jean de Vignay (trad.)
Paris BnF Fr. 9186. Le Mignon, recueil
Paris BnF Fr. 12781. Débat de Fortune et de Vertu devant Raison
Paris BnF Fr. 17270. Grandes Chroniques de France
Paris BnF Fr. 22532. Barthélémy l’Anglais, Le Livre des propriétés des choses, Jean Corbechon (trad.)
Paris BnF Nlle Acq. Fr. 21013. Flavius Josèphe, Les Antiquités judaïques ; De la Guerre des Juifs, trad. Anonyme
Vienne ONB 2544. Valerius Maximus, Dictorum factorumque memorabilium libri IX
Vienne ONB 2551. Philippe de Mézières, Songe du viel Pelerin[64]
Vienne ONB 2552-1553. Ludolphe de Saxe, Vie de N. S. Jésus Christ
Vienne ONB 2555. Boccace, Des cleres et nobles femmes
Vienne ONB 2559. Petrarque, Des remèdes de l’une et l’autre fortune, Nicolas Oresme (trad.)
Vienne ONB 2560. Boccace, Des cas des nobles hommes et femmes, Laurent de Premierfait (trad.)
New York Public Library, Spencer 041. En deux volumes, Histoire ancienne jusqu’à César. 240 + 198 f. 392 x 280 mm. Seconde moitié du XV siècle14.
Collection particulière. Histoire ancienne jusqu’à César, en français, présentée en 2002 par la librairie Heritage Book Shop, Inc de Los Angeles (CA). 376 f. 341 x 252 mm. Armes de Tanguy du Chastel et de Jeanne Raguenel-Malestroit au f. 1. Passé ensuite au château d’Anet. 2 col. 41 lignes. Manquent f. entre 136 et 137, 151 et 153, 365 et 367.
Catalogue des manuscrits trouvez après le décès de Madame la Princesse, dans son Château Royal d’Anet, 1723.
Vente Christie’s, London, 12 novembre 2008, lot 13.
Collection particulière. Mansel J., La Fleur des Histoires. 375 f. 345 x 250 mm. Passé également dans les collections du château d’Anet (Diane de Poitiers). Ventes Sotheby’s du 3 décembre 1951 (lot 20) ; Christie’s du 11 juillet 2000 (lot 86)
Collection particulière. Livre d’heures à l’usage de Rouen. 116 f. 182 x 127 mm. Vente Sotheby’s du 10 décembre 1969 (lot 62). Voir un autre Livre d’heures (artiste tourangeau) du catalogue Quaritch d’octobre 1908 (lot 423), 145 f., donné comme provenant d’un du Chastel[65].
Autres références:
Collection particulière. Livre d'heures (de Tanguy IV du Chastel) à l'usage de Rome. 162×115mm en latin et français, [France (Paris), c.1470s]. Vente Sotheby's à Londres (173,000 GBP) le 07 juillet 2015 (lot 85). Réalisé pour le noble breton Tanneguy IV du Chastel (1425-77), grand écuyer de France sous Charles VII et gouverneur du Rousillon et de la Cerdagne sous Louis XI. Avec un appétit insatiable pour les manuscrits enluminés, il commanda de nouveaux livres, et en 1476, il reçut de nombreux manuscrits confisqués à Jacques d'Armagnac, duc de Nemours, héritier d'une grande partie de la bibliothèque de Jean de Berry ; l'importante bibliothèque de Chastel est maintenant dispersée, avec de nombreux volumes conservés dans les bibliothèques nationales de Paris et de Vienne. Ce livre d'heures comprend le portrait de Tanneguy du Chastel (f.26r) et les devises " BESOING EN AY " (f.25v) et " LA ME VEUGE " (f.159v). De nombreuses miniatures comportent ses armoiries, burelé de 6, d'or et de gueules (ff.26r, 46r, 60r, 66r, 71v, 153r, 160r), qui ont été surpeintes et ne sont visibles qu'au dos de chaque feuille[66].
La « librairie » de l’évêque Jean du Chastel fut certainement dispersée à sa mort. La mention explicite du notaire sur ses ouvrages montre qu’elle avait été soigneusement inventoriée après son décès[59].
Copenhague, Bibliothèque royale
Thott 359. Tancrède de Bologne, Roffredo de Bénévent, etc. XIVe s.
Gl. Kgl. S 197. Jean André, etc.. XIIIe s.
Gl. Kgl. S 198. Jean André, Gencellinus de Cassaneis, etc. XIVe s.
Fr.. 6261. Histoire de l’ancien et du nouveau Testament en provençal. XVe s.
Lat. 8926. Innocent IV, Commentaire sur les Décrétales ; Guillaume de Mandagout, De electionibus. XIVe s.
Coimbra, Biblioteca Geral da Universidade
Coimbra BU 721. Jean de Imola. Commentaire sur les Décretales.
Coimbra BU 722 et 723. Dominique de Sancto Geminiano, Commentaire sur les Décrétales.
Coimbra BU 724. François de Zabarellis. Lecture sur les Décrétales.
Coimbra BU 725. Jean de Imola. Commentaire sur les Clémentines. XVe siècle[63]
Manuscrits "annexes" en lien avec des personnages précités:
Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève, 0022. Codicologie: codex ; parchemin ; 545 ff.; 455 mm x 320 mm. Auteur Petrus Comestor, Guiart des Moulins (traducteur). Titre: Bible historiale. Enluminures attribuées à Maître de Fauvel. Possesseur Hervé VII de Léon, Paris, abbaye Sainte-Geneviève. Notes: F. 545, Hervé de Léon a noté la date de 1341 : ms. forcément antérieur[67].
Chantilly, Musée Condé, 0495 (0942). Codicologie: codex ; parchemin ; 118 ff. (116, II); 185 mm x 132 mm. Auteur : Christine de Pizan. Titre : Epistre Othea. Origine : France du nord ? Datation: 15e s. (quatrième quart). Possesseur : Catherine de Coëtivy. Notes : manuscrit acquis par Catherine de Coëtivy après la mort de son époux vers 1485 ; armoiries en losange, f. 2v (cf. Roseline Harrouët) ; monogramme 'AK' de Catherine de Coëtivy et d'Antoine de Chourses.
. Chantilly, Musée Condé, 0130 (0526). Codicologie: codex ; parchemin ; 277 ff. (V, 271, I); 386 mm x 267 mm. Auteur: Hugo Ripelin de Argentina, anonyme (traducteur). Titre: Somme abregiet de theologie. Origine: France du nord (Paris ?). Datation: 1481. Possesseur: Antoine de Chourses, chambellan de Louis XI (commanditaire), Catherine de Coëtivy. Notes: F. 276, colophon avec date, lieu et commanditaire : 'Ce présent volume fut escript et achevé à Hesdin par l'ordonnance et commandement de Anthoine de Choursses, seigneur de Maignyé et du Bois de Maine, conseillier et chambellan du roy et son gouverneur à Béthune, le premier jour d'aoust l'an mil CCCC IIII XX et I'. Même copiste que "Chantilly, Bibl. du château, ms. 0770 (1055)". Armoiries, monogramme 'AK' et emblèmes (roses et licorne) de Catherine de Coëtivy.
Sceaux
Martine Fabre, Docteur en histoire (Sorbonne, Paris IV), chercheur associé au Centre de Recherche Bretonne et Celtique (CRBC), inventorie dix-sept témoignages, cités par ordre chronologique, avec les titres et qualités pris aux documents scellés et aux armoriaux.
seigneur Bernard du Chastel, chevalier, attesté en 1274.
Tanguy, chevalier bachelier, capitaine des châteaux et ville de Brest avec Henri de Kaer pour la comtesse de Montfort, en 1342. En 1350, il est seigneur du Chastel.
Gacien, chevalier, attesté en 1369. C’est probablement lui le sénéchal d’Agenais, gouverneur de Marmande et de Damazan, capitaine de Bouglon en 1372 et 1374. L'Inventaire des sceaux de la collection des pièces originales du Cabinet des titres à la Bibliothèque nationale. Tome premier / par Roman, Joseph (1840-1924), édité en 1909, donne la description suivante: 2966 CHÂTEL (GASSION DU), chevalier, gouverneur de Marmande, Caumont, Montpouillan, Samazan, Bouglon, Le Puech, Villefranche, Goutaut, Damazan et Faolhec. Chevalier debout armé de toutes pièces, tenant une lance et portant à son bras gauche un écu en targe à un château à trois tours accompagné d'une étoile au quartier dextre du chef et d'une tête de profil tournée à dextre, au quartier senestre; au bas, à droite et à gauche, un griffon. Quittances en blanc, 13 et 23 septembre 1372, 17 septembre 1374. — Sceau ogival, de 28 mill., cire rouge, simple queue de parchemin. — T. 702, D. 16271, p. 6 à 8[49].
Hervé, sire du Chastel, chevalier, qui jure et scelle l’acte de ratification du second traité de Guérande à Guingamp, en 1381.
Mahieu, chevalier, attesté en 1392.
Guillaume, chevalier, chambellan du roi Charles VI et du duc d’Orléans, qui participe au combat de Montendre, un combat en champ clos qui oppose quatre français et quatre anglais, en 1402. (à Montendre il s'agirait du combat des sept)
Hervé, écuyer, attesté en 1415-1416.
Olivier, sire du Chastel, chevalier, attesté par les sources de 1419 à 1427. Il ratifie le traité de Troyes en 1427, aux côtés de l’amiral de Bretagne, Jean sire du Penhoat, les deux sceaux apposés au même acte. Mais Olivier scelle aussi pour ses pairs, Sylvestre seigneur de La Feillée, Jean de Malestroit, seigneur de Kaer et de Beaumont, Guillaume seigneur de Ploeuc et Jeau de Kermellec, seigneur de Châteaugal. C’est lui le sénéchal de Saintonge, en 1416, mort en 1455.
Tanguy, chevalier, chambellan de Charles VI, régent puis roi, maréchal de Guyenne en 1416, maréchal des guerres en 1420 ; prévôt de Paris en 1416 et 1418; gouverneur d’Aigues-Mortes en 1434; viguier et châtelain de Beaucaire et d’Aigues-Mortes en 1438; lieutenant du gouverneur du Languedoc en 1446 et 1454. Enfin, il est chevalier de l’ordre du Croissant, un ordre de chevalerie créé par René d’Anjou en 1448, et figure à ce titre dans l’armorial de l’Ordre, mais avec la mention « trespassé », le recueil vraisemblablement établi après sa mort.
Un membre non identifié de la maison, attesté en 1456.
Tanguy, chevalier, vicomte de la Bellière, seigneur de Rénac, chambellan du roi, premier écuyer de corps et maître de l’écurie du roi, en 1460; gouverneur du Roussillon, en 1476.
Jeanne de Malestroit, veuve du précédent, son témoignage daté de 1481 et de 1492.
Tanguy seigneur du Chastel, en 1497.
Olivier, évêque de Saint-Brieuc [1506-†1525], son sceau attesté en 1519.
Rénac, son sceau attesté en 1499. une cour de justice établie, aux armes d’un Du Chastel
François, sire du nom, au XVe siècle, représenté dans les armoriaux factices.
Olivier sire du Chastel, commissaire de la montre reçue à Lesneven, en 1467, avec Guillaume de Penhoat, Tanguy de Kermavan et Thomas de Kerazret, représenté dans les armoriaux factices[68].
Sépultures
Basilique Saint-Denis
Deux seigneurs du Chastel ont été inhumés à la Basilique Saint-Denis, par la volonté des rois de France:
Guillaume III du Chastel, Grand panetier de Charles VII, écuyer du dauphin, le futur Louis XI. Le seigneur Guillaume du Chastel (on dit aujourd'hui Duchatel), grand pannetier du roi Charles VII, fut tué le 20 juillet 1441, en défendant, pendant le siège de-Pontoise, le passage de l'Oise contre les Anglais. En récompense de ses services, le roi ordonna qu'il fût « ensépulturé à Saint-Denis » où un tombeau de pierre, supportant sa statue couchée, également de pierre, lui fut édifié dans la chapelle de Notre-Dame la Blanche, avec l'épitaphe suivante : « Ci gît noble homme Guillaume Du Chastel de la Basse Bretagne, pannetier du roi Charles VII et écuyer d'écurie de monseigneur le Dauphin, qui trépassa le 23 de juillet, l’an de grâce 1441, durant le siège de Pontoise en défendant le passage de la rivière d'Oise, le dit jour que le duc d'York la passa pour cuider lever le dit siège, et plut au roi pour sa grande vaillance et les services qu'il lui avait faits en maintes manières, et spécialement en la défense de cette ville de Saint-Denis contre le siège des Anglais, qu'il fût enterré céans. Dieu lui fasse merci. Amen. »[69] (1441, 12 décembre - Mandement du roi pour l'exécution, par l'amiral de France (Prigent VII de Coëtivy) et autres, du testament de Guillaume du Chastel, et pour l'érection de son tombeau en l'église Saint Denis, près Paris.)[70]
Église Saint-Paul, ancienne église des Cordeliers à Beaucaire
À la nef de l'église des Cordeliers du XIVe siècle fut ajouté en 1450 un chœur étayé de petits arcs boutants d'où émerge la flèche à crochets typique des clochers méridionaux du XVe siècle. C'est Tanneguy du Chastel, viguier de Beaucaire, qui en fut le maître d'ouvrage et un écu portant ses armes orne la clef de voûte sise face à la porte latérale donnant sur la rue Eugène-Vigne.
Tanguy III du Chastel mourut à Beaucaire en 1458 (il aurait eu 88 ans, étant né en 1370) selon les anciennes archives des Cordeliers, dans les sacs des Bulles no 85, on y voyait une note du marquis de Maillanne :
«Anno Domini 1457, die 12 junii quae erat Dominica Trinitalis, fuit consecrata ecclesia Fratrum minorum conventus Bellicadri, ad requisitionem domini praepositi Tanequini de Castro, per dominum Ervensem ad requestam domini legati Avenionensis, nepotis domini praepositi, coemiterium et claustrum, cujus expensoe per dominum praepositum solutœ sunt.»
Au bas de cet acte, on lit :
« Anno Domini 1458, et penultima martii, die jovis sancta migravit ad Dominum, serenissimus miles dominus Tanequinus de Castro, Bellicadri vicarius, et praepositus Parisiensis, et die mercurii sequenti, fuit tumulatus in choro ecclesiae istius conventus, à quo habemus singulis annis à civibus Arelatensibus 8’ junii pensionem sexaginta florenorum. Requiescat in Pace.»[71]
Gabriel du Châtel, évêque d'Uzès mort en 1463, enseveli dans l'église Sainte-Praxède de Rome, où se lit encore son épitaphe, rédigée par Alain de Coëtivy, son cousin, cardinal d'Avignon.
Pierre tombale de l'église Sainte-Praxède, dans le pavement de la nef gauche, entre la troisième et la quatrième colonne. Elle est aujourd'hui complètement effacée :
« I) — GABRIELI DE CASTRO EPO
II) — VTICEN ORIGINE BRITONI CONSOBRINO CARISSIMO ALANVS SACRE EDIS
III) — CARDINALIS AVINIONEN IN MERENTI
IV) — FECIT OBIIT ANO XPI MCCCCLXIII MENSE SEPTEMBRI ETATIS SVE XXXIIII[72] »
Tanneguy IV du Chastel fut tué d'un coup de fauconneau le au siège de Bouchain (Nord), en Picardie, au cours d'une guerre contre la Bourgogne, après la mort de Charles le Téméraire. Louis XI le fit inhumer à Notre-Dame de Cléry, où lui-même se fera enterrer en 1483. "Le grand sarcophage dans la crypte de la basilique de Notre-Dame de Cléry, a été ouvert le 9 septembre 2001. On y a trouvé des ossements (notamment de Tanguy du Chastel) dont l'étude a été effectuée par Sergueï Alexandrovitch Gorbenko, de l'Institut de reconstruction anthropologique de Lvov, en Ukraine."[73],[74] La tombe de Tanguy du Chastel était située "à droite de l'escalier du caveau royal. Tanneguy était un géant de 1,91 mètre."[75]
Le gisant d'Auffray du Chastel est identique aux autres réalisés par le sculpteur Roland Doré : allongé, mains jointes, et vêtu de la même armure au col à plis empesés, il porte à son bras gauche l'écusson des Du Chastel, "fascé d'or et de gueules de six pièces", qui cache la garde d'une longue épée dont la lame descend jusqu'aux solerets. Ses pieds reposent sur un lion. Une banderole en breton se déploie sur le dos de la bête et donne la devise des Du Chastel e, breton : MAR : CAR : DOE, "S'il plait à Dieu".
Armoiries Du Chastel de Châteaugal. De gueules à trois châteaux d’or, deux et un. Collier de l'Ordre de Saint-Michel. Couronne de marquis. Devise : DIEV : POVRVOIRA. Cette devise n'est attestée ou relevée nulle part sous sa forme française, mais celle des de Goësbriand est "Dieu y pourvoira". Chateaugal (de) sr dudit lieu et du Granec, par. de Landeleau, év. de Cornouaille. De gueules à trois châteaux d'or. Jeanne, abbesse de la Joie en 1370, † 1390. La branche aînée fondue en 1312 dans les Kermellec qui adoptèrent les armes de Châteaugal, en retenant le nom de Kermellec, d’où la seigneurie de Châteaugal a passé par alliance en 1433 aux du Chastel-Mezle. Au pied du gisant, le lion portant sur une banderole la devise MAR : CAR : DOE, "Sil plait à Dieu", forme bretonne équivalente de DIEV POVRVOIRA. Selon Kerbiriou, "Depuis 1438, la seigneurie de Châteaugal était passée par alliance à cette branche de Mezle, dont la devise était : Da vad e teui et Mar car Doue. " Dans le culturezine d'Hervé Torchet la devise est celle de Tanneguy II du Chastel en 1449 : "Devise “ marc car doué ” ( s’il plait à Dieu ) sur son écu , “ da vad è tevy ” ( tu n’as qu’a venir) sur sa bannière, cri de guerre de sa maison, Tanneguy II du Chastel 1449". Mais avec une erreur de transcription sur "marc" au lieu de "mar".
Armoiries Du Chastel en alliance avec Ploeuc d'hermines à trois chevrons de gueules et Kermellec vairé d'argent et de gueules à la bordure engreslée d'azur. Mariage de Henri du Chastel, seigneur de Mezle et de Isabeau de Kermellec, dame de Châteaugal et fille de Jehan, vers 1420[76].
Église Notre-Dame de Confort-Meilars
L'église Notre-Dame de Confort est construite sous François Ier, entre 1528 et 1544. Elle a été fondée par Alain III de Rosmadec, marquis de Pont-Croix et comte de Molac, et son épouse, Jeanne du Chastel. Elle présente toutes les caractéristiques de la première période du style ogival.
La maîtresse vitre de l'église est consacrée à l'arbre de Jessé[77],[78], au bas on distingue le prophète Jérémie qui présente le donateur Alain de Rosmadec et en vis-à-vis, Jeanne du Chastel (fille Olivier du Chastel + 1476 et Marie de Poulmic, alliance Rosmadec) présentée par le prophète Isaïe. Sa robe damassée, sa chemise blanche à col montant, ses bijoux (collier, broche, bagues à tous les doigts), ses manches réalisées avec ce verre rouge gravé de la robe de Jessé et la présence de crevés (ou taillades) propres aux règnes de François Ier et de Henri II dans l'histoire du vétêment, confirment une datation vers 1530[78],[79].
La chapelle Sainte-Barbe est située sur la commune de Le Faouët dans le Morbihan, étape sur un des chemins bretons du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle et sanctuaire attirant de nombreux fidèles lors du pardon de sainte Barbe. La chapelle est éclairée par six baies, dont quatre (baies 1 ; 2 ; 3; et 6) ont conservé leur verrières d'origine, installées entre 1512 et 1515 lors de sa construction commanditée par le seigneur du lieu, Jean de Bouteville. La baie 2, dite de la Transfiguration, se situe à l'est de l'autel principal, sur un mur oblique délimitant le chœur de cette curieuse chapelle dépourvue de nef.
La donatrice Jeanne du Chastel (fille Tanguy du Chastel +1521 et Marie du Juch, alliance Bouteville) est présentée par sainte Marie-Madeleine au registre inférieur de la baie 2. Elle est à genoux face au prie-dieu où est ouvert son livre d'Heures. Elle porte la coiffe noire type "Anne de Bretagne" déjà décrite sur la donatrice de la baie 1. De même, elle porte le bustier à décor médian de médaillons dorés, et à encolure carrée, également décrit en baie 1. Par contre, la lourde chaîne en or à anneaux ovales, signe de richesse et donc de haute noblesse, ne se trouvait pas en baie 1. C'est un argument possible pour identifier ici Jeanne de Chastel, la dame de Faouët "en exercice". Les armoiries parti Bouteville et de Chastel de sa robe nous y incitent, mais comme elles sont dues à une restauration, elles ne sont pas un indice fiable d'identification. De même, la manche bleue et son revers en verre vert gravé est l'œuvre d'un restaurateur. L'altération des mains et du livre témoigne de leur ancienneté. Au-dessus de la niche violette à cul-de-four, les deux anges joueurs de cornemuse sont présents comme en lancette A (et en lancette C)[78],[80].
Généalogie
À la réformation de 1491, la famille du Chastel avait justifié de quatorze générations[2], la famille était donc toujours en possession, à la fin, dès la fin du XVe siècle, de documents prouvant son ascendance probablement jusqu'au XIe s. Selon Olivier Rouchon, docteur en histoire et maître de conférences à l'université d'Avignon; disposer d’une généalogie sur titres devait être peu commun dans le royaume de France au début du XVIe siècle car il n’y avait pas encore de pression étatique contraignant les familles nobles à prouver leur ancienneté. Des recherches de noblesses avaient lieu dans quelques régions qui constituaient des cas particuliers, notamment en Normandie de 1463 à 1523; à cette dernière date, la plupart des nobles de Normandie furent capables de « déclarer leur généalogie » et de la prouver avec des actes mais sur trois à cinq générations en général[1].
Le Bulletin de la Société académique de Brest, tome XIX, 1894, cite au sujet de la réformation de 1491: "1491, date mémorable, où les ombres des vieux Tierns bretons gémirent et pleurèrent dans leurs sarcophages de granit, sur l'indépendance ravie à leur ancienne Bretagne, soudée indissolublement à la France, par le mariage de la duchesse Anne avec le roi de France, Charles VIII."[81].
Cette généalogie[82] est simplifiée et reste lacunaire[83] :
Les documents présentés à la réformation de 1491 devaient probablement couvrir les XIe et XIIe siècles, les mentions de personnages pour cette période ci-dessous peuvent constituer des cas d'homonymies ou non mais peuvent également être issus de documents douteux indépendant de la famille du chastel en particulier (cf listes de Delvincourt "où sont mentionnés tous les nobles du duché").
1057 à Nantes et 1080 à Rennes : premières mentions de personnages dits "du Chastel" appartenant ou non à ce lignage dans des actes officiels.
Marc du Chastel (Marc de Castro) témoin dans une charte de saint-Georges en 1080[84].
Arthur du Chastel (Artur de Castello), témoin dans un acte donné en 1086 au profit de l’abbaye Saint-Florent de Saumur par Giron pourrait être apparenté à ce dernier, détenteur du château qui depuis porte son nom (Châteaugiron)[85].
1185 : deux membres dits "du Chastel" participent à une assise tenue cette année-là par Geoffroy II, duc de Bretagne. Cette référence correspond à une des listes dressées vers 1780 par Nicolas Delvincourt "où sont mentionnés tous les nobles du duché"[86], ces listes constituant de faux documents[87].
vers 1250 : Bernard du Chastel époux de Constance[85] de Léon, scelle de son sceau un acte en 1274. « Il y est représenté à cheval, tenant l'épée haute de sa main droite, et soutenant de la gauche un écu chargé de fasces, le cheval caparaçonné aux mêmes armes. »[88]
fin XIIIe siècle : Hervé du Chastel (son existence est attestée par des actes de 1288 et 1294), époux de Sybille de Leslem, reçoit en fief le bourg de Recouvrance en remerciement de sa résistance lors d'un siège de Brest par les Anglais, probablement en 1296. « La Motte-Tanguy, sur laquelle s'élèvera plus tard, à l'initiative de Tanguy Ier du Chastel, la bastide de Quilbignon, marquait le siège de cette juridiction »[89]. Cette tour, désormais connue à Brest sous la dénomination de tour Tanguy, avait été construite pour asseoir le pouvoir de cette seigneurie, en face du château qui représentait le pouvoir ducal.
Bernard II du Chastel, époux d'Éléonore de Rosmadec.
? - 1370 : Guillaume Ier du Chastel, époux d'Alix de Lesourny, sire du Chatel et de Coetangars (titre qu'il hérite de son frère Garfin, décédé sans postérité). Il rendit de grands services au duc de Bretagne Jean pour le compte duquel il demeura prisonnier, payant 6 000 écus d'or pour sa rançon.
Hervé II du Chastel (1340 -1397), seigneur du Chastel, Leslem et Lesourmy, qui épousa en 1360 Méance de Lescoet. Il se battit pour le compte du roi Charles V. Il eut quatre fils :
? - 1537 : François du Chastel, épouse en 1522 Anne Duchastellier.
? - 1555 : Claude du Chatel, baron de Juch, épouse Claude d'Acigné. Il n'en eût que deux filles, ce qui provoqua l'extinction de cette branche aînée des Du Chastel
Anne du Chatel, épouse Guy de Rieux (fils aîné de Jean V de Rieux et de Béatrix de Jonchères et frère de René de Rieux, dit « Sourdéac »).
Jeanne du Chatel, épouse Charles Gouyon de la Moussaye.
Gabriel du Chastel, seigneur de Coetangars, épouse Jean de Saint-Gouhenon
Tanguy du Chastel, seigneur de Coetangers, épouse Marie de Kerguiziau
Olivier du Chastel, abbé de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas entre 1536 et 1550. Fils de Tanneguy IV du Chastel, il est le constructeur de la fontaine Notre-Dame-des-Fontaines à Daoulas et fut inhumé dans le chœur de l'église abbatiale.
Guillaume du Chastel, seigneur de Coetangars, époux de Marie de Kerazret, puis de Leventze de Kermeno. Il aurait été capitaine de Brest selon Jean-Baptiste Ogée, mais plus probablement commandant du ban et de l'arrière-ban de l'évêché de Léon, combattant notamment en 1558 les Anglais qui avaient envahi et pillé Plougonvelin.
Jean du Chastel, seigneur de Coetangars, gentilhomme de la Chambre du Roi, chevalier de l'Ordre de Saint-Michel, épouse d'abord Marguerite du Cosquier, puis en 1625 Marie Le Long de Keranroux, qui le rendit père d'au moins trois fils :
Ignace-François du Chastel, époux de Marie de Kerman.
Marc-Antoine du Chastel, seigneur de Kéranroux.
Tanguy du Chastel, baron de Bruillac, épouse en 1659 Françoise de Kerprigent.
Jacques-Claude du Chastel, épouse en 1691 Marguerite de La Porte.
Hyacinthe-Marie du Chastel, chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, épouse en 1730 François-Mauricette de Kergariou.
Jacques-Thomas du Chastel, lieutenant de vaisseau du Roi, tué en 1759.
Raymond-Balthazar du Chastel, époux de Louise des Vergers.
Claude-Tanguy du Chastel, épouse en 1770 Marie-Louise de Kerliviau, capitaine de vaisseau du Roi.
1742 - 1816 : Victor-Pierre du Chastel, époux de Catherine de Saint-Gervazy.
1790 - 1865 : Gabriel-Victor du Chastel, épouse à la Martinique Marie d'Anglars de Bassignac.
Louis-Jonathas du Chastel, inspecteur général des troupes du Roi en Amérique, chevalier de Saint-Louis, gouverneur de Marie-Galante.
↑ a et bOlivier Rouchon, L’opération généalogique : cultures et pratiques européennes, XVe – XVIIIe siècle : pour un panorama des écrits généalogiques en France à la fin du Moyen Âge (XIVe-début du XVIe siècle), Germain Butaud, Presses universitaires de Rennes, , 278 p., p. 141-163, L'auteur cite notamment: "la famille du Chastel" qui prouva une filiation remontant à 1200 sur dix générations. Celle-ci est une famille homonyme de Normandie > H. Sauvage, « La Recherche de Jean Le Venart, lieutenant de l’élection de Coutances au siège de Saint-Lô, commissaire du roi en 1523 », Notices, mémoires et documents publiés par la Société d’agriculture, d’archéologie et d’histoire naturelle du département de la Manche, vol. 23, 1905, p. 66-89 ; vol. 24, 1906, p. 53-88 ; vol. 25, 1907, p. 67-96 ; vol. 26, 1908, p. 5-20. Sur la famille du Chastel, tirant son nom d’un lieu-dit de la commune d’Hébécrevon (Manche), et à ne pas confondre avec la célèbre famille bretonne homonyme, voir ibid., vol. 23, p. 73-74, 79-84.
↑ a et bProsper Jean Levot, Biographie Bretonne - Tome 1, Vannes, Cauderan, , p. 338.
↑Le Grand, Albert (15..-1640 ?), Les vies des saints de la Bretagne Armorique, Quimper, Derrien (Brest), Berche et Tralin (Paris), (lire en ligne), p. 650-656
↑Acte n°214401 dans Chartae Galliae. Edition électronique: Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, 2014. (Telma). Date de mise à jour : 01/08/13. Première version : 10 juin 2010. [En ligne] http://telma.irht.cnrs.fr/outils/chartae-galliae/charte214401/
↑ a et bAnnales de Metz, AD 890 : « Il existait dans ce temps entre Alain et Judicaël ducs des Bretons une grave contestation au sujet du partage du royaume. Les païens ayant trouvé les Bretons dans cette division, combattant chacun séparément pour son compte et non d’un général effort et se refusant l’un l’autre le secours comme si la victoire devait appartenir à chacun non à tous, éprouvèrent de graves échecs ; ils furent égorgés de tous côtés et toutes leur possessions enlevées jusqu’à la rivière du Blavet. Alors enfin s’apercevant combien leur discorde leur avait été funeste et combien elle avait augmenté les forces de leurs ennemis ils se rallièrent mutuellement par des envoyés, convinrent du temps et du lieu du rendez-vous et réunirent pour faire la guerre leurs forces communes. Judicaël qui plus jeune était plus désireux d’illustrer son nom, sans attendre Alain engagea les combats avec ses compagnons, tua beaucoup de milliers d’ennemis, força le reste à se réfugier en un certain canton où iles ayant imprudemment poursuivis plus loin qu’il n’aurait dû, il fut tué par eux, ne sachant pas qu’il est bien de vaincre mais non de pousser plus loin la victoire, car le désespoir est à redouter. Ensuite Alain ayant rassemblé toute la Bretagne, fit vœu que si par la grâce divine, il parvenait à vaincre ses ennemis il consacreraient à Rome, Dieu et à St Pierre la dixième partie de tous ses biens. Tous les Bretons ayant également formé ce vœu, il s’avança au combat et en étant venu aux mains il fit un si grand carnage des ennemis que quinze mille qu’ils étaient auparavant à peine 4 000 regagnèrent-ils la flotte. ».
↑Henri Waquet, « « Sur le sobriquet de Barbetorte » Notes de lectures », Annales de Bretagne, Tome 51, numéro 1, , p. 230-231
↑Arthur de la Borderie, Histoire de la Bretagne, Vol II, 1899, réédition par Joseph Floch à Mayenne, , p. 387
↑DUCELLIER, Guy, « Les Nuz de Kergournadec’h..... », art. cit., p. 39 ; BOURGÈS André-Yves, « Les origines fabuleuses de la famille du Chastel », dans COATIVY, Yves (dir.), Le Trémazan des Du Chastel, actes du colloque de Brest de juin 2004, Brest-Kersaint, 2006, p. 35.
↑Frédéric Morvan, Le Léon féodal au XIIIe siècle (lire en ligne), p. 50
↑Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, Précis analytique des travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, , p. 37
↑ ab et cInventaire des Monuments et Richesses artistiques de la France : Commission régionale Bretagne, Y-P. Castel, Y. Dautier, J-C. Menou, D. Moirez., Notre-Dame du Crann en Spézet ses vitraux et ses sculptures, Châteaulin, JOS le Doaré, (lire en ligne)
↑Ambroise Tardieu, Le Livre d'or des Croisés à Clermont-ferrand (19 mai 1895), Clermont-Ferrand, Impr. Protat frères, (lire en ligne), p. 97
↑ ab et cFrançois le Bot, président du cercle archéologique Brestois, Compte rendu des sondages effectuées sur les ruines du château féodal de Pont-ar-C’hastel. Numéroté "1281", Cercle archéologique - 45 rue Jean Macé, Brest - 29N -, Cercle archéologique Brestois, (lire en ligne)
↑Société académique de Brest, Bulletin de la Société académique de Brest, Paris, (lire en ligne), p. 249-307. Notamment p. 250 (« Penfeld / Penfeel ») : « Il est naturel d'inférer que les seigneurs (de la maison du Châtel) étaient propriétaires de la Penfeld ou tout du moins d'un droit de parcours sur toute son étendue. »
↑Hypothèse de rapprochement entre un « lieu », probable « château d'importance / ville close » et la Penfeld :
« Le château de Brest est situé au centre-ville. Son entrée principale s'ouvre sur le boulevard des Français-Libres. Il est construit sur un éperon rocheux que la rivière a creusé dans la falaise à l’embouchure de son estuaire. Depuis ce lieu où il domine la mer, il contrôle l’accès à la Penfeld et la remontée de l’Élorn vers Landerneau tout en surveillant une majeure partie de la rade et son entrée : le goulet. »
↑Bernard du Chastel était époux d'Amé/Anne de Léon. Amé de Léon est aussi le nom de la fille d'Hervé IV vicomte de Léon, avec elle s'éteint le lignage des vicomtes de Léon.
↑Contributeur : La Borderie, Arthur Le Moyne de (1827-1901). Éditeur scientifique., Recueil d'actes inédits des ducs et princes de Bretagne (XIe, XIIe, XIIIe siècles) : publ. et annotés par Arthur de La Borderie,..., Rennes, Impr. de C. Catel, , 326 p., 1 vol. (lire en ligne), p. 250-251 et p. 261-263.
↑Armorial et nobiliaire de l'évêché de Saint-Pol-de-Léon en 1443 par le marquis de Refuge, retirage Memodoc (ISBN2-914611-09-9), p. ?[réf. non conforme].
↑Frédéric Morvan, « Le Livre des Ostz (1294), un éclairage sur les rapports du duc avec la noblesse bretonne à la fin du XIIIe siècle », dans Jean Kerhervé (dir.), Noblesses de Bretagne du Moyen âge à nos jours (lire en ligne).
↑En 1274, Bernard du Chastel, n'étant pas "seigneur du chastel", ne tirerait à priori pas son nom de la seigneurie du chastel contenant le château de Coëtangars-Pont-ar-C'hastel reçu en 1343.
↑Le "nom propre" désignant un lieu pourrait-être situé en Bretagne ou hors de Bretagne.
↑ abc et dHervé Torchet, Illustrations de Annick Chauvel, Préface de Michel Nassiet, Diocèse ou évêché de Saint-Malo : Réformation des fouages de 1426, les Éd. de la Pérenne, , p. 165-166, alliance Quelen-du Chastel p 235-236
↑Lieu de conservation: Archives nationales de France Cote: J 241B no 41 Support: parchemin Hauteur sans repli: 116mm Largeur: 246mm Nombre de sceaux sur l’acte: 3 Langue du document: Français Nature diplomatique de l’acte: lettre Date (exacte n.s. par défaut) : 1342 Date quantième: vendredi 1er mars 1342 - le vendredi qui suit Reminiscere de l'année 1341 (a. st.)Style de l'acte: ancien styleLieu d'émission :Jeanne de Monfort devait être à Brest lorsqu'elle accorda cette trêve, car des lettres de sauvegarde qu'elle délivra aux habitants de Saint-Malo sont données « à Brest, le jour où l'on chante Reminiscere l'an MCCCXLI. » (AN, J 241B, no 40.)Analyse :Lettre de trève conclue entre Jeanne de Flandre-Montfort et Charles de BloisFormule de corroboration :Donné tesmoen nostre grant sael et ensamble o le sael nostre très cher et très aemé et féal bachelier monseigneur Tengui dou Chatel nostre cappitaine de Brest, tant pour li que pour ceulx de la ville de Brest, et le sael nostre aemé et féal bachelier monseigneur Henri de Kaer, le vendredi amprès Reminiscere l'an mil trois cens quarante et un.Commentaire :Jeanne de Flandre s'intitule dans l'acte « Nous Jehane de Flandres duchesse de bretaigne comtesse de richemond de monffort et vicomtesse de limoges ».2 sceaux pendants sur simple queue de parchemin. Traces du 3e sceau, disparu.Analyse et transcription :Chroniques de J. Froissart, t. 3e, 1342-1346, éd. Luce, Siméon, Paris : Mme ve Jules Renouard, 1872, n. 1 p. iihttp://www.sigilla.org/fr/sgdb/acte/27943
↑Pitre-Chevalier ou Pierre-Michel-François Chevalier, La Bretagne ancienne et moderne, Paris, W. Coquebert, 656 p. (lire en ligne), p. 350
« Guillaume de Bohun, Robert d'Artois... et autres seigneurs anglais débarquèrent avec leurs soldats à Brest. Jeanne alla les y recevoir avec Mauny, et deux expéditions furent résolues, l'une conduite par Gauthier de Mauny et Tanneguy (Ier) du Chastel et l'autre par Robert d'Artois. »
↑Jocelyn Martineau et Patrick Kernevez pour l'institut National de Recherches archéologiques préventives, Château de Roc'h Morvan - La Roche Maurice (29237002AH-Finistère) : Rapport intermédiaire 2003 : Volume 1 texte, , 278 p., Rymer, Foedera, II, 1240 (indication de M. Jones) p.27.
↑ ab et cPatrick Kernévez - Mémoire de la société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, Les châteaux du Léon au XIIIe siècle, , p. 111-112
↑ a et b- Famille de Bohun ayant fourni des lords-grands-connétables d'Angleterre du XIIe au XIVe s.↵↵- Famille de Fiennes, Maud est la grand-tante de Robert de Fiennes connétable, Maud selon les généalogistes est aussi la sœur de Robert de Fiennes seigneur de Heuchin époux de Colle (Colaye, Caule, Claude) de Luxembourg donnant les seigneurs dits "du Bois" (d'Esquerdes, d'Annequin), de Boyeffles, et de Raincheval (Cf Lefebvre, Histoire générale et particulière de la ville de Calais et du Calaisis ou pays reconquis, Paris, Debure, 1766, p. 665-666). Au XIVe-XVe s, on trouve notamment Jean, seigneur du Bois et d’Annequin, chevalier, conseiller et chambellan du duc de Bourgogne Jean sans peur, capitaine de L’Écluse de 1411 à 1415, tué à Azincourt le 25 octobre 1415 (AD Nord, B 4088, fol. 90 r°) fils de Jean du Bos, châtelain de Beuvry en 1360 (A.Dep. P.-de-C., A693, 18 juillet 1360) époux de Jeanne d'Annequin en 1362, sœur de Gilles d'Ennequin dit l'Esclave (bâtard) et sœur de Baudouin de Lens, sire d'Annequin (A.Dep. Nord, B 15733, 1372, relief d'Annequin), petit-fils de Baudouin I d'Annequin cité lors du procès de Robert d'Artois et nommé arbitre pour juger le différend qui existait entre la comtesse Mahaut d'Artois et la noblesse du pays. Baudouin de Lens, sire d'Annequin est présent lors de batailles en Normandie en 1351-1352, puis en Bretagne 1353-1354 où il fait la connaissance de Bertrand du Guesclin. Il est fait prisonnier en Angleterre avec le roi Jean le Bon dont il devient l'ami; nommé chambellan royal, libéré en 1357, en charge de plusieurs mission secrètes entre le roi et son fils le futur Charles V. Défend le château de Tonnerre contre le roi Edouard III en personne. Gouverneur de la Flandres Wallone à Lille et gouverneur de Douai, nommé en 1357 ou 1358 grand maître des arbalétriers (Bulletin de la Société d'études de la province de Cambrai, Lille. Volume 41,Numéro 2, 1946, p59-84). Il meurt en 1364 à la bataille de Cocherel où on le trouve aux côtés de Bertrand du Guesclin et Olivier de Mauny.↵↵Sur Jean du Bos tué à Azincourt: Azincourt par René Belleval, Paris, J-B Dumoulin libraire, 1865, p. 153. Sur Jean du Bos et les seigneurs d'Annequin: Memorial Historique et Archéologique du département du Pas-de-Calais, Par M. Harbaville, Tome Premier, Arras, Chez Topino, 1842, p. 298.↵↵Parmi les seigneurs dits « du Bois » de cette maison de Fiennes, on note également :↵↵Tristan du Bois (seigneur de Raincheval et Famechon (Somme)), gouverneur de Lille et de Douai en 1366 (fonction préalable de Baudouin de Lens, sire d'Annequin, grand maître des arbalétriers, frère de Jeanne de Lens mariée à Jean du Bois (de Fiennes) père de Jean II du Bois chambellan de Jean sans peur); bailli de Lille, Douai « et appartenances », et garde du sceau de la baillie de Douai en mars 1368 (Arch, nat., Xlc 19a, no 108; Bibl. Sainte-Geneviève, ms. F, fol. 13, p. 45). Des sceaux le qualifient conseiller du roi et bailli de Vermandois (16 novembre 1373), chevalier et commissaire des aides en Artois (9 juin 1382), conseiller du roi, gouverneur des baillies de Tournai et Tournésis (1388), cf G. Demay, Inventaire des sceaux de la collection Clairambault à la Bibliothèque nationale, n08 1141, 1259. — A. Coulon, Inventaire des sceaux de la Bourgogne, no 714. En 1393, il est nommé maître des requêtes de l'hôtel et le siège qu'il occupait alors aux requêtes du palais passa, malgré l'opposition de Philippe des Essarts, à M° Philippe de Corbie (Arch, nat., Xla 4788, fol. 13). Au nombre de ses amis figurent Eustache de Laistre et Jean Budé, notaire-secrétaire du roi. Il fut prévôt de l'église d'Amiens et chanoine de Tournai (Arch, nat., X1c47a, no 14, 7 août 1383). Le 25 décembre 1404, il fit son testament, légua des terres à ses frères Mansard et Gasselin Du Bos, à ses neveux, à sa sœur, la dame de Goy, et fixa le lieu de sa sépulture (Arch, nat., Xla 9807, fol. 201). 11 mourut en novembre 1407.↵↵Tristan du Bosc (Bois) : Maître des requêtes de l’hôtel du roi de France.↵↵Mansard du Bois (frère de Tristan) chevalier, chambellan de Louis d’Orléans, gouverneur du duché de Luxembourg, cité dans une lettre de Louis d’Orléans du 13 aout 1407 : « Loyz filz de roi de France, duc d’Orliens… c’est assavoir à nostre amé et féal chevalier chambellan messire Mansart du Bois, gouverneur du duché de Luxembourg... » Source : Publications de la section Historique de l'institut Royal Grand-Ducal de Luxembourg, Volume XL, Luxembourg, Imprimerie de la Cour, V. Bück, 1889, p. 129.↵↵Louis Ier d'Orléans est mort assassiné le 23 novembre 1407 sur ordre de son cousin Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Louis frère cadet du roi Charles VI, participait au conseil de régence du royaume de France pour suppléer son aîné atteint de démence.↵↵« La mort de Mansard du Bois... illustre chevalier picard...qui fut condamné à la peine capitale et pendu le 16 janvier (1411). On déplora sa fin ignominieuse… sa vaillance, sa générosité...sa personne lui avaient concilié l’affection de tous. Partisan du duc d’Orléans, et ne pouvant oublier l’assassinat de son père, il avait plusieurs fois reproché au duc de Bourgogne son attentat et sa perfidie, et déclaré publiquement que, tant qu’il vivrait, il le regarderait comme son ennemi mortel. Interrogé sur la dernière campagne, il répondit franchement qu’il n’ignorait pas qu’elle avait été entreprise au préjudice du duc...» Source : Chronique du religieux de Saint-Denys, Tome 4, p. 595.↵↵Capturé par les partisans bourguignons à la reprise du Pont de Saint-Cloud en novembre 1411; fut « décapité ès halles messire Mansart du Bois, natif de Picardie; et fut son corps pendu par les aisselles au gibet de Montfaucon. et la tête demeura sur une lance ès dites halles de Paris; et fut faite cette exécution à l'instance et pourchas dudit duc de Bourgogne, pour ce qu'icelui messire Mansart était son homme lige et ce nonobstant l'avait défié par lettres scellées de son scel, au temps que les trois frères d'Orléans, dont dessus est fait mention, défièrent ledit duc; et ne put être sauvé par prière de ses amis, jà soit ce que grand'diligence en fût faite; car plusieurs en y avait de grand'autorité qui servaient le dessusdit duc de Bourgogne, qui s'en mirent en grand'peine; mais ce porta petit effet. » L'Histoire de France racontée par les contemporains, Volumes 25 à 28, Charles VI 1380-1400, Extraits publiés par B. Zeller, Paris, Hachette, 1886, p. 82.↵↵"Le bourgeois de Paris" anonyme relate dans son journal l’exécution du chevalier Mansart du Bois, qui refuse de prêter allégeance au duc de Bourgogne. Le bourreau est tellement terrorisé lors de l'exécution qu’il en meurt six jours plus tard : « Puis refut prins ung autre chevalier de la bande, nommé messire Manssart du Bois, ung des beaux chevaliers que on peust voir, lequel ot la tête couppée es halles de Paris, et de sa force de ses espaulles, depuis qu’il ot la teste couppée, bouta le tronchet si fort qu’à pou tint qu’il ne l’abaty, dont le bourreau ot telle freour, car il en mouru tantost après six jours, et estoit nommé maistre Guieffroy. Après fut bourrel Cappeluche, son varlet.18 » Source : Miscellanea Juslittera, Volume 7, Droit et Littérature (XIe-XVIIIe s), Le Bourreau en questions, Un Monsieur très discret. Le bourreau dans les sources historiques. Frédéric Armand, p. 26.↵↵Mansart du Bois (de Fiennes) était l ‘époux de Jeanne de Créquy, sœur de Jean IV de Créquy marié à Jeanne de Roye, sœur d’Ade de Roye mariée à Olivier de Mauny (lui-même marié ou remarié à Marie du Pont veuve de Guillaume II du Chastel) cousin de Bertrand du Guesclin qui reçut l’épée de connétable sur conseil et à la suite de Robert de Fiennes. Dans la maison de Louis duc d'Orléans, on trouve notamment d'anciens compagnons d'armes de Bertrand du Guesclin, parmi lesquels "les Mauny, Pontbriand, Coëtivy, Du Chastel, Eustache Deschamps" (1), mais aussi Gasselin du Bos (ou du Bois) chambellan du roi Charles VI, Mansart du Bos (ou du Bois) chambellan du duc d'Orléans, Guillaume du Chastel chambellan du duc d'Orléans et du roi Charles VI, Hervé de Mauny chambellan du duc d'Orléans et du roi Charles VI (2)↵↵(1) Source: Thèse de Master: Chacun son Guesclin : La réception des quatre versions de l’œuvre de Cuvelier entre 1380 et 1480. Yvonne Vermijn, Sous la direction de : Dr Katell Lavéant, Dr Jelle Koopmans, RMA Medieval Studies, Université d’Utrecht, page 38. (2) Source: Un Prince en son Hôtel; les serviteurs des ducs d'Orléans au XVe siècle, Elizabeth Gonzales, Publication de la Sorbonne, 2004.
↑ a et bMémoires de Charles Gouyon : baron de La Moussaye (1553-1587) : publiés, d'après le manuscrit original par G. Vallée,... P. Parfouru,..., Paris, Vallée, George (1853-1926). Éditeur scientifique. Parfouru, Paul (1846-1905). Éditeur scientifique., , 1 vol. (XXXVI-248 p.) : pl., portr., fac-sim., carte ; In-8° - Nombre total de vues : 430 (lire en ligne), p. 157.
↑Société académique de Brest, Bulletin de la Société académique de Brest, Paris, (lire en ligne), Guillaume du Chastel p. 139, John Stuart et les écossais p. 160-161, Mission vers Rome et l'antipape Félix V p. 168-169.
↑Université de Bretagne occidentale centre de recherche bretonne et celtique U.R.A 374 du CNRS, La structuration de l’espace Plouzaneen, en Basse Bretagne : Dynamique d’un paysage, usages, représentations, Mission du patrimoine ethnologique du Ministère de la Culture, vers 1989, p. 37, 39, 52, 54
↑Pol Poitier de Courcy, Nobiliaire et armorial de Bretagne : Volume 1, Nantes, Paris, Forest et Grimaud (Nantes), Aubry (Paris), (lire en ligne), p. 180
↑ a et bArchives départementales des Côtes-du-Nord, Jules Lamare, Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Cotes-du-Nord : Archives civiles. série A à E, Saint-Brieuc, Imprimerie et librairie de Guyon, Francisque, , p. 264
↑Frotier de la Messelière, Le Poher, ses monuments, ses fiefs, ses manoirs, Etude historique, Saint-Brieuc, Presses Bretonnes, (lire en ligne), p. 18
↑Pol Potier De Courcy, Nobiliaire et armorial de Bretagne - Tome 3, Cressé 17160, Editions des régionalismes, 2012-2015, p. 286
↑Hervé VII de Léon, fils d'Hervé VI, seigneur de Noyon-sur-Andelle, qui a épousé, en 1307, Jeanne, fille aînée d’Érard de Montmorency, seigneur de Conflans-Sainte-Honorine, et de Jeanne, dame de Longueval. Par ce mariage, la maison de Léon approche le milieu des grands officiers de la couronne.
Source: Extrait du Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 2002, p. 279-312. GENEALOGIE DES HERVE DE LEON (vers 1180 – 1363) par Patrick Kernévez et Frédéric Morvan.
Les couples Erard de Montmorency et 1)Jeanne de Longueval et 2)Clémence de Muret, comptent notamment pour descendants: Jean de Montmorency x Isabelle de Clermont-Nesles, Jeanne de Montmorency x Renaud de Longueval, Hugues de Montmorency x Jeanne d'Harcourt, Catherine de Montmorency x Mathieu III de Roye.
↑ ab et cBulletin de la Sté Académique de Brest, Deuxième série – Tome XIX, Brest, 1893-1894 (1893), p313
↑(en) The Life and Campaigns of the Black Prince, From Contemporary Letters, Diaries, and Chronicles, Including Chandos Herald's "Life of the Black Prince", Richard W. Barber, , p. 114
↑Jehan Froissart, Histoire et Chronique, sire Jehan Froissart, premier volume, Paris, Michel Sonnius, , p379
↑ a et bA de Couffon de Kerdellech, Recherches sur la chevalerie du duché de Bretagne, Tome premier, Nantes, Forest et Grimaud éditeurs; Paris, Dumoulin Editeur, , p303
↑Il existe un doute d'après les écrits sur l'origine du personnage (cf Chroniques de J. Froissart, par Siméon Luce, Tome Septième 1367-1370, Paris, Chez Jules Renouard, 1878, LXVIII), toutefois son environnement relationnel (pour détail cité également avec Messire "Jehan de Malestroit" (cf Histoire et Chronique, sire Jehan Froissart, premier volume, Paris, Michel Sonnius, 1574, p. 379)) semble atténuer les doutes quant à son origine géographique.
↑Tanguy Ier du Chastel aurait reçu Coëtgars, il semble délicat de nommer cette terre du prénom du fils (cf acte) sauf erreur de positionnement du personnage en question.
↑Paul Perret, L’Adour, La Garonne, le Pays de Foix, Paris, Lecène et Oudin Editeurs, p70
↑ a et bRoman, Joseph (1840-1924), Inventaire des sceaux de la collection des pièces originales du Cabinet des titres à la Bibliothèque nationale. Tome premier., Paris, (lire en ligne), p 342 no 2966
↑Quelques dates sur l'histoire de Marmande à l'époque de Gassion ou Gacien du Chastel: En 1357, Marguerite de Marmande, dame de Marmande etc. épouse en 1357 Jean, comte de Sancerre, chambellan du roi Charles VI, qui s’illustre au siège de St Jean d’Angély, de Poitiers. Il accompagne Louis II de Bourbon dans ses combats contre les Maures en Tunisie et aux côtés des Génois, contre les corsaires. Marguerite et Jean auront deux filles. En 1370, Marguerite comtesse de Sancerre, leur fille ainée, dame de Sagonne, Marmande etc, épouse vers l’âge de 10 ans Gérard V de Retz, compagnon d’armes de Du Guesclin. Il meurt vers 26 ans après la bataille de Pontvallain de 1370. Veuve à 16 ans, sans enfant, Marguerite entre dans la maison d’Auvergne par son mariage avec Béraud II, dauphin d’Auvergne. Ils eurent 8 enfants. Source: Source:http://latourdemarmande.com/
↑ a et bDans la maison de Louis duc d'Orléans, on trouve notamment d'anciens compagnons d'armes de Bertrand du Guesclin, parmi lesquels "les Mauny, Pontbriand, Coëtivy, Du Chastel, Eustache Deschamps" (1), mais aussi Gasselin du Bos (ou du Bois) chambellan du roi Charles VI, Mansart du Bos (ou du Bois) chambellan du duc d'Orléans, Guillaume du Chastel chambellan du duc d'Orléans et du roi Charles VI, Hervé de Mauny chambellan du duc d'Orléans et du roi Charles VI. Des liens familiaux existent au sein de l'hôtel de Louis d'Orléans, ainsi à la suite du décès de Robert de Béthune, chambellan ducal, Nicolas de Baye rapporte que, le 28 mars 1409 : « Messire J. de Craon, seigneur de Dompmars (branche des seigneurs de Domart-en-Ponthieu alliée aux Croÿ dont Agnès de Croÿ x Jean sans peur parents de Jean VI de Bourgogne évêque de Cambrai, alliée aux Fosseux, Crèvecoeur, Moreuil-Soissons), Mahieu de Roye, seigneur de Muret, J. de Roboiz, seigneur de Roboiz (Jean de Robois, seigneur de Robois et de Kerville; il accompagna en 1413 Jean sans Peur vers le roi et vers le duc de Guienne, Source: Collection des meilleurs dissertations, notices et traités particuliers relatifs à l'histoire de France, Auteur: Leber Constant (1780-1859), G.-A. Dentu (Paris), 1837, p.169), Sarrazin d’Arly, seigneur du Quesnoy (Mahieu dit Sarrasin d'Ailly, seigneur du Quesnoy-sur-Airaines, capitaine d'Abbeville, capitaine de Clermont en Beauvaisis, conseiller et chambellan du roi Charles VI, sénéchal du Boulonnais, sénéchal du Ponthieu, v1353n - ap1423m), Guillaume de Trye (Trie), seigneur de Plainville, Roland de Wiquarque, seigneur de Harque, Gasselin du Boiz (du Bos ou du Bois), seigneur de Rainseval (seigneur de Raincheval, chevalier, bailli de Sens et d'Auxerre, chambellan du roi Charles VI, commissaire du duc de Guyenne Louis de France, gardien de Bapaume pour le roi de France Charles VI, membre de l'Hôtel du duc Charles d'Orléans, membre de l'Hôtel du duc d'Orléans Louis de France. Le frère de ce personnage, Tristan, est bailli d'Amiens de 1381 à 1386. Source: Opération Charles VI - CNRS - https://www.vjf.cnrs.fr/charlesVI/) et le seigneur de la Hamade, tous chevaliers, et aussy Rasse de Montcaverel, escuier, seigneur de Bonnecourt, tous amis charnelx et parens de damoiselle Jehanne et Jaqueline, mineurs d’ans, filles de feu noble messire Robert de Bethune, jadiz chevalier et viconte de Meaulx, et de madame Ysabel de Guistelle, sa femme, (fille Jeanne de Béthune x1 Robert de Bar (Marle) x2 Jean II de Luxembourg-Ligny (capture Jeanne d'Arc)) ont esleu et nommé à estre tuteurs desdiz enfans mineurs lesdiz messire J. de Craon, cousin germain desdictes damoiselles, et Mahiu de Roye, cousin remué de germain d’icelles damoiselles »(2), Jean de Vez, chambellan du duc d'Orléans (3). SOURCES : (1): Thèse de Master: Chacun son Guesclin : La réception des quatre versions de l’œuvre de Cuvelier entre 1380 et 1480. Yvonne Vermijn, Sous la direction de : D Katell Lavéant, D Jelle Koopmans, RMA Medieval Studies, Université d’Utrecht, page 38. Source (2) : Un Prince en son Hôtel; les serviteurs des ducs d'Orléans au XVe siècle, Elizabeth Gonzales, Publication de la Sorbonne, 2004, "amis charnelx et parens" p205-243. Source (3) : 4 avril 1393: "notre amé et féal chevalier chambellan Jehan, seigneur de Vez" Source: BNF, ms. Fr., no 6212, no 489. Les châteaux de Louis d'Orléans et leurs architectes (1391-1407) [article], Jean Mesqui, Claude Ribéra-Pervillé, Bulletin Monumental, Année 1980, 138-3, pp. 293-345. Jean de Vez est beau-frère de Robert de Saint-Clair et « Jeanne (de Saint-Clair), dame de Vez (en Valois) et d’Esquerdes fille de Robert de Saint-Clair (sur Epte) et de Péronnelle de Vez » Source: Les Chevaliers de l'Ordre de la Toison d'or au XVe siècle: notices bio-bibliographiques, Raphaël de Smedt, P. Lang, 1994 - page 127 - 224 pages.
↑Thèse de Master: Chacun son Guesclin : La réception des quatre versions de l’œuvre de Cuvelier entre 1380 et 1480. Yvonne Vermijn, Sous la direction de : Dr Katell Lavéant, Dr Jelle Koopmans, RMA Medieval Studies, Université d’Utrecht, page 38.
↑Société de l'école royale des chartes, Bibliothèque de l'école des chartes : Tome premier, Paris, Imprimerie Decourchant, 1839-1840 (lire en ligne), p. 381
↑Hubert Granier, Alain Coz et Guirec Doniol, Marins de France au combat (Volume 1) - 1200-1610, Paris, ÉDITIONS FRANCE-EMPIRE,
↑Pintoin, Michel (1350 ? - 1421), Chronique du religieux de Saint-Denys : contenant le règne de Charles VI, de 1380 à 1422. Tome 5,Série 1 : publ. en latin pour la première fois et trad. par M. L. Bellaguet ; précédée d'une introd. par M. de Barante. Contributeur : Barante, Prosper Brugière baron de (1782-1866). PréfacierContributeur : Bellaguet, Louis (1807-1884)., 1839-1852 (lire en ligne), La dame du Chastel t.5 p.47; Guillaume du Chastel combattant à la hache d'armes t.3 p.177
↑Livre: AUTRAND, Françoise (dir.) ; GAUVARD, Claude (dir.) ; et MOEGLIN, Jean-Marie (dir.). Chapitre: JOUET, Valérie. Louis de Sancerre, ses dernières volontés et le Religieux de Saint-Denis, Saint-Denis et la royauté : Études offertes à Bernard Guenée., Paris, Éditions de la Sorbonne, (lire en ligne), p. 197-212
↑Michel MAUGUIN, Ploudalmézeau Le patrimoine héraldique d’hier, , 64 p. (lire en ligne), (Plusquellec) p13, (Marie du Pont-l'Abbé) p14
↑Gaston Raynaud, Rondeaux et autres poésies du XVe siècle, Paris, Société des anciens textes français, , p. 40-50 et 60-61
↑ a et bPour l’étude du personnage Jean du Chastel, évêque de Carcassonne, il nous reste encore parmi d’autres sources, une lettre qu’il adressa vers 1470 à son cousin Olivier de Coëtivy (ca 1415-1480), au sujet « de vœux et oblations faits à un trépassé, du diocèse de Saintes, considéré comme saint par les habitants du pays où son corps reposait, mais qui, n’ayant pas été approuvé par l’Église, ne devait recevoir ni adoration, ni offrandes… ».
Olivier était le frère puiné et principal héritier de l’amiral Prigent de Coëtivy, bibliophile averti. Le 24 octobre 1458, il épouse Marie de Valois, seconde fille de Charles VII et d’Agnes Sorel, élevée au château de Taillebourg par Catherine du Chastel. La Bibliothèque nationale d’Autriche, Vienne, Österreichische Nationalbibliothek, cod. 1929, possède le Livre d’heures d’Olivier de Coëtivy. Sa décoration est attribué à l’enlumineur anonyme nommé le Maître des Heures de Coëtivy, un des plus grands artistes des années 1450-1485, « considéré comme le troisième peintre de la France royale de son temps, après Fouquet et Barthélemy d’Eyck », œuvrant à des manuscrits, tableaux ou tapisseries. Le doute subsiste encore sur la véritable identité du maître : Henri de Vulcop ? Colin d’Amiens (Nicolas d’Ypres) ? Ces Heures, composées vraisemblablement entre 1458 (date du mariage d’Olivier avec Marie de Valois) et 1473 (année où cette dernière était décédée) portent successivement les armoiries des époux, leurs chiffres « O » et « M » enlacés, des bannières, soutenues par des figures de dames, d’anges et de chevaliers, qui tantôt portent leur blason, et tantôt sont tricolores à leurs couleurs, noir, blanc et rouge. Le manuscrit fut ensuite en possession de Gillette de Coëtivy, la plus jeune des filles. Elle a rajoutté les feuillets 14, 50, 60 et 152 où sont inscrites diverses mentions relatives à ses unions avec Jacques d’Estouteville, seigneur de Beyne et de Blainville, prévôt de Paris († 1510), puis Antoine de Luxembourg, comte de Brienne. Sur ces pages, « les deux côtés sont entièrement occupés par un grand blason, en forme de losange, comme il convient à une femme, accompagné dans les angles d’initiales enlacées. Sur les rectos, les armoiries sont parties d’Estouteville et de Coëtivy, et les chiffres « I.G. » se rapportent aux prénoms de Jacques et Gillette. Sur les versos, c’est le blason de Luxembourg qui est uni à celui de Coëtivy, et les initiales sont devenues « A.G. », Antoine et Gillette. » (P. Durieu). Avril F. & Reynaud C., Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, Paris, 1995, p. 58-59 (N. R.).
Source : Le pouvoir et la foi au Moyen Âge en Bretagne et dans l'europe de l'ouest, Sylvain Soleil et Joëlle Quaghebeur (dir.), L’évêque et le soldat Jean et Tanguy (IV) du Chastel, à propos des reliques de saint Pelade… et de leurs manuscrits, Jean-Luc Deuffic, p. 299-316.
↑Commissariat & catalogue: Roseline Claerr, Ingénieure de recherche au centre Roland-Mousnier (Faculté des Lettres de Sorbonne Université / UMR 8596 du CNRS)Marie-Pierre Dion, conservatrice générale des bibliothèques, chargée de la bibliothèque et des archives du musée Condé., La Collection Chourses-CoëtivyUne librairie médiévale à l’aube de la Renaissance, Château de Chantilly, musée Condé - Cabinet des livres, Du 12 octobre 2019 au 6 janvier 2020, le Cabinet des livres présente la collection de livres d’Antoine de Chourses et de Catherine de Coëtivy., 12 octobre 2019 – 6 janvier 2020, 42 p. (lire en ligne), p17.
↑A. Molinier, Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts, Ouvrage déposé au ministère de l'intérieur - Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France : départements, tome XXII : Nantes Quimper Brest, Paris, Librairie Plon, , p. 240,241
↑Sylvain Soleil et Joëlle Quaghebeur (dir.), Le pouvoir et la foi au Moyen Âge en Bretagne et dans l’Europe de l’Ouest, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 750 p., L’évêque et le soldat Jean et Tanguy (IV) du Chastel, à propos des reliques de saint Pelade… et de leurs manuscrits. Jean-Luc Deuffic, p. 299-316.
↑162×115mm, vélin, iii+228+viii feuilles (feuilles de garde originales), complet, collation : i12, ii-iii8, iv4, v-xiv8, xv6, xvi-xxvii8, xxviii6, xxix8, 15 lignes, 83×52mm, 24 miniatures de calendrier, 5 pleine page et 26 grandes miniatures avec bordures complètes, toutes les pages de texte avec bordures de panneaux dans les marges extérieures ; prières au Christ ajoutées dans une main du XVIe siècle à la fin ; quelques miniatures à pleine page très légèrement rognées avec des retouches aux marges, dans l'ensemble en bon état, relié en vieux velours rouge sur des planches de bois, joints et bords usés, dos réparé.
Texte et enluminure du livre d'heures de Tanguy (IV) du Chastel :
Calendrier, avec une entrée pour chaque jour, en français (f.1r), comprenant en or les saints Geneviève et Denis, patrons de Paris ; extraits d'Évangile (f.13r) ; Obsecro te (f.20v), O intemerata (f.26r), et Versets de saint Bernard (f.31r) ; Heures de la Vierge, usage de Rome, avec Matines (f.33r), Laudes (f.46 r), Prime (f.60r), Terce (f.66r), Sexte (f.71v), None (f.77r), Vêpres (f.83r), Complies (f.93r) ; Psaumes pénitentiels (f.119r), litanie (f.132 v) ; heures de la Croix (f.145r) ; heures du Saint-Esprit (f.153r) ; Office des morts, usage de Rome (f.160r) ; suffrages aux saints (f.215r).
Ce livre a été enluminé par Maître François et son atelier, l'un des principaux artistes de Paris dans le troisième quart du XVe siècle. Le peintre documenté, connu uniquement par son prénom jusqu'à récemment, a été identifié à François Le Barbier (voir M. Deldicque dans Revue de l'Art, no 183, 2014, pp.9-18). Les figures de poupées aux cheveux soigneusement peignés et les couleurs intenses et rougeoyantes sont caractéristiques du style de François. Le plus remarquable est son Miroir Historial en trois volumes avec plus de 500 miniatures réalisées pour Jacques d'Armagnac (Paris, BnF, fr. 50-51 ; Chantilly, ms.722 ; F. Avril et N. Reynaud, Manuscrits à Peintures, 1993, p.46) ; ce dernier fut approprié par Tanneguy du Chastel en 1476.
Les grandes miniatures à pleine page sont :
f.13r, saint Jean sur Patmos et, au premier plan, martyrisé dans un chaudron d'huile bouillante ;
f.15r, saint Luc dans son cabinet de travail et, dans une pièce en dessous, représenté comme un médecin avec ses patients, examinant un flacon de spécimen ;
f.17 r, Saint Matthieu dans son cabinet de travail et, dans une pièce en dessous, ressuscitant le fils du roi Hirtacus ;
f.19r, Saint Marc dans son cabinet de travail et, dans une chapelle en dessous, traîné vers son martyre ;
f.20 v, la Rencontre à la Porte Dorée ; dans la bordure gauche, un ange apporte la nouvelle à Joachim dans un field et, dans une pièce en dessous, à Sainte Anne ;
f.26r, la Vierge à l'Enfant, adorée par le propriétaire du manuscrit ;
f.33 r, l'Annonciation, avec des miniatures plus petites dans les bordures : a) la Rencontre à la Porte Dorée, b) la Naissance de la Vierge, et c) la Présentation de la Vierge au Temple ;
f.46r, la Visitation ;
f.60r, la Nativité du Christ ;
f.66r, l'Annonciation aux Bergers ;
f.71 v, l'Adoration des Mages ;
f.77r, la Présentation au Temple ;
f.83r, la Fuite en Égypte ;
f.93r, le Couronnement de la Vierge ;
f.119r, David en pénitence ; avec des miniatures plus petites dans les bordures : a) David avec Goliath, b) David montrant la tête de Goliath aux femmes qui chantent ses louanges, et c) David apportant la tête à Saul ;
f.145 r, la Crucifixion ; avec de plus petites miniatures dans les bordures : a) Pilate se lavant les mains, b) la flagellation du Christ, et c) le Christ portant la Croix ;
f.153 r, Pentecôte ;
f.160r, Funérailles ;
f.215r, Saint Michel ;
f.216r, Saints Pierre et Paul ;
f.217r, Saint Nicolas ;
f.218r, Saint Etienne ;
f.219r, Saint Sébastien ;
f.220r, Saint Laure ;
f.221 r, Saint Christophe portant l'Enfant Jésus ;
↑Y. Coativy (dir.), Trémazan des Du Chastel, Actes du colloque de Brest 2004, Brest, CRBC-UBO, Trémazan, Association SOS Trémazan, , "La symbolique des Du Chastel d'après les sceaux et les armoriaux", Martine Fabre, p141-160
↑Heylli, Georges d' (1833-1902), Les tombes royales de Saint-Denis : histoire et nomenclature des tombeaux, extraction des cercueils royaux en 1793, ce qu'ils contenaient, les Prussiens dans la basilique en 1871, Paris, Librairie générale (Paris), (lire en ligne), p60-61
↑Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis / [Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis], Éditeur : Mme Z. Mortreuil (Saintes)Éditeur : H. Champion (Paris)Éditeur : A. Picard (Paris)Éditeur : Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis (Saintes), 1879 (6) (lire en ligne), p. 34
↑Forton (chevalier de l'ordre royal et militaire de l'ordre de Saint-Louis), Nouvelles recherches pour servir à l'histoire de la ville de Beaucaire, Avignon, Imprimerie de Seguin, (lire en ligne), p. 356-357
↑Pierre tombale de l'église Sainte-Praxède, dans le pavement de la nef gauche, entre la troisième et la quatrième colonne. Elle est aujourd'hui complètement effacée. Le texte a été conservé par un manuscrit de la Bibliothèque Chigi : Cod. Chig. f. 135 ; et par Davanzati, dans le manuscrit de Florence intitulé : Nota inscriptionum..., 1703, p. 23 (Forcella, II, no 1508). Datée de 1463. http://www.infobretagne.com/bretagne-rome.htm
↑"Le grand sarcophage, supposé être celui de Louis XI et de sa femme Charlotte de Savoie, dans la crypte de la basilique de Notre-Dame de Cléry, a été ouvert le 9 septembre 2001. On y a trouvé des ossements dont l'étude a été effectuée par Sergueï Alexandrovitch Gorbenko, de l'Institut de reconstruction anthropologique de Lvov, en Ukraine; les résultats ont fait l'objet de plusieurs articles dans la revue Moyen Âge (2003). On y a découvert deux squelettes incomplets, alors qu'il était prévu pour un seul corps, l'un masculin, l'autre féminin, un ruban noir et une petite boite de carton contenant un os, probablement un cartilage thyroïde ossifié, portant l'inscription à l'encre noire « Tanneguy du Chastel », et une vertèbre C2 portant la même inscription. Ces deux fragments ont donc été prélevés, probablement à l'époque contemporaine, dans la tombe de Tanneguy du Chastel, qui est aussi à Cléry. GORBENKO S., Les énigmes du tombeau de Louis XI. Bayeux, 2005."
↑Le pouvoir et la foi au Moyen Âge: En Bretagne et dans l’Europe de l’Ouest, sous la direction de Joëlle Quaghebeur et Sylvain Soleil, Presses universitaires de Rennes, 25 août 2020, p. 304, 750 pages.
↑« Le Dr GORBENKO affirme pouvoir reconstituer le visage véritable de Louis XI, le visage de Tanneguy du Chastel... Dans ses conclusions remises à la DRAC d’Orléans, le Dr Gorbenko écrit : Des informations en notre possession nous permettent d’affirmer que la basilique de Notre-Dame de Cléry est un monument pour la France car elle abrite les sépultures et les dépouilles d’au moins quatre personnages qui, de leur vivant, ont joué un rôle déterminant dans la formation de l’Etat français. En outre, nous étudions actuellement l’hypothèse selon laquelle l’un des crânes examinés appartiendrait à un personnage historique de renommée mondiale. »
L'Affaire Jeanne d'Arc, Roger Senzig, 24 janvier 2020, Le Livre de Poche, 320 pages.
↑Ce thème iconographique de l'Occident chrétien médiéval se développe au XIe siècle (il est habituel d'y voir l'influence de Suger) en la cathédrale Saint-Denis où un premier vitrail de 1144 sert de modèle à celui de la cathédrale de Chartres en 1145-1150. Le thème de l'arbre de Jessé devient populaire et se répand au XIIe siècle dans les verrières, les Bibles et Psautiers ou en sculpture, et ne déclinera qu'au XVIe siècle après la Contre-Réforme. Ce qui est l'ancêtre des arbres généalogiques est né de l'application d'une formule de l' Ancien Testament dans la bouche du prophète Esaîe (ou Isaïe) à la généalogie de Jésus dans les Évangiles
↑Allain Ferrand, « Tableau généalogique de la famille du Chatel », Bulletin de la Société académique de Brest, (lire en ligne).
↑Kerviler, René (1842-1907), Répertoire général de bio-bibliographie bretonne. Livre premier, Les bretons. Volume 9,CHAST-COETN : par René Kerviler, Rennes, J. Plihon et L. Hervé (Rennes), 1886-1908 (lire en ligne), p. 24
↑Bernard du Chastel apparaît dans deux actes: un acte du 6 juin 1274 au sujet des moulins du duc de Bretagne auquel il avait appendu son sceau reproduit par Dom Morice et un acte de 1276 le 26 octobre au sujet de la vente par le vicomte de Léon de tout ce qu'il lui reste de son patrimoine au duc de Bretagne.
↑Armand Corre et Paul Aubry, Documents de criminologie rétrospective (Bretagne, XVIIe et XVIIIe siècles), Lyon, A. Storck, (lire en ligne).
↑Louis Moreri, Le grand dictionnaire historique, ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, t. III, (lire en ligne).