Il est le fils d' Emile Wendling, batelieralsacien et de Marie Klaus. Il quitte la péniche familiale pour une école primaire à Reims où il est logé chez des amis à ses parents. Il revient à bord pour faire son apprentissage de batelier, jusqu'en . Puis il a la responsabilité de différentes péniches pour plusieurs sociétés de navigation fluviale[3],[4],[5].
De 1932 à 1935, il effectue son service militaire à bord du destroyer Tornade. Il est basé à Toulon[3],[4].
En 1936, Emile épouse Jeanne Lieby, née le à Kembs, elle est la sœur de Charles Lieby. Ils auront une fille prénommée Jeanne[3],[4],[5].
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il est mobilisé à Toulon. À sa démobilisation, il rentre en Alsace annexée de fait et travaille à bord de la péniche La Pierre pour la compagnie de navigation fluviale Vongerichten à Illkirch-Graffenstaden. Il effectue régulièrement des trajets entre Strasbourg et Bâle sur le Rhin mais aussi entre Strasbourg et Sarrebruck par les différents canaux.
En 1942, il fait la connaissance de Lucien Jacob qui travaille pour un agent des renseignements britannique à Bâle. Afin de vérifier l'efficacité des bombardements alliés, il lui demande de recueillir des données sur les destructions subies par les voies de communication et les usines d'armement en Alsace et en Sarre[4],[5]. En août de la même année, lors d'une escale à Bâle, il demande à son beau-frère, Charles Lieby de l'aider dans cette tâche[3].
Fin août, à son arrivée à Sarrebruck, il assiste au bombardement de la ville par l'aviation alliée. À la mi-septembre, cela lui permet de remettre un rapport détaillé à Lucien Jacob à Strasbourg[3],[4],[5].
Les 26 et , le groupe comparait, pour espionnage, devant le 4ème Sénat du Reichskriegsgericht, présidé par le juge Biron. Emile Wendling, comme les trois autres bateliers, est condamné à la peine de mort pour « intelligence avec l'ennemi et haute trahison »[7], ainsi qu'au paiement de 800 Reichsmarks et 40 Francs suisses devant servir à récompenser le ou les dénonciateurs. Le , le recours en grâce rejeté[3],[4],[5].
Il est incinéré le . L'urne est déposée au cimetière Sainte-Gertrude de Halle-an-der-Saale[4],[5]. Elle est rapatriée en France le [3].
Jeanne Wendling est arrêtée en même temps que son mari. Elle est emprisonnée à la prison de Kehl où elle est interrogée et torturée. Ne connaissant rien des activités clandestines de son époux, elle ne parle pas et elle est libérée le [3],[4].
Reconnaissance
Le , Emile Wendling est cité à l'ordre du corps d'armée avec cette citation suivante[4] :
« Fervent patriote, a fait partie d'une importante filière de rapatriements de prisonniers évadés. S'est occupé particulièrement de leur passage de la frontière suisse sur son bateau.
Arrêté le 29. 10. 1942, a été condamné à mort par le Reichskriegsgericht de Berlin pour haute trahison et exécuté le 27. 09. 1943 à Halle-sur-Saale.
Par son patriotisme, son intelligence et son dévouement de tous les instants, a bien servi la cause de la Résistance. »
↑Pour les nazis, les Alsaciens sont considérés comme étant Allemands. Leur région est annexée de fait au début de la guerre et les résistants alsaciens sont considérés comme des traitres.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
Léon Strauss, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Emile Wendling », dans Eric Le Normand, La résistance des Alsaciens, Fondation de France, département AERI, (ISBN978-2-915742-32-9).
Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés: Résistants et héros inconnus 1939-1945, Le Cherche midi, (ISBN9782749120676, lire en ligne), « Wendling Emile ».
Auguste Gerhards, Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace, « Wendling Emile », dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, t. 48, Gresswiller, Imprimerie Girold, .