Proche de l'ancien Premier ministre Tony Blair, il avait été perçu à l’époque comme l'une des principales figures de la jeune génération travailliste.
Il a été secrétaire aux Affaires étrangères du cabinet fantôme dirigé provisoirement par Harriet Harman, en 2010, et candidat à la succession de Gordon Brown comme chef du parti. Au cours de sa campagne, il s'éloigne de l'héritage de Blair et Brown sans remettre en cause la ligne centriste adoptée sous leur direction. Il est finalement battu par son jeune frère, Ed, également candidat.
Il entre en 1989 en tant qu’analyste politique à l’Institute for Public Policy Research (IPPR), un think tank où ont été formulées certaines des idées du New Labour, et est à partir de 1992 secrétaire de la commission sur la justice sociale de l’IPPR. En 1994, il devient conseiller politique (Head of Policy) de Tony Blair après l’accession de celui-ci à la tête du Parti travailliste. Miliband est l’un des principaux rédacteurs du programme des travaillistes pour les élections générales de 1997. Après la victoire des travaillistes, Tony Blair le charge de l’unité de programmation politique (Policy Unit) du 10 Downing Street.
En janvier 2006, il devient le premier membre du cabinet à tenir un blog. Le coût supposé de l’opération a suscité des critiques dans la presse et au Parlement : le libéral-démocrate Chris Huhne l’a estimé à £ 40 000 par an, mais le département de l’Environnement l’évalue à £ 900[5].
Dans le cadre de la politique gouvernementale de lutte contre le réchauffement climatique, il avance l’idée d’une « carbon credit card » visant à inciter les citoyens à réduire leur émission personnelle de gaz à effet de serre[6].
En tant que protégé de Tony Blair, David Miliband est longtemps vu comme un possible futur chef des travaillistes et Premier ministre. Lors d’une séance de questions-réponses sur BBC Radio Five Live autour de la coupe du monde de football le , un auditeur demanda à Tony Blair s’il avait dans son cabinet un « Wayne Rooney », en référence au jeune espoir de l’équipe d’Angleterre de football, Blair a désigné Miliband[7].
En 2007, des partisans de Tony Blair l'encouragent à poser sa candidature à la succession de Blair à la tête du Parti travailliste[8], mais David Miliband renonce et affiche un soutien très clair envers Gordon Brown.
David Miliband fait partie du « gang de Primrose Hill », un regroupement informel de jeunes responsables et conseillers travaillistes, trentenaires et quadragénaires dans les années 2000, constituant la « nouvelle génération » du parti et préparant ses futures orientations après le départ de la génération de Blair et Brown. Le groupe inclut, entre autres, Ed Miliband, Douglas Alexander, Pat McFadden, James Purnell, Jim Murphy, Andy Burnham, Matthew Taylor, Geoff Mulgan et Patrick Diamond. Son soutien à Gordon Brown est perçu comme le signal que la nouvelle génération se montre compatible avec Tony Blair comme avec Gordon Brown et veut s’assurer que le conflit entre leurs partisans (les blairites et les brownites) ne persistera pas lorsqu’elle parviendra à la tête du parti. Bien que son frère Ed ait été conseiller politique de Gordon Brown alors que lui-même a été celui de Tony Blair, leurs positions idéologiques sont extrêmement proches.
Après la défaite du Labour aux élections législatives du , Gordon Brown démissionne de la direction du parti et David Miliband est présenté comme un prétendant sérieux à sa succession. Il déclare sa candidature le 12 mai[9], et devra notamment affronter son jeune frère, Ed Miliband, secrétaire d'État à l'Énergie de 2008 à 2010, qui se lance trois jours plus tard dans la course[10]. À la fin de la collecte des parrainages, il apparaît comme le plus fortement soutenu avec les parrainages de 81 députés, six députés européens, deux syndicats et 49 fédérations locales du Labour[11].
Longtemps donné favori, il mène une campagne centriste, évitant ainsi la remise en cause de la stratégie de Tony Blair et Gordon Brown, dont il s'éloigne toutefois de l'héritage. Il est finalement battu de justesse par son jeune frère, Ed, qui se classe plus à gauche.
Après sa défaite, David Miliband se retire des instances dirigeantes du Parti travailliste, refusant ainsi de prendre part au cabinet fantôme dirigé par son frère.
Le retrait de la vie politique
Le , David Miliband annonce son retrait de la vie politique afin de devenir directeur de l'International Rescue Committee[12],[13]. Il conseille également les sociétés VantagePoint Capital Partners (États-Unis) et Indus Basin Holdings (Pakistan)[14].
Positions
Le fait que Miliband soit à la fois protégé de Tony Blair et soutien de Gordon Brown est vu comme l’annonce d’une synthèse entre l’attention de Brown aux finalités d’une politique progressiste (redistribution et progrès social) et celle de Blair sur ses moyens (scepticisme sur l’intervention directe de l’État).
Selon Andrew Rawnsley, chroniqueur politique à l’Observer, « il fait partie de l’aile gauche du New Labour. Il est partisan – ce que Tony Blair n’est pas entièrement – de la social-démocratie continentale. »[15]
↑ abcd et eLes membres du gouvernement britannique portent, par ordre décroissant d’importance, les titres de secrétaire d’État (ou un titre alternatif traditionnel), de ministre d’État, de ministre, de sous-secrétaire d’État parlementaire et de secrétaire parlementaire.
↑(en) « David Miliband adopts second son », BBC News Online, 29 octobre 2007 [lire en ligne]
↑(en) Henry Deedes, « £40,000 - the real cost of reading David’s diary », The Independent (ISSN1047-7969), 16 juin 2006 [lire en ligne], consulté le 4 avril 2007 ; (en) Question écrite sur le blog, Chambre des communes, 16 juin 2006, Hansard [lire en ligne], consulté le 4 avril 2007
↑(en) « Carbon 'credit card' considered », BBC News Online, 11 décembre 2006 [lire en ligne], consulté le 4 avril 2007
↑(en) Nick Robinson, « Rooney of the Cabinet », Nick Robinson’s Newslog, BBC News Online, 20 juin 2006 [lire en ligne], consulté le 2 avril 2007
↑(en) Philip Webster, « Blairites urge Miliband to enter the race for Labour leadership », The Times (ISSN0140-0460), 20 février 2007 [lire en ligne], consulté le 4 avril 2007