Le rôle principal est tenu par Pierre Arditi qui, âgé de 77 ans lors du tournage, a accepté de se vieillir pour incarner le « Père la Victoire »[7]. La réalisatrice Lorraine Lévy dit de lui : « Il est allé au-delà de ce que je lui demandais. Les grands acteurs ont une signature, mais là, on oublie Pierre Arditi, il est ébouriffant »[7].
Émilie Caen le confirme : « On ne l'a jamais vu comme ça ! Il m'a bluffée, c'est le partenaire le plus enfantin que je n'ai jamais eu. Il ne voulait jamais s'arrêter, il était toujours enthousiaste et en même temps dans l'exigence. C'est un gros bosseur »[7].
Pierre Arditi dit de son personnage : « On apprend beaucoup de choses sur lui. On connaît évidemment le parcours et l'envergure politique du bonhomme, on connaît moins sa sensibilité, son humanité et ses fragilités. C'est un homme amoureux, comme un adolescent aimant et parfois jaloux. On en apprend aussi plus sur son rapport avec le peintre Claude Monet »[8].
L'histoire a été filmée dans les lieux même où elle s'est déroulée[4]. On peut citer le Musée Clemenceau à Paris, les jardins de Giverny pour les scènes entre Clemenceau et Monet, ainsi que la maison et le jardin de Georges Clemenceau à Saint-Vincent-sur-Jard en Vendée, où le Tigre a passé ses derniers jours[9]. Les extérieurs de Paris et les scènes dans un ministère ont été tournés à Nantes[9].
Émilie Caen garde un souvenir attendri du tournage : « C'est facile de travailler quand ça se passe aussi bien. Lorraine Lévy fédère tout le monde, la distribution et l'équipe technique. Elle nous regarde avec amour, on est en confiance, on pouvait retravailler le texte de notre côté, mais on allait tous dans la même direction »[7]. Pierre Arditi a, lui aussi, beaucoup apprécié travailler avec Émilie Caen : « Elle est formidable. Une personnalité forte et belle. Elle me connaissait car je suis plus âgé mais je ne la connaissais pas et on s'est trouvé immédiatement. On a été très client l'un de l'autre et on s'est amusé, avec une vraie connivence »[10].
Pour incarner Clemenceau au crépuscule de sa vie, Pierre Arditi a dû se transformer physiquement : « Je ne suis pas chauve ! La métamorphose demandait environ trois heures de travail par jour »[8].
En France, diffusé le sur France 2, le téléfilm est regardé par 2 510 000 téléspectateurs et se classe troisième en termes d'audience[11].
Accueil critique
Le magazine Télé 7 jours estime que Clemenceau, la force d'aimer est « un magnifique téléfilm où tout n'est que délicatesse et sensibilité grâce notamment à l'interprétation XXL de Pierre Arditi à la hauteur du personnage tout comme les prestations d'Émilie Caen et François Marthouret »[5].
Pour le magazine Télé-Loisirs, « Formidablement dialoguée et tournée dans des lieux d'exception – l'équipe a eu l'autorisation de filmer dans la maison en Vendée et dans l'ancien hôtel particulier du politique, ainsi qu'à Giverny –, cette fiction est sublimée par l'interprétation magistrale de Pierre Arditi, qui s'empare de ce rôle avec gourmandise. La pureté de cet amour et la beauté des échanges entre ces amants d'exception, dont on ne sait s'ils ont un jour consommé leur relation, sont d'une grande poésie »[6].
Pour le journal L'Avenir, « cette histoire incarnée par Pierre Arditi (Georges Clemenceau) et Émilie Caen (Marguerite Baldensperger) est intense en émotions »[12].
Pour Lucie Reeb, sur le site Allociné, « Malgré quelques longueurs, probablement dûes [sic] aux dialogues parfois trop explicatifs, nous sommes transportés dans cette histoire d'amour touchante racontée avec beaucoup de délicatesse et d'intelligence, le tout servi par une distribution remarquable. Pierre Arditi est très crédible en Clemenceau bougon, jaloux et possessif qui gagne en humanité au contact de Marguerite. De son côté, Émilie Caen n'est pas en reste, grâce à son interprétation tout en subtilité de ce personnage qui aura eu un impact durable sur les dernières années de Clemenceau. Tourné entre Paris et la Vendée, en passant par les magnifiques jardins de Claude Monet à Giverny, Clemenceau : La force d'aimer nous offre également de très beaux paysages, qui participent à la poésie du téléfilm »[13].