Claude Mollard (né en 1941) est expert en ingénierie culturelle, conseiller spécial du président de l'Institut du monde arabe, artiste-photographe, écrivain.
Carrière dans l'administration des Finances et à la Cour des Comptes (1967-1971, 1978-1981, 1996-2000, 2004-2010)
Après sa sortie de l'ENA, il choisit le ministère des Finances où il exerce ses fonctions en tant qu'administrateur civil (direction du budget), de 1967 à 1971. Rapporteur du Groupe Financement de la Commission des Affaires culturelles du VIe Plan et auteur du rapport proposant la création du Fonds d'intervention culturelle (FIC). Conseiller référendaire à la Cour des comptes (1978), conseiller maître (2004- 2010).
Conseiller politique (1967- 2002)
1967 : adhérent du PSU, il travaille avec Pierre Mendes-France, qu’il aide dans la préparation de ses discours et conférences. Assistant parlementaire de Michel Rocard, 1967.
Février 1968-juin 1971 : secrétaire de la section du PSU du Ve arrondissement de Paris.
Juin 1981 : chargé de mission au cabinet de Jack Lang, ministre de la Culture
Avril 2000-avril 2002 : conseiller pour le développement artistique et culturel au cabinet de Jack Lang, ministre de l’Éducation nationale.
Comme haut fonctionnaire dans le secteur public de la culture et de la communication (1971-1986)
De 1971 à 1978, il est détaché auprès de la « Délégation chargée de la réalisation du Centre du plateau Beaubourg[1] », auquel succède le l'« Établissement public chargé de la construction du Centre Beaubourg ». Claude Mollard participe ainsi à la conception, à la construction, puis à l'ouverture au public du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (1977) en qualité de secrétaire général.
En 1981, il est nommé Chargé de mission auprès de Jack Lang, ministre de la Culture. À ce titre, il est chargé du doublement du budget du Ministère qu'il mène à bon port, la réorganisation des services du ministère et le lancement d'une nouvelle politique des musées et des arts plastiques.
En septembre 1982, il devient Président du Centre national de la photographie qu'il crée et dont la direction est assurée par Robert Delpire. Il crée l'École nationale supérieure de la photographie à Arles, inaugurée en 1985. En 1983, il lance l'École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI)[2] dont le premier Président est Anne-Marie Boutin. Cette école supérieure est le premier établissement d'enseignement supérieur à recevoir en France le statut d'établissement public à caractère industriel et commercial. Il lance le Centre national d'art contemporain de Grenoble (appelé aussi "le Magasin") dont il assure la présidence. Il crée l'APCI (Association pour la Promotion de la Création Industrielle) qui organise notamment les concours du mobilier de bureau, du luminaire, des arts de la table, de l'éclairage urbain.
À partir de 1985, il assure la présidence de l'Association de préfiguration du Centre National des Arts Culinaires, présidée ensuite par Jean Ferniot.
En 1986, il quitte le ministère de la Culture et obtient une mise en disponibilité de la Cour des Comptes pour créer une entreprise de conseil autour du concept d'ingénierie culturelle qu'il invente et dont il assure le développement. Il fonde la première agence d'ingénierie culturelle, ABCD (Arts, Budget, Communication, Développement)[6] avec le concours de la Caisse des dépôts et consignations, du Crédit Coopératif, du Crédit Mutuel, de la Banque de la Cité et autres investisseurs comme Dina Vierny, Denyse Durand-Ruel, etc.
Il crée l'Institut Supérieur de Management Culturel (ISMC) en 1987 dont il exerce la direction (président : Robert Bordaz puis Jean-Philippe Billarant).
En tant que consultant en ingénierie culturelle, il lance un grand nombre d’études, de projets et de manifestations en France et à l'étranger (au total plus de 500) parmi lesquelles figurent :
le projet de Théâtre national catalan avec Ricardo Bofill à Barcelone (1988);
l’exposition Les Monuments de Calder à la Défense et à la Kunsthalle de Bonn (1993);
le musée gallo-romain Vesunna de Périgueux avec l'architecte Jean Nouvel[7](1994);
le projet de "Tour de la terre" aux côtés de Nicolas Normier (depuis 1997);
le projet d'Avignon Capitale culturelle de l'Europe en l'an 2000 (1998);
le projet 7 autoportraits pour les 9 villes européennes de la culture en liaison avec la CEE (Saint Jacques de Compostelle, Avignon, Bologne, Bruxelles, Prague, Cracovie, Reykjavik, Bergen, Helsinki) (1998);
le projet de réhabilitation du château du Rivau (au pays de Rabelais, en 1998);
le projet des Sept Merveilles parrainé par l'UNESCO (1998-1999);
En 1996, il quitte l’Agence ABCD qui est reprise par ses consultants. Il réintègre la Cour des comptes et décide de recentrer ses activités.
Il entreprend la rédaction de l’histoire de la politique culturelle de la Ve République (« le Cinquième pouvoir, la culture et l’État, de Malraux à Lang » paru chez Armand Colin en octobre 1999).
A son départ de la Cour des Comptes en 2010, il reprend ses activités d’ingénierie culturelle sous le nom de Claude Mollard Consultants (CMC).
Il est notamment conseiller (2008-2012) du président de l’IMEC (Institut mémoires de l'édition contemporaine) pour le projet de transfert de l’Atelier typographique de l’Imprimerie nationale depuis Paris à l’abbaye d’Ardenne à proximité de Caen (projet non-abouti).
Consultant d’Emmaüs International pour la création du Centre abbé Pierre Emmaüs (2010-2012);
Consultant de l’agglomération de Rouen Elbeuf (CREA) pour le projet de Musée des grands formats, l’Historial Jeanne d’Arc (2013-2015), le Panorama de Rouen (2013);
Consultant du château du Clos Lucé pour la scénographie de l’Atelier de Léonard de Vinci et pour le lancement du premier Centre international d’interprétation de Léonard de Vinci et la Renaissance (2014);
En avril 2000, il est nommé auprès de Jack Lang, alors ministre de l'Éducation nationale « chargé de mission auprès du ministre pour les arts et la culture » . Il conçoit puis met en œuvre « le plan de cinq ans » des deux ministres de la Culture (Catherine Tasca) et de l'Éducation nationale (Jack Lang) pour développer les arts à l’école.
Il est l'initiateur, à ce titre, des classes à PAC (à projets artistiques et culturels) - près de 30 000 seront réalisées pour la seule année scolaire 2001-2002.
Nommé en janvier 2001 directeur général du Centre national de Documentation Pédagogique (CNDP), il poursuit dans ce cadre la mise en place du Plan, ainsi que la réforme du CNDP et de son réseau de Centres régionaux, l’ensemble prenant le nom de Réseau SCEREN en mars 2002 (Service Culture Éditions Ressources pour l’Éducation nationale : budget total de 150 millions d’euros et 3.500 agents répartis sur tout le territoire).
À ce titre il met au point de nombreuses publications, éditions et productions audiovisuelles et multimédia :
avec la Cinq, coproduction de nombreuses émissions télévisées à caractère pédagogique et création de la première web TV européenne, accessible dans tous les établissements scolaires (programmes disponibles à terme : 300 heures sous la forme de 2000 modules téléchargeables);
avec Gallimard, la coproduction d’une collection d'ouvrages, à raison d'un par académie, “ l’Art pour guide ”, première histoire culturelle des régions de France depuis la Préhistoire.
avec les Cahiers du cinéma : la collection « Les petits cahiers »;
la collection de DVD à usage pédagogique portant sur les grands films du patrimoine français et étranger: «les Quatre cents coups» de Truffaut, «La prisonnière du désert » de John Ford, « Où est la maison de mon ami ? » de Kiarostami, « Les temps modernes » de Charlie Chaplin, etc;
avec les Éditions Autrement, une collection de dix livres d’initiation aux différents arts à destination des élèves du collège et du lycée. dans le domaine des arts et de la culture, l’édition ou la coédition de plus de 150 produits pédagogiques;
il développe la production de DVD en portant à près de 50 le nombre d’exemplaires issus du SCEREN;
il rénove la Librairie de l’éducation de la rue du Four à Paris dont le chiffre d’affaires s’accroît de 40 % en un an.
A l'Institut du monde arabe (IMA) (depuis 2013)
Conseiller spécial du président Jack Lang qu'il accompagne dans ses activités quotidiennes, il veille au bon développement des expositions. Il assure de commissariat ou la coordination d’expositions comme Il était une fois… l’Orient-Express, qui en 2014 a reçu 270 000 visiteurs ; mais aussi Stéphane Pencréac’h, œuvres monumentales (2015) ; Jardins d’Orient (2016) ; Etel Adnan, (2017) ; Le canal de Suez (2018), L’Orient Express à Singapour (2020) ; L'Horizon de Khéops (réalité virtuelle, 2022)[9]; Le Mystère Cléopâtre (2025)...
Il est à l’origine de la donation de 2000 œuvres d’art faite au musée de l’IMA par Claude et France Lemand (2018-2024).
Il est vice-président du Fonds de dotation Claude et France Lemand qui intervient dans l’enrichissement des collections du musée de l’IMA et dans les actions de recherche, développement et pédagogie.
Autres activités
Il a dirigé la délégation française au Sommet culturel mondial de Sao Paulo en 2004 et participé au Forum international de la Culture en août 2005 à Bahia.
Il fut chargé de conférences sur l’art contemporain à l’université Candido Mendes à Rio de Janeiro.
Il a fondé l'Espace Krajcberg[10], musée - centre d'art qui gère la donation de l'artiste brésilien à la ville de Paris en 2003, dont il est président d'honneur.
De 2014 à 2018, il est président du Fonds de dotation de l'Ermitage fondé par Martine Boulard et inauguré par Jack Lang en 2014.
En tant que photographe-plasticien (depuis 2006)
Claude Mollard dévoile son travail photographique conduit depuis plus de 40 ans. Il a commencé à exposer de ses photographies qui reproduisent les esprits de la nature, sorte de paysages anthropomorphes. Les Éditions « Cercle d’Art » lui ont consacré un livre qui présente ces images avec un texte de Christine Buci-Glucksmann qui les appelle les « visages d’avant les dieux ».
Il a entrepris un recensement dans de nombreux pays des « Origènes », nom qu’il donne à ses photos anthropomorphes, pour identifier à travers ces visages que les hommes primitifs avaient déjà reconnus, les origines de notre culture, de l’art et donc de l’homme lui-même. Il a publié divers ouvrages dont un sur la métamorphose des portraits de Pompéi et en 2012, sur les « Graphogènes », visages démasqués dans les graffitis urbains.
Entre 2005 et 2017, il a exposé à Marrakech, Strasbourg, Gand, Bruxelles, Karlsruhe, Paris (Espace Paul Ricard), Naples, Paris, Aix en Provence, Arles, abbaye de Silvacane, Meknès, Lima (Pérou), Paris (différentes galeries), Mayence, Lille (Musée des beaux-arts), Sao Paulo (Brésil), Rio de Janeiro (Jardin botanique), Nançay (Cher), Garches (Fonds culturel de l’Ermitage).
Il a publié chez Beaux-arts Les esprits de Vallons (2014), la Forêt parallèle de Frans Krajcberg (2015), la collection revisitée Durand Ruel avec Martine Boulart (2015).
En 2017, il a exposé dans la galerie Claude Lemand (Paris)[11]ainsi qu'à la galerie Gérard Capazza (Nançay).
De novembre 2017 à janvier 2018, la Maison européenne de la photographie[12](MEP) lui consacre une rétrospective "Êtres premiers" avec des préfaces d'Edgar Morin et de Gabriel Bauret.
En 2018, il présente ses "Stellaires" à la galerie Capazza.
En 2023, l'espace Krajcberg lui consacre une exposition "Le cri de la Terre" qui donne lieu à la publication d'un catalogue aux éditions L'Harmattan.
Publications
L’enjeu du Centre Pompidou, 1976
Le mythe de Babel, essai sur l’artiste et le système, Grasset, 1984
La passion de l’art, La Différence, 1986
Jeanclos, en collaboration avec Bruno Foucart et Marcellin Pleynet, La Différence, 1986
Profession : ingénieur culturel, La Différence, 1987
Les mille et une nuits de Ramsà, Pictura Edelweis, 1989
Professions : ingénieur culturel (deuxième édition), Charles le Bouil, 1989
Concevoir un équipement culturel, Le Moniteur, 1992
Le poème attrapé par la queue, fantaisie poétique, AREA, 1999
Le cinquième pouvoir. La culture et l’État de Malraux à Lang. Armand Colin.1999.
Les nouveaux réalistes, Le Cercle d’art, 2002
Quand les artistes entrent à l’université, Buren et Orlan, catalogue de l’exposition itinérante organisée par le CNDP, 2002
Le Très Grand Véda, Gallimard, avec des dessins de Tomi Ungerer, 2004
Frans Krajcberg, La traversée du feu, (en collaboration avec Pascale Lismonde), Isthme éditions, 2005
Juan Gris, Le Cercle d’art. 2006
Origènes, livre de photographies de Claude Mollard avec un texte de Christine Buci-Glucksman, Cercle d’art, 2006
Pompéi, métamorphose du portrait, Éditions du Très Grand Véda. Textes de Pascale Lismonde, Michel Sicard, Claude Mollard. 2007
L’ingénierie culturelle, et l’évaluation des politiques culturelles, 3e édition, coll. Que-sais-je ?, 2009
Contaminations, en collaboration avec Valérie Honnart, photographies et peintures, textes de Valérie Honnart et Claude Mollard, Éditions du Très Grand Véda. 2010
La saga de l’Axe majeur de Dani Karavan à Cergy Pontoise, Éditions du Moniteur, 2011
Malraux, Lang et après, avec Yves Marek, Area Descartes et compagnie, 2012
Les graphogènes, photographies avec une préface de Robert Delpire, Éditions du Très Grand Véda, 2012
Le Nouveau Manifeste du naturalisme intégral, texte et photographies de Frans Krajcberg et Claude Mollard, Critères, 2013
Les esprits des vallons(dans la maison de Martine Boulart), préface de Jean Hubert Martin, entretien Martine Boulart, Beaux-Arts Éditions, 2014
La collection revisitée de Denyse et Philippe Durand Ruel, Fonds culturel de l’ermitage, préface de Jean de Loisy, textes de Claude Mollard, Martine Boulart, Denyse Durand Ruel, Beaux-Arts Éditions, 2015
La forêt parallèle, le Sitio Natural de Frans Krajcberg à Bahia, préface de Christophe Rioux, textes de Claude Mollard et Frans Krajcberg, Beaux-Arts Éditions, 2015
Triptyques, préface de Jack Lang, textes de Claude Mollard, Gérard Capazza, Martine Boulart, Beaux-Arts Éditions, 2015
La culture est un combat. Les années Lang-Mitterrand, 50 histoires, PUF, 2015
L’ingénierie culturelle, coll. Que Sais-je ?, 5ème édition, avec Steven Hearn, 2016
L’art de concevoir et de gérer un musée, avec Laurent Le Bon, Les éditions du Moniteur, 2016
Etres premiers, une anthropologie imaginaire, textes d’Edgar Morin, Tomi Ungerer, Gilbert Lascault et Gabriel Bauret. Editions Dilecta, 2017 (à l’occasion de l’exposition des photos de Claude Mollard à la Maison européenne de la photographie)
Frans Krajcberg, un artiste en résistance, préface de Bruno David, textes de Claude Mollard et Sylvie Depondt, Editions Museo, 2017 (à l’occasion de l’exposition Krajcberg au Musée de l’Homme)
Maroc, regards croisés : Tahar Ben Jelloun, Les portes, Claude Mollard, les visages de Meknès, préface de Claude Mollard sur les peintures de Tahar Ben Jelloun et préface de Tahar Ben Jelloun sur les photographies de Claude Mollard, 2017 (à l’occasion de l’exposition galerie Trigano)
Béatrice Englert, Etait, sera, est, Éditions Beaubourg 24, 2018 (catalogue de l’exposition galerie 24)
Philippe Dujardin, Du passé faisons table rase, contribution, La Passe du vent, 2018
Il était une fois le canal de Suez, avec Marianne Coadou, bande dessinée, Altercomics 2018 (à l’occasion de l’exposition faite à l’Institut du monde arabe)
↑Claude Mollard, Robert Bordaz (préf.), L'Enjeu du Centre Georges Pompidou, Union Générale d'Éditions, Paris, 1976 (en ligne) sur le site de la BnFgallica.bnf.fr.