Le christianisme regroupe une petite minorité de la population en Tunisie. Après l'Islam, il s'agit de la deuxième religion du pays avec un nombre de croyants indéterminé en l'absence de statistiques officielles.
Des communautés chrétiennes ont subsisté, souvent difficilement[4].
Les trente premières années du protectorat développent la colonisation d'origine européenne, principalement chrétienne.
L'indépendance provoque le départ des populations d'origine européenne, principalement chrétiennes.
L'Église catholique en Tunisie, autorisée par la Constitution de la Tunisie (de 2014 et de 2022, dans certaines limites, et sans prosélytisme), regrouperait 20 100 croyants déclarés (2007), dont 500 pratiquants. La totalité des chrétiens déclarés, de toute dénomination, se monterait à environ 30 000 personnes dans les années 2020, soit environ 0,25 % de la population du pays (12 millions).
Le Grand Séminaire de Tunis (en), créé en 1881, est fermé en 1964.
La Conférence des évêques de la région Nord de l'Afrique (CERNA) est fondée en 1966.
Fouad Twal (1940-), évêque arabe bédouin jordanien, est nommé évêque-prélat de Tunis en 1992, puis promu en 1995 archevêque-évêque de Tunis à la suite de l'élévation de la prélature territoriale de Tunis en évêché.
La communauté chrétienne catholique de Tunisie reçoit en 1996 la visite du pape Jean-Paul II, qui a appelé à un dialogue pacifique entre musulmans et chrétiens en Afrique du Nord[5],[6].
Après 2000, le prosélytisme religieux chrétien, particulièrement évangéliste, paraît important, même s'il demeure discret[7],[8].
La constitution tunisienne garantit la liberté de conscience et la liberté de culte d'après son article 6. Comme leurs concitoyens non-musulmans, les tunisiens chrétiens n'ont pas accès à la fonction de président de la République, d'après l'article 74 de constitution[9].
Même s'il n'existe pas de loi l'interdisant explicitement, le prosélytisme est interdit au nom de l'ordre public[9].
En l'absence de statistiques officielles sur les religions en Tunisie, le nombre précis de chrétiens est indéterminé. Mais différentes estimations ont été effectuées par diverses organisations à travers le temps. Ainsi, selon le World Factbook, les chrétiens en Tunisie étaient 92 453 en 1997, soit 1 % de la population tunisienne de l'époque[10]. Pour 2010, le Département d'État des États-Unis les estime à 25 000 personnes[11]. Pour 2004, l'archidiocèse de Tunis dénombre 20 000 catholiques[12]. La minorité chrétienne, constituée principalement d'étrangers, possède un petit nombre d'écoles et d'églises. Le christianisme est ainsi la deuxième religion du pays[13]. En 2013, quelque 35 000 personnes de 80 nationalités différentes constituent la communauté chrétienne[14].
Les résidents étrangers constituent la majeure partie de la communauté chrétienne en Tunisie. Ils proviennent principalement d'Afrique subsaharienne et ensuite d'Europe[9].
Il existe des communautés de convertis tunisiens. Même si ce mouvement n'est toujours pas quantifié, il existe des publications de travaux scientifiques pour l'étudier[15],[16],[17],[18],[19],[20].
Sur le plan des droits de l'homme, la situation des chrétiens étrangers et des chrétiens tunisiens n'est pas similaire. Si les premiers jouissent d'une relative liberté, des ONG alertent sur les violations que les chrétiens tunisiens subissent. Ainsi des témoignages relatant intimidations policières, discriminations sociales et pression familiale sont régulièrement répertoriés[21],[22],[23]. Ainsi, d'après l'ONG Portes ouvertes, la Tunisie est classée 26ème pays dans son index mondial de persécution des chrétiens en 2021[21]. En outre, des poursuites judiciaires pour prosélytisme, qui touchent aussi des étrangers, sont possibles de nos jours[24].
L'Église catholique de Tunisie ne dispose que d'un seul diocèse, à savoir l'archidiocèse de Tunis. En conséquence, la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul et Sainte-Olive de Tunis est la seule du pays. L'archidiocèse de Tunis possède aussi 12 églises qui se trouvent à Bizerte, Djerba, Gabès, la Goulette, Hammamet, la Marsa, Nabeul, Sfax, Sousse et Tunis. En outre, l'archidiocèse gère 9 écoles, plusieurs bibliothèques et 2 dispensaires. Il existe plusieurs congrégations catholiques en Tunisie comme les Pères blancs qui gèrent l'Institut des belles lettres arabes ou l'institut du Verbe incarné qui occupe le monastère bienheureux Charles de Foucauld à la Marsa[25]. En outre, Caritas Tunisie est la principale association catholique en Tunisie et elle est d'ailleurs la seule habilitée à rendre visite aux prisonniers chrétiens[26].
L'Église orthodoxe est présente en Tunisie à travers :
Plusieurs Églises protestantes sont présentes en Tunisie.
Outre ces églises officielles, il existe plusieurs églises de maison, notamment évangéliques, dans le pays[30],[31].