Au total, quarante-sept épreuves figurent au programme de ces championnats (24 masculines et 23 féminines). 199 pays sur les 212 nations membres de l'IAAF participent aux compétitions[note 2].
Une étude de l'université de Tubingen que l'IAAF n'a pas souhaité faire publier tendrait à prouver que 34 % des athlètes ayant participé à ces championnats auraient eu recours au dopage dans les douze mois précédents la compétition. La controverse éclate en août 2015[3].
Organisation
Sélection de la ville hôte
La ville de Daegu a été choisie par l'IAAF en raison notamment du montant qu'elle a été capable de réunir sur sa candidature[4]. Neuf pays étaient candidats le 4 avril 2006 (Maroc, Corée du Sud, Émirats arabes unis, Espagne, Russie, Suède, Croatie et Australie). Au 1er décembre 2006, seules quatre villes restaient en lice : Brisbane, Daegu, Göteborg et Moscou[4]. Göteborg renonce en raison d'un soutien financier insuffisant du gouvernement suédois. Le , à Mombasa (Kenya), l'IAAF retient la candidature de Daegu[4].
Récompenses
Plus de 7 millions de dollars américains (USD) seront distribués aux finalistes (exactement 7 336 000 $), le gagnant de chaque épreuve individuelle empochant 60 000 $, le médaillé d'argent 30 000 $, le médaillé de bronze 20 000 $, les suivants jusqu'au 8e et dernier finaliste 4 000 $. Pour les relais, l'équipe gagnante reçoit 80 000 $ et ainsi de suite. La Coupe du monde de marathon, incluse au sein des Championnats, comporte 142 000 $ supplémentaires attribués aux équipes de 1 à 6. Enfin pour chaque record du monde battu, 100 000 $ sont prévus.
Le comité d'organisation a préparé 90 lots de médailles pour un total de 270. 88 lots sont donnés à l'IAAF et deux sont conservés par le comité local d'organisation. L'IAAF distribue 79 lots de médailles et en met de côté 9 au cas où (ex-æquo, dopage…). 24 lots de médailles sont nécessaires pour les relais où tous les relayeurs, y compris les remplaçants, sont récompensés. Il en va de même pour les deux épreuves en fauteuil roulant et la Coupe du monde de marathon où cinq athlètes par équipe sont récompensés (10 lots sont nécessaires pour cette Coupe). Les médailles sont en red brass de dix centimètres de diamètre et de 6 mm d'épaisseur, 412 g chacune. Le red brass est un alliage de cuivre et de zinc (moins de 20 %). Les médailles d'or sont plaquées avec de l'or 24-carats. Le symbole Yin-Yang et le stade de Daegu sont gravés respectivement sur le recto et verso. Une fois les résultats d'une épreuve connus, elles sont gravées avec la date, l'épreuve, le nom de l'athlète et le pays au verso.
Équipement du stade et sites de la compétition
La piste d'athlétisme en anneau synthétique de 400 m est couleur bleu clair, selon le code P85 de la société italienne Mondo du modèle « Sportflex Super X », fournisseur important depuis les Jeux de Montréal en 1976. Inaugurée le , elle a coûté plus d'un million d'euros au comité d'organisation afin de remplacer l'ancien anneau en uréthane. La couleur, légèrement plus claire que celle de Berlin 2009, a été choisie en fonction du slogan officiel de la ville de Daegu, Colorful[note 3]Daegu, d'où également le nom du Colorful Daegu Pre-Championships Meeting, couleur censée donner « un style rafraîchissant », « afin d'améliorer la concentration des athlètes, et de réduire la fatigue des yeux des téléspectateurs »[5].
Cinq compétitions se déroulent en centre-ville, contrairement à la tradition, y compris les cérémonies de récompense associées, très en dehors du stade de Daegu, avec un départ et une arrivée au Gukchae-bosang Memorial Park (celles du marathon et de la marche).
Les marques suivantes représentent les minima de qualification, dits « A » et « B », pour ces Championnats du monde d'athlétisme[6]. Chaque pays peut engager un maximum de quatre athlètes ayant atteint ces minima pendant la période de qualification entre le 1er octobre 2010 (1er janvier 2010 pour le 10 000 m, le marathon — où ce chiffre est porté à cinq —, les épreuves combinées, la marche) et le 15 août 2011 (minuit, heure de Monaco). En revanche, seuls trois athlètes peuvent concourir dans les différentes autres compétitions, exceptions faites des relais dans lesquels six athlètes par nations sont engagés dont obligatoirement tous ceux qui participent à leur épreuve individuelle (100 ou 400 m). De même les anciens champions du monde (ceux de 2009) ne comptent pas dans le contingent de la fédération participante — qui peut donc dans certains cas, faire participer jusqu'à quatre athlètes par épreuve. Dans le cas où aucun athlète n'aurait atteint les minima A, une fédération peut engager un maximum de deux athlètes ayant réussi les minima B. Dans le cas d'une fédération sans aucun minima, deux athlètes, un homme et une femme, peuvent être engagés avec toutefois des restrictions pour certaines épreuves techniques. Les athlètes sacrés champions du monde en 2009 (en titre, portant pour les distinguer un dossard doré) bénéficient automatiquement d'une invitation particulière de la part de l'IAAF et ne doivent pas affronter des épreuves de sélection nationale. De même, les athlètes ayant remporté une médaille d'or lors d'un championnat continental se voient également accorder un droit d'inscription afin de participer aux Mondiaux, même s'ils n'ont pas pu réaliser les minima demandés.
En mai 2011, sur les 212 membres de l'IAAF, 201 fédérations avaient déclaré leur intention d'envoyer une délégation à Daegu[7]. Une équipe s'est ajoutée par la suite, le Népal, à la dernière minute. Parmi les rares pays à boycotter figure la Corée du Nord. D'autres pays ne participent pas comme la Libye en raison de la guerre civile en cours, la Géorgie qui a envoyé uniquement une délégation officielle, sans athlètes, ou la Jordanie. D'autres fédérations qui n'étaient pas présentes à Berlin 2009 sont présentes cette fois-ci : Guam, la Guinée-Bissau, le Mali et le Timor oriental. Aruba participe à nouveau en tant que telle étant donné la disparition de l'équipe des Antilles néerlandaises dont la plupart des athlètes ont rejoint l'équipe des Pays-Bas.
En matière d'engagés, les États-Unis ont toujours la part du lion, avec 155 inscrits (160 en 2009), bien devant l'Allemagne (78, 7 de moins que chez elle) qui fait presque jeu égal avec la Russie 83 (106 en 2009), et ensuite le Royaume-Uni 69 (51 en 2009) tandis que la Corée du Sud les suit d'assez près avec un total de 63 athlètes engagés et l'augmentation la plus spectaculaire (seulement 19 en 2009)[note 4]. L'Ukraine avec 57, le Japon 52, la Jamaïque 51 sont devant l'Espagne (49), le Kenya (48) et l'Australie (47). La France suit avec 46 devant la Pologne 43, l'Éthiopie 42 ou encore l'Italie 33.
L'épreuve du 100 mètres (masculin et féminin) est celle qui réunit le plus d'inscrits (80 et 79 respectivement) suivie par celle le marathon (70 et 59) mais cette dernière épreuve est concomitante avec une Coupe du monde et permet, de ce fait, d'engager davantage que trois athlètes par nation. C'est sur 10 000 m, avec finale directe, que les inscrits sont le moins nombreux (25 et 22). Les relais 4 × 100 m comportent 23 équipes masculines et 21 féminines tandis que les 4 × 400 m en comportent 16 masculines et 20 féminines.
Comme en 2009 à Berlin, où c'était un Gilbertin qui était lui aussi engagé sur 100 m, c'est une Gilbertine qui est l'athlète la plus jeune : Kabotaake Romeri vient de fêter son 16e anniversaire le 5 août dernier tandis que l'athlète la plus ancienne est encore une fois une femme, l'Américaine Teresa Vaill, née le , inscrite sur le 20 km marche qui participe pour la sixième fois aux Championnats du monde. C'est une autre marcheuse, la Portugaise Susana Feitor qui va battre le record de onze participations consécutives à ces championnats. Pour les hommes, c'est le capitaine italien, Nicola Vizzoni qui entame quant à lui à ses huitièmes championnats consécutifs où il sera finaliste.
Ci-dessous figure, par pays, la liste des athlètes sélectionnés et leur performance lors de la compétition. Le nombre d'engagés est indiqué entre parenthèses.
Onze athlètes seulement conservent le titre mondial remporté en individuel à Berlin : les Américains Dwight Phillips et Brittney Reese (saut en longueur), ainsi que Trey Hardee (décathlon), les Russes Valeriy Borchin (successivement disqualifié en 2015) et Olga Kaniskina en marche, l'Allemand Robert Harting (lancer du disque), la Néo-Zélandaise Valerie Adams qui signe sa troisième victoire consécutive au lancer du poids, le Jamaïcain Usain Bolt sur 200 m, ainsi que les Kényans Abel Kirui (en marathon), Ezekiel Kemboi (3 000 m steeple) et Vivian Cheruiyot. Par ailleurs à Daegu, Cheruiyot est la seule double championne en individuel (doublé 5 000 - 10 000 m). Usain Bolt et Yohan Blake remportent eux aussi un deuxième titre mondial grâce au relais 4 × 100 m, tandis que Carmelita Jeter fait de même chez les féminines. En outre, le relais 4 × 100 m jamaïcain (Usain Bolt, Yohan Blake, Nesta Carter et Michael Frater) bat le seul record du monde de ces championnats en réalisant 37 s 04, en effaçant son propre record. En montant sur la plus haute marche du podium, deux fois consécutivement, lors des deux dernières cérémonies du dernier jour des championnats, malgré son faux départ en finale du 100 m.
Avec quatre nouvelles médailles aux Championnats du monde (le bronze sur 200 m, l'argent sur 400 m et l'or des deux relais), l'Américaine Allyson Felix devient l'athlète la plus médaillée de l'histoire de la compétition, avec un total de dix médailles (huit en or, une en argent et une en bronze), rejoignant ainsi au palmarès son compatriote Carl Lewis.
Le tableau ci-après présente uniquement les dix meilleures nations au classement des médailles par pays. Le classement complet et le détail par place de finaliste sont indiqués dans l'article détaillé.
D'assez nombreux records sont établis lors de ces 13es Championnats : un record du monde, quatre records continentaux, deux records des championnats du monde et 41 records nationaux. Par ailleurs, dix-sept meilleures performances mondiales de l'année sont améliorées à cette occasion[12].
Pour la première fois, la totalité des athlètes participants aux championnats font l'objet de prélèvements sanguins pour aboutir à un bilan sanguin par athlète, en plus de 500 contrôles urinaires lors des compétitions, de façon à établir des paramètres de base pour d'ultérieures vérifications[15]. Ces contrôles seront effectués sur 2 000 athlètes, le passeport biologique qui en résulte est spécifique à la discipline pratiquée[16].
Avant la compétition, deux sprinteurs parmi les dix meilleurs de l'année sur 100 mètres et sélectionnés pour cette compétition, le JamaïcainSteve Mullings (9 s 80) et l'AméricainMike Rodgers (9 s 85), sont contrôlés positifs, le premier au furosémide, produit masquant, et le second à un stimulant interdit[17]. Les deux sprinteurs sont exclus de leurs sélections.
En septembre 2018, il est confirmé que Mariya Abakumova a été dopée lors de son titre du javelot et qu’elle perd en conséquence la médaille d’or et le record des championnats alors obtenu.
Légende
Records et Performances
AR : Record continental (area record)
CR : Record des championnats (championship record)
MR : Record du meeting (meet record)
NR : Record national (national record)
OR : Record olympique (olympic record)
PR : Record paralympique (paralympic record)
PB : Record personnel (personal best)
SB : Meilleure performance personnelle de la saison (season's best)
WL : Meilleure performance mondiale de l'année (world leader)
WJR : Record du monde junior (world junior record)
WR : Record du monde (world record)
Circonstances et Conditions
DNF : N'a pas terminé (did not finish)
DNS : N'a pas pris le départ (did not start)
DQ : Disqualification (disqualification)
NM : Essai non réussi (No Mark)
Q : Qualifié « directement » au prochain tour (ou à la prochaine compétition), lors d'une compétition majeure, grâce au classement ou à la réalisation des minima (automatic qualifier)
q : Qualifié au prochain tour (ou à la prochaine compétition), lors d'une compétition majeure, grâce au repêchage ou à la réalisation de l'une des meilleures performances parmi celles des « non qualifiés directement » (grâce au meilleur temps ou à la meilleure distance par exemple) (secondary qualifier)
Notes et références
Notes
↑Sauf pour le marathon et la marche qui se déroulent en ville, en dehors du stade, sur un circuit urbain.
↑Le record de 202 obtenu à Séville n'est pas battu. La Coupe du monde de marathon est également organisée en même temps que les deux épreuves individuelles
↑Le Biélorusse Andrei Mikhnevich, initialement troisième du concours, a été convaincu de dopage et radié à vie par l'IAAF en 2013 après réexamen des échantillons collectés lors des Championnats du monde 2005. Tous ses résultats obtenus depuis août 2005 sont annulés. « Andrei MIKHNEVICH (BLR) – results annulled from August 2005 », sur iaaf.org, (consulté le )
↑Initialement troisième de la course, la Russe Anastasiya Kapachinskaya est contrôlée positive en 2016 et voit tous ses résultats compris entre 2008 et 2012 annulés. La Russe perd donc sa médaille de bronze au profit de l'Américaine Francena McCorory qui monte sur le podium.
↑Contrôlée positive en 2016, la Russe Anastasiya Kapachinskaya a été suspendue pour dopage et a vu tous ses résultats compris entre 2008 et 2012 annulés. Comme en 2009, la Russie est donc déchue de sa médaille de bronze obtenue sur le 4 x 400 m aux Mondiaux de 2011, ce qui profite à la Grande-Bretagne qui monte sur le podium.