Vincent Caron, étudiant à l'École polytechnique de l'université d'Angers, fonde en Covoiturage.fr, une plateforme de covoiturage mettant en relation des conducteurs et des passagers souhaitant partager un trajet en voiture et les frais associés. Les conducteurs publient leurs places disponibles et les passagers les réservent en ligne, sur des trajets dont la distance moyenne est de 330 kilomètres[1],[2].
En 2006, Frédéric Mazzella[3] fonde avec Nicolas Brusson[4] et Francis Nappez[5], la société anonyme Comuto[6] qui deviendra la société mère de tous les services du réseau covoiturage[7],[8]. Ils mettent en ligne la première version du site internet sous le nom de domaine covoiturage.fr acheté à Vincent Caron.
En , Comuto développe la version communautaire de Covoiturage.fr en ajoutant un système d'avis utilisateurs, portraits, biographies, etc.[réf. nécessaire]. Covoiturage.fr se positionne comme une combinaison d'un site de voyage et d'un site communautaire. Dès , Covoiturage.fr devient le site de covoiturage le plus utilisé en France[9].
En , Comuto étends sa plateforme dans une version espagnole du site, sous le nom Comuto.es (rebaptisée BlaBlaCar.es en ). Durant l'année , Comuto inaugure de nombreux nouveaux services de covoiturage pour plusieurs sociétés et mairies : la MAIF, Ikea, Vinci Park, la RATP, le Groupe Carrefour, la ville de Montrouge et une trentaine d'autres services de covoiturage[10]. La société lance une application mobile sur iPhone en [11] et sur Android en .
En , Comuto s'implante au Royaume-Uni et lance BlaBlaCar.com[12].
En , Comuto rachète Covoiturage.com, créé en par Thomas Herlin[13].
En , Covoiturage.fr intègre un système de réservation informatique, ce qui permet aux passagers de payer en ligne leur trajet et aux conducteurs de percevoir la participation aux frais par virement après le trajet. Le service est testé à partir de dans l'Ouest de la France. Le service de réservation en ligne permet ainsi à Covoiturage.fr de mettre en place son modèle économique final et de prélever une commission sur les transactions effectuées entre conducteurs et passagers. Auparavant le paiement s'effectuait de main à main entre le passager et le conducteur[14],[15].
En , BlaBlaCar se déploie en Allemagne[16]. Le service français Covoiturage.fr est renommé BlaBlaCar le afin d'uniformiser le réseau[17].
En , BlaBlaCar s'implante en Ukraine et en Russie[18]. Début , BlaBlaCar lève 100 millions de dollars auprès d'Index Ventures pour devenir leader mondial du covoiturage[19],[20], et en , la société compte plus de 10 millions d'utilisateurs[21],[22].
En , BlaBlaCar est présentée comme le leader mondial du covoiturage[23]. En , BlaBlaCar s'ouvre vers l'Inde[24]. En , la société poursuit son expansion internationale avec le rachat de son concurrent allemand Carpooling et de Autohop, une société hongroise présente en Hongrie, Roumanie et dans les Balkans[25],[26]. Le même mois, BlaBlaCar rachète Rides, une start-up mexicaine. Cela lui permet de s'implanter aussi au Mexique, d'employer 290 personnes sur 3 continents et de compter 20 millions d'utilisateurs membres dans 19 pays[27].
Le , BlaBlaCar signe un accord de partenariat avec la société Axa pour assurer ses utilisateurs lors de leurs déplacements[28]. En , elle annonce une nouvelle levée de fonds de 200 millions de dollars dans le but d'accélérer son déploiement dans les pays d'Amérique latine et d'Asie[29]. En la SNCF noue un partenariat avec BlaBlaCar pour proposer des solutions de covoiturage aux passagers lors des grèves de trains, un partenariat historique pour les concurrents[30].
En , BlaBlaCar signe un partenariat en France avec les sites Kombo et GoEuro basée sur une rémunération à la mise en relation[31].
À l'automne , Frédéric Mazzella cède son poste de directeur général à Nicolas Brusson et devient président de la société[32].
En , le service de covoiturage annonce le lancement d'un nouveau service : la location de voiture à longue durée[33].
Le , BlaBlaCar change son identité visuelle et la charte graphique de sa plateforme. En parallèle, un nouvel algorithme progressivement mis en place permet aux utilisateurs d'augmenter le nombre de trajets potentiels en proposant des étapes supplémentaires proches des lieux de départ et d'arrivée des passagers[34].
En 2018, la société compte 65 millions d’utilisateurs référencés dans 22 pays[35].
Le , l'entreprise annonce le rachat pour un montant non communiqué de Less, start-up créée deux années auparavant par Jean-Baptiste Rudelle, cofondateur de Criteo, et spécialisée dans le covoiturage courte-distance[36] afin de faire profiter le service BlaBlaLines des technologies et des ingénieurs de Less[37]. Au printemps 2018, à l'annonce du projet de loi pour la réforme de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), le site mise sa communication sur les grèves afin d'inciter les usagers à utiliser le covoiturage[38].
Le , BlaBlaCar s'associe à Axa pour lancer une nouvelle assurance pour ses utilisateurs.
En , BlaBlaCar acquiert la plateforme de covoiturage russe BeepCar[39].
En , elle rachète à la SNCF sa filiale Ouibus et annonce dans le même temps une levée de fonds de 100 000 000 €[40]. La SNCF entre à cette occasion au capital de la société, pour un montant non spécifié. En , BlaBlaCar annonce que les Ouibus seront rebaptisés BlaBlaBus avant la fin de l'année [41]. BlaBlaCar souhaite implanter ces nouveaux cars à l'étranger en reliant 60 villes du Benelux et d'Allemagne. BlaBlaBus concurrence directement FlixBus, qui dispose alors de 95 % de parts de marché en Allemagne[42],[43].
La loi relative à la lutte contre la fraude du [44], impose aux plateformes de service de particulier à particulier, tel BlaBlaCar, de transmettre aux services fiscaux un relevé annuel du montant des transactions reçues par les membres percevant plus de 3 000 € par an. En effet, au-delà de ce montant, l'activité est considéré comme une activité professionnelle.
En , la société complète son offre par un partenariat avec un service de trottinettes électriques, BlaBla Ride[46], afin de permettre aux usagers de finir les trajets automobiles effectués[47]. La même année, durant la pandémie de Covid-19, le fonctionnement de l'entreprise se réduit à 5 % de l'activité usuelle, et la moitié des employés sont mis au chômage partiel[48]. Par la suite, elle est contrainte d'appliquer des mesures d'hygiènes et de respect des distanciations et propose une option pour limiter le nombre de passagers, aux dépens de la rentabilité pour les conducteurs[49].
En , les BlaBlaBus prennent le nom et la livrée rouge de BlaBlaCar[50]. En , l'entreprise annonce une levée de fonds de 115 millions de dollars, qui la valorise à 2 milliards de dollars[51].
En , BlaBlaCar annonce sa volonté d'acquisition de Klaxit, entreprise spécialisée dans le covoiturage domicile-travail[52],[53]. Cette acquisition, destinée à générer des synergies entre Klaxit et son service Blablacar Daily sur le segment des trajets courte distance, est finalisée en [54].
Services
Covoiturage longue distance
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Covoiturage pendulaire
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
En , BlaBlaCar ouvre un nouveau service dédié au covoiturage sur des trajets courtes durées effectués quotidiennement lors des déplacements pendulaires. Le service est nommé BlaBlaLines[55].
La mise en relation entre usagers, gratuite pendant de nombreuses années, devient payante en [56],[57]. L'entreprise n'a cessé d'augmenter les commissions prélevés sur les trajets des passagers depuis sa création[58].Ce qui entraine le départ de certains utilisateurs déçus vers d'autres plateformes (covoiturage-libre.fr, carpooling...)[15],[35],[59].
En , en fonction de la date de réservation, les frais s'élèvent de 0,66 €+7,92 % à 1,19 €+12,48 % du prix du trajet[60]. Depuis 2015, ces frais ne dépendent plus de la date de réservation et ont été revus progressivement à la hausse[58]. En 2022, l'entreprise ne communique plus sur le calcul des commissions de réservation, mais ceux-ci varient de 20 à 30% du prix du trajet[61].
Modèle économique
Dans ses 12 premières années d'existence, la société n'a jamais été rentable, avec un modèle économique changé à six reprises. En , la société annonce être en bénéfice sur les huit premiers mois[62],[63]. Une situation qui peut s'expliquer aussi par les importants investissements effectués[Lesquels ?] ces dernières années[64].
Génération de certificats d’économies d’énergie en partenariat avec TotalEnergies
Le , Le Monde révèle que BlaBlaCar profite d'un soutien avalisé par l’État, à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros par an, selon un mécanisme de partenariat avec TotalEnergies mis en place en 2012. BlaBlaCar donne à ses nouveaux inscrits des cartes carburant chez TotalEnergies, qui verse plusieurs dizaines d’euros pour chaque conducteur enregistré et achète des certificats d’économies d’énergie (CEE) ainsi générés et surévalués. Ce montage est discrètement validé par le ministère de l’écologie. Blablacar est la principale entreprise à bénéficier de CEE pour du covoiturage[65].
FlixBus ouvre une procédure judiciaire à l'encontre de Blablacar, trouvant le procédé inéquitable entre les différents acteurs du transport. Cette disposition est invalidée par le Conseil d'État le [66].
Critique du modèle écologique et sociétal
Selon le journaliste Fabien Ginisty, la « promesse écologique de BlablaCar fleurte avec le mensonge ». Il dénonce la destruction du lien social propre au covoiturage, le greenwashing, l'ubérisation, la position dominante sur le marché, mais aussi ses partenariats avec les filières des transports et de l’énergie (Renault, Vinci, TotalEnergies...)[61],[67],[68].
Des services concurrents existent sur Internet, proposant le même fonctionnement d'une mise en relations d'usagers par annonces, mais souvent sans appliquer de frais de réservation comme l'entreprise BlaBlaCar[69]. Ces services restent peu concurrentiels, étant moins développés car n'ayant pas atteint leur masse critique[70].
Des groupes de mise en relation de covoitureurs regroupés par zone géographique ciblée existent indépendamment sur les réseaux sociaux[71]. Ceux-ci subissent également une concurrence directe de la part de Blablacar qui propose des services locaux pour ces parts de marché[72].
Des services de bus tentent de s'implanter sur ce même type de marché économique et sur les grands axes de circulation[73].
Malgré ces alternatives, BlaBlaCar reste en situation de quasi-monopole sur le marché, avec 90 % des parts en en France[74],[75].
↑Yves Vilaginés, « Francis Nappez : Dans le trio des pionniers du covoiturage, Nicolas est blablabla, Frédéric blabla et Francis bla... », Les Échos, (lire en ligne, consulté le ).