L'architecture néo-mauresque convoque des ornements décoratifs inspirés de motifs datant d'avant les époques classique et gothique. Le style mauresque atteignit le sommet de sa popularité au milieu du XIXe siècle, avec une réaffirmation sous la conquête de l'Algérie par la France (style néo-mauresque)[1]. Peu de distinctions furent faites, autant en Europe qu'en Amérique, entre les éléments tirés de l'aire culturelle et géographique qui s'étend depuis l'Inde jusqu’à l’Espagne en passant par les pays d'Afrique du Nord, l'Égypte ou la Turquie[2].
Bien que Carlo Bugatti ait employé des arcades mauresques dans ses réalisations à Turin, en 1902, l'architecture néo-mauresque était, au début du XXe siècle, en déclin partout, excepté en Russie et en Autriche-Hongrie. En effet, en Russie, l'hôtel particulier Arseni Morozov, à Moscou (une stylisation d'un palais portugais de Sintra), ainsi que les palais néo-mamelouks à Koreïz (en Crimée), comme le palais Dulber, amplifiaient la continuation de la renaissance mauresque. C'est aussi le cas en Bosnie, où le gouvernement austro-hongrois subventionna la construction de plusieurs structures néo-mauresques.
Les structures des jardins « mauresques » construits à Sheringham, dans le comté de Norfolk, était une utilisation scandaleuse à l'époque des motifs mauresques, une parallèle avec des chinoiseries qui ne fut pas prise au sérieux. Quoi qu'il en soit, en 1826, Edward Blore utilisa des arcs islamiques, des dômes de tailles et de formes variées et d'autres détails tirés d'architectures islamiques du Proche-Orient, caractéristiques culturelles imprégnées du vrai style ottoman. Elles firent faire effet dans l'aspect du palais Aloukpa en Crimée, des. Vers le milieu du XIXe siècle, le style mauresque fut adopté par les Juifs d'Europe centrale, qui associèrent les formes architecturales du néo-mudéjar avec l'âge d'or de la communauté juive dans l'Espagne médiévale et musulmane. Par conséquent, le style néo-mauresque se répandit dans le monde comme une architecture destinée aux synagogues.
Cine Palácio, cinéma conçu par l'architecte espagnol Morales de Los Rios, ouvert en 1928 à Rio de Janeiro au Brésil, transformé pour abriter le théâtre Riachuelo Rio en 2016.
Des immeubles de style haussmannien s'élèvent sur cinq ou six étages, parfois sculptés de cariatides et d'atlantes soutenant de larges balcons[6]. La Grande Poste d'Alger est construite entre 1910 et 1913 par les architectes Jules Voinot et Marius Toudoire. C'est le fleuron du style néo-mauresque : le gouverneur général Charles Jonnart désire en effet intégrer les nouveaux bâtiments dans l'environnement pour respecter les valeurs architecturales et urbaines traditionnelles[7],[8].
↑Ivan Ceresnjes, « Une étude de cas : le patrimoine juif dans les pays de l’ex-Yougoslavie », Études Balkaniques, vol. 1, no 12, , p. 211-218 (lire en ligne).
Thomas Brisson, La Critique arabe de l’orientalisme en France et aux États-Unis : Revue d'anthropologie des connaissances, vol. 2 - n°3, , 505 à 521 (en ligne)
Mustapha Ben-Hamouche, L'architecture et l'urbanisme au Maghreb aux XIXe et XXe siècles : Cas d’Alger (1800-2000), Independently published, , 240 p. (ISBN979-8-7637-2583-4)