Henry Maurice André Gobert, né le et mort le à Paris, est un joueur de tennis et de golffrançais, double champion olympique, seul joueur français à avoir accompli cet exploit.
À partir de 1913, il fait son service militaire au sein du 7e régiment d'artillerie de Toul, ce qui l'oblige à limiter les compétitions et se répercute sur ses résultats. Il participe à la Première Guerre mondiale avec le grade de lieutenant dans l'artillerie. Il est ensuite observateur en avion puis pilote[5]. Il reçoit les distinctions de chevalier puis Officier de la Légion d'honneur et est décoré de la Croix de guerre. Il reprend ses études à l'issue du conflit.
Membre du Sporting Club de Houlgate, il fait ses débuts comme golfeur à Cabourg en 1921 au point de délaisser peu à peu le tennis. Il devient l'un des meilleurs joueurs français de la discipline en témoigne son titre de champion de France amateur en 1927.
En 1933, il est nommé président de l'association des joueurs de tennis professionnels français. Il a par la suite exercé des activités dans le milieu industriel, devenant directeur d'une manufacture de lainage.
Son fils, Olivier Gobert, a remporté en 1938 la Coupe de l'International Club de France associé à Jean Borotra.
Carrière
André Gobert se distingue en 1910 en remportant la prestigieuse Wimbledon Plate contre Percival Davson, compétition disputée par les joueurs ayant perdu lors des deux premiers tours du tournoi. En 1911, il devient champion de France en battant Maurice Germot dans le Challenge Round et remporte aussi l'épreuve de double mixte aux côtés de Marguerite Broquedis. Lors de la défense de son titre l'année suivante, il est battu par Max Decugis.
En 1912, âgé de 21 ans, il triomphe en s'adjugeant deux médailles d'or au tournoi en salle des Jeux olympiques de Stockholm. Il s'impose en simple après avoir battu les britanniques Gordon Lowe en demi-finale (6-4, 10-8, 2-6, 2-6, 6-2) et Charles Dixon en finale (8-6, 6-4, 6-4), et en double avec Maurice Germot contre les Suédois Carl Kempe et Gunnar Setterwall. Au mois de juillet, il se distingue lors du tournoi de Wimbledon, ne s'inclinant qu'en finale (All-comers final) contre Arthur Gore. En double, avec Max Decugis, il atteint également la finale du tournoi dont il était le tenant du titre après avoir battu l'année précédente Anthony Wilding et Josiah Ritchie, devenant alors les premiers français à inscrire leur nom au palmarès du tournoi. En 1913, il atteint notamment la finale des championnats du monde sur terre battue à Saint-Cloud, battu en quatre sets contre Tony Wilding. En 1914, mal entraîné, il s'incline en quart de finale du même tournoi.
Après avoir repris sa carrière en à Cannes, il enlève sur les courts du Racing Club de France le tournoi de tennis des Jeux interalliés face à Pat O'Hara Wood, puis parvient jusqu'en quart de finale du tournoi de Wimbledon. Fin novembre, il remporte contre Max Decugis la 2e édition des championnats du monde en salle organisée au Sporting Club de Paris. En 1920, il devient une nouvelle fois champion de France en simple, 9 ans après dernier son titre, battant Decugis, triple tenant du titre en cinq manches. La semaine suivante, il dispute contre William Laurentz la finale des mondiaux sur terre battue mais s'incline une nouvelle fois. En 1921, il est champion de France de double avec William Laurentz.
Moins présent dans les tournois internationaux dans les années 1920, ses derniers résultats notables sont un huitième de finale à Wimbledon en 1921 et un quart de finale aux Internationaux de France en 1925[6]. En plus de ses succès en France, il a remporté à cinq reprises le British Covered Court Championships au Queen's Club en 1911[7], 1912 et de 1920 à 1922. Il excellait particulièrement sur cette surface puisqu'il a aussi gagné quatre fois le championnat de France en salle entre 1911 et 1913 et en 1920, ainsi que deux fois en double.