Cet article concerne toutes les allégations depuis 1948. Pour le risque de génocide à Gaza au cours de la guerre Israël-Hamas, voir Risque de génocide à Gaza depuis 2023.
Allégations de génocide des Palestiniens
« Arrêtez le génocide, libérez la Palestine » lors d'un rassemblement à Helsinki, le .
Les allégations de génocide des Palestiniens font référence à l'accusation selon laquelle le gouvernement israélien a incité à commettre, a commis ou commet, un crime de génocide à l'encontre du peuple palestinien. Cette accusation est formulée à maintes reprises au cours du conflit israélo-palestinien, ce qui est parfois lié à l'idée qu'Israël est un État colonial de peuplement[1],[2]. Cette qualification des événements est faite en relation avec la Nakba, ainsi qu'avec des développements plus récents du conflit, y compris le blocus de la bande de Gaza, la guerre de Gaza de 2014 et la guerre Israël-Hamas de 2023-2024 qui a tué plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens[3],[4]. Dans ce dernier conflit en particulier, de nombreux spécialistes du droit international et du génocide ont fait part de leurs préoccupations concernant l'incitation claire à commettre un génocide et l'utilisation d'un langage déshumanisant par les responsables israéliens, allant jusqu'à apparenter les Palestiniens à des « animaux »[5].
Dans son ordonnance, la Cour internationale de Justice a également jugé plausible que certains des droits revendiqués par l'Afrique du Sud en vertu de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide méritaient d'être protégés. Ces droits incluent la protection des Palestiniens de Gaza contre les actes de génocide et les infractions connexes mentionnées à l'article III de la Convention, ainsi que le droit de l'Afrique du Sud de demander à Israël de respecter ses obligations au titre de ladite Convention[6].
En novembre 2024, le rapport d'un comité spécial de l'ONU établit que les méthodes employées par Israël « correspondent aux caractéristiques d'un génocide »[7].
En 2010, les historiens Martin Shaw(en) et Omer Bartov débattent de la question de savoir si la Nakba de 1948 doit être considérée comme un génocide, Shaw soutenant que c'était le cas et Bartov n'étant pas d'accord. L'ancien secrétaire général adjoint du Conseil musulman de Grande-Bretagne, Daud Abdullah(en), déclare que « compte tenu de l'intention déclarée des dirigeants sionistes, cette destruction massive et ce dépeuplement des villages palestiniens correspondent facilement à la définition du génocide telle qu'elle figure dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide ».
En 1956, les autorités israéliennes planifient des massacres dans la zone du Triangle afin de la vider de ses habitants arabes. Ce massacre fait partie du plan Hafarperet (« plan taupe » en hébreu) conçu par le gouvernement Ben Gourion pour faire fuir les Palestiniens d'Israël[8], en exploitant une guerre avec la Jordanie pour vider la région du Triangle de sa population arabe en perpétrant des massacres de civils afin de pousser les survivants à fuir[9]..
Le , l'Assemblée générale des Nations unies condamne le massacre de Sabra et Chatila et le déclare acte de génocide. Le résultat du vote sur la section D de la résolution 37/123 est le suivant : oui : 123 ; non : 0 ; abstentions : 22 ; non-votants : 12.
Le délégué du Canada déclare : « Le terme de génocide ne peut, à notre avis, s'appliquer à cet acte inhumain particulier. ». Le délégué de Singapour — qui a voté « oui » — ajoute : « Ma délégation regrette l'utilisation de l'expression « acte de génocide » [...]. [car] le terme 'génocide' est utilisé pour désigner des actes commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Le Canada et Singapour se demandent si l'Assemblée générale est compétente pour déterminer si un tel événement constitue un génocide. L'Union soviétique, en revanche, affirme que : « Le mot pour désigner ce qu'Israël est en train de faire sur le sol libanais est génocide. Son but est de détruire les Palestiniens en tant que nation ». Le délégué du Nicaragua affirme : « Il est difficile de croire qu'un peuple qui a tant souffert de la politique nazie d'extermination au milieu du XXe siècle utilise les mêmes arguments et méthodes fascistes et génocidaires contre d'autres peuples ».
Les États-Unis déclarent que « si la criminalité du massacre ne fait aucun doute, qualifier cette tragédie de génocide au sens de la convention de 1948 constitue un abus de langage grave et imprudent ».
William Schabas, directeur du Centre irlandais pour les droits de l'homme à l'université nationale d'Irlande, déclare : « le terme de génocide [...] a manifestement été choisi pour embarrasser Israël plutôt que par souci de précision juridique ».
La commission indépendante dirigée par Seán MacBride, chargée d'enquêter sur les violations du droit international signalées par Israël, estime toutefois que le concept de génocide s'applique à l'affaire, l'intention des auteurs du massacre étant « la destruction délibérée des droits et de l'identité nationale et culturelle du peuple palestinien ».
En 2007, Israël impose le blocus de la bande de Gaza — soutenu par l'Égypte — sur la circulation des biens et des personnes à l'intérieur et à l'extérieur de la bande de Gaza. Le nouvel historien israélienIlan Pappé affirme que le génocide « est la seule façon appropriée de décrire ce que Tsahal fait dans la bande de Gaza »[10],[11]. Dans un article écrit en 2023 dans le Journal international des droits de l'homme, Mohammed Nijim exprime sa conviction « que les politiques israéliennes qui ont été promulguées après l'introduction du blocus de la bande de Gaza équivalent à un génocide au ralenti »[12].
La guerre de Gaza de 2014, également appelée opération Bordure protectrice, est une opération militaire lancée par Israël le dans la bande de Gaza. Al-Haq, une organisation palestinienne de défense des droits de l'homme, conclut dans un rapport que de graves violations du droit international ont été commises au cours de l'offensive israélienne de 2014 contre Gaza. L'organisation, ainsi que d'autres organisations palestiniennes de défense des droits de l'homme, le Centre palestinien pour les droits de l'homme, le Centre Al Mezan(en) pour les droits de l'homme et Addameer, soumettent un dossier juridique à la Cour pénale internationale, l'encourageant à ouvrir une enquête et des poursuites sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre commis au cours de l'offensive israélienne de 2014 contre Gaza. Le crime de génocide est référencé comme un crime israélien par ces groupes. En outre, des dizaines de survivants de la Shoah, ainsi que des centaines de descendants de survivants et de victimes de la Shoah, accusent Israël de « génocide » pour la mort de plus de 2 000 Palestiniens à Gaza au cours de la guerre de Gaza de 2014.
La reprise intense du conflit israélo-palestinien a débuté le 7 octobre 2023, date des attaques perpétrées par le Hamas contre Israël. Durant les cinq mois qui ont suivi, Tsahal a utilisé 25 000 tonnes d'explosifs dans la bande de Gaza, « l'équivalent de deux bombes nucléaires », selon le rapport d'un comité spécial de l'ONU[7]. D’après le gouvernement palestinien, plus de 18 hôpitaux ont été mis hors-services par l’armée Israélienne depuis la reprise des combats.
Contexte
La guerre Israël-Hamas de 2023 commence lorsque le Hamas attaque Israël le , tuant près de 1 200 personnes, principalement israéliennes, dont la plupart sont des civils[13], ce qui conduit à une contre-offensive israélienne. Le lendemain, Israël déclare officiellement la guerre au Hamas. Certains Palestiniens expriment immédiatement leur inquiétude quant à l'utilisation de cette violence pour justifier un « génocide » par Israël contre les Palestiniens. Le , TWAILR publie une déclaration signée par plus de 800 juristes exprimant leur « inquiétude quant à la possibilité que le crime de génocide soit perpétré par les forces israéliennes contre les Palestiniens dans la bande de Gaza »[14].
En novembre, plus d’une vingtaine de rapporteurs des Nations unies réitèrent leurs inquiétudes sur « un génocide en cours ». Ils mettent en évidence les preuves d’une incitation croissante au génocide, d’une intention manifeste de « détruire le peuple palestinien sous occupation ». Les rapporteurs s'inquiètent de « la rhétorique manifestement génocidaire et déshumanisante de hauts responsables du gouvernement israélien », ils se déclarent « profondément préoccupés par le soutien de certains gouvernements à la stratégie de guerre d’Israël contre la population assiégée de Gaza, et par l’incapacité du système international à se mobiliser pour empêcher le génocide »[15].
En Amihai Eliyahu, ministre israélien d'extrême-droite, affirme qu'« il n'y a pas de non-combattants à Gaza »[16]. Il déclare dans une interview qu'une frappe nucléaire sur Gaza est « une option »[17], et qu'« Israël doit trouver des moyens plus douloureux que la mort pour les Palestiniens. »[18].
Selon Gideon Levy, journaliste et écrivainisraélien, membre de la direction du quotidien Haaretz, « Israël n'est pas entré en guerre pour commettre un génocide - cela ne fait aucun doute - mais il le commet dans la pratique »[21].
En , un charnier, où sont entassés une centaine de cadavres, est découvert après le retrait de l'armée israélienne dans la cour des deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza[22], une porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme rapporte que « les victimes auraient été enterrées profondément dans le sol et recouvertes de déchets », ajoutant que certains cadavres auraient été « retrouvés les mains liées et sans vêtement ». L'ONU réclame une enquête internationale « Compte tenu du climat d'impunité qui prévaut »[23]. L'armée israélienne nie être à l'origine de ces fosses communes et affirme n'avoir enterré aucun corps, mais elle dit avoir « examiné » des cadavres déjà enterrés par leurs familles pour voir s'il y avait des otages israéliens[24].
Le , une Commission d'enquête de l'ONU accuse Israël de « crimes de guerre et de crimes contre l’humanité » au cours des opérations militaires menées à Gaza depuis le notamment pour « extermination ». La Commission a fait observer que « L’incitation directe et publique au génocide est un crime de droit international », elle fustige « une punition collective à l’encontre de la population civile ». Cette Commission accuse également le Hamas de « crimes de guerre » commis en Israël[25].
En , un article de la revue médicale britannique The Lancet estime que le nombre de victimes à Gaza dépasserait les 186 000 morts en calculant les morts « indirectes », ce qui représente 7,9 % de la population de ce petit territoire palestinien[26],[27]. Selon Michael Spagat(en), chercheur américano-britannique spécialisé dans les conflits armés, la lettre publiée dans The Lancet attire l'attention sur la gravité du coût humain à Gaza mais sa méthode d'estimation des décès indirects « manque de fondements solides et n'est pas plausible »[28].
Dans un rapport de 300 pages ayant pour titre « On a l’impression d’être des sous-humains » avec le sous-titre : « le génocide des Palestiniens et Palestiniennes commis par Israël à Gaza » publié le , Amnesty International déclare avoir « rassembler suffisamment d’éléments pour conclure qu’Israël a commis et continue de commettre un génocide contre les Palestiniens »[29],[30],[31].
Plainte de l'Afrique du Sud contre Israël pour génocide
Le , l'Afrique du Sud lance une requête auprès de la Cour internationale de justice, pour dénoncer ce qu’elle estime être le caractère « génocidaire » de l’invasion israélienne à Gaza. Dans sa requête, l’Afrique du Sud affirme qu’Israël « s'est livré, se livre et risque de continuer à se livrer à des actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza ». Elle dénonce des « massacres » et une intention de « détruire » ce peuple. Elle indique également que « L'État israélien, y compris aux plus hauts niveaux, du président, du Premier ministre et du ministre de la Défense israéliens expriment une intention génocidaire ». Le gouvernement israélien rejette « avec dégoût » ces accusations[32],[33]. Les États-Unis, principal soutien d’Israël, a qualifié cette accusation de génocide d’ « infondée, contre-productive et basée sur aucun fait »[34].
La Cour internationale de justice rend une première décision le , par laquelle elle considère comme plausible l’accusation de « génocide » dirigée contre Israël[35].
Première décision de la Cour internationale de justice, 26 janvier 2024
La Cour internationale de justice rend une première décision le 26 janvier 2024, par laquelle elle considère comme plausible l’accusation de génocide dirigée contre Israël, indique six mesures conservatoires, mais s'abstient d'évoquer un cessez-le-feu à Gaza[35]. La Cour ordonne notamment à Israël d'empêcher tout éventuel acte génocidaire, de prendre des mesures immédiates permettant de fournir aux Palestiniens « l’aide humanitaire dont ils ont un besoin urgent »[36]. Israël doit aussi « prévenir et punir » l’incitation au génocide[37]. Cette décision a « l'impact symbolique « énorme » de toute décision rendue contre l'État hébreu au titre de la Convention sur le génocide, compte tenu de son histoire » selon une analyse pour l'AFP de Juliette McIntyre, experte en droit international à l'Université d'Australie du Sud[38].
Les livraisons d'armes à Israël deviennent plus problématiques du fait de la mention par la Cour d'un risque de génocide à Gaza. De même, selon le site Mediapart, cette décision marque « un tournant dans la guerre », qu'elle soit mise en œuvre ou non par l'État hébreu[39].
Dans une seconde décision rendue le 28 mars 2024, la CIJ prononce des mesures conservatoires supplémentaires et « confirme les conclusions de son précédent arrêt. » Le 26 avril 2024 dans une interview sur BBC news, la juge Joan Donoghue ex-présidente de la CIJ précise que « la CIJ n'a pas jugé du fond (du caractère génocidaire – ou pas – de l’intervention israélienne, lequel sera abordé ultérieurement, mais de la nécessité d’adopter des mesures conservatoires » ; ainsi le risque de génocide est considéré comme plausible par la Cour ; quant à l'allégation de génocide, la question de sa plausibilité n'est pas encore tranchée[40].
Tribune d'universitaires spécialistes de la Shoah, janvier 2024
Le , 50 universitaires spécialistes de la Shoah et des études juives, demandent à l'institut Yad Vashem de condamner les discours, explicites ou implicites, qui, en Israël, appellent au génocide à Gaza[41].
Rapport de Francesca Albanese pour l'ONU, mars 2024
Le texte distingue trois actes de génocide qui auraient été commis contre les Palestiniens, et qui comptent parmi les cinq actes inscrits dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948[45] : le meurtre direct des membres du groupe ; les dommages physiques ou psychiques causés aux membres du groupe ; « la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle »[46].
Les autorités israéliennes ayant affirmé leur respect du droit international humanitaire dans leur conduite de la guerre, Francesca Albanese déclare que l'Etat hébreu a « invoqué ce droit comme un "camouflage humanitaire" afin de légitimer la violence génocidaire qu’il déploie à Gaza »[48]. Le rapport accuse les dirigeants israéliens d’avoir dans les faits traité « un groupe entier » comme s'il était « terroriste » ou « soutenant le terrorisme », pour « transformer ainsi tout et tout le monde en cible ou en dommages collatéraux »[45].
Le rapport recommande aux États de mettre en place un embargo sur les armes contre Israël, d'instaurer un cessez-le-feu à Gaza, et de protéger l'enclave palestinienne en y envoyant une force internationale[48]. Il recommande aussi de poursuivre le soutien financier à l'UNRWA. L'Union européenne est appelée à suspendre son accord d'association avec Israël[49].
Concernant le premier acte de génocide présumé, le rapport fait état en mars 2024 de « 30 000 morts, 12 000 disparus (sous les décombres) et 71 000 blessés graves »[48]. 70% des personnes tuées à Gaza sont des femmes et des enfants, selon les chiffres du ministère de la santé du Hamas[46]. Quant aux 30% de morts restants - des hommes - Israël n'a pas fourni les preuves permettant d'établir que ces victimes masculines étaient armées[46]. Le rapport invoque le blocus de la bande de Gaza pratiqué par Israël qui a entraîné des morts dues à la famine. Il se réfère aux bombardements de la bande de Gaza qui ont conduit au largage, dans les premiers semaines de la guerre, de l'équivalent de deux bombes nucléaires[46].
Le blocus de la bande de Gaza par Israël a mis en danger la santé des Palestiniens, en raison de l'absence d'approvisionnement en médicaments et en désinfectants[46]. Des opérations sans anesthésie ont dû être pratiquées, y compris des amputations sur des enfants[46].
Le rapport relève des déclarations publiques de responsables israéliens comme celle du ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, qui avait assumé le 9 octobre 2023 le fait qu'un « siège complet » de Gaza tel qu'il le mettrait en oeuvre signifiait qu'il n'y aurait « pas d'électricité, pas de nourriture, pas d'eau, pas de carburant », ou le propos semblable d'Israël Katz, alors ministre de l'Energie, le 12 octobre 2023[46].
Les autorités israéliennes ont nié l'ensemble des faits évoqués dans le rapport, ou ont fourni des justifications fondées sur les nécessités imposées par le terrain, et accusé Francesa Albanese de chercher à délégitimer l'existence d'Israël[45].
Génocide avéré selon des universitaires israéliens
le , Amos Goldberg, historien israélien spécialiste de la Shoah à l’Université hébraïque de Jérusalem, publie une analyse selon laquelle les actions d'Israël pendant la guerre Israël-Hamas de 2024 sont constitutives d'un génocide. Selon lui, le fait que ce qui se passe à Gaza ne ressemble pas à l'Holocauste ne signifie pas qu'il ne s'agit pas d'un génocide[50]. Il rappelle qu'à Sebrenica, « seuls » 8 000 hommes furent tués, et pourtant le massacre a été reconnu comme un génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. De même pour l'oppression des Rohingya par la Birmanie, reconnu comme un génocide par les États-Unis même si la plupart d’entre eux furent « seulement » expulsés et que « seuls » 10 000 d’entre eux ont été tués[9]. En octobre 2024, il va plus loin et affirme explicitement que « ce qui se passe à Gaza est un génocide, car Gaza n’existe plus ». Il dénonce également la « rhétorique génocidaire » qui domine en Israël, dans les médias, l’opinion publique et la sphère politique[9].
Menachem Klein, professeur émérite à l’université Bar-Ilan de Tel Aviv, estime en novembre 2024 que « les informations qui nous parviennent de la bande de Gaza montrent qu’Israël a recours systématiquement à des méthodes génocidaires ». L'universitaire israélien précise que « le génocide, ce n’est pas un plan qui vise à détruire chaque Palestinien à Gaza. Le génocide correspond à une échelle de violence extrême infligée à un territoire et à sa population, et à une destruction systématique de toutes ses institutions, dans le but de détruire l’identité collective d’un groupe. Or c’est ce qu’Israël fait, en détruisant tous les hôpitaux, les universités, les tribunaux, les administrations. Israël détruit l’identité collective des Gazaouis. C’est clairement un génocide »[51].
« Caractéristiques d'un génocide » selon un comité de l'ONU
Dans un rapport paru le , un comité spécial de l'ONU affirme que les méthodes employées par Israël « correspondent aux caractéristiques d'un génocide ». En particulier, le comité s'inquiète des « pertes civiles massives et les conditions imposées aux Palestiniens sur place mettant leur vie en danger intentionnellement »[7].
Le rapport alerte également sur la vaste campagne de bombardements israéliens qui a décimé les services essentiels et déclenché une catastrophe environnementale : « en détruisant les systèmes vitaux d'approvisionnement en eau, d'assainissement et d'alimentation, et en contaminant l'environnement, Israël a créé un mélange mortel de crises qui infligeront de graves préjudices aux générations à venir »[7].
L'ordre d'évacuation d'Israël est qualifié de transfert forcé de population par Jan Egeland, ancien diplomate norvégien impliqué dans les accords d'Oslo. Un « transfert forcé » est le déplacement forcé d'une population civile dans le cadre d'une attaque organisée contre elle et est considéré comme un crime contre l'humanité par la Cour pénale internationale. Dans une interview avec la BBC, Egeland déclare : « Il y a des centaines de milliers de personnes qui fuient pour sauver leur vie - [ce n'est] pas quelque chose qu'on devrait appeler une évacuation. Il s'agit d'un transfert forcé de personnes de tout le nord de Gaza, ce qui, selon la convention de Genève, constitue un crime de guerre ». Francesca Albanese, rapporteur spécial des Nations unies, met en garde contre un nettoyage ethnique de masse à Gaza. Raz Segal(en), historien israélien et directeur du programme d'études sur l'Holocauste et le génocide à l'université de Stockton, qualifie cette opération de « cas d'école de génocide ». Un document d'orientation du ministère israélien du Renseignement ayant fait l'objet d'une fuite suggère une expulsion permanente de la population de Gaza vers l'Égypte, ce qui est décrit comme une approbation de l'épuration ethnique.
Une famine dans la bande de Gaza est provoquée dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas en 2023-2024.
Les groupes de défense des droits de l'homme accusent Israël d'utiliser la famine comme méthode de guerre. L'entrée limitée des camions d'aide exacerbe la crise, ce qui incite les experts à la qualifier de l'un des pires cas de famine provoquée par l'homme depuis près d'un siècle[54]. Il a été avancé que « l'appauvrissement minutieusement planifié » était une politique à long terme d'Israël pour la bande de Gaza[55]. L'avocat Dov Weissglas(en) explique : « Nous devons les rendre beaucoup plus minces, mais pas suffisamment pour qu'ils meurent »[56], l'idée étant de « mettre les Palestiniens au régime, mais pas de les faire mourir de faim »[57]. De même, Israël impose de sévères restrictions à la pêche dans les eaux de Gaza[58].
En réponse à l'attaque du 7 octobre, Israël annonce le qu'il bloquait l'entrée de carburant, de médicaments et de nourriture dans la bande de Gaza[59]. Le , Cindy McCain, directrice exécutive du Programme alimentaire mondial des Nations unies, déclare que les gens « meurent littéralement de faim à l'heure où nous parlons »[60]. Les États-Unis et l'ONU rejettent tous deux les allégations israéliennes selon lesquelles le Hamas joue un rôle important dans la famine[61]. Selon Human Rights Watch, le gouvernement israélien utilise la famine imposée à des civils comme méthode de guerre dans la bande de Gaza, ce qui constitue un crime de guerre[62].
Le , des tirs israéliens sur une foule affamée et une vaste bousculade pendant une distribution d'aide, dans le nord de Gaza, ont fait plus de 110 morts selon le ministère de la Santé du Hamas, soulevant au sein de la communauté internationale indignation et appels à ouvrir une enquête pour établir les responsabilités, l'armée israélienne reconnait des « tirs limités » par des soldats israéliens se sentant « menacés »[63], mais une équipe de l'ONU ayant visité le lendemain du drame l'hôpital Al-Shifa de Gaza, qui a accueilli un grand nombre de blessés, déclare avoir vu « un grand nombre de blessures par balles »[64].
Le , Agnès Callamard, présidente d'Amnesty International, déclare que la mort de dix enfants due à la malnutrition cette semaine est illégale et le résultat d'une « famine artificielle » israélienne[65].
Le , le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dénonce l'utilisation de la faim « comme arme de guerre » à Gaza, lors d'un discours au Conseil de sécurité de l'ONU[66].
Le , le secrétaire d’État américain Antony Blinken affirme que « 100 % de la population de Gaza est dans une situation d’insécurité alimentaire grave. C’est la première fois qu’une population entière est ainsi classée »[67].
Le , le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich déclare publiquement que « laisser mourir de faim » les habitants de la bande de Gaza pourrait « être justifié et moral », avant d'ajouter « on fait entrer de l'aide humanitaire car on n'a pas le choix, nous sommes dans un espace qui exige d'avoir de la légitimité internationale pour mener cette guerre »[68].
Discours juridique
Il existe depuis longtemps un débat juridique sur la question de savoir s'il est possible d'affirmer qu'Israël a violé la convention sur le génocide. C'est en 1998 que Francis Boyle(en), avocat américain spécialiste des droits de l'homme et professeur de droit international à la faculté de droit de l'université de l'Illinois, suggère pour la première fois qu'une telle affaire doit être portée devant les tribunaux.
Concepts de génocide
Le terme « génocide » est inventé en 1944 par un juriste juif polonais, Raphael Lemkin, qui explique que pour lui « le terme ne signifie pas nécessairement des massacres de masse ».
« Plus souvent, [le génocide] fait référence à un plan coordonné visant à détruire les fondements essentiels de la vie des groupes nationaux, de sorte que ces groupes s'étiolent et meurent comme des plantes qui ont souffert d'un fléau. Ce but peut être atteint par la désintégration forcée des institutions politiques et sociales, de la culture du peuple, de sa langue, de ses sentiments nationaux et de sa religion. Elle peut être réalisée en supprimant toute base de sécurité personnelle, de liberté, de santé et de dignité. Lorsque ces moyens échouent, la mitrailleuse peut toujours être utilisée en dernier recours. Le génocide est dirigé contre un groupe national en tant qu'entité et l'attaque contre les individus n'est que secondaire par rapport à l'anéantissement du groupe national auquel ils appartiennent. »
De nombreux analystes affirment qu'Israël a violé plusieurs dispositions de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, notamment en tuant des membres du groupe, en infligeant des atteintes graves à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe et en soumettant délibérément le groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle. Haifa Rashed et Damien Short ont exprimé leur conviction que le concept original de génocide de Lemkin peut être utilisé pour analyser « les relations historiques et continues, culturelles et physiques, sociales et politiques destructrices impliquées dans le conflit israélo-palestinien ». Dans une autre publication, Rashed, Short et John Docker affirment que le conflit ne reçoit pas suffisamment d'attention dans le domaine des études sur le génocide. L'historien Lawrence Davidson(en), dans son livre sur le génocide culturel, inclut un chapitre sur le conflit israélo-palestinien.
Dans le contexte de l'attaque du Hamas contre Israël en 2023, des contre-attaques israéliennes et du blocus complet imposé, qui comprenait le refus de fournir de l'eau et de la nourriture à la population civile, l'historien israélien Raz Segal l'a décrit comme un « cas d'école de génocide » et l'a relié à la Nakba, l'expulsion des Palestiniens lors de la création d'Israël en 1948.
Michael Sfard(en), un avocat israélien spécialisé dans les droits de l'homme qui soutient au nom de Yesh Din(en) qu'Israël commet le crime d'apartheid, écrit en 2020 que la politique d'Israël à l'égard des Palestiniens « ne commence même pas à atteindre le seuil de ce qu'est un génocide » et que l'accusation « déprécie le concept très important et très grave de génocide ».
L'historien britannique Simon Sebag Montefiore, soutenant que l'occupation israélienne de la Cisjordanie est « dure, injuste et oppressive » et que plus de 100 Palestiniens ont été tués par des colons israéliens en 2022 et 2023, déclare qu'il ne considère pas qu'il s'agit d'un génocide.
Discours sur la guerre Israël-Hamas de 2023
Le , dix jours après le début de la guerre Israël-Hamas de 2023, 880 spécialistes du droit international et du génocide signent une déclaration publique dans laquelle ils affirment ce qui suit : « En tant qu'universitaires et praticiens du droit international, des études sur les conflits et les génocides, nous sommes contraints de tirer la sonnette d'alarme sur la possibilité que le crime de génocide soit perpétré par les forces israéliennes contre les Palestiniens de la bande de Gaza. ».
La déclaration appelle les organes des Nations unies, y compris le Bureau des Nations unies pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger, ainsi que le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale à « intervenir immédiatement, à mener les enquêtes nécessaires et à invoquer les procédures d'alerte nécessaires pour protéger la population palestinienne du génocide ».
Le , au cours de la guerre Hamas-Israël, cent organisations de la société civile et six spécialistes du génocide envoient une lettre à Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale, lui demandant de délivrer des mandats d'arrêt contre des responsables israéliens pour des affaires dont le procureur est déjà saisi, d'enquêter sur les nouveaux crimes commis dans les territoires palestiniens, y compris l'incitation au génocide, depuis le 7 octobre, de publier une déclaration préventive contre les crimes de guerre et de rappeler à tous les États les obligations qui leur incombent en vertu du droit international. La lettre note que les responsables israéliens, dans leurs déclarations, ont indiqué « une intention claire de commettre des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et une incitation à commettre un génocide, en utilisant un langage déshumanisant pour décrire les Palestiniens ». Les six spécialistes du génocide qui ont signé le document sont Raz Segal, Barry Trachtenberg, Robert McNeil, Damien Short, Taner Akçam et Victoria Sanford.
Le même jour, les avocats du Center for Constitutional Rights déclarent que les tactiques d'Israël sont « calculées pour détruire la population palestinienne de Gaza » et avertissent l'administration Biden que « les responsables américains peuvent être tenus pour responsables de leur incapacité à empêcher le génocide israélien en cours, ainsi que de leur complicité, en l'encourageant et en le soutenant matériellement ». Le , l'organisation Defence for Children International accuse les États-Unis de complicité avec le « crime de génocide » d'Israël.
En décembre 2023, l'Institut Lemkin pour la prévention du génocide, publie une déclaration « pour expliquer les raisons pour lesquelles nous pensons que la situation en Israël-Palestine constitue un cas de génocide »[69].
Menachem Klein, professeur émérite à l’université Bar-Ilan de Tel Aviv, estime en novembre 2024 que « les informations qui nous parviennent de la bande de Gaza montrent qu’Israël a recours systématiquement à des méthodes génocidaires ». L'universitaire israélien précise que « le génocide, ce n’est pas un plan qui vise à détruire chaque Palestinien à Gaza. Le génocide correspond à une échelle de violence extrême infligée à un territoire et à sa population, et à une destruction systématique de toutes ses institutions, dans le but de détruire l’identité collective d’un groupe. Or c’est ce qu’Israël fait, en détruisant tous les hôpitaux, les universités, les tribunaux, les administrations. Israël détruit l’identité collective des Gazaouis. C’est clairement un génocide »[51].
Analyses
Israël et la Palestine accusent fréquemment l'autre partie de planifier un génocide. La plupart des Israéliens rejettent la qualification de génocide, et certains disent que de telles accusations sont antisémites.
Le journaliste Eric Levitz, dans un article publié le dans The Intelligencer, affirme que les administrations des États-Unis, telles que l'administration Biden, ont donné une approbation tacite aux crimes de guerre et au génocide israéliens lors de la guerre Israël-Hamas de 2023[70].
Ramzy Baroud(en), dans un article paru le dans Arab News, met en parallèle la déshumanisation et l'intention génocidaire dans les médias israélo-américains et occidentaux avec le langage utilisé au Rwanda avant le génocide rwandais. Il fait référence à la similitude entre le refrain de la Radio télévision libre des Mille Collines (RTLM) au Rwanda selon lequel les Tutsis « sont des cafards. Nous vous tuerons » et une citation de l'ancien chef d'état-major de l'armée israélienne Rafael Eitan, datant de 1983, selon laquelle les Arabes sont comme des « cafards drogués dans une bouteille ». Dans le conflit de 2023, il note un sentiment similaire exprimé dans des commentaires tels que celui du ministre israélien de la Défense Yoav Gallant : « Nous combattons des animaux humains et nous agirons en conséquence », et d'Ariel Kallner, membre de la Knesset pour le Likoud, qui déclare à propos de la guerre de 2023 : « Pour l'instant, un seul objectif : la Nakba. Une Nakba qui éclipsera la Nakba de 1948 »[71].
Chris McGreal(en), un journaliste du Guardian qui a remporté un prix d'Amnesty International pour sa couverture du génocide rwandais, décrit également la rhétorique contre les Palestiniens comme étant « étrangement familière », la rapprochant de celle utilisée contre les Tutsis[72].
Discours politique
La pertinence de cette section est remise en cause. Considérez son contenu avec précaution. Améliorez-le ou discutez-en, sachant que la pertinence encyclopédique d'une information se démontre essentiellement par des sources secondaires indépendantes et de qualité qui ont analysé la question. (novembre 2024) Motif avancé : Wikipédia se fonde sur des analyses produites par des professionnels de l'analyse, tels que des historiens, des politologies, des journalistes, non sur des déclarations de personnalités politiques sans compétence ni qualification particulière pour se prononcer sur le sujet de l'article
Le , le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian qualifie le siège et l'interruption de l'approvisionnement en produits essentiels de « génocide de tous les habitants de Gaza ». Le , le ministre pakistanais des Affaires étrangères Jalil Abbas Jilani qualifie directement de génocide les frappes aériennes et le blocus d'Israël sur Gaza. Reuters rapporte le que le président de la Palestine, Mahmoud Abbas, a qualifié le conflit à Gaza de « guerre de génocide et de massacres commis par les forces d'occupation israéliennes ».
L'ambassadeur d'Israël aux Philippines, Ilan Fluss, nie l'existence d'un génocide contre les Palestiniens, d'après le Manila Bulletin du ; selon Fluss, les attaques d'Israël visent les membres du Hamas, Israël « prenant toutes les mesures pour éviter que les civils soient touchés », y compris « en informant les civils avant même les attaques : tenez-vous à l'écart de l'infrastructure du Hamas ».
La députée américaine d'origine palestinienne Rashida Tlaib plaide en faveur d'un cessez-le-feu lors d'un rassemblement le , en déclarant : « Nous sommes littéralement en train de regarder des gens commettre un génocide et tuer une grande majorité d'entre eux comme cela, et nous restons là sans rien dire. ». Ses remarques lors du rassemblement conduisent le groupe républicain du Congrès à rédiger une résolution, parrainée par Marjorie Taylor Greene, visant à censurer Tlaib.
Craig Mokhiber(en), directeur du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, démissionne en raison de ce qu'il qualifie de « cas exemplaire de génocide » dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas en 2023. Il critique le HCDH, les États-Unis et les médias occidentaux pour leurs positions sur le conflit : « Une fois de plus, nous assistons à un génocide qui se déroule sous nos yeux, et l'Organisation que nous servons semble impuissante à l'arrêter », tout en appelant à « l'établissement d'un État laïque unique et démocratique dans toute la Palestine historique, avec des droits égaux pour les chrétiens, les musulmans et les juifs », ce qui nécessiterait « le démantèlement du projet profondément raciste et colonial des colons ».
Le , le journaliste Eric Levitz de The Intelligencer a soutenu que les administrations gouvernementales des États-Unis ont approuvé les crimes de guerre israéliens contre les Palestiniens dans la guerre Israël-Hamas de 2023, et la seule solution militaire qui peut atteindre les objectifs de sécurité d'Israël en dehors du nettoyage ethnique et du génocide[78],[79]. Le , au milieu de la guerre, les avocats du Center for Constitutional Rights(en) ont exprimé leur conviction que les actions d'Israël étaient « calculées pour détruire la population palestinienne de Gaza »[80]. Le , le gouvernement des États-Unis a reconnu qu'il ne procédait pas à des évaluations formelles pour déterminer si Israël violait le droit international humanitaire[81].
En , le président Joe Biden a été surnommé « Joe le génocidaire » par les détracteurs de son soutien à Israël[82]. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale John Kirby, décrit par le média israélien Ynet comme « un défenseur d'Israël exceptionnellement accompli », a déclaré : « Israël essaie de se défendre contre une menace terroriste génocidaire. Alors si nous commençons à utiliser ce mot, très bien, utilisons-le de manière appropriée »[83]. Le , le Center for Constitutional Rights (CCR), basé à New York, a poursuivi Biden pour avoir prétendument manqué à ses devoirs, définis par les lois nationales et internationales, d'empêcher Israël de commettre un génocide à Gaza lors de la guerre Israël-Hamas de 2023. La plainte alléguait que les « massacres de masse » d'Israël, le ciblage des infrastructures civiles et les expulsions forcées équivalaient à un génocide. Le CCR a déclaré : « En tant que plus proche allié d'Israël et son plus grand soutien, en tant que son plus grand fournisseur d'assistance militaire par une large marge et avec Israël étant le plus grand bénéficiaire cumulé de l'assistance étrangère américaine depuis la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont les moyens disponibles pour avoir un effet dissuasif sur les responsables israéliens qui poursuivent actuellement des actes génocidaires contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza »[84]. Dans une déclaration faite dans le cadre du procès, le spécialiste du génocide William Schabas a déclaré qu'à son avis il y avait un « risque sérieux de génocide » et que les États-Unis étaient « en violation de leurs obligations » en vertu de la Convention sur le génocide de 1948 et du droit international[85],[86].
↑Cour internationale de justice, « Ordonnance du 24 mai 2024 - Application de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la Bande de Gaza (Afrique du Sud c. israël) », sur Cour Internationale de Justice, (consulté le ) : « 32. Dans son ordonnance du 26 janvier 2024, la Cour a également conclu à la plausibilité de certains au moins des droits que l’Afrique du Sud revendiquait au titre de la convention sur le génocide et souhaitait voir préservés, à savoir le droit des Palestiniens de Gaza d’être protégés contre les actes de génocide et les actes prohibés connexes visés à l’article III, et le droit de l’Afrique du Sud de demander qu’Israël s’acquitte des obligations lui incombant au regard de la convention (Application de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la bande de Gaza (Afrique du Sud c. Israël), mesures conservatoires, ordonnance du 26 janvier 2024, par. 54). La Cour n’a vu aucune raison de revenir sur cette conclusion dans son ordonnance du 28 mars 2024 (Application de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la bande de Gaza (Afrique du Sud c. Israël), demande tendant à la modification de l’ordonnance du 26 janvier 2024 indiquant des mesures conservatoires, ordonnance du 28 mars 2024, par. 25). Elle ne voit pas davantage de raison de ce faire aux fins de sa décision sur la présente demande. Elle considère en outre que, par leur nature même, certaines au moins des mesures conservatoires sollicitées dans le cadre de ladite demande (voir ci-dessus, paragraphe 17) visent à préserver les droits revendiqués par la demanderesse qu’elle a jugés plausibles. »
↑« Guerre Israël-Hamas : la CIJ ordonne à Israël d’autoriser l’accès humanitaire à Gaza et lui demande d’empêcher tout éventuel acte de « génocide » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Guerre Israël-Hamas, jour 171 : une rapporteuse de l’ONU accuse Israël de commettre plusieurs « actes de génocide » dans la bande de Gaza », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑ abcd et e« Rapporteuse de l'ONU: Francesca Albanese accuse Israël de commettre plusieurs « actes de génocide » », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
↑« Guerre Israël-Hamas, jour 171 : une rapporteuse de l’ONU accuse Israël de commettre plusieurs « actes de génocide » dans la bande de Gaza », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Trude Strand, « Tightening the Noose », Journal of Palestine Studies, vol. 43, no 2, , p. 6-23 (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Conal Urquhart, « Gaza on brink of implosion as aid cut-off starts to bite », The Guardian, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Jean-Pierre Filiu, « The Twelve Wars on Gaza », Journal of Palestine Studies, vol. 44, no 1, , p. 52-60 (lire en ligne [PDF], consulté le )
↑(en) « Gaza 'soon without fuel, medicine and food' - Israel authorities », BBC, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Mehul Srivastava, Mai Khaled et Heba Saleh, « Small aid convoy reaches Gaza after Hamas releases two hostages », Financial Times, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Karen DeYoung et John Hudson, « Despite U.S. pressure on Israel, casualty count in Gaza remains high », The Washington Post, (lire en ligne, consulté le )
↑Aishvarya Kavi, « A man set himself on fire outside the Israeli Embassy in Washington, the police said. », The New York Times, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑Sanjana Karanth, « Man Allegedly Sets Himself On Fire In Front Of Israeli Embassy In Washington », HuffPost, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑Casey Gannon, « US airman sets himself on fire outside Israeli Embassy in Washington », CNN, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
(en) Steve Lendman, « Israel’s Slow-Motion Genocide in Occupied Palestine », dans The Plight of the Palestinians: A Long History of Destruction, Palgrave Macmillan US, , 29–38 p. (ISBN978-0-230-10792-2, DOI10.1057/9780230107922_2, lire en ligne).
(en) Francis Anthony Boyle, « Israel’s Crimes against Palestinians: War Crimes, Crimes against Humanity, Genocide », dans The Plight of the Palestinians: A Long History of Destruction, Palgrave Macmillan US, , 259–262 p. (ISBN978-0-230-10792-2, DOI10.1057/9780230107922_33, lire en ligne).
(en) Kathleen et Bill Christison, « Does It Matter What You Call It? Genocide or Erasure of Palestinians? », dans The Plight of the Palestinians: A Long History of Destruction, Palgrave Macmillan US, , 123–133 p. (ISBN978-0-230-10792-2, DOI10.1057/9780230107922_17, lire en ligne).
(en) Emily Hacker, « Genocide and Public Health in Palestine: The Israeli Destruction of Medical Infrastructure and Targeting of Healthcare Personnel », dans Handbook of Healthcare in the Arab World, Springer International Publishing, , 1–39 p. (ISBN978-3-319-74365-3, DOI10.1007/978-3-319-74365-3_227-1, lire en ligne).
Campeonato MundialPiscina Curta 2014 Nado crawl/livre 50 m masc fem 100 m masc fem 200 m masc fem 400 m masc fem 800 m fem 1500 m masc Nado costas 50 m masc fem 100 m masc fem 200 m masc fem Nado bruços/peito 50 m masc fem 100 m masc fem 200 m masc fem Nado mariposa/borboleta 50 m masc fem 100 m masc fem 200 m masc fem Estilos/medley 100 m masc fem 200 m masc fem 400 m masc fem Revezamento/livre 4x50 m masc fem 4x100 m masc fem 4x200 m masc fem Revezamento/medley 4x50 m masc fem 4x100 m masc...
This article has multiple issues. Please help improve it or discuss these issues on the talk page. (Learn how and when to remove these template messages) This article's tone or style may not reflect the encyclopedic tone used on Wikipedia. See Wikipedia's guide to writing better articles for suggestions. (April 2015) (Learn how and when to remove this template message) A major contributor to this article appears to have a close connection with its subject. It may require cleanup to comply wit...
1958 international treaty Convention on the Continental ShelfSigned29 April 1958LocationGeneva, SwitzerlandEffective10 June 1964Signatories43Parties58LanguagesChinese, English, French, Russian and SpanishFull text Convention on the Continental Shelf at Wikisourcelegal.un.org/ The global continental shelf, highlighted in cyan The Convention on the Continental Shelf was an international treaty created to codify the rules of international law relating to continental shelves. The trea...
Theodora van Griekenland en Denemarken kan verwijzen naar: Theodora van Griekenland en Denemarken (1983), de jongste dochter van Koning Constantijn II en Anne-Marie van Denemarken Theodora van Griekenland en Denemarken (1906-1969) de tweede dochter van Andreas van Griekenland en Alice van Battenberg Bekijk alle artikelen waarvan de titel begint met Theodora van Griekenland en Denemarken of met Theodora van Griekenland en Denemarken in de titel. Dit is een doorverwijsp...
1973 single by The Marshall Tucker Band Can't You SeeSingle by The Marshall Tucker Bandfrom the album The Marshall Tucker Band B-sideSee You Later, I'm Gone (Original release)Fly Like an Eagle (Re-release)Released1973 (Original release)1977 (Re-release)Recorded1973Genre Country rock[1] Southern rock[1] Length6:05 (Album version)3:21 (Single version)LabelCapricornSongwriter(s)Toy CaldwellProducer(s)Paul HornsbyThe Marshall Tucker Band singles chronology Can't You See (1973)...
Concourse level of Queenstown Station, showing a Conrac plasma display, passenger service centre, and faregates Exterior view of Jurong East station, showing a C151 Train approaching Some MRT stations, particularly interchange stations, are deep enough to be shielded from conventional bomb attacks from the air and act as bomb shelters. This status is enhanced by the fact that underground MRT systems have prebuilt ventilation systems with air-conditioning to ensure a degree of comfort in the u...
Fictional character from Doctor Who The DoctorThe First DoctorDoctor Who characterWilliam Hartnell as the First DoctorFirst regular appearanceAn Unearthly Child (1963)Last regular appearanceThe Tenth Planet (1966)Introduced byVerity LambertPortrayed by William Hartnell (1963–66, 1972–73) Richard Hurndall (1983) David Bradley (2017, 2022) Succeeded byPatrick TroughtonInformationTenure23 November 1963 – 29 October 1966No of series4Appearances29 stories (134 episodes)Companion...
Dalam artikel ini, nama keluarganya adalah Lee. Lee Ju-eunLee pada Juni 2019Nama asal이주은LahirLee Ju-eun7 Juni 1995 (umur 28)Suwon, Provinsi Gyeonggi, Korea SelatanPendidikanKorea Nazarene UniversityPekerjaanPenyanyiaktrisKarier musikGenreK-popInstrumenVokalTahun aktif2017–presentLabelMBKArtis terkaitDIANama KoreaHangul이주은 Hanja李宙恩 Alih AksaraI Ju-eunMcCune–ReischauerYi Ju Ŭn Lee Ju-eun (Hangul: 이주은; lahir 7 Juni 1995), lebih dikenal dengan monon...
Fair Antigua, We Salute TheeLagu kebangsaan Antigua dan BarbudaPenulis lirikNovelle Hamilton Richards, 1967KomponisWalter Garnet Picart Chambers, 1967Penggunaan1981 Fair Antigua, We Salute Thee adalah lagu kebangsaan Antigua dan Barbuda. Teks Lirik dalam bahasa InggrisTerjemahan dalam bahasa Indonesia Fair Antigua, we salute thee! Proudly we this anthem raise To thy glory and thy beauty, Joyfully we sing the praise Of the virtues, all bestowed On thy sons and daughters free; Ever strivi...
1975 film by John Frankenheimer French Connection IIOriginal 1975 film posterDirected byJohn FrankenheimerScreenplay byAlexander JacobsRobert DillonLaurie DillonStory byRobert DillonLaurie DillonBased onThe French Connection1971 filmby William FriedkinProduced byRobert L. RosenStarringGene HackmanFernando ReyBernard FressonCinematographyClaude RenoirEdited byTom RolfMusic byDon EllisProductioncompany20th Century FoxDistributed by20th Century FoxRelease date May 21, 1975 (1975-0...
This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Miss Robin Hood – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (September 2014) (Learn how and when to remove this template message) 1952 British filmMiss Robin HoodMargaret RutherfordDirected byJohn GuillerminWritten byVal ValentinedialoguePatrick Campbelltreat...
1997 video gameKKND: Krush, Kill 'n' DestroyDeveloper(s)Beam SoftwarePublisher(s)Melbourne HouseElectronic ArtsPlatform(s)MS-DOS, WindowsReleaseMarch 5, 1997[1]October 30, 1997 (Xtreme)[2]Genre(s)Real-time strategyMode(s)Single-player, multiplayer KKnD, or Krush, Kill 'n' Destroy is the first of three real-time strategy games in the KKnD series, released on March 5, 1997 in the United States and Australia and March 21, 1997 in Europe.[3] The game was an Australian proj...
South African author, anti-war campaigner and intellectual (1855–1920) Olive SchreinerNative nameOlive Emily Albertina SchreinerBorn(1855-03-24)24 March 1855Wittebergen Reserve, Cape Colony (in present-day Lesotho)Died11 December 1920(1920-12-11) (aged 65)Wynberg, South AfricaOccupationNovelist, suffragist, political activistNotable worksThe Story of an African Farm, Woman and LabourRelativesFrederick Samuel Schreiner (brother) William Schreiner (brother) Helen Schreiner (sister)Signat...
American music critic (born 1965) Anne MidgetteMidgette attends a performance in February 2020Born (1965-06-22) June 22, 1965 (age 58)Portland, Oregon, U.S.Alma mater Yale University (BA) OccupationMusic criticNotable credits The Washington Post The New York Times Websiteannemidgette.com Anne Midgette (born June 22, 1965) is an American music critic who was the first woman to write classical music criticism regularly for The New York Times.[1] She was the chief classical mus...
Planet-planet helium akan memiliki rona putih atau abu-abu. (seperti yang ditampilkan oleh gambaran seniman.) Planet helium adalah sebuah planet dengan atmosfer yang didominasi oleh helium. Planet tersebut berbeda dengan gas raksasa biasa seperti Jupiter dan Saturn, yang atmosfer utamanya terdiri dari hidrogen, dengan helium sebagai komponen sekunder saja. Planet helium bisa terbentuk dengan berbagai cara. Gliese 436 b kemungkinan adalah planet helium. Lihat pula Planet § Bekas bintang ...
For other ships with the same name, see USS DuPage. History United States NameUSS DuPage NamesakeDuPage County, Illinois BuilderIngalls Shipbuilding, Pascagoula, Mississippi Launched19 December 1942, as Sea Hound (AP-86) Commissioned1 September 1943 Decommissioned28 March 1946 ReclassifiedAPA-41, 1 February 1943 Honors andawards6 battle stars (World War II) FateScrapped, 1973 General characteristics Class and typeBayfield-class attack transport Displacement7,845 long tons (7,971 t) Lengt...
克魯舍利尼茨基(Крушельницьких)家族,攝於1930年代初期。前排(從左至右):弗拉基米拉(烏克蘭語:Крушельницька Володимира Антонівна)、塔拉斯(烏克蘭語:Крушельницький Тарас Антонович)、瑪麗亞(母親)、拉里莎(烏克蘭語:Крушельницька Лариса Іванівна)、安東(烏克蘭語:Крушельницький Антін Воло...
Questa voce sull'argomento calciatori camerunesi è solo un abbozzo. Contribuisci a migliorarla secondo le convenzioni di Wikipedia. Segui i suggerimenti del progetto di riferimento. Ibrahim Aoudou Nazionalità Camerun Altezza 185 cm Peso 85 kg Calcio Ruolo Difensore Termine carriera 1987 Carriera Squadre di club1 1976-1981 Canon Yaoundé? (?)1981-1984 Cannes69 (3)1985-1986 Besançon22 (0)1986-1987 Corte? (?) Nazionale 1980 Camerun Olimpica3 (0)1979-1986 Camerun4...