Adolf Neubauer reçoit une éducation complète en littérature rabbinique et ses premières contributions furent publiées par l'Allgemeine Zeitung des Judenthums et le Journal asiatique ().
En 1868, Neubauer est chargé par l'Université d'Oxford de dresser un catalogue des manuscrits hébraïques dans la Bibliothèque bodléienne. Le catalogue parut en 1886, après 18 années de préparation. Le volume comprend plus de 2500 entrées et est accompagné par un portfolio de quarante fac-similés. Pendant qu'il était engagé dans cette tâche, Neubauer publia d'autres travaux d'une importance considérable.
En 1884, un lectorat d'hébreu rabbinique fut fondé à Oxford et Neubauer fut nommé à ce poste, qu'il occupa pendant 16 ans, jusqu'à ce que sa vue déclinante le contraignît à démissionner en . Il acquit surtout sa renommée comme bibliothécaire, et en cette qualité il enrichit la Bodléienne de nombreux trésors inestimables, faisant preuve d'un grand jugement dans leur acquisition.
Son ancêtre, le meunier Jürgen Neubauer de Wohldorf, avait acquis aux enchères[4], en 1735, le domaine du moulin Steinbeker datant du XIVe siècle, et situé dans la vallée de Glinder dans l'actuel quartier de Billstedt à Hambourg en Allemagne. L'arrière-grand-petit-fils de l'érudit médiéviste du Talmud dirige aujourd'hui encore la destinée de l'usine Steinbeker qui porte le nom de « Adolf Neubauer Mühle »[5].
Œuvres
Meleket ha-Shir (1865) : collection d'extraits de manuscrits concernant les principes de versification hébraïque.
Aus der Petersburger Bibliothek (1864) : rapport, dont il existe aussi une recension française, sur les manuscrits karaïtes conservés à la bibliothèque de Saint-Pétersbourg.
La Géographie du Talmud (1868) : grand-œuvre de Neubauer, qui assura sa réputation, le livre rassemble les données géographiques dispersées partout dans le Talmud et les écrits juifs de l'Antiquité et qui concernaient des lieux dans la terre d'Israël.
Le Livre de Racines hébraïques (1875) : édition du texte arabe du dictionnaire hébraïque d'Abu Al-Walid (Yona ibn Jannah)
Interprétations juives du cinquante-troisième chapitre d'Isaïe (1876), traduit en collaboration avec Samuel Rolles Driver en 1877.
Les Rabbins français du commencement du XIVe siècle (1877)
Contribution à L'Histoire littéraire de la France (1877) ; cependant, conformément aux règles de l'Académie française, le travail parut sous le nom de Renan.
↑(de) N. Vielmetti, « Neubauer Adolf », dans Eva Obermayer-Marnach (dir.), Académie autrichienne des sciences, Österreichisches Biographisches Lexikon 1815-1950 [« Encyclopédie biographique autrichienne 1815-1950 »], vol. 7, Graz, Böhlau, (lire en ligne), p. 78.