Son développement fut largement basé sur celui du Strela-2, ce qui amena à une conception et une mise-au-point assez rapides, puisque le missile entra en service au sein de l'armée rouge en janvier 1974, seulement six ans après son grand-frère. Le missile est désigné « 9M36 », « 9K34 » étant la désignation du système dans son ensemble.
Caractéristiques
Le changement le plus significatif par rapport au Strela-2 se situe au niveau de sa tête chercheuse, qui est d'un genre tout nouveau.
Le nouveau capteur travaille sur le principe de la modulation FM (con scan), qui est moins vulnérable aux brouillages et aux leurres que l'ancien système travaillant en modulation AM, qui était facilement détourné par les leurres et même les plus primitifs des brouilleurs infrarouges. La modification la plus intéressante se situe au niveau de l'apparition d'un refroidissement du détecteur, constitué d'une bouteille d'azote sous pression reliée au lanceur.
L'effet du refroidissement est d'améliorer la portée de détection du capteur au sulfure de plomb (PbS) et sa sensibilité aux grandes longueurs d'onde (légèrement au-dessus de 4 µm, à opposer aux 2,8 µm maximum admissibles pour le système non refroidi). En pratique, cela rend possible la poursuite de cibles « plus froides » à des distances plus importantes, et permet même d'engager des chasseurs à réaction dans leur hémisphère avant, dans des circonstances favorables. La tête chercheuse est aussi capable d'une vitesse de poursuite angulaire plus importante, ce qui permet au missile de continuer à traquer des cibles manœuvrantes et rapides, même en approche.
Un effet négatif consécutif à ces améliorations fut l'augmentation du poids du missile, qui causa une légère perte de performances cinématiques, par-rapport au Strela-2 original. D'un autre côté, contre des cibles relativement lentes et volant à basse-altitude, l'efficacité générale du missile fut bien meilleure.
Les missiles Strela-3 ont été exportés vers plus de trente pays. Une version navale existe, sous la désignation OTAN« SA-N-8 ».
Le missile se verra suivi, en 1981, par l'arrivée en service du 9K38 Igla. Il restera cependant en service pendant longtemps dans de nombreuses armées régulières et guérillas du monde entier.
Le cas du missile HN-5B
Le missile sol-air HN-5B a été développé par la Chine sur la base du Strela-3 soviétique.
Même s'il entre en service dans l'armée populaire de libération chinoise au milieu des années 1980, il ne sera révélé officiellement au public qu'à partir de 1990[1]. D'après des sources médiatiques chinoises et d'autres sources extérieures, la Chine aurait obtenu des exemplaires du missile « source » via le Zaïre, lorsque l'UNITA avait capturé et saisi des missiles Strela-3 des stocks des forces gouvernementales angolaises. Cela n'est pas sans rappeler la façon dont a été obtenue la première version du HN-5, grâce à des Strela-2 fournis par les Vietnamiens pendant la guerre du Viêt Nam, et ce sera encore cette façon d'opérer qui permettra aux Chinois d'obtenir une réplique assez fidèle du missile soviétique Igla-1 un peu plus tard.
Le HN-5B entrera en service dans l'armée pakistanaise, en janvier 1990, où il sera lui-même copié pour fabriquer un missile pakistanais, l'Anza.
Le , au-cours de la guerre d'Abkhazie, un hélicoptère russe Mi-8 est abattu par un SA-14 de l'armée géorgienne, causant la mort des 3 hommes d'équipage et des 58 passagers présents à bord, la plupart d'entre eux étant des réfugiés russes.
Un Su-25 de la force aérienne géorgienne fut abattu au-dessus de Nizhnaya Eshera, le , par un SA-14[2], et beaucoup d'autres appareils de chacun des camps pourraient avoir également été perdus à la suite d'impacts de Strela-3's[3].
ex-Yougoslavie
Le , un Sea Harrier du 801eNaval Air Squadron, opérant depuis le porte-aéronefs HMS Ark Royal, fut abattu au-cours de sa phase d'attaque contre deux charsT-55serbes en Bosnie. Le pilote, Lt. Nick Richardson, s'éjecta et atterrit sur le territoire contrôlé par des musulmans bosniens alliés.
1,17 kg, (dont 390 g d'explosif HMX) fragmentation + souffle dirigé (incluant une charge secondaire de 20 g, pour utiliser le carburant restant à l'impact)
1,06 kg M222, (dont 360 g d'explosif HTA-3) fragmentation + souffle
Type de tête chercheuse
au sulfure de plomb (PbS), non refroidie modulation AM (spin scan) (plage de détection de 1 à 2,8 µm) Engagements « par l'arrière » uniquement
au sulfure de plomb (PbS), Refroidie à l'azote modulation FM (con scan) (plage de détection de 2 à 4,3 µm) Capacité « tous-aspects » limitée (hémisphère avant)
au sulfure de plomb (PbS), non refroidie Engagements « par l'arrière » uniquement
Maximum range
4 200 m
4 100 m
4 500 m
Vitesse
430 m/s
410 m/s
580 m/s
Vitesse maximale de la cible en approche / en éloignement
(en) Sergei I. Petukhov, Shestov I.V., History of design and development of missile systems and military systems of AAW of Russian Land Forces : Istorija sozdanija i razvitija vooruzhenija i vojennoi tehniki PVO suhoputnyh voisk Rossii, 1.-2., VPK Publishing, 1998..
Liens externes
(en) Andreas Parsch, « General Dynamics FIM-43 Redeye », sur designation-systems.net, Directory of U.S. Military Rockets and Missiles, (consulté le ).