5e division d'infanterie (France)
La 5e division d'infanterie est une division d'infanterie de l'Armée de terre française .
Créée en 1873, elle participe à la Première Guerre mondiale . Devenue 5e division d'infanterie motorisée (5e DIM ) pendant l'entre-deux-guerres , elle combat à nouveau au début de la Seconde Guerre mondiale et est dissoute en 1940.
Différentes dénominations
28 septembre 1873 : création de la 5e division d'infanterie
9 décembre 1914 : renommée division d'infanterie provisoire Mangin
13 avril 1915 : reprend le nom de 5e division d'infanterie
1935 : devient 5e division d'infanterie motorisée
mai 1940 : dissoute
Les chefs de la 5e division d'infanterie
De 1873 à 1914
La division est créée par décret du 28 septembre 1873 . Rattachée au 3e corps d'armée (3e région militaire , à Rouen ), elle comprend deux brigades[ 1] :
9e brigade d'infanterie :
10e brigade d'infanterie :
La 5e DI et ses deux brigades ont d'abord leur quartier général à Paris [ 2] , [ 3] . L'état-major de la division et celui de la 9e brigade partent en 1875 pour Rouen, tandis que l'état-major de la 10e brigade s'installe à Caen . Le 119e régiment d'infanterie de ligne passe à la 6e DI et est remplacé à la 10e brigade par le 129e régiment d'infanterie de ligne[ 4] .
Première Guerre mondiale
Composition
Infanterie [ 5] :
9e brigade d'infanterie d'août 1914 à mai 1917 (du 9 décembre 1914 au 13 avril 1915 , cette brigade est détachée à la division d'infanterie provisoire Tassin [ 6] ) :
10e brigade d'infanterie d'août 1914 à mai 1917 :
Infanterie divisionnaire de mai 1917 à l'armistice :
Historique
1914
4 – 13 août : transport par voie ferrée dans la région de Poix-Terron . À partir du 9 août , couverture sur la Meuse entre Nouvion-sur-Meuse et Mézières .
13 – 24 août : mouvement, par Signy-le-Petit , vers la Sambre , atteint vers Châtelet .
24 août – 6 septembre : repli, par Renlies et la Capelle , sur Vervins .
6 – 13 septembre : engagée dans la première bataille de la Marne .
13 septembre – 11 décembre : engagée dans la 1re bataille de l'Aisne : combats devant Brimont . Puis, stabilisation du front et occupation d'un secteur vers Courcy et l'ouest de Loivre , étendu à droite, le 17 octobre , jusqu'à la Neuvillette .
1915
Un canon du 43e RAC de la 5e DI dans l'Aisne , hiver 1914-1915.
11 décembre 1914 – 17 mai 1915 : mouvement de rocade vers le nord et occupation d'un nouveau secteur vers Berry-au-Bac et le moulin Pontoy .
10 mai : attaque allemande sur le bois de la Mine.
11 - 12 mai : contre-attaques françaises.
17 – 26 mai : retrait du front vers Fismes ; repos.
26 mai – 11 juin : transport par camions vers le front. Engagée dans la deuxième bataille d'Artois , vers Neuville-Saint-Vaast et au nord. Puis occupation d'un secteur dans cette région.
9 juin : conquête complète de Neuville-Saint-Vaast.
11 juin – 3 juillet : retrait du front ; repos vers Sus-Saint-Léger , puis vers la Comté , enfin, vers Rebreuve-Ranchicourt .
3 juillet – 4 août : mouvement vers le front et occupation d'un secteur vers Neuville-Saint-Vaast.
4 août – 4 septembre : retrait du front ; repos vers Houvin-Houvigneul , puis, à partir du 25 août , à l'ouest d'Aubigny.
4 – 17 septembre : occupation d'un secteur entre le cimetière de Neuville-Saint-Vaast et le nord de ce village.
17 – 22 septembre : retrait du front et repos dans la région de Haute-Avesnes .
22 septembre – 8 octobre : occupation d'un secteur vers Neuville-Saint-Vaast.
25 septembre : engagée, dans la 3e bataille d'Artois : violents combats vers la ferme de la Folie ; puis, organisation et occupation du terrain conquis.
8 octobre – 8 décembre : retrait du front et repos vers Sus-Saint-Léger.
24 octobre : transport par voie ferrée de la région de Saint-Pol dans celle d'Ailly-sur-Noye ; instruction et repos.
14 novembre : mouvement vers Villers-Bretonneux ; instruction et repos.
1916
8 décembre 1915 – 18 février 1916 : mouvement vers le front et, à partir du 10 décembre , occupation d'un secteur vers Frise et Foucaucourt-en-Santerre (guerre des mines ).
28 janvier – 13 février : combats et perte de Frise.
18 février – 28 mars : retrait du front vers Villers-Bretonneux ; puis mouvement vers Domart-sur-la-Luce .
28 mars – 2 avril : transport par voie ferrée dans la région de Givry-en-Argonne .
2 – 21 avril : transport par camions à Verdun
21 avril – 18 mai : retrait du front et repos vers Stainville .
18 – 25 mai : Transport par camions à Verdun.
19 mai : engagée à nouveau dans la bataille de Verdun, vers la ferme Thiaumont et l'étang de Vaux.
22 - 24 mai : violents combats au fort de Douaumont ; reprise partielle, puis perte du fort.
25 mai – 20 juin : retrait du front et repos vers Stainville.
20 juin 1916 – 12 février 1917 : mouvement vers le front, puis, à partir du 23 juin , occupation d'un secteur vers Vaux-lès-Palameix et le sud du village des Éparges (guerre des mines).
16 septembre : front étendu, à gauche, jusque vers Trésauvaux .
23 septembre : front réduit à droite, jusqu'au bois Loclont .
31 janvier 1917 : nouvelle réduction, à gauche, jusque vers les Éparges.
1917
12 février – 12 avril : retrait du front, puis transport par voie ferrée de Dugny dans la région de Ligny-en-Barrois , Gondrecourt-le-Château ; repos et instruction.
12 – 22 avril : mouvement vers Fismes.
22 avril – 6 juin : mouvement vers la Fère-en-Tardenois , puis, le 2 mai , vers Fresnes , enfin, le 16, vers Nogent-l'Artaud ; repos.
28 mai : transport par voie ferrée dans la région de Berzy-le-Sec : repos et instruction vers Soissons .
6 juin – 19 juillet : occupation d'un secteur vers Courtecon et la ferme Malval.
14 juillet : violente attaque allemande. Engagements fréquents.
19 juillet – 12 août : retrait du front ; repos et instruction près de Fère-en-Tardenois.
12 – 31 août : mouvement vers le front et occupation d'un secteur vers la ferme d'Hurtebise et la ferme de la Bovelle : nombreux combats locaux.
31 août – 15 septembre : retrait du front. Transport par voie ferrée de Fismes dans la région de Noyon , Hargicourt ; puis repos et instruction vers Porquéricourt .
15 septembre 1917 – 14 janvier 1918 : mouvement vers le front.
18 septembre : occupation d'un secteur vers Selency et Dallon , étendu à gauche, le 28 octobre , jusqu'à Pontruet (en liaison avec l'armée britannique).
1918
14 janvier – 3 mars : retrait du front (relève par l'armée britannique) ; puis transport, de Roye et de Nesle , dans la région de Gigny-aux-Bois ; repos et instruction au camp de Mailly .
16 février : mouvement vers la région de Pierry ; repos.
28 février : transport par voie ferrée vers Cuperly .
3 mars – 1er juin : mouvement vers le front, et occupation d'un secteur vers la cote 193 et l'ouest de la ferme Navarin
21 mars : fortes attaques allemandes.
1er – 15 juin : mouvement de rocade et occupation d'un nouveau secteur vers la ferme Navarin et l'Épine de Védegrange.
15 juin – 13 juillet : retrait du front ; transport dans la région Boves , Rumigny ; repos et instruction.
13 – 18 juillet : transport par camions vers Villers-Cotterêts ; préparatifs d'offensive.
18 – 29 juillet : engagée, vers Corcy , dans la bataille du Soissonnais (2e bataille de la Marne ) : attaques en direction d'Oulchy-le-Château .
29 juillet – 18 août : retrait du front ; repos vers Compiègne .
18 – 26 août : mouvements vers Villers-Cotterêts ; repos et instruction vers Grand-Rozoy.
26 août – 18 septembre : mouvement vers le front ; préparatifs d'offensive. Fin août, engagée, vers Venizel , dans la poussée vers la position Hindenburg : franchissement de l'Aisne ; combats de Bucy-le-Long , du Moncel , de Nanteuil-la-Fosse ; progression jusqu'au Chemin des Dames , vers Vregny et la ferme Mennejean.
18 – 26 septembre : retrait du front ; repos vers Crépy-en-Valois .
26 septembre – 14 octobre : transport par voie ferrée en Belgique ; repos vers Poperinge .
14 – 24 octobre : engagée, les 14 et 15 octobre , en liaison avec l'armée belge, dans la bataille de Roulers ; combats vers Tielt . Progression jusqu'à la Lys , franchissement de la rivière.
24 octobre – 9 novembre : retrait du front ; repos au nord de Tielt.
9 – 11 novembre : engagée dans la bataille de la Lys et de l'Escaut : combats pour le franchissement de l'Escaut .
Rattachements
Affectation organique : 3e CA d'août 1914 à novembre 1918
1re armée
10 – 26 mai 1917
16 juin – 13 juillet 1918
2e armée
20 -25 février 1916
29 mars 1916 – 11 mars 1917
3e armée
28 mars 1916
31 août 1917 – 13 janvier 1918
30 juillet – 17 août 1918
4e armée
18 février – 15 juin 1918
5e armée
2 août 1914 – 21 mai 1915
6e armée
24 octobre 1915 – 19 février 1916
26 février – 27 mars 1916
27 mai – 15 juillet 1917
25 juillet 1918
19 octobre - 11 novembre 1918
8e armée
10e armée
22 mai – 23 octobre 1915
27 mars – 9 mai 1917
16 juillet – 30 août 1917
14 – 24 juillet 1918
26 -29 juillet 1918
18 août – 26 septembre 1918
Groupe d'armées F
27 septembre – 18 octobre 1918
L'entre-deux-guerres
Le 39e RI présente les armes au général Errard , nouveau commandant du 3e corps d'armée , à Rouen le 9 janvier 1933 .
La loi du 13 juillet 1927 , sur l’organisation générale de l’armée , et la loi des cadres et effectifs du 28 mars 1928 , fixent le nombre des divisions d’infanterie métropolitaines à vingt. Ces dernières sont considérées comme des forces de territoire affectées à la défense du sol métropolitain. Ces grandes unités d’infanterie sont de trois types :
dix divisions d’infanterie de type « nord-est »,
sept divisions d’infanterie motorisées,
trois divisions d’infanterie alpine.
En 1935, elle devient 5e division d'infanterie motorisée, sur le type renforcé (apte au combat dès le début des hostilités) de la division d'infanterie motorisée [ 9] . La 5e division d'infanterie motorisée est stationnée à Caen (caserne Hamelin [ 10] ).
La Seconde Guerre mondiale
Composition
Au 10 mai 1940 [ 11] :
Infanterie
Cavalerie
Artillerie
Génie
compagnie de sapeurs-mineurs 5/1
compagnie de sapeurs-mineurs 5/2
Transmissions
compagnie télégraphique 5/81
compagnie radio 5/82
Train
compagnie automobile de quartier général 205/3
compagnie automobile de transport 305/3
Intendance
groupe d’exploitation divisionnaire 5/3
Santé
5e groupe sanitaire divisionnaire
Drôle de guerre
La 5e division d'infanterie motorisée (5e DIM), d'active , du général Limasset , est prévue pour être engagée dans la manœuvre Dyle décidée en novembre 1939 . Unique division du IIe corps d'armée qui dépend de la 9e armée , elle est aussi la seule division de cette armée à être en grande partie motorisée et se voit donc confier dans le plan Dyle la portion de Meuse nécessitant le mouvement le plus ample au sein de cette armée qui doit venir s'aligner sur ce fleuve[ 12] . La 5e DIM a à parcourir 150 km depuis Guise pour gagner son segment de front entre Anhée [ 12] , en liaison à sa droite avec la 18e division d'infanterie (XIe corps d'armée ) au sud, et Dave en liaison avec position fortifiée de Namur et la 5e division d'infanterie nord-africaine (1re armée ) plus au nord.
Parallèlement, son groupe de reconnaissance de division d'infanterie , le 1er GRDI , doit participer à la manœuvre retardatrice dans les Ardennes du plan Dyle : avec le 1er GRCA et le 94e GRDI (respectivement du IIe corps d'armée et de la 4e division d'infanterie nord-africaine ) il forme un groupement qui doit sécuriser la progression du flanc gauche de la 9e armée vers la Meuse en contrôlant les ponts sur la Sambre et la Meuse entre Charleroi et Dinant [ 13] . Le groupement doit ensuite passer la Meuse et progresser sur l'axe Lustin – Maffe – Petit Han (Durbuy ), sur la gauche de la 4e division légère de cavalerie[ 14] .
Le 11 mars 1940 , le général Limasset est tué accidentellement. Le général Boucher le remplace à la tête de la division[ 12] .
Bataille de France
Après avoir combattu lors de la bataille de Dinant , la division disparait fin mai lors de la bataille de Dunkerque .
Notes et références
↑ Victor Belhomme, Histoire de l'infanterie en France , t. 5, Henri Charles-Lavauzelle , 1902 (lire en ligne ) , chap. XLIX, p. 592
↑ Annuaire de l'Armée française pour l'année 1874 (lire en ligne ) , p. 95
↑ Annuaire de l'Armée française pour l'année 1875 (lire en ligne ) , p. 96
↑ Annuaire de l'Armée française pour l'année 1876 (lire en ligne ) , p. 17
↑ a b c d et e AFGG t. X-2 , p. 38-39.
↑ AFGG t. X-2 , p. 40.
↑ Historique du 224e régiment d'infanterie , Paris, Lavauzelle , 1922 , 42 p. (lire en ligne ) , p16
↑ Guy François , « 75 T et 150 T: ensemble pour compléter », Histoire de Guerre, Blindés et Matériel , no 150, octobre 2024 , p. 29-34
↑ Cne Bonal, « Les divisions d'infanterie motorisée », sur defense.gouv.fr , 8 juin 2016
↑ « 50 000 adresses du Calvados - édition de 1936 », sur Archives départementales du Calvados (consulté le 25 novembre 2024 )
↑ Mary 2009 , p. 446.
↑ a b et c Mary 2009 , p. 30
↑ Mary 2009 , p. 33.
↑ Aimé Doumenc , Histoire de la neuvième armée , Paris VIe , Arthaud , 1945 , 285 p. , p. 45 .
Voir aussi
Bibliographie
Louis Lecoc, Pages héroïques de la 5e division d'infanterie , S.T.D.I. 5, 1918 (OCLC 495300401 , lire en ligne ) .
Service historique de l'état-major des armées , Les Armées françaises dans la Grande guerre , Paris, Impr. nationale, 1922-1934, onze tomes subdivisés en 30 volumes (BNF 41052951 ) :
AFGG , vol. 2, t. X : Ordres de bataille des grandes unités : divisions d'infanterie, divisions de cavalerie , 1924 , 1092 p. (lire en ligne ) .
Service historique de l'Armée , Les grandes unités françaises : historiques succincts (GUF) , vol. 2, Imprimerie nationale , 1967 (lire en ligne ) .
Jean-Yves Mary , Le corridor des Panzers : Par delà la Meuse 10 - 15 mai 1940 , t. I, Bayeux, Heimdal , 2009 , 462 p. (ISBN 978-2-84048-270-3 et 2-84048-270-3 ) , p. 29-30 .
Articles connexes
Liens externes