Nataša Pirc Musar l'emporte au second tour avec près de 54 % des suffrages exprimés, devenant ainsi la première femme élue à la présidence slovène.
Contexte
L'élection présidentielle de 2017 voit la victoire du président sortant, Borut Pahor[1]. Celui ci manque de peu de se faire réélire dès le premier tour avec plus de 47 % des voix, loin devant le second candidat, Marjan Šarec, qui en réunit 25 %[2]. Aucun candidat n'ayant recueilli la majorité absolue au premier tour, un second est organisé 15 jours plus tard, et est remporté par Pahor avec près de 53 % des voix.
Pour pouvoir se présenter, un candidat doit avoir la citoyenneté slovène et obtenir le soutien de 5 000 électeurs ou de dix députés, ou encore le soutien d'un parti cumulé à celui de 3 000 électeurs ou trois députés. Dans ce dernier cas, chaque parti ne peut soutenir qu'un seul candidat à la fois.
L'ancien ministre des Affaires étrangères Anže Logar arrive en tête, le candidat conservateur du Parti démocratique slovène (SDS) réunissant un tiers des voix, contre un peu plus d'un quart pour l'avocate et ancienne journaliste Nataša Pirc Musar, dont la candidature sans étiquette est directement soutenue par le Parti pirate et le Parti de la jeunesse - Verts européens[9].
Soucieux de rassembler au delà de son bord politique, Anže Logar mène une « campagne modérée » susceptible de lui permettre de rallier des électeurs au second tour. Nataša Pirc Musar bénéficie cependant d'une importante réserve de voix. Le candidat social-démocrate (SD) Milan Brglez arrive en effet troisième avec un peu plus de 15 % des voix. Le SD faisant partie intégrante de la coalition du Président du gouvernement Robert Golob, Brglez bénéficiait de son soutien au cours de la campagne. Son échec amène Golob à reporter son soutien sur Nataša Pirc Musar, qu'il qualifie de « meilleure candidate », qui partage « des valeurs proches des nôtres ». La position de cette dernière, sans étiquette, lui permet par ailleurs de se positionner en candidate du consensus, au dessus des « querelles de partis ». Une victoire ferait d'elle la première femme à être élue à la présidence de la Slovénie[10].
Le second tour organisé le 13 novembre voit ainsi s'opposer un candidat de l'opposition de droite à une candidate soutenue par le gouvernement de centre-gauche, ce qui conduit le scrutin à être qualifié de tentative de revanche du SDS sur les élections législatives d'avril[11]. Nataša Pirc Musar l'emporte avec près de 54 % des suffrages exprimés, dans ce qui constitue un revers pour le Parti démocratique slovène. Logar reconnaît sa défaite le soir même et appele sa concurrente pour la féliciter[12]. Nataša Pirc Musar devient ainsi la première femme à être élue à la présidence slovène[13]. Elle prête serment le 22 décembre suivant, et entre en fonction le lendemain[14].