L'Église orthodoxe macédonienne – Archevêché d'Ohrid (ÉOM ; macédonien : Македонска православна црква - Охридска архиепископија) ou Église orthodoxe macédonienne est la principale Égliseorthodoxe en Macédoine du Nord. Elle regroupe les chrétiens macédoniens sous l'autorité de l'archevêque d'Ohrid et exerce sa juridiction dans le pays et parmi la diaspora macédonienne.
En 1958, le Saint-Synode de l'Église orthodoxe de Serbie a donné l'autonomie à l'Église macédonienne afin de restaurer l'archevêché historique d'Ohrid[1], et celle-ci est restée en union avec l'Église serbe en tant que partie de l'Église serbe. En 1967, à l'occasion des deux-cents ans de l'abolition de l'archevêché d'Ohrid, l'Église macédonienne a proclamé unilatéralement son autocéphalie (indépendance) vis-à-vis de l'Église de Serbie. Le Saint-Synode serbe a condamné cette décision et a déclaré schismatique le clergé de l'ÉOM.
Afin de concurrencer l'Église macédonienne autoproclamée et de proposer aux fidèles une alternative canonique, l'Église orthodoxe serbe avait en effet créé en 2002 un exarchat, l'Archevêché orthodoxe d'Ohrid, reconnu canonique par l'ensemble de la communion orthodoxe, mais non-reconnu par les autorités de la Macédoine du Nord[2].
La région est envahie par les Ottomans au XIVe siècle et ceux-ci instaurent le système des « millets » (communautés religieuses). Le « millet » orthodoxe n'est dirigé que par le patriarcat de Constantinople, et les patriarcats bulgare et serbe sont abolis, respectivement en 1393 et en 1459. Seul l'archevêché d'Ohrid est maintenu et conserve des droits, qui lui permettent de devenir le plus grand centre orthodoxe des Balkans, avant la restauration du patriarcat de Peć en 1557[6].
La première assemblée moderne du clergé macédonien a lieu près d'Ohrid en 1943[9]. L'année suivante, un comité pour l'organisation d'une Église orthodoxe macédonienne est officiellement formé[1]. Une résolution, visant la restauration de l'archevêché d'Ohrid en tant qu'Église macédonienne, est refusée en 1945 par le Patriarcat de Serbie. Une autre résolution semblable est toutefois acceptée en 1958 par la Yougoslavie communiste. À la tête de l'archevêché restauré, le Patriarcat de Belgrade place un religieux serbe : Dositej Stojković(en)[1].
En 1967, afin de commémorer les deux cents ans de l'abolition de l'archevêché d'Ohrid par les Ottomans, l'Église macédonienne proclame son autocéphalie (indépendance) vis-à-vis du Patriarcat de Serbie qui, n'ayant pas été consulté, condamne cette décision unilatérale qu'il juge « schismatique ». De ce fait l'Église orthodoxe macédonienne (ÉOM) n'est reconnue par aucune Église de la communion orthodoxe[1] mais en revanche, elle est la seule à être reconnue par le gouvernement de la Macédoine du Nord et regroupe la majeure partie des paroisses du pays, soit près de 1 200 églises[11].
Reconnaissance
En mai et juin 2022, l'Église est reconnue comme légitime et membre de la communion orthodoxe par le Patriarcat de Serbie et le Patriarcat œcuménique.
Organisation
L'Église orthodoxe macédonienne est organisée en dix éparchies dont les évêques forment le Saint-Synode, à la tête duquel se trouve l'« archevêque d'Ohrid et de Macédoine ».
Éparchies sur le territoire de la Macédoine du Nord
Skopje, conduite par l'archêveque Stéphane d'Ohrid et de Macédoine ;
↑La Commission de religion de l'État macédonien ne reconnait que l'Église orthodoxe macédonienne (ÉOM) fondée en 1967, pour le motif qu'un seul groupe peut être enregistré pour chaque confession, et que le nom de l'archevêché orthodoxe d'Ohrid du Patriarcat de Serbie n'était pas suffisamment distinct de celui de l'ÉOM qui, elle aussi, s'appelle « archevêché orthodoxe d'Ohrid » : cf. : [1]