Valse avec Bachir

Valse avec Bachir
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Cinéma viennois programmant Valse avec Bachir
Titre original ואלס עם באשיר
Vals im Bashir
Réalisation Ari Folman
Scénario Ari Folman
Acteurs principaux
Sociétés de production Bridgit Folman Film Gang
Les Films d'ici
Razor Film Produktion GmbH
Arte
Pays de production Drapeau d’Israël Israël
Drapeau de la France France
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Genre Documentaire
Animation
Film de guerre
Durée 90 minutes
Sortie 2008

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Valse avec Bachir (en hébreu ואלס עם באשיר, Vals im Bashir) est un documentaire d'animation autobiographique réalisé par Ari Folman et sorti en 2008. C'est une coproduction israëlo-franco-allemande. Le film a obtenu de nombreux prix dans le monde, dont le Golden Globe Award du meilleur film étranger et le César du meilleur film étranger en 2009, et était en compétition pour la Palme d'or 2008 et l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2009.

Synopsis

En 1982, durant l'opération « paix en Galilée », le jeune Ari Folman, dix-neuf ans, fait son service militaire. Vingt-quatre ans plus tard, en 2006, il rencontre un ami de cette époque, Boaz, qui lui parle d'un rêve étrange qu'il fait toutes les nuits depuis plus de deux ans, mettant en scène des chiens qu'il a tués durant la guerre.

Ari tente alors de se rappeler cette période de sa vie, sans y parvenir. Il parvient cependant à se remémorer une scène qu'il ne peut interpréter : lui et deux jeunes soldats sortant nus de la mer sous la lumière de fusées éclairantes dans la baie de Beyrouth. Il pense alors qu'il s'agit des scènes du massacre de Sabra et Chatila, où l'armée israélienne a couvert les milices phalangistes chrétiennes partisanes de Bachir Gemayel, mais sans en être sûr, sans même savoir s'il était réellement présent près du camp cette nuit du . Ari Folman décide de rencontrer des compagnons de cette période et de les questionner sur la guerre. Mais il doit se rendre à l'évidence : premièrement, ses amis n'arrivent pas à tout se rappeler, et deuxièmement, il est probable que les événements anciens que se racontent ces vétérans n'aient jamais eu lieu et soient des faux souvenirs créés par leur inconscient afin d'obscurcir les souvenirs des trop douloureuses scènes de guerre.

Petit à petit, Ari retrouve par flash des scènes de cette guerre et de sa participation : l'attaque d'une voiture civile ; la mort d'un enfant ayant tiré une roquette sur un char ; les tanks israéliens bombardés par l'aviation israélienne ; sa permission au bout de six semaines de guerre… Mais surtout, il redécouvre qu'il a indirectement participé au massacre, en tirant des fusées éclairantes depuis le toit d'un immeuble pour faciliter la tâche des miliciens.

Le film se termine par des images bien réelles extraites d'un reportage-documentaire de la chaîne de télévision britannique BBC au lendemain du massacre lors de l'entrée dans le camp de Sabra et Chatilla et montrant des femmes palestiniennes hurlant de désespoir parmi les décombres et les cadavres.

Fiche technique

Distribution

Conception et production

Premier véritable long métrage documentaire d'animation, Valse avec Bachir[1] est considéré comme l'une des principales œuvres du genre[2]. Ce film, proche du questionnement documentaire, aborde la question de la mémoire et de l'oubli. Il s'intéresse en particulier aux soldats israéliens confrontés aux souvenirs du massacre de Sabra et Chatila en 1982 lors de l'intervention militaire israélienne au Liban de 1982 : étaient-ils partie prenante ou simplement spectateurs ? Un tel thème historique est atypique pour un film d'animation.

Valse avec Bachir explore la mémoire du réalisateur, Ari Folman. Il est fondé sur des interviews réelles d'amis de l'époque qu'il est allé retrouver. La plupart témoignent sous leur vrai nom.

Ari Folman précise que les dessins de son film ne sont pas réalisés en rotoscopie. « Chaque dessin du film a été créé de toutes pièces », explique-t-il[3],[4].

Le titre du film fait référence à une scène durant laquelle, pendant un combat en plein Beyrouth, un soldat israélien tire longuement avec une MAG en tournant sur lui-même, effectuant ce qui ressemble à une valse, à quelques mètres d'un immense portrait de Bachir Gemayel. Le récent meurtre de Gemayel ayant été l'événement déclencheur des massacres de Sabra et Chatila, cette scène est une métaphore sur les relations entre les Phalangistes (les hommes de Bachir) et l'armée israélienne.

Le film était en compétition officielle du 61e Festival de Cannes (2008) ainsi que pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère [5],[6],[7] mais n'a pas été primé [8]. Le film a par contre réussi à obtenir le Golden Globe Award du meilleur film étranger en 2009.

Bande originale

L'essentiel de la bande originale a été composée par Max Richter, un compositeur allemand associé au mouvement « post-minimaliste ». Ses musiques aident souvent à l'immersion dans les séquences de souvenirs, de rêve ou d'hallucinations, d'autant plus que ces scènes sont des récits d'instants de guerre[9]. Les compositions sont basées sur l'utilisation de violons et de bois tenant un thème insistant, répétitif, lancinant, soutenues par une percussion souvent limitée à une pulsation sourde (en particulier les toutes dernières scènes dans le camp), et parfois agrémentées d'une entrée en puissance des cuivres et d'autres percussions.

Liste de compositions et chansons utilisées :

Valse op. 64 no 2 en ut dièse mineur de Chopin joué par L. Faulkner

Analyse du film

L'œuvre met en avant le questionnement sur la culpabilité, en utilisant entre autres l'analyse des rêves par des psychanalystes [3]. Des scènes de rêves érotiques alternant avec celles de guerre, pose un lien entre les concepts psychanalytiques de pulsion de vie et de pulsion de mort. Les images de guerre normalement choquantes, mise en animation provoquent au contraire un sentiment d'irréel, à la fois surréaliste et hypnotique[10],[11].

Le film se dit antiguerre[12] et critique l'invasion israélienne du Liban, ainsi que l'armée en elle-même. La guerre civile libanaise est quant à elle, plusieurs fois comparée à la Shoah[13].

Distinctions

Notes et références

  1. Des courts-métrages documentaires d'animation avait été réalisés en 1918 par Winsor McCay avec The Sinking of the Lusitania ; en 1989 par Nick Park avec Creature Comforts ; en 2004 par Chris Landreth avec Ryan ainsi que quelques moyens métrages.
  2. "Valse avec Bachir" d'Ari Folman analysé par Fanny Lautissier, cours de cinéma du 18 mars 2011, Forum des images.
  3. a et b « “Valse avec Bachir” : Freud au chevet de soldats israéliens dans la guerre du Liban en 1982 » dans Le Monde du 16 mai 2008.
  4. Interview sur le site officiel du film
  5. « “Valse avec Bachir” : dans l'inconscient douloureux d'un soldat d'Israël » par Jacques Mandelbaum dans Le Monde du 24 juin 2008.
  6. « “Valse avec Bachir”, d'Ari Folman et “Leonera”, de Pablo Trapero » dans Télérama du 15 mai 2008.
  7. Olivier De Bruyn, « “Valse avec Bachir” : la mémoire d'Israël en dessin animé » dans Rue89, nouvelobs.com, du 14 mai 2008.
  8. De nombreux critiques de cinéma avaient été surpris de cela, notamment lors de l'émission Le Masque et la Plume en direct du festival en mai 2008.
  9. (en) Jayson Harsin, The Responsible Dream.On Ari Folman's Waltz with Bashir, Bright Lights Film Journal, février 2009.
  10. (en) « Waltz with Bashir », sur variety.com via Wikiwix (consulté le ).
  11. (en) « Pop culture obsessives writing for the pop culture obsessed. », sur The A.V. Club (consulté le ).
  12. http://www.miamiherald.com/entertainment/movies/reviews/story/866172.html
  13. « Movies », sur The Washington Post (consulté le ).
  14. Valse avec Bachir sur le site du Festival de Cannes

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes