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Le Trio no 2 de Schubert ou Trio en mi bémol majeur pour piano et cordes no 2 (D. 929 op. 100) est un trio de musique de chambre lyrique romantique en quatre mouvements, pour violon, violoncelle, et piano, composé par le compositeur autrichien Franz Schubert (1797-1828) en novembre 1827 (un de ses plus célèbres chefs-d'œuvre, parmi plus de mille compositions de son catalogue Deutsch, avant sa disparition précoce à l'age de 31 ans)[1].
Alors qu'il est gravement malade, âgé de 30 ans, et en fin de vie à Vienne, Franz Schubert continue à composer son œuvre abondante « tardive » avec un indestructible enthousiasme et vitalité, avec un « lyrisme schubertien musical romantique allemand »[2],[3] dont il est maître, avec entre autres ce trio en mi bémol majeur en quatre mouvements pour violon, violoncelle, et piano, composé à la suite de son trio pour piano et cordes no 1[4].
Dédié par Schubert « à ceux qui y prendront du plaisir »[3], il est joué pour la première fois au Musikverein (Vienne) (« Maison de l’Union Musicale de Vienne ») le 26 décembre 1827[5], interprété par Ignaz Schuppanzigh au violon, Carl Maria von Bocklet au piano et Josef Linke au violoncelle. Il est également joué lors de Schubertiades privées à Vienne en 1828 (année de sa disparition à l'age de 31 ans)[6].
Le 2e mouvement joué par le Trio tchèque devient (entre autres, avec la célèbre Sarabande de Haendel) une des plus célèbres musiques de film de l'histoire du cinéma, avec le succès du film Barry Lyndon de Stanley Kubrick en 1975, avec un Oscar de la meilleure musique de film 1976[7].
Ce trio pour piano et cordes est composé de quatre mouvements.
Ce mouvement est de forme sonate. Il débute immédiatement avec un premier thème énergique, joué forte, déclamé par les trois instruments à l’unisson :
Il s'ensuit un second thème de caractère tout à fait différent, à la puissance hypnotique, orchestré en choral :
Le second thème est en si mineur, ton éloigné qui démontre la complexité du plan tonal de l'œuvre. En effet, celui-ci neutralise la tension dominante-tonique, moteur du plan « dialectique » beethovénien, au profit d'un tissu de relations harmoniques délicates, généralement en tierces[8].
C'est d'ailleurs les relations de tierces qui construisent tout le (très long) développement.
Il s'agit d'un mouvement lent (malgré l'indication « con moto ») écrit dans la tonalité relative de do mineur, ayant une forme double ternaire asymétrique. Son thème principal, élégiaque et très long, débute comme suit :
Il est probable que ce thème soit inspiré d'une chanson populaire suédoise Se solen sjunker (litt. « le soleil se couche ») que Schubert aurait entendu chanter par le tenor Isak Albert Berg (en) chez la sœur de Josephine Fröhlich (en)[9]. L'accompagnement monotone et un peu sévère du piano rappelle celui de « Gute Nacht », le premier lied du Voyage d'hiver.
Cette œuvre est intégrée dans de nombreuses musiques de film au cinéma, dont en particulier Barry Lyndon de Stanley Kubrick en 1975, et également :
Il a été réutilisé par un certain nombre d'artistes dont :
Pour la télévision :
On le trouve aussi utilisé dans le spectacle Raoul de James Thierrée.
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