Une plaque commémorative comportant les noms des 143 fusillés (officiellement) au stand de tir a été apposée le , avenue de la Porte-de-Sèvres, sur le mur du bâtiment de la DGA, exactement là où était placé le stand[1]. Dans le cadre des travaux de construction du nouveau ministère de la Défense, la plaque a été déplacée du côté de l'ancienne base aérienne 117, puis remise à son emplacement d'origine au terme des travaux.
Malgré un secret total de la part des nazis, des « signes » avaient traversé le champ de manœuvre et, fin , lors de la libération de la ville de Paris, des personnes vont en reconnaissance vers le ministère de l'Air, qui était occupé par la Luftwaffe depuis . Parmi ces curieux, le commissaire de police Henri Danty et le photographe Roger Schall qui vont découvrir l'horreur du stand de 50 mètres. Le rapport établi par le commissaire Henri Danty indique en particulier[3] :
3 poteaux d'exécution criblés de balles, dont l'un est presque sectionné par les balles, sur lesquels sont accrochés des bandeaux et des cordages (destinés aux suppliciés) ;
6 poteaux rasés, sectionnés par les balles et 6 poteaux neufs, rangés le long du mur ;
un mur recouvert d'amiante qui portait des centaines de traces de mains ;
des fours où probablement ont été brûlés les corps de ceux des martyrs qui n'ont jamais été retrouvés[4].
Ce lieu tragique disparaît le lors de travaux de construction d’un bâtiment administratif et de logements pour les troupes, son état de délabrement n'ayant pas permis de le conserver à titre de monument historique.
Le mur d’amiante
La construction du mur d’amiante témoigne d’une parfaite connaissance de ses caractéristiques[5]. L’amiante est incombustible. On peut le chauffer jusqu'à 550 °C sans modification de sa structure, et jusqu'à 1 000 °C sans qu’il se décompose. On suppose que des câbles électriques traversaient le mur et alimentaient des résistances chauffant le mur à de très hautes températures[6]. Les résistants qui tombaient sur le mur y laissaient leur vie mais également l’empreinte de leurs mains[3].
Les victimes
Le premier massacre eut lieu le , il fut exécuté par le « Kommando für Kapital Verbrechen », chargé de « gérer » le stand de tir, sur ordre du « chef suprême des SS et de la police », Carl Oberg[7].
Au stand de tir de Balard furent torturées puis fusillées, selon les actes des décès déposés au service de l'état civil de Paris 15e, 143 personnes[8], parmi lesquelles[9] :