Portée depuis 2007 par l'association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS dite « Anpromevo », le Conseil municipal de Paris a adopté à l'unanimité l'apposition d'une stèle en hommage aux victimes de l'OAS dans le cimetière du Père-Lachaise[1]. L'OAS est une organisation politico-militaire clandestine française, créée le pour la défense de la présence française en Algérie par tous les moyens, y compris le terrorisme à grande échelle. En dix-huit mois, le nombre de personnes assassinées par l'OAS est estimé entre 1600 et 2200 personnes[2],[3],[4],[5],[6]. Lors des débats, l'adjointe à la Maire de Paris Catherine Vieu-Charier a rappelé qu'il s'agit du premier monument en France rendant hommage aux victimes de l'OAS[1].
Symboliquement le vote s'est déroulé le , jour anniversaire de la manifestation du 8 février 1962 pour dénoncer les agissements de l'OAS et la guerre d'Algérie. Le préfet de l'époque, Maurice Papon, avait donné l'ordre de réprimer la manifestation et 9 manifestants, avaient trouvé la mort en tentant de se réfugier dans la station de métro Charonne.
« L'OAS, c'est une organisation terroriste, c'est une organisation criminelle qui a voulu détruire la République. Les victimes que nous honorons aujourd'hui sont des femmes, des hommes, des enfants, des militaires, des Français et Algériens morts parce qu'une organisation a contesté et voulu abattre l'ordre démocratique »
a rappelé Delanoë lors de la cérémonie[8],[9],[10].
Caractéristiques
Stèle fleurie.
Le monument est composé d'une simple stèle d'une surface de 2,02 m sur 0,30 m ornée de l'épitaphe[11] :
« 1961-1962 En hommage à toutes les victimes de l'OAS en Algérie et en France. Civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires, défenseurs des institutions et des valeurs de la République »
Le budget prévu pour l'édifice est de 13 472 euros[1].
Localisation
La stèle est apposée dans la partie mémorielle du Père-Lachaise, non loin des mémoriaux en hommage aux victimes de la Shoah. Elle se trouve dans la 88e division du cimetière du Père-Lachaise, en bordure de l'allée des Fédérés. La stèle se trouve dans le voisinage immédiat du monument en souvenir des disparus des Abdellys lors de la guerre d'Algérie inauguré en 2015.
↑Rémi Kauffer, OAS, la guerre franco-française d'Algérie, in La guerre d'Algérie, 1954-2004, la fin de l'amnésie, sous la direction de Mohammed Harbi et Benjamin Stora, éd. Robert Laffont (2004)
↑OAS. Histoire d'une guerre franco-française, éd. du Seuil, 2002
↑Paul Hénissard, Les combattants du crépuscule, Grasset (1970), p.435, note 1.
↑Anne-Marie Duranton-Cabrol, L'OAS, la peur et la violence, André Versaille éditeur, (2012), p.155. L'auteur estime le chiffre avancé par Paul Hénissart comme sous-estimé, en soulignant l'absence de statistiques précises. Le même avis est partagé par H. Harbi, B. Stora, La guerre d'Algérie, 1954-2004, la fin de l'amnésie, Robert Laffont (2004), p.485.
↑Jean-Louis Planche, « Français d'Algérie, Français en Algérie (1962-1965) », Les Accords d'Evian en conjoncture et en longue durée, , p. 91-106