Cet article est une ébauche concernant la musique classique.
La Sonate pour flûte, alto et harpe (CD 145) de Claude Debussy fut composée entre septembre et octobre 1915 et dédiée à l'épouse du compositeur, Emma Debussy. Le 10 décembre 1916 est donnée la première audition française de la Sonate pour flûte, alto et harpe chez Durand, par Albert Manouvrier (flûte), Darius Milhaud (alto) et Jeanne Dalliès (harpe chromatique) [2].
C'est la deuxième des Six sonates pour divers instruments de Claude Debussy.
Il s'agit d'une des dernières œuvres de Debussy, composée la même année que la Sonate pour violoncelle et piano et que En blanc et noir. Son instrumentation singulière (la flûte, l'alto et la harpe n'avaient jamais été associées dans une pièce de chambre) lui confère une atmosphère sonore douce et mélancolique, aux accents orientaux.
Dans un souci d'amélioration de la harpe diatonique d'Érard, en usage depuis le début du XIXe siècle, Gustave Lyon, directeur de la maison Pleyel, avait imaginé en 1894 une harpe chromatique sans pédales, plus facile à jouer que sa concurrente, chaque note étant affectée à une corde, ce qui supprimait la nécessité des pédales lors des modulations. « L'instrument, déjà utilisé par Debussy en 1904, suscita de nombreuses polémiques dans le monde musical, mais n'eut qu'une existence éphémère. »[3]
Elle comporte trois mouvements et sa durée d'exécution approche les vingt minutes :
Théoriquement affiliée au modèle du XVIIIe siècle, cette sonate en trio n'en ouvre pas moins sur le XXe siècle, par la densité de son écriture. Conçue comme une conversation musicale où les sonorités des instruments se mêlent, se soutiennent et s'opposent, elle est présentée par Debussy comme étant « affreusement mélancolique, et je ne sais pas si on doit en rire ou en pleurer »[4].