Il assure la liaison entre les fortifications du Nord-Est (essentiellement en Alsace-Lorraine) et celles du Sud-Est (dans les Alpes, le long de la frontière franco-suisse, entre Goumois et Mouthe (dans le Doubs). Les fortifications du secteur sont légères.
Dans le but de prévenir une attaque allemande par la Suisse, quelques moyens ont été débloqués pour défendre les axes traversant le Doubs et le massif du Jura : les forts Séré de Rivières sont entretenus pour servir de plate-forme d'artillerie (forts contrôlant les accès à Pontarlier : de Joux, du Larmont et de Saint-Antoine), auxquels se rajoutent dès le temps de paix quelques blockhaus MOM, servant de postes de garde barrant un passage avec un dispositif de mine :
La prise du fort Catinat par les Allemands est le principal fait d'armes de la bataille de France dans le secteur du Jura : le 16juin1940, les Allemands sont signalés. Le 17 au matin, l'artillerie française en position dans la région de Grange-Dessus est anéantie par l'aviation. Le fort ne peut donc se défendre que par lui-même. Pendant six heures, les obus tombent et à 13 h 15 toutes les communications sont coupées.
L'infanterie allemande attaque alors le fort sur trois côtés, mais elle est tenue en respect. Les défenseurs effectuent un feu continu, mais deux mitrailleuses sur quatre sont détruites. Vers 18 h, l'infanterie allemande arrive au contact du fort. À 18 h 45, un premier assaut est lancé, les Allemands descendent dans les fossés à l'aide de cordes mais sont repoussés. Par six fois les attaques allemandes sont rejetées. À 19 h 40, il ne reste plus qu'une seule mitrailleuse et très peu de munitions.
Les Allemands tentent d'enfoncer la porte mais sont repoussés une fois encore. La situation est désespérée, mais le but de retarder l'ennemi est atteint. Le général allemand propose aux défenseurs la reddition du fort. À 20 h, la garnison composée de 122 hommes et huit officiers sort du fort en présence des troupes allemandes qui lui présentent les armes.
↑Ce secteur n'est composé que du sous-secteur Jura, hormis un blockhaus de la forêt du Massacre, non affecté.
↑Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 2, p. 182 et 205.
↑Le niveau de protection d'une casemate de la ligne Maginot dépend de son modèle et de sa période de construction. De 1928 à 1935 sont construits les modèles les plus puissamment protégés : les casemates et ouvrages CORF (Commission d'organisation des régions fortifiées), avec des murs et dalles épais jusqu'à 3,5 mètres de béton. Puis viennent à partir de 1935 les blockhaus MOM (main d'œuvre militaire), avec de 0,60 à 1,5 m de béton, avec des modèles très variés selon la région : RFM (région fortifiée de Metz), RFL (région fortifiée de la Lauter), 1re, 2e, 20e et 7e RM (région militaire). Les MOM les plus protégés sont appelés FCR (fortification de campagne renforcée). De 1937 à 1940, la STG (Section technique du génie) standardise les constructions, avec une protection de 1,50 à 2 m de béton.
↑Incluant le blockhaus de Tabagnoz (au sud de La Cure) qui n'était pas officiellement rattaché au sous-secteur fortifié Jura.
Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN2-908182-88-2).
Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN2-908182-97-1).
Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN2-913903-88-6).