Au début de la Première Guerre mondiale, alors que les soirées-concerts sont interdites au-delà d'une certaine heure du fait du couvre-feu et que beaucoup d'artistes français sont mobilisés, Lejeune, qui avait transformé d'anciennes écuries en un atelier, le met à la disposition de ses amis musiciens, poètes et peintres pour en faire une salle de spectacle et d'exposition[1],[2],[3].
Les performances, appelées « Lyre et Palette », du nom d'un collectif nommé « Société Lyre et Palette » créé en janvier 1916[4],[5], sont entre autres financées par Blaise Cendrars, Pierre Bertin, et Félix Delgrange(d). Elles accueillent un public bigarré, à la fois très chic et très bohème, à l'image du quartier du Montparnasse alors à son apogée[6],[7].
Delgrange avait abandonné le violoncelle pour se consacrer entièrement à la cause de l'art naissant. Il organisait des concerts dans son petit atelier de Montparnasse, la Salle Huyghens. Les bancs sans dossiers étaient inconfortables, l'atmosphère était irrespirable à cause de la fumée du poêle, mais toute la bonne société de Paris, autant les artistes que les amateurs de nouvelle musique, jouait des coudes pour y être[8].
En janvier 1918, l'association est rebaptisée « Palette et musique »[réf. nécessaire], et les performances, essentiellement des concerts de la « Société des Nouveaux Jeunes » (avec Satie, Cocteau et le « groupe des Six »), prennent fin au début de l'année 1919.
18 avril : Concert-rencontre entre Maurice Ravel et Erik Satie ; l'affichette-programme est illustrée par un bois de Henri Hayden, au profit de « L’Appui aux artistes », mobilisés.
19 novembre : 1re exposition de peintures avec Moïse KisIing, Ortiz de Zarate, Modigliani, Picasso, Matisse et les sculptures nègres du collectionneur Paul Guillaume. Concert d'ouverture d'Erik Satie, au piano.
28 novembre : Soirée de lecture, 6 poètes lisent des poèmes d'une enfant de cinq ans, Françoise Durand Viel, nièce de Cocteau. Les lecteurs sont Apollinaire, Cendrars, Max Jacob, Reverdy, André Salmon et Cocteau.
3 décembre : Paul Dermée prononce une conférence, « Max Jacob et son œuvre » accompagnée de Sylvette Fillacier, lectrice.
6 juin : 5e concert centré sur Parade, avec Erik Satie, Georges Auric, Louis Durey et Arthur Honegger, présenté par Cocteau, programme illustré par Picasso.
22 novembre : vernissage de l'exposition d'œuvres de Durey, Gabriel Fournier, Kisling, Lejeune, Moricand, Waroquier[13].
1918 :
Quelques concerts organisés par Satie et Cocteau avec la « Société des Nouveaux Jeunes » (Auric, L. Durey, Honnegger, Roland-Manuel, Tailleferre)[14],[15].
↑Bénédicte Renié, « Le soutien des artistes à la création contemporaine durant la Grande Guerre : les soirées de la salle Huyghens (1916-1917) », Actes de la Journée d‟études "Actualité de la recherche en XIXème siècle", 2013-2014 (lire en ligne)
↑ a et bClaude Leroy, « Lyre & Palette 1916-1919 », Feuille de routes, no 53, , p. 173–175 (ISSN1012-053X, lire en ligne, consulté le )