Sainte-Anne-de-la-Pérade est la capitale mondiale de la pêche au poulamon atlantique ou petit poisson des chenaux. La saison de pêche au poulamon dure généralement du 26 décembre au 16 février. Chaque hiver, fidèles adeptes et touristes visitent Sainte-Anne-de-la-Pérade pour la pêche sur glace. Un village temporaire, constitué de cabanes de pêcheurs, se dresse les eaux gelées de la rivière Sainte-Anne[2],[3].
Les origines de cette localité remontent à la fin de l’année 1666, ou tout début de l’année 1667, avec la concession de la seigneurie de Sainte-Anne (ou de l’île Sainte-Anne) par l’intendantJean Talon à Michel Gamelin. L'acte de concession est disparu, mais le titre est clairement mentionné dans l’acte de vente du : «audit vendeur [Michel Gamelin] appartenant par concession qui lui en a été donnée par Messrs Jean Talon». La date de concession n’est pas connue, mais la première concession par Gamelin au titre de seigneur date du . C'est le début du peuplement permanent, c'est l'année retenue depuis les années 1940 comme année de fondation de la localité[7]. Des festivités marquant les 350 ans ont eu lieu en 2017. Cette seigneurie mesurait une demi-lieue de front sur une lieue de profondeur, et comprenait l’île Saint-Ignace et l’île Sainte-Marguerite[8].
Le , la seigneurie de Sainte-Anne a été vendue par Michel Gamelin à Edmond de Suève et Thomas de Lanouguère (Lanaudière), devant le notaire Duquet à Québec.
Le , l'intendant Jean Talon concède une superficie supplémentaire à Edmond de Suève et Thomas Tarieu de Lanouguère (ou Lanaudière), de sorte que la seigneurie mesurera dorénavant 1,5 lieue (4,8 km) de front sur la même profondeur d'une lieue (3,2 km). Une augmentation de 3 lieues fut donnée à Marguerite Denis, veuve de Thomas Tarieu, par le gouverneurFrontenac et l'intendant Champigny, le . Les îles en face furent ajoutées à la seigneurie le , et confirmées le . Le , l'ordre fut réfuté et les îles furent données à Pierre-Thomas Tarieu de La Pérade, fils de Thomas Tarieu, qui était marié à Madeleine de Verchères, héroïne canadienne qui, à 14 ans, avait défendu avec bravoure le fort de ses parents contre les Iroquois. Suivant une autre augmentation de territoire en à Pierre-Thomas Tarieu, le nom de Sainte-Anne-de-la-Pérade fut donné en son honneur[9].
La paroisse catholique commence dès 1667 avec l'établissement des premiers colons. Une chapelle est sans doute aménagée dans une des maisons du lieu. Vers 1671 est construite la première église. Le plus vieil acte des registres paroissiaux conservés date de 1679. Il est possible qu'ils aient été ouverts dès 1667[10]. Il faudra attendre l'année 1693 pour que la paroisse puisse subvenir entièrement aux besoins d'un curé qui pourra alors y résider en permanence. L'érection canonique de la paroisse date du .
En 1820, le bureau de poste ouvre. En 1845, la paroisse municipale est établie, et abolie deux ans plus tard lors d'une restructuration des municipalités provinciales, et est rétablie en 1855. En 1912, le village est séparé de la paroisse municipale et fut incorporé comme village municipal de la Pérade[9].
Le 24 juillet 1967, vers 11:30, le général De Gaulle, lors de son voyage au Québec, arrive sur place en ayant emprunté déjà une partie du chemin du Roy, première route créée vers 1660, route qu'il suit lors du voyage qu'il a voulu faire entre la ville de Québec, d'où il est parti le même jour vers 09:15, et l'arrivée prévue à Montréal en soirée, vers 18:45. Il s'arrête dans la municipalité et prononce alors un petit discours d'une durée d'environ 7 minutes.
En , le village et la paroisse municipale fusionnent pour créer la nouvelle municipalité de Sainte-Anne-de-la-Pérade.
Les boissons du Roy sont également un produit local créé par la Ferme Tournesol de Sainte-Anne-de-la-Pérade. Ces boissons alcoolisées sont faites à partir de petits fruits des champs tel que les fraises, bleuets, framboises et petites baies.
Attraits
Pêche aux petits poissons des chenaux
Les Attikameks pratiquaient la pêche au poulamon Atlantique ou petit poisson des chenaux bien avant l'arrivée des Européens en terre d'Amérique. À Sainte-Anne-de-la-Pérade, les petits poissons des chenaux sont redécouverts dans la rivière Sainte-Anne, par hasard, en février 1938.
La pêche sur glace au poulamon Atlantique fait la renommée mondiale de Sainte-Anne-de-la-Pérade. Si la glace est solide, chaque année, entre le 26 décembre et le 16 février, la rivière Sainte-Anne devient un village de cabanes sur la glace, au cœur même de Sainte-Anne-de-la-Pérade.
La maison Gouin fut construite vers 1672 par Michel Feulion. Mathurin Gouin et sa famille, établis à Sainte-Anne-de-la-Pérade depuis , y habitaient en . « La maison… sert en quelque sorte de manoir seigneurial, de presbytère et d’étude de notaire »[15].
Environnement
Le marécage de Grondines et de Sainte-Anne-de-la-Pérade, un des derniers marécages arborés de grande étendue en bordure du fleuve Saint-Laurent. — Fondation Hydro-Québec pour l'environnement[16]
« Bien que l’occupation humaine ait généré des changements sur le plan écologique, il est impressionnant de constater à quel point le marécage de Grondines et Sainte-Anne-de-la-Pérade est demeuré en bonne condition, une rareté à l’échelle de la province.
Unique en son genre, il figure parmi les écosystèmes les plus riches et les plus vastes en bordure du fleuve. On y trouve une faune et une flore bien adaptées à ces conditions particulières. »
↑Gouvernement du Québec, « Sainte-Anne-de-la-Pérade », Répertoire des municipalités, sur Ministère des Affaires municipales et de l'Habitation (consulté le )
↑Conseil du patrimoine religieux du Québec, « Église Sainte-Anne » [php], sur Inventaire des lieux de culte du Québec, Ministère de la Culture et des Communications Québec, (consulté le )
↑L'état de cette page des registres paroissiens sur lequel est inscrit l'acte de 1679 laisse à croire que les registres se sont ouverts bien avant 1679. À titre de comparaison, les registres de la paroisse de Champlain s'ouvrent en 1664 ou 1665, mais ils sont perdus jusqu'en 1679. Un extrait, annexé à un contrat notarié, prouve l'existence d'un registre avant 1679 dans le cas de Champlain. Il en est sans doute ainsi pour Sainte-Anne.
Répertoire des actes de baptême, mariage, sépulture et des recensements du Québec ancien: 1700-1729. Université de Montréal, Département de démographie - Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 1982, 45 vol.
Répertoire des actes de baptême, mariage, sépulture et des recensements du Québec ancien: 1730-1749 / Université de Montréal, Département de démographie - Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 1984, 45 vol.
Répertoire des actes de baptême, mariage, sépulture et des recensements du Québec ancien: 1750-1765 / Université de Montréal, Département de démographie - Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 1987, 45 vol.
Répertoire des actes de baptême, mariage, sépulture et des recensements du Québec ancien: XVIIe siècle / Université de Montréal, Département de démographie - Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 1980, 45 vol.
Répertoire des mariages de Sainte-Anne-de-la-Pérade, 1681-1988 / Société historique de Sainte-Anne-de-la-Pérade - Sainte-Anne-de-la-Pérade : [s.n., s.d.]. 375 pages
Répertoire des mariages de Sainte-Anne-de-la-Pérade, 1684-1900 / Dominique Campagna - Cap Rouge : [s.n.], 1973. 162 pages
Répertoire des naissances de Sainte-Anne-de-la-Pérade, 1680-1989 / Société d'histoire de Sainte-Anne-de-la-Pérade - Sainte-Anne-de-la-Pérade : [s.n.], 1990. 574 pages
Répertoire des sépultures de Sainte-Anne-de-la-Pérade, 1680-1989 / Société historique de Sainte-Anne-de-la-Pérade - Sainte-Anne-de-la-Pérade : Société historique de Sainte-Anne-de-la-Pérade, 1990. 368 pages
Albert Giroux, Les églises de Ste-Anne-de-la-Pérade, Trois-Rivières, Editions du Bien public, (OCLC231774606)
Les Cahiers d'histoire de Ste-Anne-de-la Pérade, Ste-Anne-de-la-Pérade, Les Amis de l'histoire de la Pérade, (OCLC869036151)