La commune de Saint-Santin est située aux confins du Rouergue, de l'Auvergne et du Quercy, à l'écart des grands axes de circulation. Elle est relativement étendue, pour une densité de population assez faible. Le sol est sédimentaire, formé par l'altération d'un plateau calcaire fracturé entre les vallées du Célé au Nord et du Lot au Sud.
La commune contient deux villages, Saint-Santin à l'Ouest et Saint-Julien de Piganiol à l'Est. Le bourg de Saint-Santin présente la particularité d'être juxtaposé à celui homonyme de Saint-Santin-de-Maurs situé dans le département voisin du Cantal.
Le chef-lieu de canton dont dépend Saint-Santin est Decazeville, à 12 km au Sud, mais celui de Maurs, dans le Cantal, n'est qu'à 9 km au Nord, et la gare SNCF la plus proche est à 6 km, à Bagnac-sur-Célé, dans le département du Lot. En fait, le village fonctionne ainsi, comme la juxtaposition de 2 communes distinctes[1], situées dans 2 départements différents, l'une en région Occitanie, l'autre en région Auvergne-Rhône-Alpes, avec des zones de vacances scolaires différentes. On reconnaît ainsi le village à son approche, dominé par les 2 églises, une pour chaque commune, situées à 20 mètres l'une de l'autre. On trouve également 2 écoles. Toutefois, le monument aux morts réunit les Aveyronnais et les Cantaliens morts pour la patrie, mais chacun sur une face de la stèle[2].
La commune est drainée par le Lot, le Mourjou, le Ruisseau d'Aujou, le ruisseau de Laissalles, le ruisseau de la Rouquayrie, le ruisseau de Piganiol, le ruisseau du Camp et par divers petits cours d'eau[3].
Le Mourjou, d'une longueur totale de 12,1 km, prend sa source dans la commune de Cassaniouze et se jette dans le Lot à Saint-Parthem, après avoir arrosé 5 communes[5].
Le Ruisseau d'Aujou, d'une longueur totale de 10,3 km, prend sa source dans la commune de Saint-Santin et se jette dans le Célé à Le Trioulou (15), après avoir arrosé 5 communes[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 052 mm, avec 11 jours de précipitations en janvier et 6,8 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Entraygues-sur-Truyère à 28 km à vol d'oiseau[9], est de 13,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 116,3 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Milieux naturels et biodiversité
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal de Saint-Santin comprend trois ZNIEFF de type 1[Note 1],[13] :
les « Buttes calcaires du Bassin de Maurs » (1 193 ha), couvrant 4 communes dont 1 dans l'Aveyron, 2 dans le Cantal et 1 dans le Lot[14] ;
la « Haute vallée du Célé » (681,1 ha), couvrant 4 communes dont 1 dans l'Aveyron et 3 dans le Cantal[15] ;
la « Rivière Lot (partie Aveyron) » (2 552 ha), couvrant 33 communes dont 30 dans l'Aveyron, 2 dans le Cantal et 1 dans la Lozère[16] ;
le « Bassin de Maurs et sud de la Chataigneraie » (21 399 ha), qui s'étend sur 23 communes dont 1 dans l'Aveyron, 21 dans le Cantal et 1 dans le Lot[17] ;
la « Vallée du Lot (partie Aveyron) » (19 239 ha), qui s'étend sur 47 communes dont 39 dans l'Aveyron, 5 dans le Cantal, 2 dans le Lot et 1 dans la Lozère[18].
Carte des ZNIEFF de type 1 de la commune.
Carte des ZNIEFF de type 2 de la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Saint-Santin est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1].
Elle est située hors unité urbaine[I 2]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Decazeville, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[I 2]. Cette aire, qui regroupe 12 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (71,6 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (69,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (55,1 %), forêts (25,6 %), prairies (14,7 %), zones urbanisées (2,2 %), terres arables (1,8 %), eaux continentales (0,5 %)[19].
Planification
La loi SRU du a incité fortement les communes à se regrouper au sein d’un établissement public, pour déterminer les partis d’aménagement de l’espace au sein d’un SCoT, un document essentiel d’orientation stratégique des politiques publiques à une grande échelle. La commune est dans le territoire du SCoT du Centre Ouest Aveyron approuvé en février 2020. La structure porteuse est le Pôle d'équilibre territorial et rural Centre Ouest Aveyron, qui associe neuf EPCI, notamment la communauté de communes Decazeville Communauté, dont la commune est membre[20].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement du Lot. Les dernières grandes crues historiques, ayant touché plusieurs parties du département, remontent aux 3 et (dans les bassins du Lot, de l'Aveyron, du Viaur et du Tarn) et au (bassins de la Sorgues et du Dourdou)[24]. Ce risque est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du Plan de prévention du risque inondation (PPRI) Lot aval[25], approuvé le 14 décembre 2006[26].
Le Plan départemental de protection des forêts contre les incendies découpe le département de l’Aveyron en sept « bassins de risque » et définit une sensibilité des communes à l’aléa feux de forêt (de faible à très forte). La commune est classée en sensibilité faible[27].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont liés au retrait-gonflement des argiles[22], conséquence d'un changement d'humidité des sols argileux. Les argiles sont capables de fixer l'eau disponible mais aussi de la perdre en se rétractant en cas de sécheresse[28]. Ce phénomène peut provoquer des dégâts très importants sur les constructions (fissures, déformations des ouvertures) pouvant rendre inhabitables certains locaux. La carte de zonage de cet aléa peut être consultée sur le site de l'observatoire national des risques naturels Georisques[29]
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic et une canalisation de transport de gaz. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[30].
Dans le département de l'Aveyron on dénombre huit grands barrages susceptibles d’occasionner des dégâts en cas de rupture. La commune fait partie des 64 communes susceptibles d’être touchées par l’onde de submersion consécutive à la rupture d’un de ces barrages[31].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon le dossier départemental des risques majeurs du département établi en 2013, la commune de Saint-Santin est classée à risque moyen à élevé[32]. Un décret du a modifié la terminologie du zonage définie dans le code de la santé publique[33] et a été complété par un arrêté du portant délimitation des zones à potentiel radon du territoire français. La commune est désormais en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[34].
Le conseil municipal de Saint-Santin, commune de moins de 1 000 habitants, est élu au scrutin majoritaire plurinominal à deux tours[37] avec candidatures isolées ou groupées et possibilité de panachage[38]. Compte tenu de la population communale, le nombre de sièges à pourvoir lors des élections municipales de 2020 est de 15. La totalité des quinze candidats en lice[39] est élue dès le premier tour, le , avec un taux de participation de 64,35 %[40].
Michèle Couderc, maire sortante, est réélue pour un nouveau mandat le [41].
Dans les communes de moins de 1 000 habitants, les conseillers communautaires sont désignés parmi les conseillers municipaux élus en suivant l’ordre du tableau (maire, adjoints puis conseillers municipaux) et dans la limite du nombre de sièges attribués à la commune au sein du conseil communautaire[42]. Un siège est attribué à la commune au sein de la communauté de communes Decazeville Communauté[43].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[46]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[47].
En 2021, la commune comptait 523 habitants[Note 4], en diminution de 6,77 % par rapport à 2015 (Aveyron : +0,17 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 321 personnes, parmi lesquelles on compte 82,3 % d'actifs (76,8 % ayant un emploi et 5,5 % de chômeurs) et 17,7 % d'inactifs[Note 6],[I 7]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Decazeville, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 1],[I 10]. Elle compte 115 emplois en 2018, contre 130 en 2013 et 108 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 253, soit un indicateur de concentration d'emploi de 45,7 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 55,9 %[I 11].
Sur ces 253 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 77 travaillent dans la commune, soit 31 % des habitants[I 12]. Pour se rendre au travail, 86,5 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 8,5 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 4,9 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 13].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
38 établissements[Note 7] sont implantés à Saint-Santin au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 8],[I 14].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
38
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
14
36,8 %
(17,7 %)
Construction
5
13,2 %
(13 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
8
21,1 %
(27,5 %)
Information et communication
1
2,6 %
(1,5 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
6
15,8 %
(12,4 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
2
5,3 %
(12,7 %)
Autres activités de services
2
5,3 %
(7,8 %)
Le secteur de l'industrie manufacturière, des industries extractives et autres est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 36,8 % du nombre total d'établissements de la commune (14 sur les 38 entreprises implantées à Saint-Santin), contre 17,7 % au niveau départemental[I 15].
Entreprises
Les quatre entreprises ayant leur siège social sur le territoire communal qui génèrent le plus de chiffre d'affaires en 2020 sont[50] :
France Lamelles Production Innovation - FLPI, sciage et rabotage du bois, hors imprégnation (1 324 k€)
Le Vialenq - Figeac, activités de soutien aux cultures (513 k€)
Developpement Bois, travaux de menuiserie bois et PVC (507 k€)
Pons Lavage, entretien et réparation de véhicules automobiles légers (40 k€)
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 89 lors du recensement agricole de 1988[Note 11] à 65 en 2000 puis à 51 en 2010[53] et enfin à 38 en 2020[Carte 3], soit une baisse de 57 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 51 % de ses exploitations[54],[Carte 4]. La surface agricole utilisée sur la commune a quant à elle augmenté, passant de 2 072 ha en 1988 à 2 462 ha en 2020[Carte 5]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 23 à 65 ha[53].
L'écrivain Jean Anglade s’est inspiré de la situation particulière du village et de l'émulation ancestrale entre Cantaliens et Aveyronnais pour écrire son roman Un souper de neige se déroulant dans le village de Saint-Coutain[55]. La photo de couverture présente le bourg de Saint-Santin avec ses deux églises.
Voir aussi
Bibliographie
(oc + fr) Christian-Pierre Bedel, La Sala : Boissa, Flanhac, Las Juniás, Livinhac, Sent-Antin, Sent-Partem / Christian-Pierre Bedel et les habitants del canton de La Sala, Rodez, Mission départementale de la culture, coll. « Al canton », , 231 p., ill., couv. ill. ; 28 cm (ISBN2-907279-05-X, ISSN1151-8375, BNF36652253)
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[52].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )