Saint-Barthélemy se trouve sur la rive droite de l'Adour, à 15,6 km à l'est de Bayonne par la D 74, au sud-ouest du département des Landes. Elle est limitrophe du département des Pyrénées-Atlantiques.
La superficie de la commune est de 566 hectares ; son altitude varie entre 0 et 71 mètres[3] à la borne des Hautes terres. Du haut d'un piton rocheux l'église de Saint-Barthélemy domine un paysage de barthes, l'Adour endiguée depuis Dax, et fait face aux terrasses alluvionnaires du Séqué.
Les sables fauves du pliocène du haut de Saint-Barthélémy constituent l'extrême limite du Bassin aquitain et couvrent partiellement un plateau de l'Éocène moyen composé de marnes à microfaune, calcaires à nummulites. Les périodes du Würm final et post-glaciaire ont laissé des alluvions fluviatiles et fluvio-marines récentes : sables micacés, argiles tourbeuses et silteuses grises (Holocène) qui composent les Barthes de l'Adour. Le piton sur lequel les églises successives ont été construites est un reliquat du plateau (calcaires supérieurs, composé de calcaires et marnes (Lutétien), couches à grandes nummulites[4].
Hydrographie
Située au bord de l'Adour, Saint-Barthélemy est arrosée par de nombreux ruisseaux venant du bassin versant au nord dont principalement le Lesteyras qui traverse aussi Saint-André-de-Seignanx et Biaudos, l'Estey de Saint-Jean[5].
Une grande partie de la commune est constituée de barthes, plaines alluviales inondables parcourues de canaux, Barthes de Nastres à l'ouest, Barthes du Bourg à l'est.
L'Estey de Saint-Jean qui forme la limite sud-ouest de la commune reçoit les eaux du bassin versant protégeant les barthes de l’inondation. Des portes à marée, dont trois très importantes, inspirées du système hollandais protègent des marées, en particulier sur l'Estey de Lapègue à l'est. Elles permettaient la batellerie entre les coteaux et l'Adour.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 410 mm, avec 13 jours de précipitations en janvier et 8,3 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Martin-de-Hinx à 9 km à vol d'oiseau[9], est de 14,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 410,1 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Urbanisme
Typologie
Au , Saint-Barthélemy est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle est située hors unité urbaine[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bayonne (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[14]. Cette aire, qui regroupe 56 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[15],[16].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (62,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (67,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (62,9 %), terres arables (19,4 %), zones agricoles hétérogènes (16,5 %), eaux continentales[Note 2] (1,1 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Lieudits et hameaux
Deux quartiers composent la commune de Saint-Barthélemy[18] :
la Courtille (Lacourtille sur les cartes IGN) ;
l’Église.
Voies de communication et transports
Voies de communication
La commune est traversée du nord au sud par la D 154 N au sud, à l'est la D 362 et au sud la D 74 qui longe l'Adour.
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Adour. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1988, 1999, 2009, 2014, 2018, 2019 et 2021[21],[19].
Saint-Barthélemy est exposée au risque de feu de forêt. Depuis le , les départements de la Gironde, des Landes et de Lot-et-Garonne disposent d’un règlement interdépartemental de protection de la forêt contre les incendies. Ce règlement vise à mieux prévenir les incendies de forêt, à faciliter les interventions des services et à limiter les conséquences, que ce soit par le débroussaillement, la limitation de l’apport du feu ou la réglementation des activités en forêt. Il définit en particulier cinq niveaux de vigilance croissants auxquels sont associés différentes mesures[22],[23].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[24].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 54,6 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (19,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 166 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 131 sont en aléa moyen ou fort, soit 79 %, à comparer aux 17 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[25],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[19].
Toponymie
Saint-Barthélemy : D’après la copie d’une donation, retrouvée au presbytère de la paroisse, le nom de Saint-Barthélemy apparaît le dans une donation d’Anton d’Albret, seigneur du pays de Seignanx, à son fils illégitime. La paroisse appartenait à la baronnie de Gosse sous la domination des Albret pendant tout le Moyen Âge. Elle est alors surnommée Lous Pes Hagnous, c’est-à-dire les pieds dans la boue, en référence aux marais qui l’entourent[26]. Saint-Barthélemy est une annexe de la paroisse de Saint-André-de-Seignanx et inscrite Succursale sur la carte de Cassini.
Mont-Paludar ou Paludor : par le décret du 6 brumaire an II () Saint-Barthélémy est renommée Le Mont-Paludar ou Paludor. Paludar était le nom du prieuré en faveur des religieux de l'ordre de Saint-Benoît installés à Saint-Barthélemy. Le terme de Paludar viendrait de palun — [palœ̃] n. m. qui avait le même radical que le latin palus, dis (marais, étang). (Grec : palos, boue, marais).
Saint-Barthélemy : en 1795 la commune reprend son ancien nom. Elle intégrait alors une partie du canton de Saint-Esprit. Mais la commune disparaît lors de la création par la Constituante des municipalités cantonales.
Saint-Barthélemy le Paludar : lors de la suppression des municipalités cantonales par le gouvernement consulaire, le , la commune retrouve son nom et son indépendance.
La paroisse est citée dans le relevé des archives du château de Poyanne effectué le par Me Camy, notaire royal : page 8 pièce 19, acte capitulaire concernant la translation de l'église Saint-Jean-de-Salles à la chapelle Saint-Barthélemy dont Mgr Philippe Marquis de Poyanne fit concession à la comté de Poyanne pour lui servir d'église paroissiale du [28].
Révolution
Commune du canton de Saint-Esprit, district de Dax de 1790 à 1795, Saint-Barthélemy resta étrangère aux troubles, plus soucieuse de maintenir sa vie économique[29].
D'azur à deux collines de sinople, celle de dextre sommée d'un pin de sinople fûté de sable et chargée d'un fronton de pelote basque et son terrain au naturel, celle de senestre sommée de l'église du lieu d'argent et chargée d'un épi de maïs feuillé d'or; le tout surmonté de l'inscription « ST BARTHELEMY » de gueules posée en arc de cercle; à la champagne d'azur chargée d'ondes de sable et d'un poisson d'argent brochant sur les ondes.
Saint-Barthélemy relève du conseil de prud'hommes de Dax, du tribunal de commerce de Dax, du tribunal administratif de Pau, de la cour administrative d'appel de Bordeaux, de la cour d'appel de Pau, de la cour d'assises des Landes, du tribunal d'instance de Dax, du tribunal de grande instance de Dax, du tribunal des affaires de la Sécurité sociale des Pyrénées-Atlantiques, du tribunal paritaire des baux ruraux de Bayonne, du tribunal de Dax.
Population et société
Idéalement située à proximité immédiate de l'agglomération bayonnaise, Saint-Barthélemy enregistre une progression démographique d'environ 10 % par an.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[32].
En 2021, la commune comptait 430 habitants[Note 3], en évolution de +1,18 % par rapport à 2015 (Landes : +4,9 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Le , le conseil municipal décide la construction d'une nouvelle église avec des matériaux neufs, les anciens devant servir à la construction de la maison d'école car pendant les travaux il ne pouvait être conservé l'école située au-dessus du porche de l'église. M. Janots céda le terrain nécessaire pour la salle de classe provisoire en attendant la construction du bâtiment qui servirait de mairie et d'école. La maison du Port appartenant à M. Laforcade fut louée pour le logement de l'instituteur.
Depuis la fermeture de la classe unique en 1990, Saint-Barthélemy est rattaché à Saint-Martin-de-Seignanx qui dispose de deux écoles maternelles, deux écoles primaires, un collège. (Transport scolaire gratuit)[35].
Manifestations culturelles et festivités
La participation active et depuis toujours de la population, renforce la vie sociale de la commune, participe à la préservation du patrimoine communal, sa mise en valeur. L'accueil, l'information, ainsi que la promotion touristique de l'ensemble du territoire sont assurés par l'Office de Tourisme Communautaire du Seignanx.
Les fêtes de Saint Barthélemy dont l'origine est antérieure à 1886.
Les cartes et coordonnées GPS sont disponibles sur le site du Pays de Seignanx, Guide des randonnées. Le stationnement et le départ s'effectuent de la mairie, au pied de l'église.
Barthes Hautes, 12 km. Boucle qui va jusqu'à la réserve de Bergusté, à la ferme d'Arremont, centre d'écologie et parcours de découverte, en passant par de vieilles demeures, le manoir de Lartigue, la réserve de chasse de Saint-Martin-de-Seignanx.
Boucle du Séqué, 7 km. Elle permet de découvrir un magnifique point de vue sur les barthes.
Pelote
Il existe un fronton récent au bord de l'Adour, il replace celui qui était peint sur le mur nord-ouest de la mairie et dont on peut encore voir le tracé. La pelote est une tradition inscrite sur le blason de la commune.
Ancien port de pêche jusqu'au XIXe siècle av. J.-C. siècle, Saint-Barthélemy sur la rive droite est aussi un des ports très actifs où transitent céréales, vins et matières premières acheminés vers Bayonne. Les produits d'importation essentiellement manufacturés remontent l'Adour sur sa zone navigable jusqu'à Saint-Sever[36].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Ancienne église Saint-Barthélemy
Citée en 1299, cette église en cours d'effondrement a été détruite en 1872. Au cours de la destruction de l'autel, 7 cachets de cire aux armes de cardinaux ont été retrouvés, partiellement ou totalement brisés, mêlés à des ossements. À la demande de M. le baron de Rivières, en 1898, le capitaine de Hoym de Marien de Mont-de-Marsan eut pour mission de retrouver ces cachets et de les décrire. Il est possible d'en retrouver la description dans un ouvrage publié en 1899, mélanges de littérature et d'histoire religieuses.
Les cachets représentaient les sceaux des cardinaux Jean de la Balue, cardinal d'Angers, ancien favori de Louis XI, emprisonné puis cardinal d'Albano, Jean Jacques Sclafénati évêque de Parme, cardinal du titre de saint Étienne in Coclio Mente, Jérôme de la Rovère archevêque de Turin, cardinal de Toulon, Giuliano della Rovere futur pape Jules II, Oliviero Carafa de Naples, Marcel Riario, Giovanni Colonna. Joseph Lacouture, Saint-Barthélemy au moyen âge et sous l'ancien régime, Paris, Bulletin de la Société de Borda, , 257 p. (lire en ligne), p. 147 :
Nouvelle église Saint Barthélemy
Pierre-Eugène Trubert, né le à Paris, décédé le à Biarritz, auditeur au Conseil d'État fut un grand bâtisseur pour Saint-Barthélemy. Après avoir vécu à Paris, il s'installe à Saint-Barthélemy, maison Lapègue, et devient maire le . Malgré les ressources très modestes de la commune, il fit adopter au conseil municipal d'importants travaux dont il assurera la direction et le financement en faisant appel surtout aux notables locaux et riches propriétaires (monseigneur de Langalerie, Félix Noumès, de Marignan...), à un léger relèvement de l'impôt et en participant largement avec ses propres deniers, tout en mettant à profit ses compétences juridiques et administratives pour vaincre les réticences des représentants de l'État et même obtenir d'eux des aides financières.
C'est ainsi que de 1868 à 1877 il réalisa les constructions suivantes : Une église néo-gothique, un presbytère, une maison commune mairie, école, logement de l'instituteur, un cimetière plus grand. Le coût des travaux dépassait les 100 000 francs-or. Des travaux de voirie importants s'ajoutèrent à ceux déjà effectués dans les années précédentes par les efforts de la population[37].
Construite à l'emplacement de l'ancienne elle est orientée différemment pour lui donner une meilleure assise et domine les Barthes de l'Adour. La première pierre fut bénite le et l'église consacrée le par monseigneur Pierre-Henri Gérault de Langalerie évêque d'Auch et monseigneur Louis-Marie Épivent évêque d'Aire-sur-l'Adour.
L'existence de ces sceaux ou reliques remarquables dans l'église d'une très petite paroisse met en évidence la présence de familles très influentes et attachées à Saint-Barthélemy, depuis des siècles pour certaines, et très certainement en relation avec le monastère Le Paludar.
Maisons inscrites à l'inventaire du patrimoine culturel
L'inventaire général du patrimoine culturel pour la Base Mérimée effectué en 2006 à Saint-Barthélemy, recense, outre l'église, la mairie, le presbytère, neuf maisons remarquables : deux maisons au bourg dont une avec des latrines extérieures en ciment en forme de tronc d'arbre, les Clèdes, et les maisons des lieux-dits Maisonnave, Palis, Lartigue, l'Oublié, Chalue, Lapègue.
Marcelle Richard, auteure de Les Barthes de l'Adour précise qu'après la consolidation de la digue de l'Adour de nombreuses maisons remarquables ont été construites le long du fleuve. Elles avaient un rez-de-chaussée réservé au stockage de matériel et de bois, un étage habitable qui comprenait généralement la cuisine, un grenier qui pouvait servir à monter les animaux qui n'étaient pas évacués sur les hauteurs.
Table d'orientation
Au pied de l'église sur le chemin de la maison Lapègue, une table d'orientation précise les différents niveaux des barthes, permet de situer château, île et les premiers sommets des Pyrénées. Elle aide aussi à identifier les oiseaux, insectes et plantes les plus communs.
Prieuré Le Paludar
Un monastère, Le Paludard, est cité lors de la donation faite par Anton d'Albret à son fils. Il était alors rattaché au monastère de La Reule dépendant des bénédictins. Selon les Chanoines V. Dubarat et J. B. Daranatz, un arrêt de la Cour du avait maintenu le prieuré Le Paludar en faveur des religieux de l'ordre de Saint Benoît. En 1910 Le recueil des Abbayes et prieurés de l'ancienne France précisait encore l'existence à Saint-Barthélemy de la Commanderie-hopîtal de l'Ordre de Malte, Le Paludard, donnée à l'évêque de Bayonne[39].
Patrimoine naturel
Saint-Barthélemy est inclus dans le site Natura 2000 :
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Abbayes et prieurés de l'ancienne France : Provinces ecclésiastiques d'Auch et de Bordeaux, vol. 10, Abbaye de Ligugé, , 345 p. (lire en ligne), p. 59.
Voir aussi
Bibliographie
Mélanges de littérature et d'histoire religieuses : publiées à l'occasion du jubilé épiscopal de Mgr de Cabrières, évêque de Montpellier, 1874-1899, t. deuxième, Paris, Alphonse Picard, , 459 p., p. 145
Honnorat, Simon-Jude (1783-1852), Dictionnaire provençal-français, ou Dictionnaire de langue d'oc ancienne et moderne, t. deuxième, Digne, Repos, 1846-1848, 1420 p. (lire en ligne), p. 720
Marcelle Richard, Les Barthes de l'Adour, t. 8, Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, (lire en ligne), p. 101-103