Il est par ailleurs, le premier régiment de l'armée française à recevoir la fourragère aux couleurs de la médaille militaire.
Création et différentes dénominations
Le est créé le régiment de marche de la Légion étrangère à partir des rescapés du 2e régiment de marche du 1er étranger et ceux du 2e régiment de marche du 2e étranger.
Au cours de la Première Guerre mondiale, le RMLE combat au sein de la Division marocaine aux côtés des 4e et 7e RTA ainsi que du 8e RMZ.
1914
- La genèse du régiment
Le RMLE est l’héritier des quatre régiments de marche constitués au début de la guerre. Devant l’afflux de volontaires étrangers, le 1er régiment étranger de Sidi Bel-Abbès et le 2e régiment étranger de Saida, cantonnés en Algérie, mettent sur pied quatre demi-bataillons destinés à constituer l’ossature des futurs régiments :
Les engagés proviennent de toute la France où différents dépôts ont été créés (Toulouse, Montélimar, Paris, Nîmes, Lyon, Avignon, Bayonne et Orléans) et regroupent 51 nationalités différentes.
Environ 32 000 étrangers sont enrôlés dans les régiments de marche de la Légion étrangère entre et , le plus fort contingent est italien et permet de constituer un régiment entier (4e de marche du 1er étranger), néanmoins d’autres nationalités: russe, suisse, belge, polonaise[a], tchèque, espagnole, allemande, turque, luxembourgeoise et anglaise sont également très représentées.
1915
Ces quatre régiments sont présents sur le front de fin 1914 à fin 1915 et s'illustrent notamment en Argonne (), dans la Somme et à Craonne (hiver 1914-1915), en Artois () et enfin en Champagne ().
- Somme
Le RMLE, constitué alors de 3 bataillons à 4 compagnies, participe à la bataille de la Somme.
Chef de corps Lt. colonel Cot
1er bataillon : Commandant Ruelland (tué le )
2e bataillon : Commandant Waddell
3e bataillon : Commandant Mouchet (tué le )
Le lors de la prise de Belloy-en-Santerre, le 3e bataillon est anéanti et perd son commandant. C'est au cours de ce combat qu'est tué le poète américain Alan Seeger, engagé à la Légion étrangère pour la durée de la guerre et auteur du poème “I Have A Rendezvous With Death”
Le le 1er bataillon attaque le boyau de Chancelier et perd à son tour son chef.
Mi-juillet, le régiment, qui ne compte plus que 3 compagnies par bataillon, est retiré du front pour se reconstituer. Du 4 au , il a perdu 1 368 hommes sur 3 000 (officiers : 14 tués et 22 blessés, légionnaires : 431 tués ou disparus et 901 blessés).
3e bataillon : Commandant Deville puis capitaine Lannurien
La bataille des monts de Champagne qui se déroule du 17 au se traduit par la mise hors de combat de la moitié des 1500 légionnaires du RMLE et par la perte du chef de corps qui sera remplacé par le commandant Deville.
Le le régiment est chargé de contre-attaquer afin de soulager la ville. En face de lui 4 régiments ennemis sont retranchés. Le 21 tous les objectifs sont atteints, le RMLE a perforé le front sur 3,5 kilomètres de profondeur.
C'est lors de ce fait d'armes qu'il gagne sa 6e citation à l'ordre de l'armée et obtient peu après la Légion d'honneur pour son drapeau.
La 131e division d’infanterie marche contre le village de Hangard et la cote 99. Même si l’offensive allemande n’est pas une surprise, il y a tout de même urgence à la contenir au mieux. La Division Marocaine se lance dans la bataille sans avoir eu la possibilité de préparer sa contre-attaque. Le Régiment de Marche de la Légion Étrangère est engagé à l’aile droite de la division. Son objectif est le bois de Hangard. La riposte allemande est infernale, Dans le bois, c’est l’enfer, le feu ennemi ne ralentit pas une seconde.
Les survivants du 1er Bataillon poursuivent leur progression en tête, suivis de près par ceux de la 11e Compagnie du 3e Bataillon. Les légionnaires, privés de chefs, sont un peu désemparés. C’est le légionnaire Kemmler, volontaire luxembourgeois, infirmier de la section de mitrailleuses, qui prend le relais. Bien que blessé, il prend le commandement des légionnaires survivants. Malgré le feu de l’ennemi, il se dresse et maintient les hommes en place. Les légionnaires trouvent un nouveau héros et font face vaillamment jusqu’à l’arrivée d’un adjudant. L’assaut du Régiment est sauvé.
Les nuits et les jours qui se succèdent jusqu’au , sont occupés à aménager les positions tenues et à repousser toutes les contre-attaques. La prise du bois de Hangard le voit l'anéantissement des 1er et 2e bataillons; les pertes du régiment sont de 822 hommes dont 13 officiers.
Mai - - La Montagne de Paris
Le , la division marocaine et le RMLE sont acheminés par camion à l'ouest de Soissons qui vient de tomber aux mains de l'ennemi. Il s'agit de bloquer son avance vers Villers-Cotterêts en prenant position sur la "Montagne de Paris".
L'attaque se déclenche au petit matin après un bref mais violent barrage d'artillerie. Nettement supérieur en nombre, l'ennemi réussit à prendre pied dans les positions de la Légion. Obligés d'économiser leurs munitions, les légionnaires perdent 47 tués, 219 blessés et 70 disparus en deux jours de combat. Ces pertes viennent s'ajouter à celles du mois précédent qui n'ont pas été compensées (1.250 hommes). Néanmoins, le RMLE réussit à maintenir ses positions et à bloquer l'avance allemande dans son secteur.
Jusqu'au , sur un front de 5 km, le régiment marche de la Légion Étrangère, composé entre autres de volontaires arméniens, les 3e et 10e BCP tiennent seuls pendant six jours et six nuits, sans rempart, sans artillerie lourde, sans aviation, avec une artillerie de campagne très insuffisante, sous la pression d'une armée formidable, repoussant les attaques successives des assaillants.
Le , le régiment est à nouveau sollicité dans la région de Saint-Bandry - Ambleny.
- Ligne Hindenburg
En , le régiment, qui a récupéré ses blessés et complété ses effectifs avec des renforts du dépôt de Lyon et des cadres en provenance du Maroc, compte 48 officiers et 2 540 légionnaires :
Chef de corps Lt. colonel Rollet ;
1er bataillon : Capitaine Jacquesson ;
2e bataillon : Capitaine Lannurien puis capitaine Sanchez-Carrero ;
3e bataillon : Commandant Marseille.
Le , le régiment donne l'assaut à la ligne de défense de Hindenburg à la hauteur de Terny-Sorny.
En deux semaines de combat, le RMLE perd la moitié de ses effectifs 275 tués dont 10 officiers et 1 118 blessés dont 15 officiers. Il déplore en outre la perte d'un chef de bataillon, le capitaine Lannurien.
Néanmoins, le , le RMLE repart à l'attaque et enfonce le front au niveau du village de l'Allemant.
Entre-deux-guerres
Le régiment stationne peu de temps en Allemagne. Il est rapidement envoyé au Maroc afin d'accélérer la pacification.
Le , le RMLE devient 3e régiment étranger.
À la suite du débarquement des Américains a en Algérie et au Maroc (opération Torch du ), l'ordre est donné à la Légion Etrangère de constituer des unités pour combattre l'armée allemande en Tunisie. Après l'éphémère existence d'une demi-brigade de marche de la Légion étrangère et d'infanterie coloniale (5/12/1942) le général Giraud crée le le 3e REIM (3e régiment étranger d'infanterie de marche) à partir du I/3e REI, du III/3e REI et d'un bataillon mixte dont les effectifs proviennent du 3e et du 2e REI. Chaque bataillon compte alors 4 compagnies.
Chef de corps colonel Lambert
I/3e REIM : Commandant Laparra
II/3e REIM : Commandant Boissier
III/3e REIM : Commandant Langlet
En le 3e REIM est engagé en entier pour résister à l'offensive allemande qui vise à dégager le couloir de communication entre les armées de von Arnim de Tunis et celles de Rommel repoussées depuis El Alamein. Le 18, lors des combats du réservoir de l'Oued Kebir, le II/3e REIM est anéanti et son commandant, blessé, est fait prisonnier. Le lendemain c'est au tour du I/3e REIM de disparaître.
Lors de ces combats, où le régiment aura le triste privilège de rencontrer les premiers chars Tigre allemands, les pertes sont de 35 officiers et 1 634 légionnaires perdus.
Le régiment ne compte plus que 2 bataillons à 2 compagnies chacun. Retiré du front le il est renforcé le par un détachement en provenance du Maroc.
Chef de corps colonel Lambert
I/3e REIM : Commandant Laparra
II/3e REIM : Commandant Gombeaud
Le , le régiment est affecté à la division marocaine de marche commandée par le général Mathemet. Le , il reçoit la capitulation de (19 000 prisonniers.
Renaissance du RMLE
Le , le 3e REIM, qui entre-temps a été entièrement équipé à l'américaine, redevient le RMLE. Il devient le régiment porté de la 5e DB.
Chef de corps colonel Gentis
I/RMLE : Commandant Daigny (affecté au CC5)
II/RMLE : Commandant Charton (affecté au CC4)
III/RMLE : Commandant Gombeaud (affecté au CC6)
Belfort -
Les 14 et , les 3 bataillons débarquent près de Saint-Raphaël sur la plage de Dramont.
Du au , les bataillons du RMLE participent avec les différents Combat Command de la 5e DB aux opérations de la Trouée de Belfort. La 3e compagnie du I/RMLE est décimée à Montreux-Château tandis que des éléments de la 7e compagnie (I/RMLE) s'illustrent près de Delle où elle neutralise une compagnie allemande.
Chef de corps colonel Gaultier (en intérim du colonel Tritschler)
I/RMLE : Commandant Daigny (affecté au CC5)
II/RMLE : Commandant de Chambost (affecté au CC4)
III/RMLE : Commandant Boulanger (affecté au CC6)
Le régiment est engagé avec la 5e DB à partir du dans la contre attaque décidée par de Lattre pour soulager Strasbourg. Le CC6 est engagé avec le 1er RCP à Jebsheim (N-E de Colmar) du 25 au . Le CC5 conquiert Urschenheim le tandis que le CC4 libère Colmar le 2.
Allemagne - Autriche - mars à
Le le colonel Olié remplace le colonel Tritschler décédé au Val-de-Grâce.
Le , le CC6 (III/RMLE) es engagé avec la 3e DIA pour la conquête de la Ligne Annemarie puis dans la percée de la ligne Siegfried le 20.
Le RMLE emprunte sa devise à la 5e division blindée à laquelle il est rattaché en 1943 :
France d'abord
Insigne
Drapeau
À sa création, le , le RMLE récupère le drapeau du 2e de Marche du 1er étranger.
Sur l'avers :
République Française
Régiment de marche de la Légion étrangère
Sur le revers :
Valeur et Discipline (comme tous les régiments de la Légion) (sur le drapeau du 3e REI, cette devise est remplacée depuis 1921 par Honneur et Fidélité)
Le RMLE a été le premier de tous les régiments de France à recevoir la fourragère jaune et verte aux couleurs du ruban de la Médaille militaire. En 1918, le RMLE reçoit la double fourragère et depuis 1951, il porte la triple fourragère.
Fourragère aux couleurs de la Légion d'honneur
Fourragère aux couleurs de la Médaille militaire
Fourragère aux couleurs de la Croix de guerre 1914-1918
Liste des chefs de corps
De 1914 à 1915 : les régiments de marche avant le RMLE
Faits d'armes faisant particulièrement honneur au régiment
Le RMLE fut, entre autres, décoré pour sa réussite dans la "percée de la Ligne Hindenburg", le . Cette bataille est, depuis, célébrée tous les ans au 3e REI, régiment ayant hérité des traditions du RMLE.
Personnalités ayant servi au sein du régiment
Paul Rollet, général, « le père de la Légion », lieutenant-colonel durant la Grande Guerre, il commande le RMLE en 1917-1918[1].
Max Mader (1880-1947), adjudant-chef puis lieutenant , « héros légendaire » du RMLE en 1915-1918[1],[2].
↑ a et bLouis Garros, « Deux de la Légion, Mader et Rollet » in Historama, n°142, juillet 1963, pp. 37-46.
↑Max Mader est né le 18 janvier 1880 à Giengen en Allemagne. Adjudant-chef puis lieutenant, il s'illustre au RMLE au cours de la Grande Guerre. Mentionné dans l'historique du RMLE comme « héros légendaire », il est cité 9 fois et décoré de la Légion d'Honneur le 18 mai 1917 par le général Pétain (Historique du régiment de marche de la Légion étrangère : 3e régiment étranger d'infanterie, Berger-Levrault, 1926, p. 148. En ligne) pour son fait d'arme du 21 avril 1917 au combat d'Aubérive (Historique du régiment de marche de la Légion étrangère : 3e régiment étranger d'infanterie, Berger-Levrault, 1926, pp. 115-117. En ligne. Grièvement blessé le 12 juin 1918. Il doit être amputé du bras droit et il est réformé. Après la guerre, il devient surveillant du palais du Rhin à Strasbourg puis gardien-chef du Château de Versailles. Commandeur de la Légion d’Honneur, titulaire de la Médaille militaire, de la Croix de Guerre 14-18 avec 9 citations, il meurt le 24 octobre 1947 à Plancher-Bas.
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