La voie tient son nom d'une croix qui était située à l'angle de cette rue et de la rue Lecourbe, qui était alors le chemin de Sèvres. Elle est bien visible sur le plan de Roussel (1730) et sur le plan de Delagrive (1740), où ces deux voies se croisent encore en rase campagne. La croix y est dénommée respectivement croix « Niver » ou « Nivert ». Le carrefour est encore nommé « Cx Niver » sur la carte des Chasses du Roi, fin XVIIIe, mais sans qu'y soit représentée la croix. Elle servait de reposoir lors des processions qui faisaient le tour de Vaugirard[1].
Une usine de fabrication d'eau de Javel s'est installée dans la rue, ayant donné son nom à la marque Javel Lacroix[3].
No 55 : le théâtre de Grenelle s'y trouvait de 1828 à 1929[4]. Il est détruit l'année suivante et remplacé par un immeuble de logements avec bow-windows et parements de briques, doté d'un cinéma en rez-de-chaussée sur la rue de la Croix-Nivert[5]. Ouvert en 1931 sous le nom de Palace Croix-Nivert, il ferme en 1983, après avoir présenté des films exclusifs, des séries B et sur la fin des programmes art et essai. La salle est ensuite utilisée par la municipalité pour des évènements culturels, en particulier musicaux, puis comme lieu de prière par les ismaéliens. La façade ornée de colonnes et d'une marquise a été conservée[6].
La rue de la Croix-Nivert est citée par Pierre Perret dans la chanson Cœur cabossé sortie en 1989, sur l'album éponyme (Label Adèle / Carrère, ref. AD 39 542 / 66 865) ; la femme dont il est question dans cette chanson travaille au bar du Duc de Nevers (qui en fait n'existe pas à cette adresse).
Notes et références
↑Lucien Lambeau, Histoire des communes annexées à Paris en 1859 - Grenelle, Paris, Ernest Leroux, , page 254.
↑[bpt6k4605797h/f6.item lire en ligne] sur Gallica