La rue fut ouverte comme voie privée sous le nom d’« avenue de Chateaubriand » en 1825 sur les terrains des anciens jardins Beaujon par la Société du quartier de la chartreuse Beaujon, formée entre trois spéculateurs : Fortunée Hamelin (1776-1851), l'une des plus fameuses Merveilleuses sous le Directoire, et MM. Cottin et Rougevin.
Elle est classée comme voie publique de la voirie de Paris par décret du avant de prendre le nom de « rue de Chateaubriand » en 1863.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
No 6 : hôtel de voyageurs Chateaubriand. Emplacement d'une maison où le neveu de Gaetano Donizetti, Andrea, loua en mai 1847 un appartement pour installer le compositeur qu'il était parvenu à faire libérer de l'hospice d'aliénés d'Ivry où il était interné. Donizetti, alors gravement diminué par la maladie qui devait l'emporter, y passa quatre mois jusqu'à son départ pour l'Italie le 19 septembre. Un portrait daguerréotype du compositeur y fut réalisé le 3 août[2].
No 8 : hôtel du baron de Vaufreland.
No 11 : aboutissement d'un passage privé planté de deux rangées de platanes, qui commence dans la cour du 13, rue Washington.
No 14 : dépendait autrefois de la maison-mère des Prêtres du Saint-Sacrement et communiquait par un passage souterrain avec l'Église espagnole du Corpus Christi (voir le 23, avenue de Friedland).
Dans les années 1900, chancellerie de la légation du Pérou[4] ; dans les années 1920, ambassade du Pérou[5].
Bâtiments détruits
No 16 : anciennes écuries de l'hôtel Potocki (voir le 27, avenue de Friedland). Leur faste était célèbre avec leurs stalles en acajou pour trente-huit chevaux et leurs abreuvoirs en marbre rose. Les remises pouvaient contenir jusqu'à cinquante voitures. Le premier piqueur avait sous ses ordres une cinquantaine de palefreniers. Les bâtiments ont été détruits dans les années 1920 par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris.
No 17 : hôtel « décoré de bustes et de statues[6] ».
No 29 : « L'hôtel du duc de Broglie, au 29, n'a pas changé d'affectation en un demi-siècle. Il est toujours habité par la même famille », écrivait André de Fouquières en 1953[3]. Maurice de Broglie (1875-1960), 6e duc de Broglie, physicien, installa dans cet hôtel un petit laboratoire où il poursuivit ses recherches sur les rayons X.
Habitants célèbres
Le chansonnier Béranger (1780-1857) a habité rue Chateaubriand, alors avenue de Chateaubriand.