En , un concours est cependant organisé discrètement et Roland Glavany fait partie de la quarantaine d'élèves sélectionnés. Il rejoint, le , le Cours spécial d'élèves officiers qui s'ouvre, sans l'accord de l'occupant, près de Toulouse.
Morane-Saulnier MS.230
En septembre 1941, à la suite des pertes subies par l'Armée de l'air de Vichy au cours de la Campagne de Syrie, le général Jean Bergeret obtient des forces d'occupation la réouverture de Salon-de-Provence, où a lieu le baptême de la promotion 1940 (promotion « Lieutenant Marcel Steunou »[3]). Roland Glavany y obtient, en , son brevet de pilote — sur Morane-Saulnier MS.230 — et reçoit le grade de sous-lieutenant[4].
Après l'invasion de la zone libre (), la base de Salon-de-Provence est investie par les Allemands et l'École de l'air fermée. Comme beaucoup de ses camarades, il rejoint l'organisation Jeunesse et montagne qu'il déserte rapidement. Il passe en Espagne en et, échappant à la prison où sont regroupés les réfractaires. Roland Glavany finit par rejoindre Alger où il apprend que la saturation des écoles de pilotage ne lui permettrait de poursuivre sa formation qu'aux États-Unis. Il choisit alors de changer d'uniforme — « Je n'étais pas venu de si loin pour partir en Amérique alors que la guerre se poursuivait en Europe ».
Les années passées chez Dassault ont été « les plus belles et les plus riches de sa vie de pilote. Il a côtoyé les géants de l'après-guerre : Roger Carpentier, André Turcat, Jean Sarrail et Jacqueline Auriol qui deviendra l'amie de la famille »[7].
Mystère IV
Vautour
Etendard IV
Mirage IV
Retour dans l'Armée de l'air
En 1959, il reprend l'uniforme et réintègre l'armée. Il est affecté à la 10e division parachutiste en Algérie française où il assure la liaison entre les troupes au sol et les moyens aériens durant la guerre d'Algérie. Il dispose pour cette mission d'hélicoptères Alouette II — utilisée en PC volant — et Sikorsky H-34. « Officier croyant à la mission de son pays, il s'interroge néanmoins sur cet ennemi incertain aux côtés duquel il s'est sans doute battu 16 ans plus tôt ». Il fait la connaissance de Valérie André, future première générale de l'armée française, qui devient une grande amie[9].
Fin 1960, il revient en France avec deux autres citations à l'Ordre de la nation. Intégré à l'état-major, il est affecté au Bureau des programmes de matériels (BPM), assiste au déploiement du Mirage IV dans les Forces aériennes stratégiques, et collabore à la définition du projet franco-britannique SEPECAT Jaguar. Il commande ensuite les bases militaires d'Istres et de Mont-de-Marsan (Centre d'expériences aériennes militaires). En 1975, il dirige l'ensemble des écoles de l'Armée de l'air, « passant des jours et des nuits à "dépoussiérer" et à ajouter de nouveaux chapitres aux cours d'aérodynamique et de mécanique du vol »[9].
Départ à la retraite
Peu avant son départ, Roland Glavany veut réaliser un souhait inassouvi : sauter en parachute. En septembre 1977, à 55 ans, il saute d’un avion Broussard avec les commandos de l’air. Il se blesse une cheville devant le chef d’état-major de l’armée de l’air venu le voir. Qui lui déclare : « Je t’avais bien prévenu que tu jouais au con.» Vive les cons de cette espèce ! »[10]
En , il quitte l'armée avec le grade de général de corps d'armée (quatre étoiles). Son carnet de vol totalise environ 5 000 heures de vol effectuées majoritairement en qualité de pilote d'essai[10].
De 1978 à 1984, il préside l'Office français d'exportation de matériel aéronautique (Ofema)[4].
Il « consacre les trente dernières années de sa vie à ses proches au sein d'une famille "élargie" »[4].
Roland Glavany est le fils d'Andrée Robinet (1896-1979)[14] et de Gaspard Glavany (1894-1956)[14]. Monique Barret 1923-2017) épouse Roland Glavany[14] et le couple a quatre enfants (trois garçons, et une fille), l'un des enfants, Jean, est ministre de l’Agriculture dans le gouvernement Lionel Jospin, de 1998 à 2002 et l'un de leurs petits enfants, Mathieu, rugbyman professionnel au Stade Français Paris et au Racing 92.
La promotion 2016 de l'École de l'air le choisit comme parrain de promotion lors de son baptême le [16].
Le , André Santini, maire d'Issy-les-Moulineaux, a inauguré une plaque commémorative au général Glavany et à son épouse Monique, au 2 rue Claude Matrat où ils vivaient. La cérémonie s'est déroulée en présence de leurs fils Michel et Jean Glavany, et de nombreuses personnalités et amis, dont la médecin général Valérie André, les généraux Michel Forget et Toulze, ainsi qu'un détachement de la promotion 2016 de l'École de l'air dont il est le parrain[17].
La promotion 2019-2020 de l'EPNER l'a choisi comme parrain de promotion[réf. nécessaire].
Ouvrages
Du bataillon de choc au Mirage, Villiers-sur-Mer, Éditions Pierre de Taillac, , 256 p. (ISBN978-2-36445-023-3), en collaboration avec Bernard Bombeau
Discours aux obsèques du général Jacques Collombet le , publié dans la revue Les Ailes brisées
« La vie de Jean Dagnaux : 28 Novembre 1891 - 18 Mai 1940 », Icare, no 132, , p. 19-69